Il n'y a pas de magie dans la prose et le théâtre de Willems, il y a là simplement dit avec des mots de tous les jours, tout ce que nous n'avons pas vu, pas voulu voir. Ce titre me hante encore : "
Elle disait dormir pour mourir" Rien de fantastique, rien que du vécu.
C'est aussi, dans ses mots, l'insidieuse logique enfantine qui vous enveloppe comme cette brume apte à bâtir une cathédrale. Toute en poésie, sa prose déterre pour nous un réel plus signifiant, plus véridique que celui que nous nous obstinons à confronter.
D'ailleurs
la Cathédrale de Brumes existe, je l'ai vue non pas aux confins de mon imaginaiton mais calfeutrée parmi ces amas de sable des Fladres occidentales, je l'ai vue s'évaporer alors que je m'en approchais. Toutes les cathédrales ne sont-elles pas de brumes quand le brouillard ou le temps qui passe s'en emparent.
La lecture de Willems est un lent éblouissement dans la simple contemplation de notre quotidien quand on ose le regarder avec tendresse.