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Critiques de André Gide (714)
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La symphonie pastorale

Roman tellement court qu'il me laisse l'impression d'une nouvelle.

Je n'avais jamais lu Gide. Je n'avais aucune idée de son écriture, de ses thèmes de prédilection, de sa vie.



Le style est fluide, très facile à lire et très beau. (même si sans doute un peu travaillé pour moi).



Quant à l'histoire... Elle m'a semblé être une fable pleine de morale. Beaucoup de thèmes abordés en si peu de mots. L'égoïsme justifié par la religion, cette volonté de se prendre pour dieu, cet aveuglement de celui qui invente une autre réalité. Pauvre Gertrude manipulée.



Pas un livre qui me laissera un souvenir pérenne, mais j'ai quand même apprécié cette ironie et cette satyre de cet homme qu'on voit s'enfoncer dans le mensonge envers lui-même, qui essaye de se justifier, et qui perd tout. La considération de sa femme, l'oeuvre qu'il a créée, son fils, sa notion de bien et de mal, et son bon sens.

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La symphonie pastorale

A travers le personnage de Gertrude, jeune orpheline aveugle recueillie par le pasteur du village, André Gide développe avec beaucoup de talent les différentes notions de l’amour (filial, envers Dieu, entre homme et femme, dans et hors mariage) mais également la notion de pureté dans sa dimension la plus claire. Gertrude est une héroïne sublime et tragique, d’une grande force instinctive. Son ouverture au monde signe l’éveil du désir, celui de la compréhension et la force du bonheur. Des thèmes nombreux et universels, joliment agencés, qui font de ce court roman une plongée initiatique dans les méandres de l’apprentissage et de l’instinctive compréhension.

Une oeuvre multiple à bien des égards qui parvient à retranscrire, par son écriture souple et délicate, la complexité des sentiments et la force intuitive de la volonté.
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Les faux-monnayeurs

Gide m' avait intrigué et séduit avec ses caves du Vatican.

Gide avait pu m' émouvoir avec sa Symphonie pastorale.

Les Faux - monnayeurs ont su, l'an dernier, m' emmener dans leurs tours et tourments.

Gide, à mon goût, reste une sorte de magicien ou plutôt de prestidigitateur sans numéro défini...

Gide est un écrivain comme je les attend, toujours surprenant et profond sans lourdeur.

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La symphonie pastorale

C'est beau et très bien écrit.

Je l'ai lu il y a plus de 30 ans (ou presque) et je n'ai que peu de souvenirs sinon un réel plaisir de lecture.
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La symphonie pastorale

Dans ce petit roman (mais intense), nous découvrons le journal d'intime d'un pasteur qui a recueilli une jeune fille aveugle et sauvage pour la "sauver" en "bon pasteur.

Ne possédant pas la vue, elle développe d'autres sens dont celui, surtout de lire les sentiments, ce qui va petit à petit la briser ...



Le pasteur quant à lui s'éprend de cette jeune femme qu'il a ouvert au monde, quitte à délaisser femme et enfants.



André Gide égratigne la morale religieuse avec ce pasteur qui tente de trouver des explications à tous ces péchés.

Il en perdra l'amour de sa femme, le respect de son fils et surtout cette jeune fille, qui devenu voyante, ouvrira les yeux eu sens propre et au sens figuré.



Magnifique roman à lire, les mots sont sensibles et directs et la fin est majestueuse.

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La symphonie pastorale

Ce livre est un de mes classiques préférés.



Découvert durant l’enfance et lu plusieurs fois depuis, il fut ma première lecture d’un amour inachevé.



L’espoir, la déception, la religion, la musique, les sentiments longtemps inavoués,... Cette histoire est troublante, puissante.



Le style de Gide, ici classique, cache des trésors de littérature. Ce texte tout en pudeur est d’une grande finesse et n’en finit pas de me surprendre, comme si le fait de le relire me permettait à chaque fois de découvrir de nouvelles facettes de cet exquis roman.



Il se lit rapidement et je vous le conseille vivement!
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La symphonie pastorale

Un petit classique aujourd'hui qui se trouve facilement en ligne pour ceux qui désireraient le relire ces jours-ci.



Le narrateur est pasteur dans un petit village du Jura suisse situé près de Neuchâtel.

Alors qu'un soir d'hiver, dans la neige, il est emmené auprès d'une vieille femme en train de mourir, il découvre que celle-ci laisse derrière elle, une jeune enfant aveugle de naissance qui ne peut vivre seule à présent, car elle a été jusqu'alors tellement délaissée qu'elle est incapable de communiquer.

