AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de André Blanchard (173)


Un de Gaulle, un Malraux, revenaient moins chers à la République qu'un président ou un ministre d'aujourd'hui. Ce n'était pas nécessaire de recruter des nègres pour écrire leurs discours. (p. 57)
Commenter  J’apprécie          240
(22 mars) Un livre dans la boîte à lettres, c'est l'égal d'un matin au pied du sapin. (p. 91)
Commenter  J’apprécie          233
C'est le privilège en quelque sorte régalien de la littérature, qu'elle puisse nous sauver du désespoir ou nous y plonger. (p. 29)
Commenter  J’apprécie          230
2003

-Un écrivain ne vous apprend pas à vivre; au mieux vous aide-t-il à continuer. (p. 40)
Commenter  J’apprécie          200
Janvier 1990

(...) Quand je regarde ma bibliothèque, certains jours il me déplaît qu'elle soit si en ordre, les livres dans un garde-à-vous impeccable: cette immobilité statufiée rappelle le tombeau, me dis-je alors. Aussi, de temps à autre, je me mets à farfouiller là-dedans, histoire que ça vive un peu, bon sang ! Je sors des livres et les feuillète, manière de secouer cette léthargie si pesante; ensuite, au lieu de les ranger, je les empile sur le devant, n'importe où, pourvu que l'ensemble fasse capharnaüm. Tout de suite, ce remue-ménage produit son petit effet, je n'ai plus l'impression de veiller des morts, mon esprit partouze.
Il y a dans cette réappropriation des livres une façon d'effectuer un retour sur soi. On se replace à ces époques plus ou moins lointaines où ces livres-là, qu'on tripote à nouveau, venaient d'être acquis et attendaient leur heure. (p.19)
Commenter  J’apprécie          190
Ceux qui parlent le français avec un accent, et même un fort accent étranger, je trouve cela pittoresque et plaisant . C'est enrubanner notre langue en lui prêtant un trente et un qui en renouvelle les vocalises afin de l'emmener en balade vers des horizons qui lui déroulent une manière de tapis rouge.
La poésie est pour, elle dont les voyelles reçoivent en cadeau un supplément de couleur. (p. 17)
Commenter  J’apprécie          190
André Blanchard
Article paru dans "l'Obs" le 2 mai 2013- Jérôme Garcin

Les années passent, Blanchard demeure. Rien ne semble perturber l'ordre de sa vie ni déranger son discret protocole. Il vit toujours à Vesoul (Haute-Saône), y fait le sphinx dans une salle d'exposition et provision de livres défraîchis dans les brocantes.

Au fil de ses Carnets, qu'il tient comme on tient l'alcool, sans jamais perdre le contrôle de soi, on ne trouvera guère d'escapades, aucune mondanité, pas davantage de sorties au cinéma ou au théâtre, et on croisera plus de chats que d'êtres humains - c'est à peine si le son de la radio (Inter et Culture) parvient jusqu'à lui. Le plus étonnant est que, de cette existence où le désabusement le dispute à la routine, et dont il enregistre l'imperceptible oscillation, ce misanthrope réussisse, depuis un quart de siècle, à tirer des livres si revigorants.

Pourtant, dans ce volume qui couvre les années 2009-2011, la santé n'est pas fameuse. Le piteux état de ses bronches oblige ce grand fumeur à se priver de tabac, qui était jusqu'alors son carburant d'écrivain or, pour lui, il n'y a pas de feu sans fumée. La faculté soupçonne une allergie, qu'il combat avec des antihistaminiques, mais nul ne sait à quoi. Manquerait plus que ce fût aux poils de chat. Il aurait bien aimé en reprendre un après la mort, en juin 2011, de son siamois Nougat, qu'il enterre avec, en guise de linceul, l'un de ses pulls, et à qui il élève, en cinq pages magnifiques, un tombeau à rendre Léautaud jaloux.

"L'indécis endurci"
Privé de chat et de cigarettes, un chouia négligé par ses lecteurs (à en croire les relevés de son éditeur), et plus éloigné que jamais de sa jeunesse (il fête ses 60 ans), «l'indécis endurci» place donc ces Carnets-là sous le signe de l'abstinence. Heureusement, elle ne concerne pas le lecteur, qui est toujours aussi boulimique et critique. Ce Vésulien que les modes parisiennes n'ont jamais effleuré (la voilà, sa vraie allergie) persiste à admirer Barrès et Montherlant, à relire Balzac, Proust et Mauriac, à préférer Calaferte à Debord, à railler Michon et Houellebecq.

Quant à l'écrivain, prince de la virgule et maître dans l'art de glisser des mots d'argot (mollo, blaze, fissa) au milieu de subordonnées d'un raffinement extrême, il excelle, aujourd'hui comme hier, à tromper l'ennui provincial, à être moraliste sans faire de morale, à tourner en dérision le prétentieux anglais des plasticiens-performeurs et à servir, en oblat, la langue française:

Une plume se doit d'être sur ses gardes, et la monter. Le style est celui qui connaît le mot de passe.
Le verbe «vigiler», dont usait souvent la chanteuse Barbara, va très bien à André Blanchard. C'est même rassurant de savoir qu'il vigile à Vesoul et dilette au Dilettante.

