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Citations de Albert Cossery (326)


Rumeur de feuilles sèches et d'insectes bourdonnants. La moindre vibration de la matière est perceptible à l'oreille. Les hommes dorment.
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Je connais ces gens, je sais de quoi ils sont capables. Ils méprisent tous ceux qui travaillent. Ils préfèrent pisser dans leur pantalon plutôt que de déboutonner leur braguette. Ça les fatiguerait trop !
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Le gouverneur appartenait à cette catégorie de personnages publics qui laissent pantois les caricaturistes les plus chevronnés. Ceux-ci n’avaient plus rien à faire ; leur imagination se trouvait débordée par le travail déjà accompli par la nature.
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Shaat accueillait toujours avec la même ferveur tous les événements que le hasard pouvait accumuler sur son chemin. Pour lui il n'y avait pas de bonnes et de mauvaises situations. Toutes les situations méritaient d'être vécues avec délectation, car il y avait dans chacune d'elles cette parcelle d'humour qui sauvait l'homme de la dégénérescence et de la mort. (page 82)
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L'enfant chargea sa fronde et, l'haleine suspendue, visa longuement. Puis il tira, la tête rejetée en arrière, la bouche ouverte, tout le visage rayonnant d'une excitation étrange. La pierre partit d'un trait en sifflant, se perdit dans les branches du sycomore. Alors tous les oiseaux s'envolèrent en même temps, avec de petits cris d'effroi. C'était un coup raté. (page 5)
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La misère contre laquelle s'insurgeait Hicham, nul plus que lui ne la ressentait comme une offense à la divine création; cependant elle était un état paradisiaque comparée au dur labeur accompli quotidiennement par la multitude des travailleurs dans les froids pays de la furie industrielle. Hors de ce désert magnifiquement aride, riches et pauvres vivaient dans la tension et l'appât du lucre, pareils à des forçats, sans une minute pour jouir pleinement de leur passage sur cette terre.
Les royaumes voisins avec leurs richesses pétrolières s'étaient assimilé cette idéologie mercantile et n'avaient fait qu'atrophier l'âme de leurs peuples en les soumettant à des structures de vie plus aliénantes et plus inhumaines que la pire des misères.
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[...] Maître, je ne comprends pas. Comment peux-tu rester insensible aux agissements des salauds qui abusent de ce peuple ? Comment peux-tu nier l'oppression ?
Gohar éleva la voix pour répondre.
- Je n'ai jamais nié l'existence des salauds, mon fils !
- Mais tu les acceptes. Tu ne fais rien pour les combattre.
- Mon silence n'est pas une acceptation. Je les combats plus efficacement que toi.
- De quelle manière ?
- Par la non-coopération, dit Gohar. Je refuse tout simplement de collaborer à cette immense duperie.
- Mais tout un peuple ne peut se permettre cette attitude négative. Ils sont obligés de travailler pour vivre. Comment peuvent-ils ne pas collaborer ?
- Qu'ils deviennent tous mendiants. Ne suis-je pas moi-même un mendiant ? Quand nous aurons un pays où le peuple sera uniquement composé de mendiants, tu verras alors ce que deviendra cette superbe domination. Elle tombera en poussière. Crois-moi.
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As-tu remarqué que chaque fois qu'un roi ou un président d'un quelconque pays est assassiné on qualifie tout de suite de fou son meurtrier ? A croire que seuls les assassins qui tuent un misérable vieillard pour le voler sont des êtres raisonnables.
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En suivant les tyrans sur leur propre terrain ; en devenant encore plus bouffon qu’eux. Jusqu’où iront-ils ? Eh bien, j’irai toujours plus loin qu’eux. Je les obligerai à se dépasser dans la bouffonnerie. Pour ma plus grande joie.
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C’est drôle, mais une prison est moins sinistre que n’importe quel lieu de travail. Sais-tu qu’avant d’aller en prison je croyais que le peuple était de nature maussade et ne se complaisait que dans le drame ? Je n’aurais jamais cru qu’il fût si spirituel, si plein d’humour. Oui, c’est seulement en prison que j’ai découvert tout à coup cette vérité fondamentale de notre peuple. Et aussi que toutes mes idées sur lui étaient fausses.
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C’est nous qui leur avons appris à mendier et voilà qu’ils nous devancent aux portes de nos bienfaiteurs.
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Avec leurs airs de justiciers, ils étaient plus infatués qu’une femme enceinte. Leur présence produisait sur la prison un effet lugubre.
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Garder sa dignité devant un policier ou tout autre agent de la puissance du jour ne signifiait absolument rien. C’était, disait Heykal, comme si on essayait de garder sa dignité devant un chien enragé. Devant un chien enragé, la seule attitude intelligente est la fuite.
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Une révolution crédible se fait surtout avec du bruit. Personne ne s’intéressera à une révolution silencieuse.
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C’est l’excuse de toute ambition politique que de prétendre se sacrifier pour le bonheur du peuple. Mais le peuple ne t’a rien demandé. Il veut simplement vivre en paix.
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C’est d’une révolution morale que je veux parler. Nous apprendrons à ces ignorants, à ces hommes mariés, ce qu’est la véritable sagesse. Moi, avec ma peinture j’exprime le néant.
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Elle avait des cheveux noirs, très longs, qui lui retombaient jusqu’au bas du dos, divisés en deux lourdes torsades. Imtissal les soignait tout particulièrement. Elle connaissait la profondeur de leur arôme secret qui faisait chavirer de désir les corps inexperts de ses jeunes clients. C’était une prostituée douée d’un tempérament exceptionnel. Son métier ne la fatiguait pas beaucoup, ni surtout ne lui répugnait. Au contact de ses jeunes amants, elle n’éprouvait aucune répulsion. Ils l’amusaient par leur ignorance et leur timidité dans la recherche du plaisir. Elle avait appris à plusieurs d’entre eux à faire l’amour.
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Ils ne tarderont pas longtemps, te dis-je, à gâcher cette vallée fertile et à la transformer en un enfer. C’est ce qu’ils appellent le progrès. Tu n’as jamais entendu ce mot-là ? Eh bien, quand un homme te parle de progrès, sache qu’il veut t’asservir.
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Dans la venelle des Sept Filles, les gens s’ingéniaient à prédire le jour et même l’heure où surviendra la catastrophe. Ces voisins venimeux, toujours à l’affût d’un malheur survenu à autrui, vivaient dans l’attente de cet effondrement spectaculaire et ne s’occupaient plus d’autre chose. Ils envoyaient les enfants sur les lieux se rendre compte, n’osant pas, ces invertis, se déranger eux-mêmes. Il y avait toujours, il est vrai, quelques commères hagardes et pleurnicheuses qui plaignaient les futures victimes et les enviaient presque pour ce malheur définitif et grandiose.
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Leur étrange misère ne leur laissait pas le temps de comprendre et de crier. D’ailleurs, à quoi bon crier ? Là où ils étaient, personne ne pouvait les entendre. Alors, ils se disaient avec sagesse qu’un malheur qu’on connaît vaut sans doute mieux qu’un malheur sournois et qui se cache.
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