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Critiques de Amélie Antoine (1902)
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Le jour où

Depuis le jour où il a laissé sa place dans un manège à un jeune garçon et qu'un terrible accident lui aura coûté la vie, Benjamin se sent au plus mal. Presque coupable d'être en vie. Pitoyable de ne pas avoir réussi à réconforter son neveu de 10 ans avec qui il était au parc d'attraction. C'est en anonyme, loin de la famille du jeune garçon, qu'il assiste à son enterrement. Dans ce cimetière maintenant quasi-désert, il aperçoit une jeune femme, agenouillée devant une pierre tombale. C'est alors qu'il remarque qu'elle est en train d'enlever les feuilles mortes sur plusieurs d'entre elles. Un simple bonjour et elle quitte le cimetière... lorsque, quelques jours plus tard, ses pas le guident de nouveau vers le cimetière, il se met à espérer la croiser à nouveau...

Rebecca a fui son passé, son lieu d'habitation pour s'installer en région parisienne et ses parents. Rester anonyme aux yeux de tous. C'est donc avec étonnement qu'elle se surprend à discuter avec Benjamin et même à lui donner son numéro...



Deux âmes cabossées qui se rencontrent dans un cimetière. La première peine à avancer dans la vie, emplie de remords, la seconde, portant un poids bien trop lourd pour ses frêles épaules, veut écrire une nouvelle page de sa vie. Depuis « le jour où », déroulant le fil du temps, Amélie Antoine nous entraine peu à peu dans le passé de Rebecca, dévoilant petitement le drame qui s'est joué. Si l'intrigue n'est pas des plus recherchées et si certaines situations font preuve de facilité , ce roman se veut avant tout l'histoire d'une rencontre, de deux blessés qui vont s'entraider pour avancer, de la vie dans ce qu'elle a de plus tragique parfois mais aussi de beau. Amélie Antoine rend plus que jamais attachants ces personnages tant elle y accorde beaucoup d'attention, de tendresse, d'humanité et que ses mots sonnent juste. Ce roman sensible, riche en émotions, se révèle tout à la fois sombre et lumineux...
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Hanté : Mauvais joueur

Afin d’impressionner son grand frère, adepte d’urbex, cette pratique consistant à s’aventurer dans des lieux désaffectés, interdits ou difficile d’accès, Selma, douze ans, s’est mise en tête d’explorer un collège abandonné. Accompagnée de sa meilleure amie Anouk, à qui elle vient d’expliquer les trois règles sacrées de l’exploration urbaine, dont la dernière, ne jamais rien emporter, elle pénètre dans une salle de classe délabrée. Outre quelques bruits étranges, qui les incitent finalement à écourter leur visite des lieux, Selma tombe également sur une bille de flipper qui attire immédiatement son attention… et qu’elle glisse malencontreusement dans sa poche sans connaître les conséquences de ce geste qu’elle va très vite regretter !



Amélie Antoine est une autrice de grand talent, capable de nous émouvoir aux larmes en nous servant un thriller psychologique glaçant de réalisme tel que « Raisons obscures », ou de nous emmener dans les coulisses souvent trompeuses du monde du spectacle dans « Quand on n’a que l’humour », en s’amusant à faire tomber le masque d’un humoriste dissimulant sa solitude et sa détresse derrière un sourire qui est tout sauf le prolongement de son propre bonheur. Une écrivaine à multiples facettes donc, mais également bercée par les récits de Stephen King, dont elle s’inspire pour faire régulièrement frissonner les plus jeunes, notamment au sein de cette collection « Hanté » des éditions Casterman, destinée aux adolescents de dix ans et plus qui aiment avoir peur !



À l’inverse de « À poings fermés », où l’autrice se servait encore de l’épouvante afin d’aborder un trouble du sommeil pour le moins méconnu, ainsi que des thèmes plus profonds tels que l’abandon, la solitude, le déracinement, le divorce, les familles recomposées et l’amitié, Amélie Antoine se « contente » ici d’effrayer les plus jeunes à l’aide d’un récit d’une centaine de pages, parfaitement rythmé, qui entretient le suspense de la première à la dernière page, pour nous abandonner sur un final qui fait froid dans le dos. Un cauchemar éveillé dont il est impossible de sortir !



Frissons garantis pour les plus jeunes… même s’il n’y a pas vraiment d’âge pour avoir peur !
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Raisons obscures

Raisons obscures… Les raisons obscures qui nous poussent à faire du mal à autrui, sans même parfois nous en rendre compte… d’une façon presque banale… Serait-ce la banalité du mal dont parlait Hannah Arendt ? Peut-être.



Raisons obscures est un roman poignant qui nous interpelle sur un sujet douloureux, à la fois intemporel et d’actualité.



Deux familles : les Kessler et les Mariani, deux adolescentes : Orlane et Sarah. Des histoires en apparence ordinaires mais derrière lesquelles se cachent de la souffrance, de la douleur et de nombreux non-dits. Mais comment parler de choses qui sont si intimes ?... Le souhaite-t-on seulement ?...



A-t-on envie d’évoquer la douleur de ne plus être aimé, la douleur de ne pas être aimé, d’être exclu, de ne plus trouver un sens à sa vie ?...



A-t-on envie d’évoquer la colère, la rage secrète et sournoise, des sentiments glauques, pervers, mesquins qui poussent à chercher une tête de turc, un bouc émissaire qui sert à la fois d’exutoire et de moyens de masquer ses propres faiblesses, son propre manque de confiance en soi ?



A-t-on envie d’évoquer la peur d’être exclu du groupe, de devenir le bouc émissaire ou de le redevenir ?



A-t-on envie d’évoquer la honte de n’avoir rien fait, d’avoir laissé faire ou d’avoir même participé à la fois par crainte et inconscience voire soulagement de ne pas être le bouc émissaire ?



A-t-on envie d’évoquer la douleur de ne pas être aimé, d’être détesté sans raison autre que la bêtise d’un groupe d’adolescents, la douleur issue de la sensibilité voire de l’hypersensibilité et de la difficulté à vivre dans un monde souvent cruel et sans pitié, ou ressenti comme tel ?



Mais si personne n’a envie d’évoquer ces sujets-là alors comment faire ? L’autrice a eu le courage de les aborder avec une grande finesse psychologique.



Ce roman contemporain m’a émue. Je trouve qu’il est le reflet de notre époque où solitude, indifférence, égoïsme et haine se mêlent parfois dans des dimensions disproportionnées menant au pire, au drame ultime, que personne n’a vu venir mais que le lecteur devine pourtant dès le premier chapitre. C’est une tragédie moderne qui m’a touchée et fait réfléchir.



Elle m’a fait penser au Vilain Petit Canard d’Andersen, dont les contes peuvent être fort utiles pour tenter d’évoquer avec des enfants des sujets douloureux et remettre dans leur cœur de l’espoir, l’espoir que la situation va s’arranger.



« - Je vais aller rejoindre ces grands oiseaux, se dit le caneton. Ils me tueront peut-être pour oser m’approcher d’eux, moi qui suis si vilain. Mais qu’importe, j’aime mieux être tué par eux que de mener la misérable vie que j’ai eue jusqu’à présent.

