Six photos noircies

Série de nouvelles intrigantes mettant toujours en scène les 2 mêmes personnages, Vincente Pacciatore et Tirenzio Perochiosa, 2 scientifiques, confrontés à des situations horrifiques.
Ils vont parcourir la planète et être les témoins récurrents de ces phénomènes bizarres et horribles.

Toujours spectateurs, rarement acteurs, ils enquêtent, observent, analysent, dissèquent et répertorient sans cesse ces cas extraordinaires. On parle ici d'anthropophagie, de monstres, d'écureuils tueurs, de lycanthropie, de serpents géants, de vers parasites, de créature féroce vivant dans un fleuve, de réducteurs de tête et j'en passe. L'expérience est intense.

Par contre, on ne sait pas trop pourquoi ni ce qu'ils en font. Ce qui est une déception car le propos du livre paraît vain. On veut en savoir plus, nom de nom, Jonathan !

Ces nouvelles forment un tout qui peut être lu séparément car il n'y a aucun renvoi, aucune corrélation de l'une à l'autre.
D'ailleurs, malgré son petit format, moins de 200 pages, le lire d'une traite n'est pas une bonne idée car le lecteur saturera vite. En revanche, lire une des nouvelles de temps est temps renforcera l'expérience et l'immersion. Car au final, les nouvelles sont très très répétitives, seul le bestiaire change un peu d'une nouvelle à l'autre. Il faut se dire que ce livre est à déguster lentement.

Roman gothique, pas le chevelu noir de jais tarté de blanc sur le visage. Mais celui sombre et sépulcral d'un Égard Allan Poe ou d'un Lovecraft dont le style est assez proche. L'écriture est ensorcelante. le contenu un peu moins. Trop répétitif pour être passionnant. 3/5

1er avis:

Six photos noircies, de Jonathan Wable

Jonathan Wable est un écrivain français dont nous n'avons que peu d'informations. Il a été diplomé des Beaux Arts et pratique aussi le dessin et la vidéo. Son premier roman, qui est "Six photos noircies" est paru en mars 2013 aux éditions Attila.

"Six photos noircies" est un roman nouvelle qui nous plonge dans une succession d'une vingtaine de tableaux construits autour des deux personnages principaux ; Valente Pacciatore, un biologiste, et Tirenzio Perrochiosa, un médecin. Ils ont tous les deux consacré leurs vies à étudier les zones les plus obscures de la nature humaine et animale, dans les endroits les plus lointains de la Terre. L'histoire se passe vraisemblablement au cours du dix-neuvième siècle. le titre du roman provient du fait que le biologiste Valente Pacciatore prends toujours six photos de ses découvertes, et pas plus. Les vies des deux savants, respectivement allemand et suisse, ne nous sont pas très connues, comme le livre nous le fait comprendre au début "On ne sait pas grand chose des vies de Valente Pacciatore et Tirenzio Perochiosa." ; on peut donc facilement supposer que le lecteur va devoir utiliser son imagination tout au long du livre. Les vingt histoires qui correspondent toutes à un lieu différent exploré par les deux scientifiques, sont plus farfelues les unes que les autres. Allant d'écureuils démoniaques à un vers gigantesque dévorant les femmes de l'intérieur, l'imagination du jeune écrivain Jonathan Wable nous semble sans limites.

Les avis divergent à propos de ce roman, certains le qualifient d'une merveille tandis que d'autres le trouvent trop répétitif. Personnellement, je pense que je me trouve plutôt dans la deuxième catégorie, enfin en réalité je suis assez mitigée. Habituellement, j'adore les romans thrillers, les histoires effrayantes alors vous comprendrez que les créatures abominables m'ont assez plus quoique quelque fois trop grotesque à mon goût. J'ai aimé cette idée de vingt tableaux différents, et donc de vingt lieux repérables ou non. Je n'avais jamais lu de tels romans mêlant un sentiment de plaisir et d'horreur. pourtant je me dois d'avouer qu'il m'a été difficile de le lire rapidement. le livre devient vite répétitif et donc lassant. Les vingts histoires de nos deux protagonistes devraient êtres lues à part et non d'une traite. Malgré ce défaut qui peut repousser les nouveaux lecteurs, le livre reste très intéressant. Même si ce n'est pas le genre d'histoire qui me passionne, j'aime le style d'écriture de Jonathan Wable qui a un vrai talent de conteur.

élève de 2nd, dans le cadre du projet Babelio, Littérature et Société.


