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Citations de Aleksandar Hemon (34)


Vampire était parvenu à me convaincre que les baies de gui qui poussaient sur le tilleul étaient non seulement délicieuses, mais également capables de me rendre immortel et de me conférer un pouvoir inconcevable. Après que j’eus mangé plusieurs de ces baies et commencé d’être pris de haut le cœur, Vampire, dans un moment de méchante inspiration sonna la porte et rapporta à mon père ce que j’avais fait en omettant de mentionner son rôle dans l’incident. Quand je suis rentré à la maison, mon père m’a dit, avec une sincérité empreinte de gravité, que les baies de gui étaient un poison mortel et que je devais m’attendre à mourir dans les 24 heures. Que pouvais-je faire ?

(p. 256)
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C'est la plaie des temps, quand les fous mènent les aveugles.
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J'ai embrassé mon père, délicatement : ses lèvres étaient glaciales et serrées. A présent, je sais quand on est mort et quand on est en vie.
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À l'image de tous les réfugiés, ils continuaient d'avancer parce qu'ils n'avaient pas le choix ; aller de l'avant, c'était être vivant.
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Ces choses que l'on connaît si bien revêtent un tout autre aspect dès lors qu'elles sont vues à travers les yeux d'un étranger.
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Si vous savez attendre suffisamment longtemps, il arrivera toujours quelque chose --- il n’a jamais existé d’instant où rien ne soit arrivé. p231
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Je suis le citoyen de deux pays, d'une loyauté raisonnable envers l'un et l'autre. En Amérique - cette terre sombre - je gaspille mon vote, je paie mes impôts sans enthousiasme, je partage la vie d'une femme d'ici et je m'efforce de ne pas souhaiter une mort douloureuse à cet imbécile de président Bush. Mais je possède aussi un passeport bosniaque que j'utilise rarement. Je vais en Bosnie pour des vacances et des enterrements à vous briser le cœur et, le 1er mars ou aux alentours de cette date, en compagnie d'autres bosniaques de Chicago, je fête fièrement et consciencieusement notre indépendance, lors d'un dîner suffisamment solennel.
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Ces choses que l'on connaît si bien revêtent un tout autre aspect dès lors qu'elles sont vues à travers les yeux d'un étranger.
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Une part de ce rituel du souvenir consistait à admettre la défaite, à reconnaître que je ne pourrais jamais me souvenir de tout. Je n’avais d’autres choix que celui de ne me remémorer que de minuscules fragments, en ayant bien conscience que je ne serais à même, dans aucun avenir d’en reconstruire la totalité. Mes rêves n’étaient guère qu’un moyen d’oublier, ils étaient les branches attachées aux chevaux de nos jours lancés au galop, le déchargement des ordures afin que demain --- à supposer qu’il y ait un lendemain --- puisse se remplir d’une vie nouvelle. p170
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Il est tellement plus facile de traiter avec les morts qu’avec les vivants. Les morts ne sont plus dans le chemin, ce sont de purs personnages issus d’histoires du passé, qui ne seront plus jamais illisibles, plus de malentendus possibles, et la douleur émanant d’eux reste stable et maniable. Et puis vous n’avez plus à vous expliquer devant eux, à justifier le fait d’être en vie. p146
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Un visage humain se compose d’autres visages --- ceux dont vous avez hérité ou que vous avez glanés sur le parcours, ou que vous vous êtes tout simplement inventés --- en couches successives, dans une superposition désordonnée. p144
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Quand je suis sorti du bureau de poste où j’avais appelé Mary, la tristesse me semblait partout répandue sur Lviv, en une vaste épaisseur : deux garçons lavaient une Lada blanche au milieu de la rue ; un homme coiffé d’une toque obsolète de l’Armée rouge s’était campé sur une couverture étalée à même le trottoir, où il avait exposé les oeuvres complètes de Charles Dickens ; un prêtre orthodoxe à la Darth Vador s’avançait dans la rue d’un pas lisse, ses pieds invisibles sous sa longue robe noire. Les bâtiments aux hautes fenêtres à la austro-hongroise et aux ornements discrets étaient souillés d’une épaisse couche de désespoir.
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Dans Sarajevo assiégé, m’a-t-il expliqué, pendant des mois, il n’y avait pas d’électricité. Au retour du courant, toutes les lumières que l’on avait pas éteintes des semaines plus tôt s’allumaient, toutes les radios et toutes les télévisions se mettaient à hurler, des bâtiments s’illuminaient, se réveillaient. Tu pouvais voir la ville dans une lumière différente, révélant en un éclair toute la bizarrerie de la guerre : des voitures brûlées au milieu des rues comme des cafards écrasés, des chiens s’éloignant en trottinant vers la sécurité de la pénombre, des couples faisant l’amour dans le noir, reconnaissant soudainement leurs corps hagards. Mais au bout de quelques minutes, le fragile réseau électrique rendait l’âme, et l’obscurité était de retour. Cela valait mieux, m’a-t-il signifié, car si les lumières restaient allumées, nos amis des collines avaient la possibilité de nous pilonner et de nous tuer aussi la nuit en isolant toutes ces cibles éclairées. Nous rêvions de lumière, mais nous espérions les ténèbres. p100 101
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Le chauffeur avait une tête cubique, des sarments de mèches de cheveux lui remontaient dans le cou, formant un tourbillon gris autour de sa calvitie, guère différente de la photo-satellite d’un ouragan. p96
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L’Amérique était obsédée par l’anarchisme. Des politiciens tempêtaient contre Emma Goldman, la dirigeante anarchiste, ils l’avaient baptisée la Reine Rouge, la femme la plus dangereuse d’Amérique... ; des prédicateurs patriotes divaguaient contre les périls coupables d’une immigration débridée, contre les attaques infligées aux libertés américaines et au christianisme américain. Des éditoriaux déploraient les faiblesses des lois qui permettaient à la pestilence anarchiste étrangère de se reproduire comme des parasites sur le corps politique de l’Amérique. La guerre contre l’anarchisme ressemblait à peu près à la guerre actuelle contre le terrorisme -- il était drôle de voir que les vieilles habitudes ne mouraient jamais. p65
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Vu les circonstances, nous allions tous les deux plutôt bien. Autour de nous, les choses empiraient, et vite. Le temps était mauvais, l’avenir incertain, la guerre certaine. A part cela, tout était comme d’habitude. p40
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Le foyer, c’est l’endroit où quelqu’un remarque votre absence. p14
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À Vienne, avant la guerre, il y a une éternité, Pinto allait écouter des lectures de poésie dans des cafés et des gasthauses marginaux ou des étudiants charmants mais négligés vociféraient contre d’obscurs vieux poètes et les dégâts inadmissibles que ces charlatans avaient infligés à l’esprit de la langue allemande. Peut-être que cette Vienne, comme Sodome, comme son âme, était aujourd’hui oblitérée, de même que tous ces poètes aux joues rouges avec leurs boucles, leurs longs cils et leurs corps pétris de désir. La plupart d’entre eux, à l’exception peut-être des tuberculeux, avaient fini dans les tranchées ou toute poésie finissait inévitablement. Où sont-ils aujourd’hui ?
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Ce n'est pas parce que tu entends des voix qu'il faut croire que le ciel fourmille de Dieux.
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La vie des morts et les morts des vivants
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