Et sur ces mots, il s’élança dans l’eau et nagea à la rencontre des grands cygnes.

Ceux-ci l’aperçurent et vinrent à lui, la tête dressée gonflant leurs ailes.

- Tuez-moi ! fit le pauvre canard. Et, se penchant sur l’eau, il attendit la mort.

Mais qu’aperçut-il dans le miroir transparent ? Quel était cet oiseau au plumage immaculé, au cou souple, aux larges ailes ? Quoi, c’était lui ! C’était sa propre image ! Lui-même était un cygne !

Ses compagnons nageaient autour de lui, le caressaient doucement de leur bec, lui répétant qu’il était le plus beau d’eux tous.

Et lui, confus, cachant sa tête sous son aile, heureux d’avoir traversé tant d’ennuis et de misère puisqu’il en appréciait d’autant mieux son bonheur, murmurait en lui-même :

- Qu’importe de naître au milieu de canards, pourvu qu’on sorte d’un œuf de cygne ! »



Ce petit conte est une aide précieuse pour apprendre la survie en milieu hostile.

Dans un autre registre, moins poétique et plus sarcastique, à prendre bien sûr au deuxième degré, il y a la phrase de Jonathan Swift : « Lorsqu’un génie paraît en ce monde on le reconnaît à ce que tous les imbéciles se liguent contre lui ». Efficace pour rire, dédramatiser les situations, restaurer la confiance en soi et lutter contre le désespoir. Qui a dit que lire ne servait à rien ?...



Je remercie mes amis babélionautes d’avoir attiré mon attention sur ce texte fort et percutant et, en particulier, l'amie qui m'a proposé de le lire et qui se reconnaîtra!



Je vous souhaite à tous une heureuse année 2020, en espérant qu’elle sera placée sous le signe de l’amour, de l’empathie et de l’entraide !

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Quand on n'a que l'humour

Édouard Bresson, humoriste, est une véritable star adulée de tous. Après des débuts difficiles, il a réussi à se faire un nom. Après une tournée de plusieurs mois dans toute la France, remplissant toutes les salles, il donne ce soir-là, en ce 31 mars 2017, son dernier spectacle... au Stade de France ! Plus de cinquante mille personnes l'acclament, des millions de gens sont postés devant leur télévision qui le diffuse en direct ... Et une fois sur scène, une fois le trac dissipé, Édouard est enfin à sa place. Une place convoitée, lui qui, depuis tout gamin, n'a eu de cesse de vouloir faire rire les gens. À commencer par son frère, évidemment présent au premier rang, puis son fils, Arthur, dont le siège réservé reste vide... Derrière les rires et les sourires se cachent des remords, des regrets, des fêlures, des manques, des incompréhensions, de la culpabilité... et une infinie solitude...



Tout petit, Édouard se ♫ voyait déjà en haut de l'affiche ♫ ... À force de persévérance et de ténacité, il aura réalisé son rêve. Oui, mais à quel prix ? Si le début du roman commence sous les applaudissements, Amélie Antoine déroule petit à petit le fil d'un passé chaotique, parfois dramatique. De son enfance auprès d'un père sarcastique au spectacle du Stade de France, Édouard aura fait front face au handicap, aux moqueries, au malheur, au désamour. Si aujourd'hui, tout semble lui réussir, il lui manque pourtant l'essentiel : les étoiles qui brillent dans les yeux de son fils, Arthur. Un fils que l'on retrouve dans une seconde partie distincte de la première. Un fils qui se lancera, bien malgré lui, sur les traces de son père à travers une chasse au trésor. Très émouvant et particulièrement bien ficelé, ce roman est d'une incroyable justesse. Aussi bien dans les personnages authentiques et touchants, que dans le déroulé qui nous émeut au fil des pages, la finesse des sentiments ou la plume intense et profonde. Ce roman, c'est avant tout l'histoire de deux hommes qui se sont perdus en route, d'une indéniable relation père/fils pourtant si fragile.

Bouleversant...

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Regarder le noir

Ayant beaucoup aimé le précédent recueil de nouvelles « Ecouter le noir » et constatant que le suivant « Toucher le noir » était déjà sorti, j’ai vite éliminé celui-ci de ma PÀL.



Force est de constater que ce deuxième volet regroupe à nouveau une belle brochette d’auteurs. Outre une nouvelle histoire de R.J. Ellory et un récit à quatre mains signé Barbara Abel et Karine Giebel, j’ai eu le plaisir de retrouver quelques auteurs de polars que j’apprécie beaucoup, tels que Olivier Norek, Amelie Antoine, Johana Gustawsson (« Mör », « Block 46 »), René Manzor (« A Vif », « Apocryphe »), Claire Favan (« Inexorable ») ou Julie Ewa (« Les petites filles »), mais également quelques auteurs que je n’avais encore jamais lu, tels que Fabrice Papillon, Gaëlle Perrin-Guillet ou Frédéric Mars.



Si le résultat est forcément un peu inégal, avec des styles assez différents malgré une thématique commune autour de la vision, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes. Le roman commence très fort avec un excellent récit d’Olivier Norek (« Regarder les voitures s’envoler ») qui fait froid dans le dos, suivi d’une histoire poignante de trafic d’êtres humains en Inde de Julie Ewa (« Nuit d’acide »). La dernière pépite se situe en toute fin de recueil avec « Darkness », des deux reines du thriller Barbara Abel et Karine Giebel, qui enquêtent sur un crime sordide et referment cet ouvrage sur une chute originale.



Outre ces trois petites perles, j’ai également bien aimé les récits de René Manzor (« Demain »), Amélie Antoine (« Transparente »), R.J. Ellory (« Private eye » ), Johanna Gustawson (« Tout contre moi »), Claire Favan (« le Mur ») et Fred Mars (« The Ox »). J’ai par contre moins accroché à « La tache » de Gaëlle Perrin-Guillet et je suis resté totalement hermétique à « Anaïs » de Fabrice Papillon. Alors que « Ecouter le noir » m’avait donné envie de découvrir les romans de Maud Mayeras (« Reflex » , « Les Monstres ») et François-Xavier Dillard (« Prendre un enfant par la main »), « Regarder le noir » ne m’a donc pas vraiment donné envie de découvrir de nouveaux auteurs. C’est sans doute le seul petit point négatif de cet ouvrage qui parvient de nouveau à attirer des grands noms, tout en proposant de la qualité !



Bref, à nouveau un grand bravo à Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS pour cet ouvrage !



J’irai donc très vite « Toucher le noir » !
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Le bonheur l'emportera

Sophie et Joachim élèvent Maël, onze ans de vie communes pour ce trio, une vie trépidante au rythme des transports, et des dossiers ramenés à la maison. Joachim perçoit confusément que quelque chose cloche avec ce petit garçon morose et solitaire. Et la vérité est difficile à accepter pour Sophie, qui conduit sa vie comme un projet de marketing et ne peut accepter de ne pas tout contrôler. Une « incartade » de Joachim et c'est le couple qui explose… Que devient ce petit bonhomme de onze ans qui enterre un voeu tous les ans au pied d'un arbre du parc tout proche ?



