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Citations de Anne Gallois (19)


Pourquoi un mensonge serait-il plus grave qu’un autre ? A enchaîné Me Féliaud. Quand vous étiez écolier et que vous aviez des mauvaises notes, ne vous est-il pas arrivé de trafiquer votre bulletin scolaire ? Et si un de vos proches est atteint d’un cancer et n’en a plus que pour quelques mois, allez-vous lui dire la vérité ? Ma cliente a menti certes, mais y a-t-il une échelle de valeurs dans les mensonges ? Elle a menti pour se sauver, pour protéger ses enfants et ne pas ternir l’image de la mère parfaite.
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Actuellement, elle se passionne pour les Mémoires du duc de Saint-Simon et le roman de Soljenitsyne. Elle extrait, à mon intention, une phrase tirée du Pavillon des cancéreux : « Si tu ne sais pas user de la minute, tu perdras l’heure, le jour et toute ta vie. » « Toi qui dis détester le quotidien et sa routine, ma chérie, médite cette pensée. »
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Marthe est née à une époque où les enfants travaillaient, une ère sans sécurité sociale ni allocations familiales. Elle gardait les vaches et ses huit frères et soeurs. L'école, elle a dû y aller dix fois, suffisamment pour se faire traiter de souillon par les religieuses qui soulevaient sa robe rapiécée devant la classe pour lui faire honte et se moquaient de son jupon déchiré. Elle en a gardé une haine tenace pour la religion et les curés.
(p. 70)
Il est rare que Marthe invoque le bon Dieu. La religion, pour elle, a le visage des religieuses sadiques de son enfance, les curés sont des ennemis de classe.
(p. 73)
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A mère Geneviève, notre professeur de français, je demande qui est Françoise Sagan [en 1954]. "Une jeune fille peu recommandable, répond-elle, outrée, un mauvais exemple pour la jeunesse. Ne lisez pas son livre, vous seriez damnées à jamais."
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Marc et son frère s'évadèrent par la même issue de secours [suicide]. Tous les deux aimaient les garçons, une 'maladie' [en 1954] dont leurs parents, un couple de pharmaciens, eurent connaissance la veille de leur mort. La rumeur avait fait son oeuvre. A cette occasion, et pour la première fois, j'entendis ce mot, 'homosexuel'. Je devinai, sans en demander plus, qu'il s'agissait d'une redoutable calamité. Quelques années plus tard, je découvris que le fait d'aimer une personne de son sexe pouvait conduire à la prison et que, peu de temps auparavant, sous le gouvernement de Vichy, une loi, abolie depuis, les rangeait même dans la catégorie des criminels. Je songeai alors aux religieuses que nous soupçonnions de s'aimer entre elles et à la mère supérieure, dont j'étais tombée amoureuse.
(p. 47)
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C’est le jour du procès. Toute ma classe, élèves et professeurs, y assiste. Impassible derrière mes lunettes noires, robe sombre et cheveux relevés sur la nuque, moi, Cheryl, je fixe le vide. Ma mère en blonde platine pose sur moi son regard de Mater Dolorosa.
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Un jour, j’ai surpris mon amant dans notre lit avec une femme qui n’était pas moi. Je les ai vus depuis l’extérieur de la maison, par la fenêtre qui donne sur la chambre. En un éclair, j’ai cassé avec le poing les quatre carreaux. Sans m’en rendre compte, sans voir que le sang coulait, sans ressentir la douleur. J’aurais eu un fusil, aurais-je tiré ?
Les tueurs ne m’ont jamais paru des monstres mais des êtres fragiles, incapables, à cause d’une faille dans leur système, de bloquer le passage à l’acte. J’ai toujours tenté de comprendre comment une personne nullement prédisposée à donner la mort pouvait accomplir le geste fatal et franchir la frontière.
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Nous sommes des analphabètes de la sexualité. Personne pour nous enseigner le b.a.-ba. La masturbation, que mes amies, plus tard et non sans honte, m'avoueront avoir pratiquée, est un mot inconnu. Découverte tardive d'un lieu clos tenu aussi longtemps secret que la grotte de Lascaux. (p.108)
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Pour en revenir à ma cliente, on l’a jugée sur ses mensonges. Oui, elle a beaucoup menti, elle s’est enferrée dans ses contradictions. Comme l’a dit mon confrère : « Le mensonge est contagieux. Un premier en enchaîne forcément mille autres, des trains de mensonges, lourds et interminables convois. » Les bien-pensants ne comprennent pas le mensonge, conclut la jeune femme qui dévie sans transition vers une réflexion déroutante : Pourquoi certains basculent et d’autres pas ? C’est rassurant de savoir qu’on y échappe, qu’on ne le fait que par procuration. C’est une façon d’exorciser cette pulsion qui est en nous.