2ème avis:

"Six photos noircies" est un roman-nouvelle de 19 nouvelles successives qui sont des noms de villes ou régions, écrit par Jonathan Wable, qui est un écrivant contemporain français (je n'ai pas plus d'information sur cet écrivain).
Ce livre fut édité en 2013 par l'éditeur de Tripode il contient 200 pages

Ce roman-nouvelle raconte les aventures de deux personnages: Valente Pacciatore et Tirenzo Perochiosa.
Valente Pacciatore était un biologiste allemand qui prenait toujours sic photos de ses découvertes.
Tirenzo Paerochiosa était un médecin Suisse, passionné par les langues.
Ces deux personnages ont consacré leur vie à l'étude et à la recherche des zones, des régions les plus reculées, les plus dangereuses et obscures de la planète. Ce livre nous fait découvrir des personnages étranges et il nous transporte dans des endroits très morbides jusqu'à en devenir terrifiant...


Mon avis sur ce roman-nouvelle est très positif.
Ce livre change des livres que j'ai l'habitude de lire (mangas, BD et romans) l'histoire est très constructive et bien organisée.
De plus, on jongle entre deux personnages qui sont toujours à la recherche de nouveaux endroits et nouvelles régions sinistres à étudier et à explorer.
J'ai bien aimé lire ces nouvelles car elles débordent de suspens par rapport aux histoires qui sont racontées.

A chaque début de nouvelle on attend de savoir qu'est-ce qu'il va encore se passer, quelle historie glauque et terrifiante va t'on découvrir.
Je n'étais pas vraiment emballée au début du livre car je pensais que ce n'était pas vraiment des histoires glauques, mais plutôt des histoires de mort sans plus, alors qu'en faite on part vraiment sur des délires de mort. Passant par des écureuils se promenant avec une faux à la main en pendant des êtres humains dans une forêt à un homme déguisé en lion anthropophage qui dévore un humain dépouillé, ficelé et finalement cuit.
Les histoires sont vraiment sordides jusqu'à être terrifiante pour certaines personnes.
Il faut vraiment avoir un conscient et un coeur bien accroché pour pouvoir bien digérer les histoires qui sont vraiment glauques.

Ce que j'ai vraiment aimé dans ce livre ce sont les méthodes de "mises à mort"que je trouve extrêmement bien recherchées et peu ordinaires, cela change des histoires d'horreurs qui sont vues et revues, c'est vraiment une bonne chose! De plus, je trouve les histoires très bien écrites et très bien structurée pour ce romancier qui me paraît très peu connu mais qui a un très bon talent d'écriture. J'estime qu'il devrait être beaucoup plus reconnu pour son talent.

Je recommande cet ouvrage pour les personnes qui aiment bien les histoires glauques, d’horreurs, morbides, et qui on un certain âge pour pouvoir comprendre ce qui se passe dans les nouvelles mais pas pour les plus jeunes car je pense que ça peut leur faire peur.
Très bon livre!!

Lucille, élève de 2nd, dans le cadre du projet Babelio, Littérature et Société.

Un livre qui se visite tout d'abord comme un cabinet de curiosités fin de siècle, hanté de bizarreries décadentes, avant d'exercer une fascination bien plus profonde (du moins pour moi).

Deux scientifiques parcourent le monde entier, à la recherche de créatures monstrueuses et de phénomènes inquiétants.
Les nouvelles sont très courtes sans être sèches, s'attachant à la simple constatation des faits (les deux compères n'interfèrent que très rarement, se contentant d'être des observateurs), sans rationalisation excessive qui amoindrirait l'étrangeté de ces histoires. le lecteur pourrait rester sur sa faim devant tant de mystères inexpliqués, alors que le tour de force réside justement dans cette extraordinaire faculté de suggestion du style, faisant naitre des images frappantes et incongrues, glaçantes, morbides. Poétiques.

Cette accumulation de visions noires et nébuleuses n'exclut pas une certaine sensualité flottante, nous évoluons dans des cauchemars cotonneux et esthétiquement très travaillés aux quatre coins du monde, dans des villes souvent imaginaires, mais si justement dessinées qu'on croirait ressentir l'humidité d'un brouillard ou la chaleur écrasante du soleil africain, l'inquiétude suinter des murs d'une Europe déliquescente.

Wable préfère la sidération à la résolution, et je lui en sais gré.

