AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 3363 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce que j'aime, chez Vargas, c'est sa façon de tourner en rond, lentement, nonchalamment, par cercles concentriques, comme on griffonne sur un carnet de croquis.

Petit à petit, les cercles se détachent, se distinguent, on continue à tournoyer, mais c'est comme un ciel plein de planètes qui virevoltent chacune sur leur erre: cette fois, il y a des galaxies partout, on est perdus...Puis, insensiblement, les cercles se recoupent, se resserrent, et on touche le centre, le point névralgique. On y est. Enfin. Et c'est la fin, ou presque. On ne l'a pas sentie venir.

Vargas c'est Adamsberg, qui dessine, pour démêler son écheveau d'algues emmêlées. C'est Adamsberg qui gratte le papier de son crayon HB, et qui gratte son idée- pas- finie -qui- le -démange. Et qui arrache les grattons des gratterons accrochés à ses bords de pantalons...

Vargas, c'est Retancourt, la mère qui protège des brumes, la géante qui enlève et soulève... Chez Vargas , les humbles, comme Céleste, les tendres, comme Estalère, comme Amédée, les bêtes comme Marc sont toujours à l'abri d'une épaule, d'une cabane, d'une divinité tutélaire...

Vargas, c'est Danglard, le lettré, l'ésotérique, le fou d'histoire. Dans chacun de ses livres, elle nous ouvre une porte sur un pan inconnu ou méconnu d'histoire, de mythologie, de géographie.Ici, deux: la Terreur et l'Incorruptible, L'Islande et ses afturgangas...

Vargas c'est un monde, ou plutôt un microcosme: celui d'un commissariat où même les brutes sont sympathiques, où les idiots sont gentils, où les intellectuels sont fragiles, les chefs pleins de doutes.

On est heureux de les retrouver,tous, ses personnages familiers, et de plonger à leur suite dans une intrigue jamais banale -même si trame est celle des dix petits nègres, si l'on veut simplifier-

La subtilité des méthodes intuitives d'Adamsberg, l'érudition solide et jamais gratuite de l'intrigue fait que nous nous remettons avec bonheur entre ses pages, comme on se mettrait entre les mains d'un fabuleux acupuncteur, d'un chiropracteur de génie, d'un chiromancien bienveillant parfois...

Je ne vous raconterai pas l'histoire...Laissez-vous voyager, de planète en planète, d'ébauche en esquisse, de la Montagne à la Plaine, du Creux à l'île tiède...et relevez patiemment les signes dont Vargas émaille son récit...Cherchez, grattez là où une petite idée a commencé à faire son chemin, creusez, creusez... patient travail.... comme les fourmis de Céleste, ne lâchez pas la piste...
Commenter  J’apprécie          20116
Un acte manqué qui réussi……et c'est encore le surréalisme quotidien qui frappe à la porte du poste de Police où officie le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg.

Mais les lecteurs de Vargas le savent parfaitement bien: une enquête du commissaire, que l'on surnomme le pelleteur de nuage, n'est jamais banale, jugé plutôt : pas un mais deux ou trois secrets de famille, des paternité et maternité défaillantes, un trekking en Islande qui tourne mal, un haras et des étalons hors de prix aux portes de Paris, Robespierre, à la tribune de l'assemblée, éructant et dynamisant des révolutionnaires en habits, un sanglier domestique, un traducteur islandais au langage peu soutenuet un psychiatre qui juge complexe la gestion du commissariat.

Bon dieu, quel plaisir énorme de retrouver Adamsberg et sa joyeuse bande de flics iconoclastes!!.

Rafraichissons-nous la mémoire, il y a Danglard papa poule hypermnésique porté sur la dive bouteille, Rétancourt géante rassurante qui vaut cinq agents de sécurité, Veyrenc versificateur compulsif à la chevelure flamboyante, Vaisenet ichtyologue et ornithologue, Mercadet l'hypersomniaque, Mordent le spécialiste en contes de fées et Noël le flic con, il en faut un, dans un commissariat pas plus, tous ont leur importance et une partition à jouer.

« Les temps glaciaires » se savoure,entre polar historique,drame psychologique et conte fantastique, Fred Vargas maintient formidablement cet équilibre sans oublier de bonnes tranches de rigolade : ce qu'il advient des lascars qui prennent Rétencourt pour une femme désirable est assez croquignolet. La romancière se paie même le luxe d'envoyer Adamsberg sur les terres d'Erlendur Sveinsson.
« de l'audace, toujours de l'audace » aurait dit Danton et Fred Vargas c'est sûr n'en manque pas. Vargas rencontre Indridason le lecteur est comblé!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          1192
Celeste est une vieille dame, elle a décidé de vivre seule dans une petite cabane, en pleine forêt. Pourtant, c'est elle qui régit la propriété de la famille Masfauré. Mais, heureusement, Marc veille sur elle, ainsi, lorsqu'elle lui demande d'aller chercher le fils de la famille, il n'hésite pas, fonce et le déniche dans une auberge en train de diner avec le capitaine Adamsberg et son équipe, mais Marc ne peut franchir la porte, il n'a pas de mains, c'est un sanglier! En pressant son groin contre la fenêtre, il finit par attirer l'attention et tous les convives se mettent à courrir derrière lui pour rejoindre Celeste.