Par charité, il la ramène chez lui et demande à Amélie, sa femme, de s'en occuper tout en s'investissant lui-même plus que de raison, dans l'apprentissage de la jeune fille.

Gertrude, surnommée ainsi par les enfants du pasteur, car bien entendu elle ne sait pas dire son nom, va peu à peu apprendre à parler et s'attacher à la famille, tandis que le pasteur tombe profondément sous son charme, sans réaliser à quel point sa passion amoureuse détruit les siens.

Dans son journal intime, il confie toutes ses difficultés pour tout d'abord donner à cette jeune fille une éducation protestante, puis peu à peu il va réaliser qu'il ne lui donne que sa propre vision des choses, sans jamais lui parler du péché, ni du côté négatif du monde qui l'entoure, protégeant ainsi leur relation particulière, chaste mais non dépourvue pour autant de sentiments et de culpabilité.

C'est alors que le pasteur découvre que son fils Jacques est tombé amoureux de la jeune fille, tandis qu'elle-même ne sait plus ce qu'elle ressent pour eux deux.

Mais lorsque une opération est tentée pour lui permettre de recouvrer la vue, c'est le drame...



Voilà un classique que j'avais déjà lu dans ma jeunesse, mais que j'ai eu envie de relire lorsque nous avons choisi de parler d'André Gide dans le cadre du Cercle de Lecture de mon village (réuni avant le confinement). Le titre fait référence à la Cinquième Symphonie de Beethoven que Gertrude va écouter avec le pasteur et qui lui fait découvrir la beauté de la musique et du monde qui l'entoure et dont elle sort émerveillée.

C'est donc avec plaisir que j'ai redécouvert cette histoire toute simple, presque trop d'ailleurs, mais romantique qui dénote dans l'oeuvre de Gide. Dans ce texte très court et superbement écrit à la première personne, Gide montre bien la descente aux enfers de ce pasteur généreux qui se met en quatre pour ses ouailles et prêche avec conviction les préceptes de la religion protestante, tout en faisant preuve d'une cécité absolue pour ses propres sentiments. Au fur et à mesure que Gertrude, avide d'apprendre et de comprendre, s'éveille à la vie, c'est lui qui devient aveugle à ce qu'il ressent.

On se retrouve dans le mythe de l'enfant sauvage et pas loin bien entendu de tomber dans la caricature...mais l'écriture de Gide est superbe !

Les autres personnages sont également très bien décrits au niveau psychologique, toujours du point de vue du narrateur puisque tout au long du roman il emploie le "je" dans son journal.

Amélie est plutôt taciturne. C'est une mère de famille sérieuse et pieuse, toute dévouée à sa tâche quotidienne et à l'éducation de ses enfants. Elle préfère s'exprimer par sous-entendus plutôt que d'affronter son mari en face, ce qui entraîne entre eux beaucoup d'incompréhension. Elle éprouve de la jalousie envers la jeune fille, mais elle sait aussi que bien que tout les oppose, la jeune fille n'y est pour rien.

Jacques le fils aîné, affronte son père et provoque beaucoup de discussion autour de la religion. Il cherche à lui montrer son erreur et se rend compte que son père est épris de la jeune fille. Par dépit, face à l'autorité paternelle qu'il ne peut remettre en question, il accepte de fuir la maison familiale, et décide de se convertir au catholicisme et de devenir prêtre.

Evidemment, le texte est étayé de références bibliques mais finalement cela ne m'a pas dérangée, car cela correspond bien au sujet et aux personnages.

Il faut mettre aussi ce texte en parallèle avec la vraie vie de Gide, et le mal qu'il a lui même causé à sa femme, lors de sa relation avec Marc Allégret...

Par contre, je trouve que ce court roman, paru en 1919, a beaucoup vieilli et que son seul intérêt, à part d'être étudié en classe ou lu pour connaître l'oeuvre de Gide, c'est de permettre de mieux comprendre le poids de la religion au début du XXe siècle et donc celui de la morale. Un film éponyme est paru en 1946 avec Michèle Morgan, à revoir peut-être en ce moment, car à mon avis il a moins vieilli que le roman.

