AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alain Mabanckou (778)


… il a commencé par critiquer les pays européens qui nous avaient bien bernés avec le soleil des indépendances alors que nous restons toujours dépendants d’eux, puisqu’il y a encore des avenues du Général-de-Gaulle, du Général-Leclerc, du Président-Coti, du Président-Pompidou, mais il n’y a toujours pas en Europe des avenues Mobutu-Sese Seko, Idi-Amin-Dada, Jean-Bedel-Bokassa et bien d’autres illustres hommes qu’il avait connus et appréciés pour leur loyauté, leur humanisme et leur respect des droits de l’homme, donc nous sommes toujours dépendants d’eux parce qu’ils exploitent notre pétrole et nous cachent leurs idées, parce qu’ils exploitent notre bois pour bien passer l’hiver chez eux, parce qu’ils forment nos cadres à l’ENA et à Polytechnique, ils les transforment en petits Nègres blancs…
Commenter  J’apprécie          140
Le regard de l'inconnu est presque humide, comme si des larmes allaient couler de ses yeux. II considère un instant la bouteille de bière et enchaîne:
- Monsieur l'écrivain, tu ne sais pas ce qui s'est passé dans ce pays de merde. C'était terrible ! Les journaux n'ont pas dit la vérité parce que ces journaux, c'est écrit par qui, hein ? Par des espions, c'est-à-dire les Français ! Depuis quand les Français disent la vérité ? Ils mentent tout le temps! Moi j'ai vu cette guerre de mes propres yeux, j'étais là, j'étais dans le groupe des réfugiés. Parfois des femmes enceintes accouchaient dans la brousse parce que, entre nous, les bébés ils naissent même quand y a le pétrole et la guerre dans un pays. Le pire c'est qu'on continuait à faire l'amour pendant que la guerre tuait des gens en pagaille. Tu me demanderas certainement pourquoi n'avoir pas attendu la fin de la guerre pour faire l'amour ? Ah non, on ne pouvait pas attendre la fin de la guerre sinon on allait oublier comment faire 1'amour et, à la fin de cette putain de guerre, on aurait fait l'amour avec les animaux ! C'était pas nouveau : dans l'histoire de ce monde il paraît que des gens faisaient même l'amour alors qu'il y avait le choléra...
Commenter  J’apprécie          131
Beaucoup de camions de l'Armée Nationale Populaire prenaient la direction de la base militaire, du côté du quartier Bloc-55. Les militaires avaient leur arme pointée sur les gens qu'ils croisaient, mais ceux-ci avaient surtout peur de leurs lunettes noires. Moi je me disais : Ils ont fini le couvre-feu, ils vont se reposer un peu à la base militaire, et ils vont revenir tout frais dans nos quartiers à partir de dix-neuf heures pour continuer à bien nous effrayer. Je me disais aussi que s'ils avaient des lunettes noires c'est parce qu'ils fument trop le chanvre, et quand ils n'ont plus ça, ils cassent les cartouches de leur PMAK, récupèrent la poudre qui est dedans, la versent dans leur café qui devient très fort et les rend méchants comme s'ils avaient bu du Johnnie Walker Red Label que les capitalistes noirs donnent à leurs bouledogues pour effacer la pitié dans leur coeur.
Commenter  J’apprécie          130
Ils menacent même que si un jour on leur attribue le prix Nobel de littérature ils vont catégoriquement le refuser parce qu’ils n’ont pas les mains sales, parce que le Nobel de littérature c’est l’engrenage, c’est le mur, c’est la mort dans l’âme, les jeux sont toujours faits…
Commenter  J’apprécie          132
Le client qui au lieu de payer (les filles) promettait de repasser le lendemain, ou « paiement en monnaie de gorille »…. revenait, la queue entre les jambes, les yeux baissés, et reprochait tout d’un coup à sa femme d’avoir le nez au milieu de la figure.
…Et puis, il y avait ceux qui feignaient de s’être égarés, prétextaient qu’ils recherchaient le bistrot « les anges noirs ont un petit sexe, » qui pourtant était en face et que personne ne pouvait rater.
Commenter  J’apprécie          130
Le bruit courait , que dans certaines tribus ,que dès que quel qu 'un mourait ,on se disputait son cadavre pour se garantir au moins une semaine entière de nourriture .
Commenter  J’apprécie          134
Lorsque Caroline me regarde , je me sens le plus beau du monde .On a le même âge , mais elle , elle sait beaucoup de choses sur nous le les garçons Maman Pauline dit que Caroline peut préparer un plat de feuilles de manioc
aux haricots , ce que beaucoup de grandes personnes ne réussissent pas toujours . Elle est vraiment bien évoluée .
Commenter  J’apprécie          130
Notre cuisine est dehors , collée à la maison , comme un
enfant que la mère porte dans le dos .
Commenter  J’apprécie          130
j 'ai voulu savoir pourquoi il tenait tant à ce cahier ,il a répondu qu 'il ne voulait pas que Le Crédit a voyagé disparaisse un jour comme ça ,il a ajouté que les gens de ce pays n 'avaient pas le sens de conservation de la mémoire ,
Commenter  J’apprécie          130