Bienvenue, mesdames et messieurs, dans l'univers de Fred Vargas. Vous découvrirez, en outre, une pierre qui chauffe en Islande, ce qu'est " une sorcière qui compte", une association mystérieuse qui rejoue, en costume d'époque, la dernière année de la vie de Robespierre mais surtout, vous saurez, dans le village des Masfauré si les corvidés qui y logent sont des choucas mantelés ou des corbeaux freux.

Voyage en Absurdie, me direz vous?
Oui, un peu et aussi voyage onirique, voyage en Islande, voyage historique.
Tout cela se mélange dans un vrai polar avec des meurtres, une enquête
et plusieurs énigmes à résoudre.

Coktail donc, mais pas explosif, plutôt une mixture qui vous égare de la réalité et vous envoie vers des cieux embrumés où vous retrouverez le "pelleteux des nuages", le capitaine Adamsberg, et toute son équipe.

Cartésien pur et dur, adeptes de perpendiculaires et des angles droits,
passez votre chemin. " Temps Glaciaires" est une vraie "critique de la raison pure"

Kant à moi, j'ai beaucoup aimé mais ce n'est que mon humble avis.
Commenter  J’apprécie          952
Qu y-a-t-il de commun entre l'Islande, un sanglier et Robespierre?

Et au milieu de tout cela, quelques morts insolites avec une guillotine en fil rouge...

Une vraie pelote indémêlable pour le commissaire Adamsberg, flegmatique rêveur, et son équipe d'enquêteurs, baladés d'hypothèses criminelles possibles en sombre secte historique de passionnés de la Révolution.

C'est un plaisir de retrouver l'univers policier de Fred Vargas. C'est aussi une lecture confortable, comme de bons chaussons de feutre au coin de la cheminée. On adore, on savoure, on sourit, mais on est peu surpris. On sait comment l'auteur nous tient, avec un mélange subtil de culture, d'originalité et de policier "à la papa", sans violence ni stress.

Fidèle à une construction narrative qui a fait ses preuves où passé et présent se répondent, mêlant les genres policier et littéraire avec aisance, elle fait revivre ses personnages récurrents, chacun bien dans son rôle décalé et original. Elle appuie même peut être un peu trop sur l'insolite concernant l'excentricité des policiers de la brigade. C'est le seul bémol que je me permettrai, ça flirte légèrement avec le convenu avec ce nouvel opus de l'atypique commissaire pelleteur de nuages.

Pour l'ensemble, rien à dire.
Un contexte original frisant le fantastique, une intrigue énigmatique et alambiquée, qui mène le lecteur par le bout du nez, amusé par l'humour décalé et emporté par une écriture fluide et élégante, jusque dans les dialogues.
Du pur Vargas, conteuse espiègle, qui cherche plus une belle histoire qu'une enquête résolue.
Un très bon cru!
Commenter  J’apprécie          550
Je fais partie de la catégorie, enfin la sous-catégorie : "fans de Fred Vargas de la première heure qui se réjouissent de retrouver son univers et Adamsberg après quatre ans d'abstinence, malgré un début de lassitude sur les deux avant-derniers opus".

Ces "Temps glaciaires" me confortent dans cette catégorie, à savoir :
- que j'ai machouillé ce livre avec plaisir mais sans la jouissance des débuts; la singularité et la poésie sont toujours là mais font moins effet,
- que je suis néanmoins d'ores et déjà sûre que je me précipiterai sur le suivant, et peut-être en ferai-je le même commentaire!

Il est sans doute un peu stupide ou vain de ma part d'attendre de l'originalité et du renouveau de retrouvailles avec un vieil amant (car c'est bien l'effet que ça me fait, un nouveau Vargas).

Certes, le télescopage des histoires islandaise et robespierriste est génial, la coulée de brume dans laquelle avance l'enquête toujours aussi efficace, Danglard et Rétancourt sont parfaits dans leurs rôles.