C'est donc un roman qui aura des difficultés à capter l'attention des jeunes générations de lecteurs, à moins de leur montrer à quel point Gide était un visionnaire qui pensait, comme il le dit dans ce roman écrit à la première personne, que la morale chrétienne et la nature humaine, en ce qui concerne en particulier le sentiment amoureux, ne pouvaient pas s'accorder et feraient le malheur à venir de générations entières d'êtres humains.
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Retour de l'URSS - Retouches à mon ''Retour d..

La révolution russe d'octobre 1917 suscita de grands espoirs dans le reste de l'Europe, aussi bien parmi les 'classes laborieuses' que chez de nombreux 'intellectuels'. L'URSS devait être le laboratoire du marxisme, un laboratoire si grand et si beau que la révolution prolétarienne s'exporterait dans le monde entier.



Le régime soviétique utilisa la propagande comme instrument de conservation du pouvoir et comme outil de conquête externe. L'invitation d'auteurs étrangers connus pour leur sympathie avec la cause permit à Staline de véhiculer une image positive.

C'est ainsi qu'en 1936, André Gide, récemment converti aux idées communistes, est invité pour visiter le pays. Il s'y rend accompagné de Jef Last (écrivain et journaliste), Jacques Schiffrin (éditeur et traducteur d'auteurs russes), Eugène Dabit (écrivain et peintre, décédé lors de ce voyage), Pierre Herbart (écrivain) et Louis Guilloux (écrivain).

En 1927 et 1928, André Gide avait fait paraître 'Voyage au Congo' et 'Retour du Tchad', dans lesquels il dénonçait les pratiques des compagnies commerciales et de l'administration à l'encontre des Noirs.

En URSS, André Gide et ses compagnons sont traités comme des princes (Gide explique n'avoir jamais pu régler une addition), leurs déplacements sont organisés et encadrés. Ils assistent aux funérailles de Maxime Gorki (1868–1936), écrivain officiel et père du courant 'réalisme socialiste'.



Le témoignage que Gide publie à son retour est clairvoyant et sincère, et surprend le pays hôte qui espérait plus de reconnaissance - et d'aveuglement.

Gide explique qu'il croit encore que la révolution russe pouvait apporter des bienfaits au pays, note avec satisfaction que l'éducation n'est plus réservée à une classe possédante, mais qu'il ne peut pas taire la réalité du régime stalinien.



Dans 'Retouches à mon retour de l'URSS' publié quelques mois plus tard, André Gide répond à ses détracteurs, y distinguant les naïfs (Paul Nizan) des malhonnêtes.

Le propos de Gide est cette fois étayé de chiffres et de témoignages complémentaires, qui rendent sa lecture plus fastidieuse et moins percutante. Il reste cependant clair sur le devenir de cette révolution russe qui a accouché d'un monstre.

Ainsi : « L'URSS change de mois en mois, je l'ai dit. Et c'est bien ce qui m'effraie. De mois en mois, l'état de l'URSS empire. Il s'écarte de plus en plus de ce que nous espérions qu'il était - qu'il serait ».



Ce témoignage important sur l'un des régimes totalitaristes qui marqua le XXe siècle est d'autant plus remarquable que ce type de voyage était fortement encadré et que Gide ne parlait pas le russe. On ne peut qu'être admiratif de sa clairvoyance, et de son honnêteté intellectuelle.

En France, un demi-siècle plus tard, certains refusaient encore d'admettre l'échec de la révolution russe au regard de ses promesses d'émancipation ! Ils n'avaient pourtant aucune excuse depuis bien longtemps.

____



Ces quelques extraits illustrent bien son propos :



- En U.R.S.S., il est admis d'avance et une fois pour toutes que, sur tout et n'importe quoi, il ne saurait y avoir plus d'une opinion.

- A propos de 'l'autocritique', alors en vogue en U.R.S.S. : « Cette critique ne consiste qu'à se demander si ceci ou cela est 'dans la ligne' ou ne l'est pas. Ce n'est pas elle, la ligne que l'on discute. Ce que l'on discute, c'est de savoir si telle oeuvre, tel geste ou telle théorie est conforme à cette ligne sacrée ».

- Il n'y a plus de classe en U.R.S.S., c'est entendu. Mais il y des pauvres. Il y en a trop ; beaucoup trop.

- L'esprit que l'on considère comme 'contre-révolutionnaire' aujourd'hui, c'est ce même esprit révolutionnaire, ce ferment qui d'abord fit éclater les douves à demi pourries du vieux monde tsariste.

- Et je doute qu'en aucun autre pays aujourd'hui, fût-ce dans l'Allemagne de Hitler, l'esprit soit moins libre, plus courbé, plus craintif (terrorisé), vassalisé.