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Bien plus âgée que nous, Thérèse vit à la maison et travaille dans un office notarial. Comme beaucoup de jeunes filles de son époque [1954], elle a rêvé d'être infirmière mais mon père a mis le holà à ce rêve pernicieux, redoutant la conduite légère des médecins et les orgies des salles de garde.
(p. 29)
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La tonalité générale de l’enquête a plutôt de quoi la rassurer. Elle présente la nouvelle génération, généreuse, ouverte, idéaliste et prête à gagner moins pour exercer un métier utile aux autres. L’idée d’un monde sans frontières, sans races, sans guerres, sans patrie la fait sourire. Elle aimerait bien y croire, souscrire à mon enthousiasme, mais elle a plus de soixante ans, a vécu deux guerres et connait les hommes.
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- À quoi penses-tu ? demande ma mère.
Imperceptible sursaut.
- Je n'aime pas tes amies, dis-je.
- Pourquoi ? Elles sont si bonnes, si dévouées.
- Elles ne s'intéressent qu'à leurs problèmes domestiques. Elles sont superficielles. Elles n'ont pas d'idées personnelles.
- Ne juge pas les gens sur l'apparence.
Je proteste :
- Elles ne montrent que ça, l'apparence. Toi, tu fais preuve d'intelligence, tu essaies de t'ouvrir, tu t'intéresses à tout, tu lis, tu regardes la télé...
- Si je pouvais retourner en arrière, opine-t-elle, heureuse du compliment, j'aimerais visiter le monde. (p.187)
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Je déteste le quotidien.
– Mais le quotidien, ma chérie, c’est la vie. Il ne faut pas toujours rechercher l’extraordinaire. Savoir se contenter de ce que l’on a, c’est le secret du bonheur.
– Ce bonheur-là ne me dit rien.
– Les petites choses, il faut savoir les apprécier, en connaître le prix avant de les perdre. Les petits plaisirs, les petits riens...
– Petits… petits… je déteste ce mot.
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P 153
« A 40 ans vous aurez réintégré la ville et des métiers » leur lance le journaliste. « Ah non non, le monde entier sera hippy. Nous allons changer le monde. Rien ne sera plus comme avant. » »
P 179
« L’idée d’un monde sans frontières, sans races, sans guerres, sans patrie la fait sourire. Elle aimerait bien y croire , souscrire à mon enthousiasme mais elle a plus de soixante ans, a vécu deux guerres et connait les hommes»
P 206
« Je me tais, mortifiée. Comment peut-on voter un jour pour un candidat d’extrême droite, aller à la messe et le lendemain renier sa foi et s’enthousiasmer pour Che Guevara et la « folie soixante-huitarde » sinon par inconscience ? » »
P 234
« Du travail, on en trouve quand on veut comme on veut à l’époque des trente glorieuses. Cerises, vendanges, maçonnerie. Les aventuriers ignorent encore que bientôt une réalité nouvelle les rattrapera, que le mot chômage résonnera à leurs oreilles et qu’ils regagneront les villes et les bureaux. »
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Je réfléchis. La citrouille qui devient carrosse, le prince charmant qui ressuscite la belle endormie... je sais que les adultes n'y croient pas, alors qu'ils prêtent foi à des histoires aussi invraisemblables qu'une Vierge qui monte au ciel sans ascenseur, qu'un Christ qui sort tout frais de son tombeau.
Au prochain cours, je poserai cette question : pourquoi doit-on croire aux miracles et pas aux contes de fées ? (p.57)
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Danièle, copine de piscine, milieu ouvrier, m’attire comme un plaisir sulfureux. C’est une fille précoce, pas très brillante à l’école, mais dotée d’un fort potentiel érotique. Une surdouée.
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Je me tais, excédée. Puis je jette, crache :
– Je suis révoltée.
– Contre quoi es-tu révoltée, ma chérie ?
– Contre la mort. Tout ça, ce bonheur, le travail de papa, vos efforts, vos enfants… tout ça pour rien.
– Toutes les choses ont une fin, ma chérie, et c’est heureux. C’est parce que la vie est mortelle qu’elle a du prix. Imagine qu’il n’y ait pas de fin et que vous soyez obligées de vous occuper de moi pour l’éternité.
– C’est vrai, la mort a du bon.
Nous rions. Ma mère reprend son sérieux :
– La mort n’est pas une fin. C’est une espérance.
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Pourquoi certains basculent et d'autres pas ? C'est rassurant de savoir qu'on y échappe, qu'on ne le fait que par procuration. C'est une façon d'exorciser cette pulsion qui est en nous.
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Du travail, on en trouve quand on veut à l’époque des Trente Glorieuses. Cerise, vendanges, maçonnerie. Les aventuriers ignorent encore que bientôt une réalité nouvelle les rattrapera, que le mot chômage résonnera à leurs oreilles et qu’ils regagneront les villes et les bureaux.
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