De nombreux thèmes sont abordés dans ce roman, la dysphorie de genre, la paternité, le rythme étourdissant de la vie professionnelle, les couples libres avec les risques que comportent une rupture.



L'écriture est simple sans effet de style, replaçant successivement chaque personnage du trio au centre des chapitres, où ils nous confient leurs états d'âme, une sorte de pis-aller pour les dialogues qui leur manquent dans leur vie.



Le dossier est à charge pour Sophie, la méchante de l'histoire, et c'est peut être un peu trop manichéen.



L'impression globale d'être restée au seuil du sujet et de sa complexité.



Merci à Netgalley et aux éditions XO


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Le bonheur l'emportera

Une famille de jeunes parents actifs : Joachim et Sophie.

Ils ont un garçon , Maël, 12 ans qui commence à se transformer, ne montre plus autant d'entrain pour les jeux d'enfants, n'a pas d'amis à l'école, se sent en difficulté relationnelle.

Quand Maël parle de ce qu'il ressent, son père, Joachim se sent prêt à accepter son fils mais pas Sophie qui est tournée vers les convenances. Elle avait pourtant perçu la particularité de son petit garçon mais elle avait enfoui la tête dans le sable à la manière d'une autruche.

De plus, seul son travail compte ; elle devient un bloc de froideur et d'intolérance envers son mari et son fils.

Elle semble ne plus voir où est son bonheur.

Joachim est engagé pour l'environnement, travaille en même temps et fait l'admiration de son fils qui veut l'imiter dans ses actions plus tard.

Ils vont traverser bien des turbulences.

J'ai vraiment apprécié que l'auteure donne la parole tour à tour à Joachim, Sophie et Maël.

Elle structure le récit temporellement, de mois en mois et l'épilogue 6 mois plus tard.

Une très belle lecture que j'aurais peut-être dû lire sur ma liseuse car il est encombrant. C'est un détail !



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Raisons obscures

Alerte ! Alerte !

Bruit de sirène,  gyrophare...

Ne lisez surtout pas la 4ème de couv....

Voilà,  maintenant que l'avertissement est lancé,  passons aux choses sérieuses.

J'ai détesté cette lecture.

Ça commence mal me direz-vous ?

Oui, mais je vous explique. En fait si je l'ai détesté c'est qu'Amélie Antoine a écrit un truc de ouf.

Un roman dont on peut difficilement se relever.

Bon, je vous entends déjà,  mais quelle chochotte ce Patrice.

Bah là, j'avoue, je suis passé par tous les états.

J'ai fini en larmes, l'estomac noué (je me demande d'ailleurs qui va s'occuper de défaire les nœuds maintenant parce que c'est un beau bordel).

Raisons obscures ça commence gentiment.

Bienvenue dans la famille Kessler et Bienvenue dans la famille Mariani.

Deux familles... normales.

Papa et maman travaillent. (Avec les soucis normaux des gens qui bossent).

Les enfants vont à l'école.

Les ados boudent ou se révoltent,  voir, les deux.

Les gens s'aiment ou se trompent, s'engueulent, se réconcilient.

Les voisins sont chiants.

Les chiens aboient.

La musique est trop forte.

Bref, tout va...bien.

Seconde partie.

Tout bascule.

Vous allez découvrir l'envers du décor.

L'enfer...du décor, devrais-je dire.

Parce que c'est là qu'Amélie va vous mettre les boyaux en compote. Là qu'elle va vous nouer. Là qu'elle va vous faire courir chez votre marchand de mouchoirs le plus proche.  Peut-être même que vous devriez continuer votre lecture au plus près d'une cuvette.

Contrairement à cette maudite 4ème de couv, je ne vous dirais rien.

Même sous la torture.

De toute façon après ce que je viens de vivre, plus rien ne me fait peur.

Même si je brûle (sourire) de vous en dire plus...

Vous aimez les romans noirs ?

Vous aimez quand l'auteur vous amène gentiment jusqu'à l'impensable ?

Vous avez envie de détester votre lecture ?

Vous aimez vous dire : Non, j'arrête,  c'est pas possible, je ne peux pas continuer ?

Alors, lisez Raisons obscures et peut-être que, comme moi, vous connaîtrez tout ça.

Ah, un dernier truc, si vous êtes parents je suis sûr que votre regard sur vos enfants va changer...

 
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Raisons obscures

Une histoire prenante avec une fin qui nous hante... Voilà ce qu’on m’avait dit de ce roman.

Comme je voulais découvrir la plume d’Amélie Antoine et que j’étais très intriguée par ce fameux dénouement, j’ai vite voulu commencer ce livre.



Juin 2017 : Dès le début, on sent le drame venir avec un appel provenant du commissariat pour annoncer une terrible nouvelle.

Mais on ne sait pas qui est le protagoniste au bout du fil...



Le roman est alors découpé en deux parties. On y découvre deux familles, les Kessler et les Mariani.

Dans la première partie, les événements se déroulent entre septembre 2016 et mai 2017.

On apprend à connaître ces deux familles par des chapitres alternés et avec le point de vue des adultes.

On suit leur quotidien où d’un côté l’adultère risque de tout détruire, tandis que de l’autre, chacun s’enferme dans ses problèmes où menace la dépression et la folie.

La lecture est addictive. On s’attache à certains personnages plus qu’à d’autres.

L’auteure nous ancre parfaitement bien dans leur quotidien. On comprend le sentiment de chacun même si certaines situations nous déplaisent.

Les scénarios fusent dans notre tête pour essayer de comprendre qui a reçu le fameux coup de fil du début et pourquoi.



Arrivés à la seconde partie, c’est comme si on rembobinait pour revenir aux événements de septembre 2016, mais cette fois avec le point de vue des enfants.

Avec ce point de vue là, tout bascule.

Cette lecture est terrible, car on n’imagine pas ce qui peut se dérouler sans que personne ne voit rien.

Méchanceté pure ? Vengeance ? Défoulement ? Je me pose encore des questions.



Ce livre traite d’un sujet particulièrement difficile et dramatique. Il y a malheureusement trop d’histoires comme celle-ci et c’est important d’en parler.



Ce roman est un appel à la vigilance et au dialogue.

La fin est marquante et terriblement douloureuse. Elle reflète en plus certaines histoires bien réelles.

Par contre, je conseille aux futurs lecteurs de ne pas lire la quatrième de couverture du livre qui en révèle beaucoup trop.
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Le bonheur l'emportera

Je débarque avec mes gros sabots pour vous dire de lire ce roman.



Juste, lisez-le.



Pourtant, je ne peux rien vous dire sur cette histoire. Il ne faut rien gâcher, ne pas abimer la rencontre que vous allez faire. Juste vous laisser partir à la suite d'une petite famille de notre époque à laquelle vous allez vous attacher.



Je ne dirai rien de plus.



Ou si, juste évoquer la vérité, la délicatesse des sentiments, qui planent sur ces pages.



Juste dire combien l'émotion est là, tout au long de cette histoire bouleversante.



Juste dire combien Maël, Joachim et Sophie vous resteront en mémoire, longtemps après avoir refermé le livre, preuve s'il en est de al force des personnages.