- 'Dictature du prolétariat' nous promettait-on. Nous sommes loin du compte. Oui : dictature évidemment ; mais celle d'un homme, non plus celle des prolétaires unis, des Soviets.
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Journal des Faux-monnayeurs

Et encore une belle découverte… Un recueil, petit par la taille mais grand par son contenu qui nous livre la vérité ou plutôt une vérité, celle d'André Gide, sur son travail d'écrivain.

Un journal qui commence le 17 juin 1919, les pensées prémisses du roman et se termine le 8 juin 1925, le point final est posé. Six ans de travail, de tortures mentales, de découragements, de moments d'extase, d'interrogations pour achever un roman dont même les personnages ont pris du temps à s'étoffer.

Ainsi, pour ses personnages, André Gide dit notamment :



« Les personnages demeurent inexistants aussi longtemps qu'ils ne sont pas baptisés ».



Mais aussi :



« Je tâche à enrouler les fils divers de l'intrigue et la complexité de mes pensées autour de ces petites bobines vivantes que sont chacun de mes personnages. »



Et encore :



« Le mauvais romancier construit ses personnages ; il les dirige et les fait parler. Le vrai romancier les écoute et les regarde agir ; il les entend parler dès avant que de les connaître, et c'est d'après ce qu'il leur entend dire qu'il comprend peu à peu qui ils sont. »



Et au fil des années, des voyages, des conversations avec ses amis, des rencontres, ses personnages prennent de la chair et deviennent des êtres à part entière qui le surprennent souvent.



Comme Claude Monet, l'auteur s'interroge et s'inquiète de ne pas parfaitement mettre toute sa matière, toute son âme dans son roman et parfois, pour un temps, les pensées se cristallisent... Et comme il s'exprime beaucoup mieux que moi, je lui laisse la parole,  :



« Je préfère l'image de la baratte. Oui ; plusieurs soirs de suite j'ai baratté le sujet dans ma tête, sans obtenir le moindre caillot mais sans perdre l'assurance que les grumeaux finiraient bien par se former. Etrange matière liquide qui, d'abord et longtemps, refuse de prendre consistance, mais où les particules solides, à force d'être remuées, agitées en tous sens, s'agglomèrent enfin et se séparent du petit-lait. A présent, je tiens la matière qu'il me faut malaxer et pétrir. S'il ne savait d'avance, par expérience, qu'à force de battre et d'agiter le chaos crémeux, il verra se renouveler le miracle – qui ne lâcherait la partie ? »



Et le livre « Les faux-monnayeurs » est toujours dans sa tête même si d'autres travaux en cours prennent parfois le dessus. Si pas d'autres écrits qu'il faut finaliser, retravailler, des corrections de traductions, des traductions aussi ou encore des visites à des amis ou des voyages. Mais cela aussi aide à la création de l’œuvre...



« Le plus sage est de ne point trop se désoler des temps d'arrêt. Ils aèrent le sujet et le pénètrent de vie réelle. »



Et dans ce journal où est repris tout le parcours du roman, on découvre la difficulté de l'écrivain face à la page blanche, face à l'expression qui quand elle est écrite ne reflète pas complètement la pensée voulue ; on découvre le travail, le faire et défaire, la relecture et surtout la ré-écriture qui finalement conduira à la version terminée. On trouve alors un artiste qui comme le peintre gratte sa toile et la retouche et parfois recommence sans fin pour obtenir l'effet désiré.

Et d'un fait divers réel, qui a enclenché toute la réflexion, il faut parfois se détacher pour en tirer toute sa réalité et c'est là que l'imaginaire a sa place...



« Le difficile c'est d'inventer, là où le souvenir vous retient. »



Et au fil des pages, au fil des années, le récit se construit et ce qui devait être le premier chapitre, se voit repoussé par le roman lui-même comme le dit si bien André Gide :



« Le livre, maintenant, semble parfois doué de vie propre ; on dirait une plante qui se développe, et le cerveau n'est plus que le vase plein de terreau qui l'alimente et la contient. Même, il me paraît qu'il n'est pas habile de chercher à « forcer » la plante ; qu'il vaut mieux en laisser les bourgeons se gonfler, les tiges s'étendre, les fruits se sucrer lentement, qu'en cherchant à devancer l'époque de leur maturité naturelle, on compromet la plénitude de leur saveur. »



Je ne suis pas vraiment une lectrice de journal intime et pourtant, celui-ci m'a beaucoup émue. Non seulement l'écriture est très belle, mais bon, c'est André Gide quand même…, mais aussi il nous livre sa technique, son approche, son travail au jour le jour. Pour tous les écrivains en herbe, c'est un outil de travail ou plutôt, des idées pour concrétiser le rêve d'un roman.