comme aurait dit notre vieux gouverneur en son temps, «quand on coupe les oreilles, le cou devrait s'inquiéter»
Commenter  J’apprécie          130
Comme on dit, qui remet à demain trouve malheur en chemin !
Commenter  J’apprécie          130
Quand un docteur vous regarde même pendant quelques secondes sans rien dire vous avez l'impression qu'il vous regarde depuis une heure et vous cache un diagnostic alarmant.
Commenter  J’apprécie          130
« Les eaux de la terre ne pourront jamais procurer de la pureté à qui que ce soit. » (p. 178)
Commenter  J’apprécie          130
Pourquoi elle n'accepterait - elle pas de prendre une graine dans le ventre de ma mère et de la garder dans son ventre à elle pour que les enfants de maman Pauline n'aillent plus au Ciel sans passer par la Terre ?
(très dans l'actualité cette citation... !)
Commenter  J’apprécie          130
J'ai maintenant beaucoup de « nièces » et de « neveux ». Un petit groupe m'entoure dans la parcelle de tonton Albert, avec de gros yeux qui me dévorent, de petites mains qui me tirent par la chemise. Dès que je bouge d'un pas, cette tribu bourdonnante me suit, et si je m'arrête, elle s'arrête aussi, sans doute de peur que je disparaisse. Pour ces mômes je suis une apparition, une ombre qui s'évanouira lorsque le soleil se couchera. Dans leur esprit je ne suis qu'un personnage habilement construit par leurs parents, au point que les pauvres bambins s'imaginent que je pourrais donner des jambes aux paralytiques et la vue aux aveugles. Un d'entre eux - le plus grand de taille - me renifle tel un chien essayant de reconnaître son maître trop longtemps absent. Chacun veut parler le premier. Untel veut des sandales et se lance dans des explications amphigouriques :
- Parce que, tonton, tu comprends, quand tu n'as pas de sandales neuves, tu peux pas arriver à l'heure en classe, tu dois les réparer dans la rue pendant deux heures, et quand tu expliques ça au maître, lui il ne veut pas comprendre, il dit que tu n'es qu'un petit menteur alors que c'est même pas vrai que moi je peux mentir ! Est-ce que toi tu me crois, tonton ?
Commenter  J’apprécie          121
Mon Petit Piment ,tous les hommes qui m 'ont eue dans leur lit m 'ont proposé de vivre avec eux , de quitter leurs femmes ,leurs enfants . Ils m 'ont promis des châteaux , des Mercedes , et que sais-je encore , mais je sais que le plaisir
fait dire des choses qu 'on finit par regretter des années plus tard .
Commenter  J’apprécie          120
Les vieilles mamans n'ont jamais tort, elles ont un nez qui sent les ennuis venir de loin, de très loin...
Commenter  J’apprécie          120
Je ne sais plus quel train emprunter pour arriver jusqu'à la gare de la vie.- Zéphirin Métellus (p. 37)
Commenter  J’apprécie          120
- Connard ! lance Yaya Gaston
- Espèce d'individu ! répond Dassin
- C'est qui que traites "espèce d'individu" ?
- Et toi, c'est qui que tu as trait "connard", hein ?
- Le con de ta maman ! reprend Yaya Gaston
- Les couilles de ton père ! hurle Dassin.
- Pauvre capitaliste !
- Misérable valet local de l'impérialisme !
- C'est qui que tu traites "pauvre capitaliste", c'est moi ?
- Et toi, c'est qui que tu traites "misérable valet local de l'impérialisme", c'est moi ?
Commenter  J’apprécie          120
… et donc Robinette a d’abord ôté sa chemise en pagne, il faut dire honnêtement que ce spectacle était loin de celui d’une Margot qui dégrafait son corsage, elle a ensuite soulevé son pagne jusqu’à la naissance de ses reins, et on a vu son derrière de mammifère périssodactyle, ses grosses cuisses potelées de personnage féminin de peinture naïve haïtienne, on a vu ses mollets de bouteille de bière Primus, elle ne portait pas de slip, la garce, c’est peut-être parce qu’il n’existe pas de slip qui puisse domestiquer sa montagne de fesses, et donc elle a poussé un long rot qui nous a rebutés, et elle a dit à haute voix « au plaisir de Dieu, la vérité va se voir à la lueur de l’aube, en avoir ou pas, c’est ce que nous allons vérifier, mes amis », et puis on a vu son sexe lorsqu’elle a écarté les tours jumelles qui lui servent de fesses, tout le monde a applaudi, et curieusement, j’ai même bandé à mort comme les autres témoins, faut être honnête et ne pas cacher la vérité, oui j’ai bandé parce qu’un derrière de femme c’est toujours un derrière de femme, qu’il soit petit, gros, plat, potelé, avec des zébrures, avec des pigments qui vous causent des névralgies, avec des tâches de vin de palme, on bande d’abord et on décide ensuite si on y va ou si on n’y va pas…
Commenter  J’apprécie          120



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alain Mabanckou Voir plus

Quiz Voir plus

Des fleurs pour Algernon (compte rendu 1-10)

Comment s'appelle le personnage principal ?

Jean Martin
Charlie Gorden
Jeanne Dupont
Sabrina Paulette

5 questions
248 lecteurs ont répondu
Thème : Des fleurs pour Algernon de Daniel KeyesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}