Juste vous dire que j'ai souri, j'ai eu les yeux mouillés et le ventre noué. Combien de livres peuvent noue emporter ainsi ?



Amélie Antoine, avec ce roman, enfonce le clou dans mon coeur de lecteur et entre dans la liste de ces écrivains dont je veux tout lire, tant l'émotion est immense.



Lisez ce roman, lisez-le, oui car même si on ne sait pas capturer le bonheur, il y a entre ces pages, ce supplément d'âme imperceptible et follement sincère d'une auteure qui sait parler des autres comme personne.



Lisez ce roman car le bonheur n'attend pas et surtout, venez m'en dire des nouvelles !
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Regarder le noir

Après « Ecouter le Noir », Yvan Fauth (alias Gruz ici) continue d'explorer les sens à travers des nouvelles écrites par de grandes plumes du genre. On retrouve d'ailleurs certains auteurs déjà présents dans le premier volume.

Ceux qui me lisent le savent, la nouvelle n'est pas ma lecture de prédilection, mais peu à peu j'y prends goût, surtout lorsqu'elle est suffisamment développée pour constituer une histoire complète, avec une vraie chute. C'est le cas ici, et même si toutes les histoires ne m'ont pas plu j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes.

On commence fort avec un texte découpé en 9 courts chapitres, extrêmement cruel d'Olivier Norek : « Regarder les voitures s'envoler », raconté par un gamin de 13 ans qui aime...observer, et par sa jeune voisine Esther. Je ne vous raconte pas, mais âmes sensibles s'abstenir, une scène m'a beaucoup choquée. Efficace !



Puis c'est Julie Ewa, auteure que j'apprécie énormément, qui prend la suite avec « Nuit d'acide », et nous raconte le calvaire de Sabbir, un jeune garçon enlevé dans sa région natale d'Inde pour rejoindre un groupe de gamins mendiants auquels on a ôté la vue de diverses façons afin de susciter la pitié des passants. Comme toujours avec cette auteure, les mots sonnent juste, on « voit » bien qu'elle s'est documentée sur ces gangs qui sévissent dans les grandes villes d'Inde. Très choquant, parce que très réaliste.



Ensuite, c'est « The Ox », de Fred Mars, auteur que je ne connais pas. Un crime particulièrement violent a été commis dans un club échangiste assez spécial, puisqu'il est basé sur le noir total, on ne voit jamais ses partenaires...Je n'ai pas trop apprécié, ça manque de crédibilité et les personnages n'ont rien de réel.



On poursuit la découverte avec Claire Favan qui nous offre « Le mur », un post-apo où un gros porte-containers est devenu le dernier refuge d'une humanité décimée par la montée des eaux et les cataclysmes successifs. Et encore, ces survivants souffrent tous, à des degrés divers d'une maladie qui les prive peu à peu de la vue. Ceux qui voient le mieux accèdent aux postes à responsabilités comme capitaine ou second, les autres sont cantonnés aux basses besognes. On les désigne par le pourcentage de vision qui leur reste. Les humains ont foncé droit dans le mur alors qu'ils étaient prévenus, seront-ils plus « clairvoyants » maintenant qu'ils sont au bord de l'extinction ? Percutant !



« Demain » de René Manzor parle de don de voyance, celui dont est « affligée » Chance, une jeune femme qui se produit dans des spectacles. Elle va bien malgré elle se trouver mêlée à une enquête sur un violeur et tueur en série. Je l'ai lu il y a 3 semaines et déjà presque oublié, c'est dire si ce texte ne pas marquée.



« Transparente » d'Amélie Antoine nous parle d'Hélène, quadragénaire « polie, calme, mesurée, aimable...tranparente, certains diraient, sans doute ». Personne ne remarque qu'elle a fait un effort pour se rendre plus jeune, plus jolie, et tout au long de sa journée, la frustration monte, jusqu'à... Très triste, parce que sans doute certaines personnes éprouvent ce sentiment d'être quasi-invisibles aux yeux de tous. Un texte qui tape juste.



La nouvelle suivante ne m'a pas plu du tout, il s'agit d' »Anaïs » de Frédéric Papillon (je ne connaissais pas ). Une sombre histoire de prof de fac souffrant de visions et atteint d'une forme de folie hallucinatoire. Vraiment pas accroché, et je me suis demandée ce que ce texte faisait là, il en manquait un ?



On passe à « La tache », de Gaëlle Perrin-Guillet, qui nous fait vraiment « regarder le noir » mais de façon littérale cette fois. Le narrateur remarque un jour une petite tache noire sur un mur de son appartement. Saleté, moisissure ? En tout cas il n'arrive pas à l'éliminer, et malgré tout ses efforts, cette tache va grandir et finir par l'obséder. Je m'attendais à la chute, mais c'est agréable à lire, et bien construit, l'angoisse monte crescendo.



« Private eye », un texte de R.J Ellory, assez alambiqué raconte l'histoire d'un enquêteur suivi par un inconnu pour une raison obscure. Je n'en ai pas gardé grand souvenir, et n'ayant justement plus le livre sous les yeux, je me bornerai à dire que n'est pas une de mes nouvelles préférées dans ce recueil.



Vient ensuite « Tout contre moi » de Johana Gustawsson, je découvre. C'est sensuel, cruel et bref. Avec une chute que je n'attendais pas. Mais le thème du recueil ne me semble pas être de ce registre-là.



Et pour finir en beauté, « Darkness » par les deux reines du thriller, j'ai nommé Karine Giebel et Barbara Abel. Deux valeurs sûres qui ne m'ont pas déçues. Le capitaine Jérôme Dumas est chargé d'enquêter sur un crime sordide : une jeune femme qui dit s'appeler Hélène Queyllaire (!) a été retrouvée dans une chambre d'hôtel, les yeux brûlés par de la soude caustique et de l'acide sulfurique. Parallèlement, on suit le récit de la vie mouvementée d'une orpheline, depuis son enfance jusqu'à la vingtaine, de famille d'accueil en institution, jusqu'à son placement chez les Parmentier, qui ont déjà une fille un peu plus âgée. Et si vous voulez savoir la suite, il faudra aller voir de vos propres yeux ! Sans conteste une des meilleures histoires, en tout cas une de celles que j'ai préférées, avec les deux du début.



Pour conclure, j'ai passé d'agréables moments à découvrir ces nouvelles, même si j'ai parfois trouvé que le thème était interprété de façon trop approximative, comme dans « Tout contre moi ».

J'ai vu récemment qu'Yvan a récidivé avec « Toucher le Noir », il peut compter sur moi pour poursuivre cette découverte des sens très particulière !
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Pourquoi tu pleures ?

J'avais découvert Amélie Antoine grâce à certains babélamis "adeptes", et mon premier roman fut une révélation : "Raisons obscures" qui réunit tout ce que j'aime dans le thriller psychologique. Des personnages à la personnalité élaborée (et bien tordue !), une situation au départ tout-à-fait banale que nous pourrions tous avoir déjà connue, et une lente montée vers l'indicible, le terrible, l'inimaginable.