Mais j'ai été aussi déçue de ce sentiment de déjà vu, et surtout de la sensation qu'Adamsberg n'avait pas pris de nouvelle consistance , ou plus de profondeur (il faut dire qu'il en a déjà beaucoup!), comme si F.Vargas ne savait plus trop comment faire avancer son personnage.
Je sais pas, peut-être qu'une ou deux scènes de tête à tête entre Adamsberg et Marc le sanglier auraient fait l'affaire. Ou peut-être que j'ai vieilli, et pas lui.
Commenter  J’apprécie          554
Chez Vargas, il y a une manière unique de nous balader dans des univers, des lieux, avec le délicieux plaisir de nous perdre. C'est par les petits riens révélés, entendus que la vérité s'entrevoit, se dessine. Par petites touches imperceptibles, Vargas nous amène dans son imagination débordante.
Adamsberg est un commissaire hors norme, plongé dans une bulle , il reste pour la plupart des mortels une énigme à lui tout seul. Pas la peine de raconter un semblant d'histoire, on se retrouve comme aspiré par la force narratrice de l'enquête, qu'on lit avec une addiction gargantuesque. Sacré polar pour une sacrée auteur.
Commenter  J’apprécie          520
Temps glaciaires
Série: Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg Tome 8/10
Cette lettre qui a bien du mal à atteindre la boîte postale révélerait-elle un si lourd secret qu'il pousse cette vieille dame au suicide? Mais que veut alors dire ce signe bizarre à peine remarqué auprès du corps? Et puis d'autres cadavres et d'autres signes cabalistiques identiques? L'enquête se désagrège et nous entraîne sur une île islandaise perdue dans les glaces et la brume où d'autres morts ont eu lieu, ou bien s'agit-il de meurtres ? Elle nous entraîne également et curieusement sur les traces de Robespierre Danton et Camille Desmoulins à l'Assemblée Constituante en plein coeur de la révolution française , dans l'ombre terrible de la guillotine, la « Veuve ».
Il y aura un haras et des chevaux, un sanglier apprivoisé -bien sûr nous sommes chez Vargas- et une légende islandaise moyenâgeuse et porteuse de sombres malédictions .
Cherchez le (ou les) criminel, vous ne trouverez rien, la brume ne s'éclaircira pas avant la fin de ces 476 pages!
Se précipiter ensuite sur « Quand sort la recluse » une aventure absolument sensationnelle, 9é livre dans la série «Commissaire Adamsberg »
A nouveau de très très grands Vargas, une plume toujours aussi alerte, et des « Rompol » toujours mystérieux et originaux où l'on retrouve notre cher commissaire et son équipe inoubliable !
Commenter  J’apprécie          4612
Un polar de Fred Vargas c'est toujours un rendez-vous particulier avec une auteure singulière. Sa plume, unique en son genre et reconnaissable entre mille me fait toujours le même effet.
Lorsque je me plonge dans un de ses livres, ses tournures atypiques, sa poésie abrupte, son inventivité sans borne, m'envoutent et me réjouissent.

Il y a l'enquête, au centre, et puis tout le reste. Un Fred Vargas, ça nous égare, ça virevolte, ça fourmille !
Il faut choisir de se laisser porter, ne pas s'agacer des digressions en tous sens, les accepter comme une richesse, des cadeaux offerts le long du chemin. Quelques leçons de choses, une incursion du surnaturel, des notions de psychologie, une plongée dans la grande histoire…

Je suis adepte, mille fois adepte, parce que jamais déçue !
Commenter  J’apprécie          430
J'ai une grande amitié pour Adamsberg et ses acolytes. j'ai toujours adoré leurs loufoqueries, et leur façon d'arriver au bout d'une enquête sans arriver à me mettre la puce à l'oreille..

Il était donc bien évident que Temps glaciaires était fait pour moi.... mais je me suis fait peur en commençant ce livre, pas d'accroche immédiate et il m'a fallu persévérer un peu pour enfin rentrer entièrement dans l'histoire et retrouver mes affinités avec Monsieur le commissaire.

Néanmoins j'avoue avoir été un peu moins séduite par cet épisode que par les précédents . Il m'a juste manqué un peu de magie et de vitesse dans ce roman.
Commenter  J’apprécie          410
Ce que j'aime chez Fred Vargas, c'est son écriture. Tellement imagée que le livre semble illustré. Les personnages sont tous très attachants aussi. Et j'avoue que j'ai une grosse préférence pour Violette.
Cette fois ci, l'auteure nous sert aussi une enquête des plus fouillée. Impossible pour moi de deviner qui est le meurtrier, j'ai du attendre la fin. On a aussi droit à un voyage épique en Islande.
Que demandez de plus ? Lire le tome suivant bien-sur.

Pioche de Mai 2022 choisie par Tigo
Commenter  J’apprécie          373




Lecteurs (9970) Voir plus



Quiz Voir plus

Temps Glaciaires

Dans quelle but Alice Gauthier est-elle sortie seule de chez elle avec son déambulateur ?

acheter un médicament
poster une lettre
se promener dans le parc
rendre visite à son amie

15 questions
126 lecteurs ont répondu
Thème : Temps glaciaires de Fred VargasCréer un quiz sur ce livre

{* *}