L’Amérique était obsédée par l’anarchisme. Des politiciens tempêtaient contre Emma Goldman, la dirigeante anarchiste, ils l’avaient baptisée la Reine Rouge, la femme la plus dangereuse d’Amérique... ; des prédicateurs patriotes divaguaient contre les périls coupables d’une immigration débridée, contre les attaques infligées aux libertés américaines et au christianisme américain. Des éditoriaux déploraient les faiblesses des lois qui permettaient à la pestilence anarchiste étrangère de se reproduire comme des parasites sur le corps politique de l’Amérique. La guerre contre l’anarchisme ressemblait à peu près à la guerre actuelle contre le terrorisme -- il était drôle de voir que les vieilles habitudes ne mouraient jamais. p65