De proie, elle deviendrait prédatrice.
Debout, à quelques mètres de son nouveau patron, Maud n’en croyait pas ses yeux. Elle se demanda si la vie n’était pas décidée à lui en faire voir de toutes les couleurs. Alors qu’elle pensait arriver au bout d’une longue période de complications, au final, rien n’était simple... Devant elle se trouvait l’homme avec lequel elle s’était accrochée le matin même et qui avait provoqué son retard. Dès qu’il aurait levé le regard sur elle, elle n’aurait plus qu’à tourner les talons et à rentrer chez elle. Mais qui aurait pu savoir que l’automobiliste si peu aimable qu’elle avait croisé était celui pour lequel elle allait travailler ?
— Bonjour, osa-t-elle, pas tout à fait à l’aise dans ses escarpins.
— Tu me plais vraiment, Anaïs…
Un frisson la traversa et elle glissa une main sur sa nuque.
— Toi aussi.
Sans pouvoir se retenir, elle leva la main pour le gifler mais les doigts de Josselin se refermèrent sur son poignet et elle remarqua assez étrangement étant donné les circonstances à ce moment-là qu’ils étaient plutôt fins. Son regard croisa celui de son adversaire, tout aussi en colère qu’elle. Ses yeux d’un noir profond lançaient presque des éclairs.