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Citations de Albert Cossery (326)


Écoute, Hanafi, toutes ces lettres, que j’ai là en ma possession, que représentent-elles pour vous, pour vous qui ne savez pas lire ? Rien qu’un tas de papier, n’est-ce pas ? Pas un d’entre vous ne saurait déchiffrer l’une de ces lettres qu’il reçoit par mes soins. C’est toujours à moi de vous les lire. Tu me saisis, maintenant ? Tous vos embarras, tous vos débordements, tous vos vices, je les connais dans leurs détails les plus mesquins et les plus dégoûtants. Ah ! Hanafi, mon cher, tu ne sauras jamais ce que peut cacher une lettre.
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Un révolutionnaire ça ne change pas ; du moins pas de cette façon ; c’était de la même nature qu’un policier.
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L’ambition du nouveau gouverneur était d’assainir les rues et de les préserver de tout ce qui pouvait entacher leur honneur ; il parlait des rues comme de personnes morales. Aussi, après les prostituées, les vendeurs aux terrasses des cafés, les ramasseurs de mégots et autres coquins de moindre importance, il s’était attaqué aux mendiants, cette race pacifique mais si fortement enracinée dans le sol, qu’aucun conquérant avant lui n’avait réussi à exterminer. C’était comme s’il eût voulu débarrasser le désert de son sable.
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Le partage des biens est une utopie toujours d’actualité et qui fait encore rêver les foules.
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N’empêche que tant qu’ils seront intéressés par l’argent, ils se conduiront de manière à ne pas nuire à la cause qui les nourrit. Mais ton jeune homme à l’âme pure et romantique, tu ferais bien de le surveiller. Il pourrait à un moment quelconque ne plus approuver nos façons et avoir ses propres théories sur la conduite de la révolution. Je n’aime pas les gens de cette sorte, ils n’apportent avec eux que le malheur.
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Toutes les situations méritaient d’être vécues avec délectation, car il y avait dans chacune d’elles cette parcelle d’humour qui sauvait l’homme de la dégénérescence et de la mort. Sa nouvelle fonction n’avait en aucune manière changé son caractère éminemment futile. Diriger une révolution n’impliquait nullement de sa part un renoncement à la lucidité. Son analyse des valeurs et des principes qui depuis des millénaires régissaient la terre des hommes n’avait subi aucune altération du fait de son engagement politique. Il restait toujours convaincu de la bêtise fondamentale du monde et n’éprouvait aucune envie de le réformer.
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Quelque chose le choquait dans cette révolution ; il lui manquait cette flamme brûlante qui anime les parias décidés à vaincre ou à périr pour leur survie et qui fait trembler les puissants.
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D’après le raisonnement de cette ignorante, il paraît qu’un homme atteint de diabète, c’est un homme qui a mangé beaucoup de douceurs dans sa vie. Et un homme qui a mangé beaucoup de douceurs dans sa vie n’est pas n’importe qui. Ça ne peut être qu’un homme d’un rang social élevé.
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De la part du gouvernement, il ne pouvait advenir que des malheurs. Les locataires étaient tranquilles de ce côté. Si le gouvernement les ignorait, c’est qu’il était occupé ailleurs. A quoi pouvait-il être occupé, le gouvernement ? Les locataires pouvaient mourir, mille fois mourir, le gouvernement, c’était certain, ne se dérangerait jamais pour leurs sales gueules.
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Le gouvernement, n’a pas d’adresse. Personne ne sait où il habite et personne ne l’a jamais vu.
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Karim fut pénétré par l'odeur indéfinissable, plus mentale qu'olfactive, donnant à croire que l'absurdité humaine émettait des effluves nauséabonds.
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Depuis qu'il connaissait Heykal, c-à-d depuis que la vie lui était apparue sous l'aspect d'une comédie pleine de fureurs dérisoires, Karim avait abdiqué toute dignité dans ses rapports avec la tourbe des gens qui détenaient une parcelle du pouvoir.Il fallait faire l'imbécile, se montrer plus bête qu'eux. C'était le seul moyen de les dégoûter. Heykal lui avait expliqué que la dignité n'avait de prix qu'entre des hommes égaux et ayant des sentiments d'estime réciproque. Garder sa dignité devant (...) un agent de la puissance du jour ne signifiait absolument rien.
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Je sais aussi à quoi est réduit un homme pour gagner son pain. Le métier que tu fais en vaut un autre. Par quelque moyen que tu collabores à cette saleté de monde, fût-ce par le plus infime travail, tu deviens immanquablement traître à quelqu’un. Nous vivons dans une société fondée sur la traîtrise.
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Il n'y avait rien d'autre que ces réverbères qui scintillaient dans la nuit, créant tout le long de la route de larges espaces couverts d'une ombre propice.
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Les rapports qu'il entretenait avec Nour El Dine n'avaient rien à voir avec la passion ou le lucre, ils étaient basés sur un sentiment de haine farouche et irrévocable. Cette haine n'était pas seulement le fait d'une antipathie particulière ; ce que Samir haïssait surtout en Nour El Dine, c'étaient les principes de cette morale conformiste dont il avait eu tellement à souffrir au sein de sa propre famille, et dont l'officier de police semblait la parfaite incarnation. Après son père, le procureur - cet assassin intègre - Nour El Dine était la personne qu'il détestait le plus. Tenir en son pouvoir un représentait aussi actif de cette tribu d'hypocrites, le voir se dévoiler et se morfondre dans la passion la plus basse lui procurait un plaisir presque sadique. Aussi, ses rencontres avec Nour El Dine n'avaient pour but que de lui permettre d'approfondir sa haine, d'en connaître les multiples ramifications.
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On ne se méfie pas d’une écolière. Elle peut transporter une bombe dans son cartable sans éveiller le moindre soupçon. Cet achat de tablier est très grave, il indique une nouvelle opération en perspective.
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Depuis toujours le destin besogneux de l’homme l’empêche de rêver à un idéal qui ne soit pas matériel et en conformité avec ses besoins et sa sécurité. Gagner sa vie est l’unique chose qui le préoccupe et qu’on lui enseigne dès son enfance.
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Il faut aller chercher la vie en profondeur et ne pas se contenter des apparences. Avec de la patience et de l’amour, on y fait des trouvailles saisissantes.
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Cette myopie, empirant d’année en année, était la bête noire de son activité d’acteur, Imtaz refusant de porter des lunettes afin de ne pas décevoir les nombreuses admiratrices de son physique avantageux
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N’importe quel imbécile était prêt à exhiber un vrai diplôme, mais ce n’était pas là l’essentiel ; l’essentiel c’était de se donner la mine de quelqu’un qui sait mais qui répugne à divulguer son savoir, du moins devant des subalternes.
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