Jérôme Garcin

A la demande générale, par André Blanchard,
Le Dilettante-

Né en 1951 à Voires, dans le Doubs, ANDRE BLANCHARD vivait à Vesoul. On lui doit notamment «Entre chien et loup» (1989), «Contrebande» (2007) et «Pèlerinages» (2009). Il est mort ce 29 septembre 2014 à l'âge de 63 ans.

Article paru dans "le Nouvel Observateur" du 2 mai 2013.

Jérôme Garcin
Commenter  J’apprécie          180
Quand nous relisons, viennent à nous des détails sur lesquels une première lecture n'avait pas tilté; ainsi, dans le premier volume du -journal- de Léautaud avons-nous droit coup sur coup à trois chapeaux bas: Wilde, Rebell, Van Gogh, présentés comme des êtres en marge certes, sauf que c'en est une d'excellence: ils sont en dehors "de la médiocrité de la vie courante"; d'où ce cri du cœur: de tels êtres, "il ne faut pas se lasser de songer à eux et de les aimer" (p. 46)
Commenter  J’apprécie          180
juillet 1992

J'entends bien ce qu'on veut dire par "écrivain autodidacte": celui qui s'est fait loin de toute école. Il n'empêche qu'il y a là de quoi pouffer; un vrai écrivain est par définition un autodidacte, car ce qui le distingue, c'est précisément ce qui ne s'apprend pas. (p. 207)
Commenter  J’apprécie          170
1988- Janvier

Désormais, fini de jouer l'ingénu: je garde sous le boisseau mes voeux de premier de l'an. Que la nouvelle année n'attende rien de moi. Faisons comme si nous ne connaissions pas- ce qui ne va pas être dur. Et si d'aventure nous avons à traiter affaire ensemble, il sera assez tôt pour les présentations :
-1988 ? Ah ! Enchanté ! Moi, c'est Blanchard, avec un D comme déchéance , etc. (p. 9)
Commenter  J’apprécie          160
Hiver

Comme s'ils débarquaient d'une autre planète, il est des gens qui, après m'avoir dit "Il paraît que vous écrivez ? " y vont de cette question vaseuse: " Et où peut-on trouver vos livres ? " ; d'où mon envie de répondre :
-Au magasin de farces et attrapes. (p. 61)
Commenter  J’apprécie          160
Mai 2003

Le noir, je suis tombé dedans quand j'étais petit, fourré dans les jupes d'une veuve et les soutanes.
Qu'on n'est pas sur terre pour être heureux, me l'a- t-on assez dit.J'aurai vécu là-dessus , et, si possible, délégué à mes phrases: qu'elles donnent du bonheur, fut- ce en hébergeant son contraire.
Comme ça, la mélancolie ne serait pas une vaincue.

( p.33)
Commenter  J’apprécie          150
Dès que la lecture comme sujet épineux grappille une place dans la réflexion des officiels, ceux-ci et leur relais dans le pays n'ont que ce mot d'ordre : "Il faut désacraliser le livre".
-Pour être sûr qu'il atterrisse bien, un jour à la déchèterie. (p. 87)
Commenter  J’apprécie          150
Samedi 18 août ( 1984)

J'ai hésité longtemps avant de lire " Le Livre de ma mère ", de Cohen, m'attendant au pire sur un tel sujet: la transcription gnangnante de l'amour filial avec de l'émotion bon marché. À la fin, je me suis dit qu'un tel écrivain, si particulier, ne pouvait avoir versé dans le sentimentalisme mièvre, dans ce qui ne saurait désarçonner le public.Et j'ai eu raison, tant ce livre est magnifique, long poème funèbre scandé par l'inimitable style de cet aristocrate des lettres. C'est un livre extrêmement fort où Cohen déploie ce qui me plaît : la méchanceté, le cynisme, l'ironie, l'absence de complaisance envers lui-même, la satire, et la constante volonté, comme dans " Belle du Seigneur" de montrer et de mêler les deux pôles entre lesquels nous évoluons, le sublime et le grotesque, la beauté et la puanteur (...)

( p.246)
Commenter  J’apprécie          140
2010-
Le ciel n'est pas au-dessus de nos têtes pour que nous la baissions. Capito ? (p. 122)
Commenter  J’apprécie          140
Avoir la littérature dans la peau a son synonyme : la vie vaut plus le coup d'être lue que vécue.
Ecrire en rajoute une couche. La vie? C'est ce dont on se souvient.
Commenter  J’apprécie          140
Jeudi 15 décembre [1983 ]

(...) on ne guérit pas, on apprend à vivre avec la maladie. Oui, et sans doute cela passe-t-il mieux quand la littérature ou une autre passion peut faire diversion. (p. 221)
Commenter  J’apprécie          132
Avril 1988

Ce qu'il y a de plus réussi sur terre ? le ciel. (p. 45)
Commenter  J’apprécie          130
Il revient à la littérature, encore et toujours, d'ajourner la désolation. (p. 83)
Commenter  J’apprécie          130
Relire, avant même que nous tournions les pages, promet : primo, de chiner avec profit pour notre bibliothèque car déranger cet alignement hiératique de livres, voilà qui y transfuse de la vie et gomme son apparence de musée; secundo, de nous exiler dans nos souvenirs les plus hospitaliers. (p. 108)
Commenter  J’apprécie          130



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de André Blanchard (31)Voir plus

Quiz Voir plus

Raretés

Un chanteur qui ne s’est jamais montré sur scène.

Paul Mc Cartney
Renaud
Gérard Manset
Dick Annegarn

9 questions
24 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}