« Les sources de nos moindres gestes sont aussi multiples et retirées que celles du Nil. »



Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, je place ce journal pour l'item « Un roman épistolaire (journaux et mémoires acceptés) ». Ça change clairement de mes romances habituelles bien qu'il s'agisse ici aussi d'amour, l'amour du travail bien fait ;-)
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La symphonie pastorale

Ce livre est une relecture pour un challenge. Comme je l'ai lu il y a de nombreuses années, je ne me rappelais plus trop de l'histoire, ni de son déroulement, aussi c'est avec plaisir que je l'ai redécouvert. Si le style de l'auteur me plaît toujours autant, j'ai eu plus de peine avec certains éléments du récit, n'adhérant pas complètement aux propos tenus.



C'est l'histoire particulière d'un pasteur qui prend sous son aile une jeune aveugle qui nous est contée. Bien décidé à l'instruire et à l'orienter sur le chemin de la vie et de la foi, il consacre beaucoup de son temps à cette jeune fille qui se transforme de plus en plus en une obsession ingérable, au détriment de sa propre famille et principalement de sa femme...



C'est la descente aux enfers d'un homme de foi, la rencontre avec l'amour interdit, l'abnégation pour un être autre que Dieu, que l'auteur nous dépeint. Voilà justement l'élément pour lequel j'ai eu un peu plus de peine. Finalement la religion prend beaucoup de place dans ce texte, presque un peu trop à mon goût... Mais bon cela n'enlève rien au charme de cette histoire, au côté sombre de la fin et à la chute du pasteur.



L'auteur nous sert un récit envoûtant, avec des mots justes, simples, forts et troublants. Si Gertrude nous touche fortement, l'impact qu'elle a sur la famille du pasteur ne nous laisse pas de marbre pour autant... J'ai été surprise par la fin du récit qui nous prend au dépourvu et qui n'était pas prévisible. J'ai aimé ce parti pris de l'auteur, même si cela ressemble un peu à une punition (divine? Allez savoir...). Si le texte reste un peu court et donc finalement peu développé, aller droit au but n'est pas un mal non plus.



En bref, j'ai aimé cette histoire même si j'ai eu un peu de peine avec la place importante que prend la religion dans le récit. Mais ce côté-là rend la fin d'autant plus ironique et réflexive...
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La porte étroite

"La Porte étroite" d' André Gide est un roman largement autobiographique. Ce livre a été publié en 1909. le narrateur, Jérome, aime tendrement dès l' enfance

sa cousine, Alissa. Cette dernière est une jeune fille bonne, vertueuse et d' une grande ferveur religieuse ou disons qu' elle est pieuse. Leur environnement familial souhaite leur union mais la jeune fille diffère le moment des fiançailles pour la simple raison qu' Alissa a découvert que sa jeune soeur, Juliette, était amoureuse, elle aussi, de Jérome .

Même après le mariage de Juliette avec un négociant, Alissa continue à s' éloigner de Jérome.
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La symphonie pastorale

Le succès d’un livre (ou plutôt sa qualité) ne se mesure pas au nombre de pages : heureusement, car « Le Petit Prince » serait une nullité et « Guerre et paix » un chef d’œuvre (non, ça c’est un mauvais exemple, c’est vraiment un chef-d’œuvre) mais nous connaissons tous de ces pavés indigestes (parfois best-sellers) dont la valeur culturelle est inversement proportionnelle à l’épaisseur du bouquin.

« La symphonie pastorale » fait exactement 150 pages, et en plus écrit gros comme le pouce. Eh ben oui, c’est un grand roman. Ecrit en 1919 (ça ne date pas d’hier) c’est un récit qui pose clairement les grands problèmes soulevés par la morale, la religion d’un côté, et les sentiments de l’autre. On a connu plus joyeux comme sujet, mais il faut de tout pour faire un monde : des sentiments c’est sûr, de la morale, ça ne peut pas faire de mal, de la religion, chacun voit à sa porte…

Ça commence comme « L’Enfant sauvage », ça continue comme « Pygmalion » et ça finit comme ces tragédies grecques où à la fin il n’y a que des perdants.