Bizarre! Vous avez dit bizarre!
Ici, le comte van Bröderlöwe, à la crinière léonine, "en costume léger", dévore un homme sous l'objectif suspicieux (en 6 clichés d'où le titre) du biologiste Valente Pacciatore. Ailleurs, c'est un écureuil habillé, qui en décapite un autre de sa faux acérée. Puis, de monstrueux frères siamois dépècent un corps sanguinolent. Et ainsi de suite, de ville en ville, de bête en bête, de rêve en délire.
Le fantastique flirte avec l'horreur, le sordide avec la mort et entre en scène un deuxième biologiste devenu médecin Tirenzio Perochiosa qui lui aussi se trouve confronté à l'innommable, à l'indicible....
Animalité, éviscèrations,énucléations,métamorphoses....j'avoue avoir eu hâte de m'extraire de ces nouvelles cauchemardesques.

Imaginez que Jorge Luis Borges vous prenne par la main et qu'il vous emmène voir les tableaux de Jérôme Bosch de l'intérieur. Voilà ce que j'ai ressenti en lisant « Six photos noircies » de Jonathan Wable, un roman qui est sorti fin Mars 2013 aux Editions Attila.

Les deux protagonistes de Six photos noircies sont deux savants, un biologiste et un médecin, deux esprits rationnels passionnés d'exploration et de savoir. Leurs noms ont des consonances italiennes - Valente Pacciatore et Tirenzio Perochiosa- mais ce sont deux apatrides, d'origine allemande et suisse. Leurs vies sont mal connues et, comme elles, tout le roman va être enveloppé de voiles de mystères.

D'ailleurs, le livre débute ainsi : « On ne sait pas grand-chose des vies de Valente Pacciatore et Tirenzio Perochiosa. » Dès cette première phrase, on comprend qu'on va devoir faire fonctionner notre imagination.

Ces deux hommes, dont l'histoire nous est ici racontée bien des années plus tard, ont consacré leurs vies à l'étude de ce qui est appelé les zones les plus obscures de la nature humaine et animale ; dans quel but enquêtent-ils sur ces phénomènes obscurs, paranormaux ? Va-t-on le découvrir ? Pas sûr.

Ces quêtes – on peut même dire ces enquêtes car ils sont comme deux détectives qui chercheraient à résoudre des énigmes étranges – les entraînent dans les endroits les plus divers et parfois les plus reculés de notre planète, dans une période qu'on devine être au tournant du XXème siècle, quelque part entre 1880 et 1920.

Valente et Tirenzio adoptent tous les deux une approche scientifique, ils font des recherches, se documentent de façon très poussée, au cours de ces quêtes pour lesquelles ils prennent tous les risques pour leur santé ou même pour leur vie. Et, l'un deux, Valente, pour garder une trace de ce qu'il voit, prend toujours six photos de ses découvertes, uniquement six. C'est sans doute une contrainte technique de son appareil photo, mais là encore, on n'en est pas sûr.

Six photos noircies a la forme d'un roman-nouvelles ; avec vingt histoires dans des lieux autour du monde. Certains lieux sont facilement identifiables, Lisbonne, Manaus ou Lomé, mais la localisation d'autres endroits demeure mystérieuse. Valente et Tirenzio se rendent en ces lieux à cause des phénomènes étranges qui s'y déroulent, meurtres en série, disparitions, rumeurs. On va être confronté à des histoires de chimères, à des écureuils démoniaques, à une histoire de cape enchantée, à un conservateur de musée réducteur de tête, à un vers géant dévorant les femmes de l'intérieur, à une une inquiétante créature du fleuve, à des histoires légendaires, innommables ou poétiques, qui rappellent le chien des Baskerville ou la bête du Gévaudan.

A travers chacune de ces histoires, chaque lieu, un monde et un imaginaire nouveau se développe sous nos yeux. J'ai lu et relu Six photos noircies, et si on me demandait laquelle de ces vingt histoires je préfère, j'aurais beaucoup de mal à répondre car elles sont toutes fascinantes. Elles font ressentir le plaisir que peut procurer l'étrange ou même l'horreur.

Jonathan Wable n'a pas encore trente ans et pourtant son écriture montre une maîtrise impressionnante, tout en restant très sobre, son univers donne l'impression qu'il a vécu dans cette époque fascinante entre 1850 et 1920, qu'il a côtoyé Darwin, Mary Shelley, HG Wells, Jules Verne, et même Kafka, qu'il a connu la mode de la taxidermie et des chimères embaumées de la deuxième moitié du XIXème siècle. Et, enfin et surtout, il a un extraordinaire talent de conteur.

Bref, ce livre est une merveille.