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3,2

sur 785 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Pour avoir adoré "Sombre dimanche" et "L'art de perdre" (notés tous les deux 5/5), j'attendais beaucoup de ce livre et j'ai été déçu. Rompant avec ces deux romans où le contexte historique (la Hongrie lors du dégel soviétique pour l'un, la guerre d'Algérie et ses conséquences vécues par une famille kabyle pour l'autre) ainsi que les liens familiaux prenaient une place importante dans le récit, l'auteure nous raconte cette fois la rencontre de deux jeunes de notre époque, presque sans lien avec leur passé. Antoine est l'assistant parlementaire d'un député socialiste; "L", qu'on ne connait que sous cette initiale, est une jeune femme qui fait partie de la communauté des hackers, autrefois réunis par la signature "Anonymous".

Une grande partie du roman m'a semblé être un documentaire sans âme où Alice Zeniter nous décrit l'univers dans lequel évolue ces deux personnages au prix d'explications souvent laborieuses : Antoine et "L" m'ont paru être ces sortes d'avatars qui accompagnent parfois les clips vidéos censés nous expliquer comment fonctionne une société ou bien le mode d'emploi d'un dispositif. Cela m'a semblé très artificiel et très loin de ce que j'avais pu lire jusqu'à présent sous la plume de l'auteure.

Je n'ai retrouvé du plaisir que lorsque "L" est emmenée par Antoine en Bretagne dans la ferme achetée par son ami d'enfance, Xavier, et où vit ensemble une douzaine de personnes dans une sorte de communauté libertaire. Soudain, un souffle de vie a traversé le roman mais cela n'a hélas duré que quelques pages. "Comme un empire dans un empire" était à mes yeux un titre prometteur. Après lecture, il me semble juste une promesse non tenue.
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Je n'ai pas compris l'intérêt de ce livre….
Il narre les aventures et la rencontre entre Antoine, assistant parlementaire, et L. hackeuse et leurs combats respectifs.
C'est ennuyeux et véhicule des idées récurrentes et archi connues contre la société capitaliste.

Je ne me suis pas sentie proche des personnages, ni de leur histoire, à part des passages sur les Gilets Jaunes.
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C'est l'exemple parfait de la fausse bonne idée qui fait un vrai mauvais livre.
Prenons d'un côté un assistant parlementaire, propret sous tous les rapports, engagé auprès de son patron, un député socialiste. de l'autre, nous avons L. , hackeuse, petit génie, bien évidement dysfonctionnelle. Les deux faces d'une même pièce de monnaie qui n'auraient jamais pu se rencontrer dans la « vraie vie » et qui vont immanquablement se rejoindre dans la fiction. Quelle folle originalité ! Mais après tout cela n'est pas si rare et si important en soi. Ce qui l'est en revanche, c'est l'accumulation des clichés enlardés d'informations brutes de pomme, qui tombent comme un cheveu sur la soupe, pour intéressantes qu'elles soient. Autant d'un point de vue littéraire, cela fonctionne moyennement, autant d'un point de vue stylistique, c'est raté.
Je suis encore plus déçue car le sujet est réellement captivant. Par ailleurs, j'avais beaucoup aimé la plume de Zeniter dans ses derniers romans. Dommage.
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Deux mondes se rencontrent, se juxtaposent, décrits par le menu, surtout celui de l'univers ténébreux du piratage informatique. Je n'avais pas besoin d'en savoir autant sur l'exploitation des failles de code. Un roman branché, qui laisse à distance. L. et Antoine ne suscitent aucune empathie. L'écriture est habile, déployée selon les codes bien assimilés des protagonistes. Mais à quoi ça rime. Je n'ai rien retiré d'une lecture survolant les cinquante dernières pages

Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Quand le précédent roman d'un auteur s'est révélé un vrai coup de coeur (je parle de "l'art de perdre"), on peut attendre du suivant une émotion identique.
Ma déception a été à hauteur de mes attentes, c'est à dire grande.
J'attendait beaucoup de la confrontation entre un jeune attaché parlementaire idéaliste qui rêve d'une politique qui serve enfin à quelque chose, et d'une hackeuse de génie redresseuse de torts luttant pour faire respecter les droits des femmes. Or comment ces personnages évoluent t'ils ?
Antoine ému par le sort des gilets jaunes, tente de sensibiliser le député pour lequel il travaille, à leurs revendications...en vain ( C'est bien vrai que la classe politique, toutes tendances confondues, n'a pas fait preuve d'une empathie exemplaire pour les oubliés de la croissance ).
L. quant à elle voit l'homme qu'elle aime arrêté pour avoir mené de dangereuses actions de piratage informatique. Elle sombre dans la dépression et la terreur ce qui la conduit à se rapprocher d'Antoine (pourquoi lui ? Mystère?) qui la protégera des menaces, réelles ou supposées , pesant sur elle en la conduisant dans une communauté rurale bretonne fondée par un ami d'enfance dans une vieille ferme au milieu de nulle part.
Et voilà, c'est tout ...Il ne se passe rien entre eux alors que l'on pouvait attendre de ces deux idéalistes qu'ils unissent leurs forces pour lutter contre un monde impitoyable pour les faibles et apporter leur petite pierre à l'édifice de l'amélioration de la société qu'ils appellent tous deux de leurs voeux.
La première partie du roman est brillante par les analyses pertinentes d'une actualité politique récente (la crise des gilets jaunes), les développements consacrés au dark web et aux stratégies des hackers intéressants parce qu'ils permettent de mieux appréhender un monde secret dont la puissance ne fait que se développer, par contre la fin du roman avec les longs développements consacrés à la communauté "hippie" bretonne, m'ont profondément ennuyée et j'attendais une fin originale....qui n'est pas venue tant on a l'impression que le roman tombe à plat.
L'écriture est élégante (heureusement) mais la construction de l'intrigue m'a paru incohérente et l'évolution des personnages incompréhensible. Comment cette courageuse L. peut-elle se transformer en cette femme fragile et terrorisée qui hésite même à rendre visite en prison à l'homme qui partageait sa vie depuis huit ans ?
Et l'ambitieux Antoine comprendrait-il enfin que le travail parlementaire ne constitue qu'un écran de fumée et que le parti socialiste est bien mort et enterré ? Je l'aurai plutôt vu changer de cheval ...ou plutôt de parti ...
Je n'ai pas été emportée par ce roman, c'est le moins qu'on puisse dire, et je m'interroge sur le message qu'il est censé véhiculer .
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Première déception de cette rentrée littéraire et étonnement pour le coup.
J'attendais avec plaisir ce nouvel opus d'Alice Zeniter pour retrouver son talent de conteuse. Il est indéniable que l'auteur s'est intéressée à son sujet : l'engagement politique au 21ème siècle et les luttes qui en découlent. Dark web, construction d'un discours politique, perte des valeurs se devinent en filigrane dans les portraits d'Antoine et de L.
Mais au bout de 140 pages, à lire des chapitres entiers crépis de jargons, de mots en anglais, d'intégration de typo, de symboles, je me suis lassée de ce corps à corps avec un texte et des personnages qui manquent, à mes yeux, cruellement d'incarnation.
Une déception pour moi mais je suis sûre que l'ouvrage trouvera un lectorat plus aguerri et donc plus attentif que moi.
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Un roman qui s'appuie sur l'actualité, avec « Antoine » dans le rôle d'un assistant parlementaire, avec « L » dans le rôle d'une pro de la toile accoquinée avec « Hélias », un hackeur émérite mais fragile. Si les activités d'un député et de ses assistants, et de celles de hackeurs lanceurs d'alertes sont bien décrites, leurs incarnations romanesques ne sont pas à la hauteur ! L'histoire peine à démarrer, s'améliore un peu à mi-chemin et s'enlise à nouveau dans une communauté bretonne improbable. L'auteure nous propose pourtant une belle écriture talentueuse, mais qui ne suffit pas à valoriser un contenu bien pâle.
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Je me suis précipité sur le roman d'Alice Zeniter dès sa sortie tant j'avais aimé L'Art de perdre et si je suis finalement, laborieusement arrivé au bout de Comme un empire dans un empire, c'est par nostalgie pour son précédent roman, par respect aussi pour une auteure qui de toute évidence suscite l'estime intellectuelle et humaine. Son écriture est belle et maîtrisée et son propos ambitieux. Comment s'engager dans l'époque actuelle ? Quel terrain choisir, celui classique de la vie politique, celui souterrain du monde du dedans incarné par les méandres d'Internet ? Il y avait là une belle matière, mais au rendez-vous, il n'y a que l'ennui. Peut-être parce que l'auteure n'a pas de réponse à apporter à la question qu'elle pose et qu'elle ne peut transmettre que son impuissance et ses vaines interrogations. Rien ne suscite plus le respect qu'un écrivain qui travaille, qui se documente mais la magie de l'écriture est de le faire oublier. Or le roman d'Alice Zeniter est studieux, studieux au point où il devient pesant et monotone. Antoine et L, ses personnages principaux, à force de douter, d'être prisonniers de leurs peurs ou de leur impuissance apparaissent déshabités. le lecteur les voit de loin, sans s'y attacher, sans s'y intéresser… L'auteure a prouvé qu'elle a un rare talent, mais il lui appartient maintenant de se laisser emporter par celui-ci, d'en revenir au romanesque plutôt que de prendre les lecteurs en otage de ses doutes et de son irrésolution.
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les sujets abordés sont passionnants et important. Les personnages pourraient l'être aussi s'ils étaient vraiment développés. le livre mêle plusieurs intrigues et mondes différents avec un étalage très complet et fastidieux d'informations au détriment du développement des personnages et de l'intrigue. Un livre sur Antoine et son histoire et un autre sur l'et sa propre histoire auraient probablement été plus intéressant et réussis. La combinaison des deux donne un gloubibougla assez indigeste malgré la qualité de l'écriture. très dommage.
Merci à l'auteur d'avoir mentionné les modèles du personnage de l'; je vais aller me renseigner sur elles.
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La vie d'Antoine. La vie de L. Deux existences aux antipodes : une hackeuse et un assistant parlementaire. Et pourtant, de nombreux points communs : deux trentenaires immergés dans les labyrinthes de notre monde, virtuels ou réels, et aussi perdus l'un que l'autre. Deux vies immobiles, et pourtant encore à peine froissées. Deux vies qui tournent en rond et se cognent aux murs d'une réalité qu'elles ne parviennent pas à appréhender. Deux vies aussi vides qu'une boîte de fer blanc. Deux êtres jeunes et pleins de possibles mais incapables d'affronter le réel, incapables de croire qu'ils peuvent façonner le réel, incapables de se rêver dans le monde réel. Deux êtres aussi banals que leurs aînés, la vanité en moins, cette vanité qui a permis à ces derniers de s'engager. Car le noeud du problème est là, dans l'impossibilité de l'engagement, dans l'absence de confiance en la capacité humaine d'agir sur le réel, de l'améliorer, de le rendre supportable, équitable, agréable…

