Un livre bien, touchant, plein de sincérité. Ou comment rentrer dans les pensées d'un jeune adolescent de 15 ans qui découvre ce qu'est l'amour.
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- Tu crois que je me trompe, Félix, que ce n'est pas l'homme de ma vie, c'est pour ça qu'il faut que je fuie ?
- C'est le contraire : si c'est l'homme de ta vie, tu dois fuir, Clémence. Tu es trop jeune, Clémence. C'est comme si on venait de te condamner à perpétuité et que tu acceptais la sentence en silence. Sans te rebeller. Réagis. Clémence, réagis. Moi, Chira, tu vois, c'est fini, je ne la vois plus. C'est décidé. Je la barre de ma vie, je lui dis d'aller se faire voir ailleurs. D’ailleurs non, je ne lui dis rien ? Je l'évite. Je la zappe. Je l'éjecte. D'accord, je garde la cassette, je la mets de côté, et si j'ai encore envie, plus tard, je la regarderai. En boucle, même. Parce que, à ce moment là, forcément j'en redemanderai. Peut-être. En tout cas, je crois. Mais en attendant, j'ai tellement d'autres vidéos à visionner, tu comprends ?
Je sors avec une fille. Une fille que je viens d'embrasser, et qui m'a embrassé aussi. Nos langues se sont frottées, se sont malaxées, se sont déformées l'une sur l'autre. J'ai senti ses dents sur mes lèvres. Ma salive s'est mélangée à la sienne. Biologiquement, je suis définitivement différent. Quelque chose d'elle est rentré en moi, me transformant. Et quelque chose de moi est déposé en elle. C'est comme frère de sang, mais avec la salive. Elle et moi, même si on ne se voit plus jamais après ce soir, on est liés. Pour tout le temps.
Pourquoi elle appelait. Comment elle était. Quel âge elle avait. A quoi elle ressemblait. Qu'est ce qu'il allait lui dire. Qu'est-ce-qu'il allait lui dire. Qu'est-ce-qu'elle allait répondre. Comment il s'y prendrait. Comment il s'habillerait. Comment étaient ses seins. Tout ça, juste pour un nom et un numéro sur un morceau de papier déchiré ?
Donc quand on aimait une fille, on cessait de s'intéresser à toutes les autres. C'était comme un courant alternatif. Une ou toutes, toutes ou unes. Mais pas une et toutes. C'était comme ça que devaient faire tous les hommes. En aimant une femme, ils se libéraient de toutes les autres. Du désir de toutes les autres.
- Les garçons non plus ça ne doit pas appeler.
- Ah. Alors qui ? Il reste qui ? Pour appeler ?
Personne. Personne n'appelle. Et comme ça tout le monde gagne. Ça ne facilite pas les rencontres, mais au moins tout le monde gagne. Ou tout le monde perd, je ne sais pas. Mais en tout cas, on fait match nul. On remet la balle au centre. Mais personne ne la shoote. Tout le monde rentre, et plus personne ne sort avec personne.
FrenchO en folie avec Ellen Willer et le prince charmant met de l'autobronzant!