Et j'ai retrouvé ces ingrédients magiques dans "Pourquoi tu pleures", qui m'aura tenue en haleine jusqu'à la dernière page et une conclusion...je ne vous dit que ça !

Voilà typiquement le genre de roman dont il est quasiment impossible de dévoiler le synopsis, sous peine de gâcher le plaisir de la découverte au lecteur. Contentez-vous de savoir que Lilas est l'heureuse, mais fatiguée maman d'une petite Zélie de quatre mois, dont le papa est son grand amour Maxime. Ils se sont connus il y a sept ans, alors que Lilas était une simple petite stagiaire timide dans l'agence de pub dirigée par Maxime. Vous avez quand même aussi le droit de savoir qu'elle a craqué pour sa façon de poser ses pieds l'un sur l'autre en réunion, et de trier ses smarties par couleur.

Bon, je vois bien que ce n'est pas le genre de détails qui vous donnera envie de lire le livre...Comme c'est mon soir de bonté, je vous en dévoile un tout petit chouïa de plus.

Ce jour-là, le samedi 18 juin 2022, Lilas est vraiment épuisée, elle a très mal dormi ces dernières nuits. Normal, avec un bébé de quatre mois qui commence à avoir mal aux dents et qui ne fait pas encore systématiquement ses nuits, toute mère serait claquée, je m'en souviens encore avec ma petite deuxième, il y a 31 ans ! Et elle n'a nulle envie d'aller à cette pendaison de crémaillère chez un collègue de son mari. En époux attentionné qu'il est, Maxime propose donc de se rendre seul avec la petite Zélie à l'invitation, ce qui permettra à Lilas de passer enfin une soirée réparatrice. Lilas lui en est très reconnaissante, d'ailleurs c'est pour ce genre de petits gestes qu'elle l'aime tant.

Mais voilà, au petit matin, Maxime et Zélie ne sont pas rentrés...et vous n'en saurez pas plus !



Alors pourquoi pleure-t-elle ? Mais qui pleure, d’ailleurs ? Lilas, de joie, d’épuisement, de détresse ? Ou Zélie, de faim, de souffrance, de détresse ? Les deux ?

Amélie Antoine a choisi de faire monter la pression par le jeu de la double narration, entrecoupant l’histoire actuelle (la disparition de Maxime et Zélie) avec des extraits d'un journal intime que Lilas adresse à son défunt père, faute d'avoir eu l'occasion de lui parler de son vivant. On y découvre sa propre histoire familiale, le dénigrement infligé par sa mère, son envie de fuir la maison et son bonheur quand elle trouve le prince charmant en la personne de Maxime. Le roman s'écrit donc en parallèle sur les sept ans de sa vie de couple, et les quelques semaines qui suivent le fameux 18 juin. Et je suis allée de surprise en effarement ravi. C'est noir, c'est terrible, on se dit "non, c'est pas possible", mais on est dans l'univers d'Amélie Antoine, donc si, c'est possible. Et c'est ce que j'aime, cette progression graduelle qui nous amène de la douceur du début vers l'indicible. Bien sûr, je ne peux pas vous dévoiler quels ont été mes sentiments envers chacun des personnages (à ,part la mère de Lilas, qu'on ne peut que détester !). De toute façon, impossible de ne pas être ambivalent, lisez, vous comprendrez.



Je n'en ai certainement pas fini avec cette auteure, d'ailleurs il m'en reste encore un ou deux sous le coude à découvrir, je m'en réjouis d'avance !
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Pourquoi tu pleures ?

Lilas et Maxime forment un couple on ne peut plus heureux. Ils filent le parfait amour depuis leur rencontre. La naissance de Zélie, il y a 4 mois, est venue parfaire ce bonheur. En apparence seulement car depuis sa naissance, Lilas est très fatiguée, ses nuits entrecoupées des tétées et des pleurs de sa fille l'empêchent de pouvoir véritablement se reposer. Aussi, lorsque Maxime rentre ce jour-là du boulot, la voyant éreintée et à bout des pleurs de leur fille qui fait ses dents, il lui propose de rester à la maison pour se reposer et de profiter d'un peu de calme au lieu de se rendre à la pendaison de crémaillère de l'un de ses collègues, tout en lui suggérant d'emmener Zélie avec lui. Une proposition que Lilas accepte volontiers. Mais alors qu'elle s'est endormie devant un film, elle se réveille en sursaut et se lève brutalement lorsqu'elle se rend compte qu'à plus de 2h, Maxime et Zélie ne sont toujours pas rentrés. Supposant qu'ils ont dû passer la nuit chez le collègue, elle s'inquiète tout de même de voir que son mari ne répond à aucun de ses messages ni ses appels. Ce n'est qu'au petit matin qu'elle appelle la police pour signaler leur disparition...



Lilas est une jeune femme plutôt timide et peu sûre d'elle. Aussi, alors en stage dans son entreprise, Maxime, pour qui la plupart des femmes craquent, la remarque, elle, elle n'ose y croire. Très vite, elle s'installe chez lui, voulant à tout prix fuir l'ambiance délétère qui règne à la maison et les remarques acerbes de sa mère. Puis viennent la demande en mariage, le mariage et le bébé, le tout empaqueté dans un bel écrin d'amour. Tout cela semble idyllique, tout beau tout rose, sauf que... Les apparences sont parfois trompeuses. Au fil des heures, puis des jours, depuis la disparition de Maxime et Zélie, Lilas va peu à peu lever le voile sur ce mariage, sur ce bébé, sur la vie au quotidien mais aussi à travers son journal intime, des pages entières qu'elle écrit pour son père, qui relate une toute autre facette de leur vie. Gentiment, le vernis craquelle, la peinture s'écaille, les couleurs ternissent puis s'assombrissent. Ce thriller, surprenant et parfaitement maîtrisé, se révèle captivant, de par sa trame addictive, ses rebondissements inattendus, son écriture percutante et son ambiance de plus en plus tendue, voire oppressante, glaçante.

Un roman à la fois noir et bouleversant...



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Le bonheur l'emportera

Ils sont trois : trois qui forment une famille, trois qui partagent une vie qui soudain se dérègle, trois qui vont s'exprimer tour à tour dans ce roman d'Amélie Antoine.



Cette auteure m'avait scotchée avec les deux romans que j'ai lus d'elle: Raisons Obscures et Le jour où. Celui-ci est à mon avis un peu en retrait, mais reste néanmoins passionnant dans son analyse des rapports humains, de l'usure des sentiments dans un couple, de la difficulté à vivre de certains, de la sensation de ne plus savoir comment continuer :

« J’ignore si j’ai envie de mourir.

Tout ce que je sais, c’est que je n’arrive plus à vivre. »



Joachim, Sophie, Maël: tout allait bien dans leur vie, du moins le pensaient-ils, et puis le temps d'une année scolaire, tout va changer : les deux parents n'arrivent plus à communiquer, l'une est trop prise par son travail, son besoin de normalité, l'autre s'échine à lui faire comprendre que leur enfant ne va pas bien, et Maël continue à souffrir... Les évènements vont s'enchainer, jusqu'au drame.