Le pasteur X est appelé un jour au chevet d’une mourante. Quand il arrive, il est trop tard mais la défunte laisse sa nièce, Gertrude, une fillette de quinze ans, couverte de vermine, et aveugle. Le pasteur, plein de commisération recueille cette enfant, à la réprobation de sa famille. Il lui donne une éducation protestante, et finit par en tomber amoureux, tout comme son fils Jacques. Une opération rend la vue à Gertrude, qui se rend compte des sentiments qu’elle a suscités chez les deux hommes. Jacques qui s’est opposé à son père, s’est converti à la religion catholique, il est même entré dans les ordres. Gertrude a conscience que le pasteur, en essayant de la rendre heureuse, lui a occulté les notions de mal et de péché. Il lui a donc menti, et en même temps failli à son devoir de vérité. Affolée par cette révélation elle essaye de se noyer. Elle mourra quelques jours plus tard d’une pneumonie.

Au cours du roman, le pasteur et son élève assistent à un concert où l’on joue la « Symphonie pastorale » de Beethoven. Gertrude en est toute éblouie. Le titre du roman rappelle cet épisode, et souligne en même temps le caractère rustique de l’histoire, ainsi que son incidence religieuse (le mot « pastorale » pouvant se référer directement au pasteur).

Le livre se présente comme une confession du pasteur, et en effet, c’est bien l’aveu d’un échec et surtout celui d’un mensonge, presque d’une imposture (coucou Bernanos) : le pasteur, perturbé par son amour pour Gertrude, lui donne un enseignement faussé. De plus, il refuse de voir la vérité en face : en quelque sorte, sa cécité augmente quand celle de Gertrude diminue.

C’est aussi l’histoire d’amours impossibles et condamnées : L’amour du pasteur pour sa femme et ses enfants est effacé par celui qu’il éprouve pour Gertrude. Celui-ci, d’ailleurs, est un amour coupable à plus d’un titre : le pasteur est un homme marié, et Gertrude est une enfant (mineure) sous sa tutelle. Il délaisse sa femme et ses enfants, et de plus il se ment à lui-même. Ce n’est qu’à la fin, devant le désastre de sa vie, qu’il se rend vraiment compte de la réalité : « J’aurais voulu pleurer, mais je sentais mon cœur plus aride que le désert ».

C’est un roman court, mais intense, et très facile à lire. Si vous n’avez jamais lu Gide, vous trouverez ici une bonne initiation.

Inutile de vous rappeler le très beau film de Jean Delannoy (1946) avec Michèle Morgan et Pierre Blanchar.



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La symphonie pastorale

Un petit livre sans prétention sur la base d’un journal intime racontant l’histoire d’un pasteur qui recueille une jeune aveugle et l’aide à ouvrir les yeux sur le monde. Bon, en fait, il tente surtout de lui cacher la noirceur du monde et de lui montrer et lui parler seulement de ce qui est beau.

C’est écrit sans chichi. Simple à lire et pourtant l’histoire est plus complexe qu’il n’y parait.

Une belle romance.



Challenge multi défis 2017 : Un livre qui compte moins de 250 pages

Challenge ABC 2016-2017

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La porte étroite

La Porte Etroite est un livre que certains citeront peut-être pour défendre André Gide. C’est , diront-ils, un livre très idéaliste où Gide nous montre Juliette et Jérôme heureux parents d’une famille nombreuse , et Alissa heureuse plus complètement encore en l’offrande de tout son être à Dieu après un renoncement difficile. Sans doute, cela est-il vrai. Mais il y a autre chose, dans ce roman, qui est néfaste à mon sens : aucun des trois héros n’a cherché à maitriser son destin. Toujours cette indécision gidienne !.. La seule qui ait fait effort pour guider sa vie est Alissa : cet effort est-il méritoire ? De mon point de vue, il n’y a pas besoin de saccager sa vie et celle des autres pour chercher la sainteté : celle-ci est compatible avec la vie quotidienne et peut fort bien se passer d’esclandre et d’héroïsme à grand fracas. In fine, ce livre ne m’édifie guère : c’est l’évangile de l’abandon et du fatalisme. Il n’y a dans ce roman que des loques.
Lien : http://axel-roques.iggybook...
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Les nourritures terrestres - Les nouvelles ..

