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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'odyssée de Firuzeh de E. Lily Yu, un livre très touchant sur l'exil, on en parle tous les jours, mais de suivre la vie de cette famille durant ces longs mois en compagnie d'autres migrants, est terrible. Racontée par cette petite-fille est encore plus poignant.

Les parents, Atay et Abay, accompagnés de leurs enfants, Firuzeh, l'aînée et son petit frère Nour, sont obligés de quitter Kaboul, pour leur sécurité. Commence alors pour eux, un long voyage, vers l'Australie, fait de larmes, d'espoirs, de maltraitances. Ils sont obligés de faire confiance aux différents passeurs, certains augmentent la note, sans qu'ils puissent refuser.

Pour écourter les journées, ils écoutent les contes, d'Abay, leur mère dont ils sont friands.

Des escales, au Pakistan, puis en Indonésie, à Jakarta, où ils se lient d'amitié avec une autre famille, la fille Nasima, sera une confidente fidèle pour Firuzeh. Les deux copines se promettront, quel que soit leur destin, de toujours rester en contact.

Quelques jours plus tard, le départ, pour le pays de rêve qui les attend, malheureusement, le bateau est une vraie coquille de noix, surpeuplé, tempête, peur, hurlements, une traversée horrible. Récupérés par des garde-côtes australiens, ils seront parqués dans un camp sur l'île de Nauru. Nour se fait des copains, Firuzeh accompagnée par la fantomatique Nasima, sa meilleure amie des fonds marins.

« J'ai essayé dit Nasima, mais ils ne m'ont pas vue. Comme quand j'étais en vie. Je n'étais qu'un espace en forme de fille dans l'univers. Quelque chose à nourrir. Auquel on met des chaussures et des robes. Qu'on élève comme il faut, comme un mouton, afin de pouvoir l'amener un jour au marché. Mais quelque chose qu'on ne voit pas, pas vraiment. Personne ne voit jamais vraiment sa fille. Pas comme on voit ses fils. Qui eux valent quelque chose. Qui eux travailleront un jour. »

Mais alors que les jours deviennent des mois, que les gardes ne cessent de les abreuver d'insultes et de coups et que les médicaments semblent la seule réponse des adultes au malheur, Firuzeh comprend que l'enfance touche à sa fin. La petite fille n'est qu'au début d'un long voyage.

« Si Nauru était une bénédiction pour Quentin, c'était la plus terrible des malédictions pour la racaille basanée qui venait s'échouer ici. On leur avait promis la liberté et les allocs australiennes, pas la chaleur des tropiques, les tentes et des clôtures sans fin. On pouvait voir la colère et le sentiment de trahison dans leurs yeux, et rien que ça donnait envie de porter la main à sa matraque. »

Verront-ils l'Australie ? Quelle sera leur vie en terre inconnue ? Ils sont prêts à tout endurer, pour un petit coin, où ils pourront vivre en paix, sans avoir peur du moindre regard.

« Quand vous n'avez rien, pas même la moindre raison d'espérer, quand les chances de vous en sortir sont quasi nulles et que non pas un, mais deux gouvernements sont contre vous, comment faites-vous pour rire ? Comment faites-vous pour rester sensible à la beauté ? Comment parvenez-vous encore à faire preuve de bonté et d'amour ? »
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Firuzeh, fillette afghane, ses parents et son petit frère, le turbulent Nour, doivent quitter précipitamment Kaboul, où leur sécurité n'est plus assurée. Leur seul choix est l'exil. C'est par le regard de Firuzeh que le périple de la famille est abordé par E. Lily Yu, jeune autrice américaine.
Passé la première surprise de voir ces Afghans, en compagnie de migrants d'autres nationalités, tenter une longue errance vers l'Australie, rien n'est très différent des périples de demandeurs d'asile entre l'Afrique et l'Europe, ou l'Asie et l'Europe. le passage des frontières, l'attente des passeurs, la montée à bord d'embarcations surpeuplées, la traversée de tous les dangers jusqu'à ce que des gardes-côtes australiens les récupèrent et les parquent dans un camp sur l'île de Nauru (j'allais écrire Lampedusa, mais non). Là, dans des conditions intenables, ils doivent attendre, pendant un temps que les enfants n'évaluent pas, que leur demande d'asile aboutisse ou non. La deuxième partie du roman se situera après cet internement à Nauru.

Le style original, plutôt poétique, qui place cette narration du point de vue d'une petite fille est touchant. L'amitié de Firuzeh avec Nasima, une fillette de son âge, amitié qui va perdurer au-delà des difficultés, constitue le coeur du roman. Si le mélange de réalité brutale, d'histoires et d'imagination enfantine déconcerte un peu, il est parfait pour montrer à quel point les enfants sont obligés dans ces conditions extrêmes de grandir trop brutalement. le titre ne mentionne que Firuzeh, mais le petit Nour s'avère de plus en plus attachant aussi, au fil des pages. Leurs parents aimeraient les garder dans l'enfance, et leur racontent souvent des histoires issues de leurs traditions, du moins tant qu'eux-mêmes ont encore suffisamment d'espoir pour pouvoir en insuffler dans leurs contes. Il faut dire que les désillusions s'accumulent.
Quelques chapitres, dans un style différent, montrent des personnages secondaires, et l'une d'entre eux, arrivant à la fin du roman, semble correspondre au parcours de l'autrice. Cela renforce la réalité de l'histoire. La fin est tout juste formidable, et rattrape le rythme un peu lent du milieu de ce premier roman.
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Il était une fois un roman
Qui faillit ne jamais voir le jour
C'eût été bien dommage …

Firuzeh est encore une petite fille lorsqu'on lui demande de faire ses bagages à la hâte. Aujourd'hui, avec ses parents et son petit frère Nour, ils quittent Kaboul. Omid et Bahar ont payé cher ce passeur pour être emmenés en sécurité en Australie, loin de la guerre.