Amélie Antoine nous montre avec beaucoup de sensibilité la spirale infernale qui se met en branle, quand l'enfant de ce couple va se révéler différent. Elle montre comment la mère va refuser de voir cette différence, renvoyant son fils dans une vie qu'il ne supporte plus. Elle nous fait réfléchir sur la normalité, notre capacité à accepter la différence, dépasser la peur quelle peut inspirer. Elle montre la souffrance vécue par ceux dont la différence n'est pas reconnue, à travers le portrait très émouvant de cet enfant pas comme les autres.

Je n'oublierai pas Maël avant longtemps.
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Raisons obscures

« ... il serait inutile de vouloir entamer un dialogue avec mes bourreaux. Toujours, je me sens acculée, piégée, persécutée. »

Orlane souffre du harcèlement de ses camarades de classe. Ses parents, ses professeurs ignorent tout de cette situation parce qu'Orlane ne se livre pas. Pas plus que Sarah qui, diabétique et dans un besoin de se venger de cette injustice, devient le bourreau principal d'Orlane.



Les raisons obscures qui poussent à désigner un bouc émissaire, comme à celui-ci à ne pas se révolter et à retourner cette violence contre lui, et à l'entourage à ne rien voir, voilà la question soulevée par ce roman bouleversant. Lu en apnée et le coeur serré, un récit terrible susceptible de fissurer les croyances sur ce qui se joue dans la tête d'enfants apparemment sans histoires.



« La question qui ricoche toutes les nuits sur les parois de mon crâne, comme une boule de billard qui ferait des bandes à l'infini, c'est celle de savoir ce que je leur ai fait pour qu'ils me détestent à ce point. Si j'attise autant de haine, c'est forcément ma faute, c'est forcément que j'ai fait quelque chose de travers, qu'il y a un truc qui cloche chez moi. Tous mes efforts pour passer le plus inaperçue possible semblent vains, j'ai le sentiment que ma simple existence suffit à déclencher un chaos sans nom. Je voudrais être quelqu'un d'autre, n'importe qui ; n'importe qui, mais pas moi. »



Challenge MULTI-DÉFIS 2020

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Raisons obscures

J'ai reçu ce récit par courrier. Je remercie encore l'amie qui me l'a gentiment adressé. Hier soir, je lui ai dit combien ce roman m'avait bousculée.



Avant même le dernier chapitre, j'étais vidée, essorée ne sachant plus très bien ce qu'était l'équilibre, un comportement rationnel, un préjugé. Je ne savais plus ce qu'était un ado, le manque, le trop plein, l'attente, le bien-être, la douleur, les douleurs, la lâcheté, le courage, l'engrenage, le regard des autres, le truc qui cloche, l'insurmontable.



Je voulais attendre quelques jours avant de vous livrer mon ressenti et je me suis dit qu'il ne serait plus aussi authentique, aussi ardent. Alors c'est maintenant ou jamais. A chaud, tout comme le sang bouillonnant qui court dans le corps de ces très jeunes personnes.

Cette amie (C) est probablement en train de se demander comment diable je vais orienter ma critique. Et moi, je me demande par quel bout je vais commencer.



Deux familles.

Claire et Frédéric Mariani deux enfants Sarah, diabétique et Clément.

Laeticia et Yanis Kessler trois enfants. Marjorie, Orlane et Ezio.

Le début du livre est « tranquillou pépère » comme dit l'une de mes petites filles. Certes on constate des problèmes de couple, de mise au placard, des enfants qui répondent mal, des changements de domiciles, de situations professionnelles, des problèmes de voisinage, mais rien de transcendant. Pas de quoi en faire un roman. Cela pourrait être vous. Cela pourrait-être moi. Tout « sonne »juste cependant…



Petit à petit l'affaire s'emballe à un rythme lent mais sans espoir de retour. La pression est de plus en plus forte. Les actes sont pesants, les conséquences inévitables. L'issue semble bien sombre mais on ne sait pas, on ne sait rien. On n'imagine même pas !



Il est question d'emprise, de dominant qui « se sent invincible » pour une fois, de proie choisie un peu au hasard, soumise, la tête basse " qui ne résiste pas" . Et tout cela se passe entre adolescents au sein d'un établissement scolaire. C'est terrifiant. C'est sensible. C'est réaliste. C'est bien écrit.



Chaque chapitre donne la parole à un personnage qui s'explique, se parle à lui-même, lève le voile sur ses motivations, ses ressentis, ses souffrances, ses regrets ou pas, sur l'état de sa conscience, de ses silences, des montagnes qu'il se fait, des ruisseaux dans lesquels il se noie, des non-dits et de l'incompréhension qui l'entoure.

Contrairement à la vraie vie où un adolescent préfère souvent rester muet là il se livre.

L'analyse est fine, intelligente, tout-à-fait plausible. Une immersion dans ce monde si fragile, vulnérable, si peu conscient de la portée de certains mots, de certains actes, c'est un peu cela le roman d'Amélie Antoine.



Et c'est le souffle court que j'ai fermé ce roman, bouleversée, complètement chamboulée, émue comme on ne l'imagine pas car cette histoire aurait pu m'arriver, cette histoire aurait pu vous arriver…….Et là c'est arrivé pour des raisons obscures.



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Raisons obscures

Dans la première partie, Amélie Antoine entre dans la vie de deux familles : les Mariani et les Kessler .

Les Kessler viennent de changer de ville pour un rapprochement avec la famille de Laetitia. Ils ont trois enfants, 17, 13et 10 ans qui vont devoir s'habituer à une autre école.

Yanis, le père est un exemple de patience et d'amour pour sa femme, sa famille.

Laetitia rencontre un amour de jeunesse. Va-t-il faire chavirer son couple?

Pour les Mariani, la vie n'est pas un long fleuve tranquille.

Leur grande fille Sarah a un diabète assez grave détecté au mois de juin et nous sommes en septembre.

Dans la deuxième partie, on change d'ambiance sans changer de protagonistes sauf que notre attention est attirée entièrement sur la souffrance de Sarah et tout ce que cela entraîne au lycée et chez elle.

Elle va rencontrer le chemin d'Orlane, la deuxième fille des Kessler que Sarah va transformer en proie, souffrance extériorisée oblige.

Dans ce roman à suspense construit de main de maître, on s'attend à un drame dès les premières pages du début avec un appel futur de la police et avant la deuxième partie, même appel de la police avec juste un pas de plus mais sans nous informer. Dès ce moment, on peut en tant que lecteur, échafauder un tas de possibilités qui nous seront révélées petit à petit.

On peut dire que dans la deuxième partie, Amélie Antoine aborde un sujet fort cuisant : les relations destructrices entre jeunes.

Un très bon roman, des personnages parfaitement analysés.

Une lecture exceptionnelle pour moi.

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Pourquoi tu pleures ?

Dans le paysage littéraire actuel, Amélie Antoine fait partie de mes valeurs sûres. Elle sait insuffler, à chacun de ses romans, cet infime supplément d'âme qui, souvent me bouleverse. Elle triture le quotidien et ici, plus que jamais, le lecteur ne peut en ressortir indemne.



Pourquoi tu pleures ?