En voulant faire une critique sur les nourritures terrestres d A. GIDE , je dois remonter le temps et faire appel a mes souvenirs pour rappeler les sensations et les emotions nees de la lecture de ce livre. Je suis tombe par hasard sur ce dernier chez un bouquiniste . Ayant feuillete quelques pages,le desir et la curiosite m ont pousse a l achete et a le lire aussitot arrive chez-moi. Donc en premier lieu , il y a une lecture de jeunesse et d un neophyte car pas encore habitue a la lecture d un tel auteur . Ce livre je ne l ai lu qu une ou deux fois et loin de moi la pretention de vous que j ai tout saisi ou tout compris a patir de cette lecture . Ce n est que plus tard que j ai pris sur moi de revenir a l oeuvre de GIDE et la avec le temps j ai certains de ces livres. Ce que j ai remarque l ecrit de GIDE ne laisse indifferent : on aime ces ecrits ou on ne les aime pas ! Et cela vient ,je pense , de la complexite de cet auteur. Son enfance au cote d une mere rigoriste et puritaine ,appartenant a une classe sociale bourgeoise stereotypee ,ses penchants sexuels qui apparaitront plus tard ,le mariage mal consomme avec sa cousine et tous ces aleas ou facteurs reunis vont pousser l auteur a couper les liens avec cette societe hypocrite . IL va se recreer un autre monde a sa convenance .Ce livre est ecrit par un pantheiste , un hedoniste .un epicurien . IL laisse libre cours a tous ses instincts: il va aimer la terre ,la nature ,

les arbres ,les saisons , les roses ,les parfums, Eros etc . On peut dire que ce livre est un livre individualiste ou l on voit l auteur pousser Natanael vers la route qui mene au BONHEUR .IL semble lui dire fait tout ce qui te

fait plaisir il n y a pas de limite ni d interdit .Agis comme bon te semble ! Sois toi-meme !Ne cherche pas a possedes et vit dans le denuement mais sois heureux pour toi-meme

EN conclusion :A. GIDE semble dire a Natanael :VIS. Donne toi du plaisir !Laisse eclater la JOIE !LA VIE !LA FERVEUR ! ici dans le sens de l enthousiasme .

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Les nourritures terrestres - Les nouvelles ..

Ce livre est à jamais lié au souvenir de mes années collèges. Quel enthousiasme à sa découverte !

Avec ma cop de classe à l'époque, nous apprenions des passages par cœur et passions des soirées à nous les restituer, rivalisant d'ardeur pour épater l'autre dans l'émotion que nous mettions à les déclamer... Il reste pour moi un jardin précieux que je me garderais bien de fouler.

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La symphonie pastorale

Historiquement, la symphonie pastorale est la 6ème symphonie de Beethoven. Mélomane et pianiste, je connais très bien cette oeuvre musicale mais n'avais jamais osé livre l'oeuvre éponyme d'André Gide.

C'est chose faite.

L'histoire du pasteur qui recueille une jeune aveugle et qui décide de lui apprendre à vivre avec son handicap m'a beaucoup ému.

La symphonie pastorale est un court roman sous forme de journal qu'écrit le pasteur en question. Il y consigne tous les progrès que fait sa protégée, mais aussi les difficultés qu'engendre l'arrivée de Gertrude dans son foyer et plus particulièrement dans son couple.

C'est un roman plein d'humilité, une sorte d'ode à la vie et à la beauté de ce monde que nous "non-aveugles" nous ne voyons plus. C'est aussi un roman d'amour, un amour triste et voué à l'échec.

Une belle lecture, mais dont l'issue m'a laissé bien mélancolique
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La séquestrée de Poitiers - L'Affaire Redureau

André Gide intéressé par les affaires judiciaires qui provoqueront chez lui cette phrase remuante : « Ne jugez pas » livre ici l'histoire de la « Séquestrée de Poitiers ».



Fait qui remua presse et société en ce début du premier quart du vingtième siècle.



En changeant par pudeur les noms des intéressés, il nous raconte ce cas d'enfermement de vingt-cinq ans d'une fille par sa famille bourgeoise repliée sur elle-même entre avarice pathologique et asociabilité étrange.



André Gide transmet déroulement, actions, extraits de témoignage, de plaidoiries en s'effaçant derrière les faits, nous laissant en face d'une monstruosité demandant analyse et tentative de compréhension.



Le sujet interpelle l'action de la justice qui semble autoritaire et peu encline à fouiller plus profondément les tenants et aboutissants d'une telle horreur.