Toute tentative de rêver le monde est devenue invalide, bâillonnée par le poids de l'expérience qui a révélé l'ambivalence de toute réalisation humaine. Chaque invention, chaque révolution porte en soi ses effets magiques et ses effets pervers. Ce n'est pas dans les élites que le citoyen contemporain a perdu confiance, c'est dans le monde réel, et donc, avant tout, en soi-même, en tant que réalité première et immédiatement connaissable.

De là, une difficulté symptomatique à communiquer. le récit semble avoir quelques réticences à livrer des dialogues. Il y en a cependant mais toujours très courts et rarement à plus de deux voix. Au-delà, c'est la confusion. Tout échappe. Alors on privilégie le style indirect, ou indirect libre pour alléger, ce qui permet de restituer en vrac ce qui est dit, ce qui pourrait être dit mais qui ne l'est pas, ce qu'il aurait fallu dire, ce que le personnage aurait aimé dire mais qu'il ne peut pas dire, ce qu'il pense mais ne dit pas. Au bout du compte un magmas de discours qui se heurte à un mur virtuel et infranchissable, le mur de la communication. Alors on tourne en rond et la parole, elle aussi, devient immobile, opaque et vide.

Lorsque l'et Antoine, enfin réunis, passent des nuits entières à discuter (3ème partie), nous n'avons jamais vraiment accès à ces discussions. Elles ne sont pas vraiment restituées. Nous n'en avons que des bribes, un succédané, un ersatz, comme le précipité d'un échange réel. En revanche, ce qui est donné à lire avec précision, c'est l'affaissement des deux personnages. D'immobiles, ils deviennent « flaques ». Ils se diluent dans l'océan de leurs peurs insignifiantes – privées de sens – et de leur égocentrisme si efficace que même lorsqu'ils agissent pour l'autre, c'est d'eux-mêmes qu'ils s'occupent. Ainsi en est-il de L. pour Fatou, d'Antoine pour L. Et « ...les paroles s'égarent, on les laisse filer... » (p.357)
Alors, dans la dernière partie, la parenthèse de la vieille ferme apporte une certaine respiration, une ébauche de mouvement. L. y fait en tâtonnant, en tâtonnant vraiment, l'apprentissage de la nature, des arbres, de la pluie, du bain de mer, du corps, du désir sexuel. Ni découverte bouleversante, ni enthousiasme régénérant, mais un rééquilibrage salutaire entre le « dedans » et le « dehors », et donc, un peu plus de cette sérénité qui dissipe les paralysies et atténue les peurs. Pour Antoine, les choses sont plus floues. L'apaisement de L. le rassérène quelque peu. Mais pour l'un comme pour l'autre, ne se profile à l'horizon qu'un vide reconduit qui n'envisage pas de se combler : pas de véritables projets, des questions qui restent sans réponses, des sentiments qui ne peuvent pas se dire, des renoncements, des images qui n'en sont pas.

Le bilan ? Deux échantillons ciblés qui révèlent d'une part l'impossibilité d'une génération à se projeter dans l'avenir, et d'autre part, la terrible vacuité de notre monde au sein duquel il devient de plus en plus difficile d'avoir prise sur le réel.
Lien : https://veronique-de-haas.hu..
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