Bercée dès son plus jeune âge par les contes et histoires de ses parents, Firuzeh commence ce voyage comme une aventure durant laquelle elle invente elle aussi ses propres histoires.

Avant la traversée, ils font une étape au Pakistan puis à Jakarta. Là, Firuzeh rencontre Nasima. Sa famille sera aussi du voyage. Les deux fillettes se font la promesse de toujours rester en contact, même si le sort devait en décider autrement.

Neuf jours plus tard, entassés dans un bateau de pêcheur bringuebalant, les migrants prennent la voie de l'Océan. Une tempête, la peur, les cris, les pleurs, le retour au calme et puis la côte au loin.

Alors qu'ils pensent être enfin arrivés en Australie, ils se retrouvent sur l'île de Naura. Cette île qu'ils considèrent au début comme un genre de vacances se révèle vite être une prison à ciel ouvert.

Verront-ils un jour l'Australie ?

Même si je n'ignore pas les difficultés rencontrées par ces personnes qui ont quitté leur terre natale en laissant derrière elles leur maison et leurs souvenirs, j'ai été extrêmement touchée à la lecture du voyage initiatique de cette famille de réfugiés afghans.

Ce roman dont la prose lyrique mêle magnifiquement réalité, rêves et histoires, nous plonge au coeur des rêves brisés de ces demandeurs d'asile prêts à tout supporter et sacrifier pour vivre et être acceptés en terre d'accueil.

Vivre cet exil principalement à travers les yeux de cette petite fille, insuffle au roman une bouffée d'espoir et de lumière.

Une lecture nécessaire pour ouvrir la voie à un élan de tolérance et de solidarité.


Merci à Masse critique de Babelio et aux éditions de l'Observatoire pour l'envoi de ce roman.
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Jakarta, un bateau de pêcheur au lieu d'un paquebot si chargé qu'une seule vague aurait pu tous vous noyer.
Le paquebot promis à Atay n'était qu'une photo.

Pourquoi ses parents ont-ils quitté l'Afghanistan, Fizureh ne le sait pas.

Rien ne te sera épargné parmi tous tes malheurs figurent le déracinement, la faim, un cyclone… .
Même pas 10 ans et déjà tout ça derrière toi, sur tes épaules.
Car tu es la fille.
Leur fille sur qui ils comptent.

E. Lily Yu te raconte l'immigration vue par les yeux d'une petite fille
Elle ne traite pas uniquement de ce sujet, ainsi tu liras aussi la place des filles par rapport aux fils, les différences de traitements, la difficulté de s'intégrer, de lier connaissance quand on peut partir d'un instant à l'autre, la difficulté des élèves quand les parents ne comprennent pas la langue utilisée par les enseignants.

J'ai eu la gorge serrée devant tant d'injustice, de cruauté.
D'autant plus serrée que je suis bien consciente que cela arrive encore aujourd'hui partout dans le monde.

Une vie succession de coup de poing et d'humiliations, d'espoirs déchus, mais des rêves qui reviennent grâce aux histoires

L'autrice utilise un langage imagé et poétique, des dialogues qui te redonnent le sourire pour mieux te cueillir.
Poétique, mais aussi cynique. Des passages durs, mais toujours balayés par l'innocence du petit Nour et les histoires de Fizureh.

Si tu aimes les langages imagés, les fictions narrées comme un conte, je te conseille ce roman.

L'odyssée de Firuzeh c'est la malveillance et la cruauté du quotidien sauvé par le rire des enfants.

💻L'article complet est sur le blog si tu veux en savoir plus sur ce roman poignant 💻
Lien : https://unesourisetdeslivres..
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Atay et Abay ont toujours eu la tête sur les épaules, aussi Firuzeh et son petit frère, le turbulent Nour, ne sont-ils pas inquiets lorsque leurs parents leur annoncent qu'ils quittent Kaboul pour tenter de rejoindre l'Australie.


Les deux enfants préfèrent s'écharper toute la journée, puis écouter les contes d'Abay, et puis se faire des copains dans le camp de fortune où ils sont parqués après leur traversée des mers.


Les jours s'étirent et la violence et la noirceur qui les entourent n'en ai que plus profonde. L'enfance de Fyruzeh s'amenuise en même temps que l'espoir.


Un récit ténébreux et réaliste des conditions de vie déplorable subies par les migrants, les épreuves aussi multiples que difficiles à surmonter.

Mais également beau et lumineux, à travers le regard de cette enfant pleine de vie, d'espérance, toujours prête à affronter les obstacles, bercée par les contes poétiques racontés par sa mère.


9 ans auront servi à l'auteur pour écrire ce roman, nombre de recherches documentaire, mais avant tout des témoignages recueillies auprès des migrants de Melbourne et de Kaboul, serve évidemment le livre, lui donnant une immersion pleine de réalisme, une force touchante, et qui risque malheureusement d'être d'actualité encore longtemps, qui dénonce sans donner dans de leçon, simplement en nous plongeant au coeur de la tourmente.
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