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Citations sur Sous les vents de Neptune (77)

...une vingtaine d'agents conflua vers le restaurant. Il portait le nom de Brasserie des Philosophes, ce qui avait quelque chose d'incongru dès lors qu'une soixantaine de flics y défilait par jour, dans l'ensemble peu portés sur le maniement des concepts.
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- J'ai pas l'impression qu'il mentait.
- S'il niaisait pas, c'est pire. C'est qu'il bouillait sous la pelouse et qu'il est partit sur une chire.
- J'ai pas l'impression qu'il était fou.
- Fait pas rire les poissons, Sanscartier. Son histoire, elle n'a ni son ni ton, elle fonctionne avec des prières.
- Tout de même, il ne les a pas inventés, ces meurtres.
- Depuis quelques jours, sergent, t'as le visage à deux taillants, dit Lalibertė en lui donnant ordre de s'asseoir, et moi, j'ai la patience qui sonne à fond de canisse. Alors écoute et prends ta logique à deux mains. Ce soir-là, Adamsberg avait une forte disposition au diable bleu, correct? Il avait tellement bu qu'il était empaqueté comme un œuf. Quand il est sorti de L'Ėcluse, il marchait sur les fentes, il était même plus parlable. C'est ce qu'à dit le serveur lui-même. Correct?
- Correct.
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[...] - Josette, elle va où elle veut dans ses souterrains, déclara Clémentine. Et des foyes la voilà à Hambourg, et des foyes la voilà à New-York.
- Pirate informatique ? demanda Adamsberg, stupéfait. Hacker ?
- Aqueuse, exactement, confirma Clémentine avec satisfaction. Josette, elle pique au gros et elle donne aux maigres. Par les tunnels. Faut me boire ce verre, Adamsberg.
- C'était cela, Josette, les "transferts" et les "répartitions" ? demanda Adamsberg.
- Oui, dit-elle en croisant rapidement son regard. J'égalise.
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L'alcool, le mélange. Il en avait connu des types qui avaient braillé toute la nuit sans en garder le moindre souvenir. Des gars dans la cellule de dégrisement qui se renseignaient sur leur activité de la veille, après avoir frappé leur femme et jeté le chien par la fenêtre. Des blancs de deux à trois heures avant le sommeil qui terrasse. Des actes, des mots, des gestes à profusion qui ne s'étaient pas gravés dans leur mémoire engorgée par l'alcool. Comme si cette imprégnation empêchait toute inscription du souvenir, comme l'encre du stylo bave sur un papier détrempé.
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Adossé au mur noir de la cave, Jean-Baptiste Adamsberg considérait l'énorme chaudière qui, l'avant-veille, avait stoppé toute forme d'activité. Un samedi 4 octobre alors que la température extérieure avait chuté aux alentours de 1°, sous un vent droit venu de l'Arctique. Incompétent, le commissaire examinait la calandre et les tuyauteries silencieuses, dans l'espoir que son regard bienveillant ranime l'énergie du dispositif, ou bien fasse apparaître le spécialiste qui devait venir et qui ne venait pas.
Ce n'était pas qu'il fût sensible au froid ni que la situation lui fût désagréable. Au contraire, l'idée que, parfois, le vent du nord se propulsât directement sans escale ni déviation depuis la banquise jusqu'aux rues de Paris, 13° arrondissement, lui donnait la sensation de pouvoir accéder d'un seul pas à ces glaces lointaines, de pouvoir y marcher, y creuser quelque trou pour la chasse au phoque. Il avait ajouté un gilet sous sa veste noire et, s'il n'avait tenu qu'à lui, il aurait attendu sans hâte la venue du réparateur tout en guettant l'apparition du museau du phoque.
Mais à sa manière, le puissant engin terré dans les sous-sols participait pleinement à l'élucidation des affaires qui convergeaient à toute heure vers la Brigade criminelle, réchauffant les corps des trente-quatre radiateurs et des vingt-huit flics du bâtiment.
Corps à présent engourdis par le froid, engoncés dans des anoraks, s'enroulant autour du distributeur à café…
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Adamsberg se redressa dans son fauteuil. Les trois punaises rouges alignées au mur de son bureau, les trois trous sanglants. La longue fourchette à trois dents que maniait Enid, le reflet des pointes du Trident. Et Neptune, levant son sceptre. Les images qui lui avaient fait si mal, déclenchant les tornades, faisant affluer le chagrin, libérant en une coulée de boue son angoisse revenue.
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Chacun de vous s'amanchera avec l’un des membres de la Brigade de Paris, et on changera les paires tous les deux ou trois jours. Allez-y de tout coeur mais menez-les pas tambour battant pour vous faire péter les bretelles, ils ne sont pas infirmes des deux bras. Ils sont en période d’entraînement, ils s’initient. Alors formez-les au pas de grise pour commencer. Et faites pas de l'esprit de bottine s'ils ne vous comprennent pas ou s'ils parlent autrement que nous.

Ils sont pas plus branleux que vous autres sous prétexte qu’ils sont Français. Je compte sur vous. En somme, à peu près le même discours que celui qu’Adamsberg avait tenu à son équipe, quelques jours plus tôt.
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Deux heures moins dix du matin. Le commissaire allait et venait sur la courte plage qui longeait la berge. Le boss des bernaches était encore à l'ouvrage, rangeant ses troupes pour la nuit, rappelant à l'ordre les fugueurs et les égarés. Il l'entendait caqueter impérieusement dans son dos. Voilà un gars qui n'avait pas d'états d'âmes et qui n'allait certainement pas se cuiter le dimanche soir dans un café de la rue Laval. Laisse tomber ce gars et réfléchis, creuse-toi la cervelle, comme avait dit Clémentine, ça ne doit pas être difficile de comprenure. Suivre les conseils de Sanscartier et de Clémentine. Pour le moment, c'était là ses seuls anges gardiens : une vieille femme hors cadre et un sergent innocent. A chacun ses anges. Réfléchis .
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-t'es tombé sur un os?
-Plein d'os. Je suis tombé sur un mort tout entier. Mais le mort, ce n'est pas la victime, c'est l'assassin. C'est un vieux mort qui tue.
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Voilà, commissaire, dit seulement Josette en lui montrant une feuille, avec la modestie du travail bien fait et l'inconscience du talent, comme si elle avait accompli une simple crème aux oeufs en formant des huit dans son ordinateur.
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