Maxime et Lilas sont les heureux parents de Zélie, quatre mois. Leur couple, leur quotidien ont tout du happy d'un conte de fées. Oui mais voilà, comme on le sait tous, les contes de fées sont bien souvent des histoires qu'on se raconte pour mieux dormir la nuit et la vie n'épargne personne.



Aussi lorsque Maxime se rend à une soirée, leur bébé sous le bras, Lilas compte en profiter pour souffler un peu. La nuit passe et son mari ne rentre pas. Au petit matin, elle doit se rendre à l'évidence, son mari et sa fille sont portés disparus.



Voilà le point de départ de ce roman bouleversant, portrait d'une mère, d'une épouse de notre époque. Je ne dévoilerai rien de plus de l'intrigue si ce n'est que, sis vous avez déjà lu, un roman d'Amélie Antoine, vous savez qu'elle est capable de tout …



Véritable page turner, au fur et à mesure des révélations, le génie d'Amélie réside dans cette façon d'ancrer dans le quotidien une histoire terrible. On s'identifie forcément à cette femme, à ce couple. Et on s'interroge, au fil des pages. On se révolte et autant vous dire la vérité, certains passages sont insoutenables. J'ai refermé ce roman, le souffle coupé, les tripes en vrac, presque effaré.



Vous l'aurez compris, vous êtes face à une lecture loin d'être anodine, véritable plongée dans ce que l'âme humaine a de plus sombre. Un roman presque courageux tant il se détourne des chemins balisés. Un roman effroyable auquel je risque de repenser encore longtemps.


Lien : http://labibliothequedejuju...
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Le jour où

Amélie Antoine a une finesse psychologique tout à fait hors du commun. Une qualité découverte dans Raisons obscures qui m'avait séduite et même ébranlée chez cette jeune et talentueuse auteure. Pourtant si j'ai retrouvé dans le jour où ce même sens aigu des rapports humains, une sensibilité à fleur de peau, une construction intelligente du récit, j'ai quelques réserves sur cette histoire d'amour entre deux êtres fracassés par des événements antérieurs à leur rencontre. Ainsi les phrases un peu clichées et autres banalités interminables sur les émouvants moments révolus avec l'enfant disparu. Trop c'est trop, trop nuit à l'émotion suscitée chez le lecteur. Bon, ce n'est pas rédhibitoire. Et même si je trouve qu'Amélie Antoine devrait se méfier de cette tendance au pathos, j'ai néanmoins apprécié le jour où. Au point de le lire d'une traite, impatiente de connaître l'épilogue d'un amour lié à une résilience presque impossible.

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Raisons obscures



Chère Amélie,



Avec cette critique, vous rejoignez les trois auteurs que j'ai le plus souvent chroniqués depuis mon inscription sur Babelio : Christophe Siébert, Sandrine Collette et Thomas H. Cook.

Et de sept donc avec Raisons obscures, votre meilleur roman à ce jour à mon avis. Et pourtant qu'est-ce que j'avais aimé les précédents, en particulier Sans Elle et Au nom de quoi !

Des livres qui bouleversent, le quotidien qui vire au cauchemar, le tout analysé, disséqué avec une finesse et une intelligence uniques.

Mais la boule que j'avais dans le ventre à la lecture de ces deux romans en particulier a pris davantage de volume encore avec Raisons obscures. Que j'ai dévoré, mais que j'ai eu besoin de reposer plusieurs fois. Et plus j'avançais vers la conclusion, plus je devais reprendre ma respiration et m'accorder quelques minutes pour réfléchir, pour calmer ma colère, mon angoisse, tout en me demandant comment j'avais pu être aussi aveugle.

Je m'en suis voulu.

De n'avoir rien vu.



Je n'accorde quasiment jamais cinq étoiles à un roman.

C'est une note que je réserve uniquement aux rares livres qui m'ébranlent. Qui me marquent au fer rouge.

J'ai peur que n'importe quel livre me paraisse fade après celui-ci.

Parce qu'on frôle la perfection.

Il y a tout ce que je recherche en tant que lecteur dans Raisons obscures. Une histoire passionnante de laquelle on a du mal à décrocher ( et ça n'était pas gagné en racontant d'abord le quotidien de deux familles aux soucis ordinaires ), une construction virtuose, un style d'une rare finesse, une émotion à son comble tant on s'attache aux différents personnages et tant l'empathie fonctionne, et puis tout simplement un livre inoubliable avec lequel je me suis pris un sacré uppercut.

Un réel bonheur de retrouver toutes ces qualités dans un même livre pour le lecteur exigeant que je suis.



Même si nous ne sommes pas dans un thriller mais davantage dans un suspense psychologique, en vous lisant je n'ai pas pu m'empêcher de penser à deux autres plumes féminines francophones. Et venant de moi, cette comparaison est davantage qu'un compliment, c'est la confirmation que vous faîtes partie des auteurs contemporains incontournables.

J'ai en particulier pensé à Karine Giébel. C'est elle en effet la dernière ( avant vous ) à m'avoir fait endurer un tel hurlement de douleur. Toutes blessent, la dernière tue m'avait glacé le sang, m'avait laissé pantelant, assommé, mal à l'aise. Et c'est la première fois depuis cette lecture que je ressens de nouveau cette impression, ce paroxysme de la violence psychologique.

Chacune à votre façon, vous dénoncez avec force et conviction des faits de société auxquels je ne prêtais jusqu'alors pas assez d'attention.

Et puis j'ai aussi pensé à Barbara Abel. En mieux.

Avec un style propre à chacune, vous décrivez des familles plus vraies que nature, l'histoire de gens ordinaires au quotidien relativement banal. Avec tellement de justesse et de sincérité qu'on se reconnaît forcément quelque part, qu'on s'identifie aux personnages. Et puis là où Barbara Abel jette un grain de sable pour faire complétement dérailler l'engrenage, vous êtes encore plus subtile. La famille est pour vous un composant de la tragédie et non un prétexte à celle-ci.

Et puis comment ne pas se rappeler de Je sais pas quand l'un de vos personnages est atteint de diabète ?



Mais avant tout, vous m'avez fait penser à Amélie Antoine.

Parce qu'il n'y a que vous pour donner autant d'authenticité, autant de souffle à vos personnages et à leurs journées en apparence ordinaires.

Il n'y a que vous pour construire de façon aussi machiavélique vos romans. En commençant par la fin ( juin 2017 ) et puis en nous racontant, mois par mois, le temps d'une année scolaire, l'histoire de ces deux familles qui ne présentent quasiment aucune similitude. Deux parcours totalement différents même si, comme dans Les secrets, les personnages sont parfois amenés à se croiser. On comprend simplement qu'ils habitent la même ville, quelque part en France ( ça pourrait être n'importe où ). On apprend que leurs fils fréquentent la même école primaire, ou encore que les pères sont inscrits à la même chorale au sein de cet établissement scolaire.

Les Mariani et les Kessler nous racontent cette difficile année scolaire 2016 - 2017 de leur point de vue d'adulte. Les bons comme les mauvais moments. Entre les problèmes de couple des uns, les soucis professionnels, les tensions avec le voisinage et bien sûr les enfants chaque famille a beaucoup à gérer, à penser. Est-il normal que le petit Clément soit aussi solitaire, aussi réservé ?