Cette histoire relève aussi de la psychiatrie peu invitée dans l'analyse qui serait nécessaire à tous niveaux de la famille : une mère avare, un frère atteint d'anosmie, des servantes dominées n'osant dénoncer ce qui se passe jusqu'à cette mystérieuse et salvatrice lettre anonyme, la malade elle-même schizophrène, aimant et rejettant son enfermement…

Un monde à part avec ses pathologies, ses errements, ses haines, ses abstentions, le tout couronné d'une justice trop laxiste et compréhensive, presqu'une justice de classe… amenant à l'acquittement de l'anormalité.



Un livre qui, heureusement aujourd'hui, est d'une époque mais où des questionnements demeurent.

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La symphonie pastorale

Livre trouvé dans une boîte à livres à Grenade-sur-Garonne.



Le livre se compose de deux cahiers, il s'agit uniquement du journal intime du pasteur, dans lequel les faits ne sont relatés que par ses soins.



1er cahier : l'amour rend aveugle...

Février. Hiver neigeux près des Alpes. Un pasteur protestant se rend au chevet d'une mère de famille mourante. Elle décède et laisse orpheline sa jeune fille aveugle, qui semble n'avoir reçu aucune éducation de vie.

L'homme de foi, père d'une grande famille de 5 enfants, décide de prendre en charge l'éducation religieuse de l'enfant, qu'il prénommera Gertrude.

La petite progresse très rapidement dans son apprentissage, elle a l'esprit vif malgré sa cécité.

Le pasteur fait le choix de sélectionner les textes saints qu'il lui apprend, en mettant de côté ceux pouvant prêter à confusion, ou ceux ayant un lien avec le mal, le péché ou la mort.

SI bien que Gertrude imagine un monde beau et parfait.



Petit à petit, on se rend compte que la relation entre l'adolescente et le pasteur devient ambiguë. Seul le principal intéressé semble ne pas remarquer qu'il n'est plus le même lorsqu'il est avec Gertrude.

Sa possessivité le pousse à éloigner son fils Jacques, qui convoite l'orpheline.



2ème cahier : un nouvelle vision du monde...

Le pasteur ne cesse d'être en désaccord avec son fils Jacques. Leur désaccord porte officiellement sur des textes saints. Mais cela ne cacherait-il pas un malaise plus profond ?

Gertrude est impressionnante, de par sa sagesse, et plus le pasteur admire Gertrude, moins il apprécie sa femme Amélie.

Elle n'est plus celle qu'il a rencontré avant leur mariage.

Le pasteur va apprendre que la cécité de Gertrude peut être potentiellement opérée. Il se retrouve face à un dilemme : doit-il lui annoncer ? L'aimerait-t-elle toujours si elle gagnait la vue ?

Le pasteur se met à sombrer dans le doute.



Elle se fait opérer, et, une fois voyante, sa vie en est bouleversée. Elle se rend compte de la réalité qui est loin d'être le portrait rose que lui avait dressé le pasteur.



Comment va se terminer cette idylle ? Que va penser Gertrude du pasteur ?



Ce récit est un dilemme permanent entre la vie religieuse du pasteur, et ses sentiments pour cette jeune fille ; entre cette jeune fille qui ne sait qui choisir entre le pasteur et son fils ; cette fille qui croit qu'il n'est pas immoral d'aimer le pasteur marié et père de famille car l'amour n'est jamais immoral, et qui se rend compte des omissions volontaires de cet homme qui l'a privée de la vérité depuis tout ce temps.



L'histoire se lit très vite. On se prend vite au jeu de ce triangle amoureux.

La forme du journal intime apporte une puissance au récit. On se rend compte que c'est le pasteur lui-même qui est le réel aveugle des deux, car il ferme les yeux sur beaucoup de choses par amour pour Gertrude, pour lui éviter d'être blessée par la réalité du monde et des hommes. Mais son rôle n'est-il pas de prêcher la vérité même lorsqu'elle est difficile ?





Dans ce livre il est fait référence à :

LITTERATURE

Virgile "Fortunatos Nimium"

Charles Dickens "Le grillon du foyer"

François de La Rochefoucauld

Alphonse de Lamartine

Victor Hugo



MUSIQUE

BEETHOVEN "La symphonie pastorale"

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La symphonie pastorale

J'ai retrouvé le plaisir de la lecture après une série de tentatives abandonnées avant la 100ème page. Enfin un beau texte, au style et au vocabulaire ciselés, à la description fine des interactions entre les personnages. Au-delà du style, j'ai été à la fois touché et étonné par cette histoire.
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