"Elle aurait presque préféré un gamin capricieux et bagarreur à cet enfant sage et toujours calme."

Mais même les crises de colère des adolescentes rebelles, qui vivent leurs premiers chagrins d'amour, sont aussi ponctuées de moments de tendresse et de complicité.

"-Tu piges rien, papa. Je suis désolé de te dire ça, mais t'es trop vieux, t'es dans le système, maintenant."

Oui, deux familles pour lesquelles tout n'est pas toujours rose, tout n'est pas toujours avoué, mais rien ne paraît pour autant insurmontable.

Sauf que derrière ces petits et plus gros tracas du quotidien ...

Vous ne nous dites pas tout Amélie.

Juste la version du vécu et du ressenti des parents. Et si certains détails revêtaient une importance cruciale ? Et si parmi les ellipses et les sujets trop rapidement évoqués se cachait quelque chose de plus sombre ?

A l'instar du magnifique film L'effet papillon, ce qu'on ne voit pas est encore plus primordial que tout le reste. Des sujets en apparence survolés seront amenés à prendre une toute autre dimension.

Il n'y a que vous pour rendre le lecteur acteur et non pas uniquement spectateur.

Vous savez que je m'en suis voulu de n'avoir rien vu une fois la seconde partie entamée ? Que j'ai culpabilisé d'avoir été aussi aveugle moi aussi ? Que je me suis retrouvé aussi stupide que ces parents qui n'ont pas su comprendre ce qui était sous leur nez depuis le début ?



Et j'en profite bien évidemment pour pousser un coup de gueule envers XO, votre nouvel éditeur, qui à mon sens n'a pas le moindre respect ni pour le lecteur, ni pour votre travail. le bandeau signalant "Deux familles où, en apparence, tout va bien" était amplement suffisant sans qu'il ne soit la peine de tout gâcher avec une quatrième de couverture qui en dévoile dix fois trop. Même sans l'avoir lue je suis tombé sans le vouloir sur le mot en "H" et j'aurais tellement voulu que ma surprise soit totale. C'est tout le sens de votre roman, ne pas nous dire où vous nous emmenez, ne nous laisser que de vagues indices parce que nous pourrions être les parents de ces deux familles.

Nous prendre par surprise, c'était bien l'objectif que vous vous étiez fixé, non ? Nous montrer ce qu'il pouvait y avoir derrière des apparences presque anodines ?

Et puis un responsable marketing a du passer par là, vous savez, ceux qui savent tellement mieux faire vendre que l'auteure elle-même, fusse-t-elle lauréate du prix amazon de l'auto-édition en 2015.

- Dites patron, j'ai un problème avec la présentation du nouveau Amélie Antoine, il se passe rien de suffisamment racoleur dans la première partie pour attirer les clients.

- C'est pas grave, t'as qu'à raconter la fin, le tout c'est que ça fasse vendre ! Le reste on s'en fout.

Oui, en lisant à la fin du livre la présentation, c'est vraiment du dédain que j'ai ressenti. Du mépris tant pour vous et la façon si subtile que vous aviez choisie pour vous exprimer et donner du relief à votre message que pour le lecteur qui est trahi et qui attend pendant presque deux-cent pages qu'on en vienne enfin aux faits, alors qu'il était de toute façon censé les ignorer.

Bref, vous comprendrez j'espère que j'encourage tous vos futurs lecteurs à déchirer cette quatrième de couverture, de la barbouiller au marqueur indélébile ou tout au moins de la cacher avec un protège-cahier de couleur. Il faut absolument partir le plus vierge possible de toute information pour que le livre produise son effet.

Plus il impactera et plus les consciences se réveilleront.



Un autre mot en "H" qui est très important, et qui est même au centre de Raisons Obscures, c'est la Honte.

"Lui se sent tellement honteux d'être à ce point oisif qu'il n'ose pas en parler à qui que ce soit."

"Personne ne pourra la faire se sentir plus honteuse qu'elle ne l'est déjà, de toute façon."

"Comme il lui paraît avoir été un type méprisable, soudain."

La honte, la culpabilité, le malaise que l'on ressent sont autant de raisons de ne rien dire, de ne pas s'exposer, de tenter de régler ses problèmes seuls sans intervenant extérieur. Quand on est blessé, quand on est victime des circonstances, quand on se sent coupable ... on se tait.

Et c'est là que commencent les secrets, les silences.

C'est là aussi que l'on se focalise sur soi au détriment du reste.

"Lentement mais sûrement, il s'enfonce un peu plus dans les sables mouvants des non dits."

De l'embarras à l'humiliation, ces émotions seront ressenties par tous les membres des deux familles, tôt ou tard :

Etre devenu inutile au travail, devoir cacher sa maladie à ses amies, avoir envie de supplier sa femme de rester quand elle préfère se lover dans les bras de son premier amour, rater un spectacle de magie diffusé à la télévision, ne pas parvenir à trouver seule de compromis avec un voisin de mauvaise foi.

Alors chacun tente de faire au mieux, de donner le change en société ou même en famille. Ou tente de se faire oublier, de disparaître.

Parce que c'est dans notre éducation de vouloir cacher ces fissures, de vouloir paraître plus fort qu'on ne l'est réellement.

"Il aurait suffi de si peu pour que tout soit différent."



Quand je vois à quel point ma lecture a été difficile, je n'ose même pas imaginer comme son écriture a du être douloureuse pour vous. A l'inverse d'un trop grand nombre de romans, ce sont de véritables personnages qui surgissent de votre imagination, vous leur donnez un corps et une âme. Ils existent je pense pour vous comme pour moi davantage que certaines victimes bien réelles qui ont simplement droit à un encart dans les faits divers d'un journal.

En leur donnant un nom, une histoire, vous avez du fortement vous attacher à eux. Ils ont plus de substance tout comme les dix personnages inventés se rendant au Bataclan le 13 novembre 2015 dans Au nom de quoi étaient finalement plus réels à mes yeux que les véritables victimes, ou du moins ils ont contribué à donner à celles-ci un visage, un nom, une identité … comme un vibrant hommage.

Et même s'il faut le faire afin que votre message conserve tout son impact, n'est-ce pas difficile de leur faire du mal alors qu'on sent à quel point vous les aimez ?



Si je souhaite un immense succès à Raisons obscures, afin que l'attention de tous soit décuplée et que vos lecteurs puissent cette fois parfois réagir avant qu'il ne soit trop tard, je pense que sa place est avant tout dans les lycées. Je ne travaille pas pour l'Education Nationale mais je suis convaincu que si un tel roman était au programme de seconde ou de première, non seulement les élèves seraient moins dégoûtés de la lecture qu'avec les classiques qu'on leur impose encore aujourd'hui mais en plus, les mentalités auraient alors une réelle chance d'évoluer de l'intérieur.



Et j'achèverais simplement en vous remerciant chaleureusement pour ce roman magistral, qui a appuyé sur quelques cordes sensibles et fait remonter quelques souvenirs douloureux à la surface.

Vous avez vraiment un talent extraordinaire.





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