Ahh Marie. Chère Marie…
Chaque année c'est un peu ma valeur sûre. La lecture que je me garde pour les beaux jours, la plage, la certitude d'un moment doux.
Néanmoins, plus le palmarès Vareille augmente et plus le sujet se fait grave.
Ne vous méprenez pas, Vareille reste la même dans sa plume. Toujours acidulée, à l'humour que j'aime qualifier de « pop », ça reste une femme de sa génération.
Toujours aussi, le roman choral qui laisse la place à chaque personnage.
Toujours une double temporalité qui nous renseigne et qui nous embrouille aussi.
Toujours les pièces d'un puzzle qui s'assemblent et son petit twist final que l'on attend avec plaisir.
Bref, Vareille ça coule comme du miel même si, comme écrit plus haut, on parle ici d'un, de plusieurs sujets très sérieux.
Les couacs de l'enfance, ces blessures que même le temps peine à guérir.
Comment devenir « un bon » adulte lorsque l'on a été enfant dans un famille dysfonctionnelle ? Comment contrer les « mauvais codes » qui nous ont été inculqués ?
Comment être un bon père alors que le nôtre était un monstre ?
Gabriel lui, a besoin d'un tatouage pour se rappeler qu'il veut/doit être l'exception qui confirme la règle. Grâce à sa soeur il a développé sa créativité et dessine des histoires pour enfants. Des contes qui se placent toujours dans un endroit sombre pourtant.
Il rencontre Zoé. Alors qu'il ne cherche rien de sérieux, c'est peut-être avec elle que tout va se construire.
Il y a ce psy qui ne prend pas de nouveaux patients mais qui ne peux pas s'empêcher d'aider cette femme dans la détresse. Il y a cette mère qui n'a d'autre choix que de rester. Il y a des mots qui résonnent plus forts que d'autres. Des cris, et des gifles. C'est la dernière fois. La dernière fois avant la prochaine.
Et enfin, il y a notre Abigaëlle qui nous conte son histoire. Cette petite si intelligente que son frère veut protéger. Qui écrit ses sentiments dans un cahier. C'est le crayon qui crie faute de pouvoir être entendu.
Les personnages se croisent, se mêlent jusqu'à n'appartenir qu'à une seule histoire.
Je ne dirais pas que «
La dernière allumette » est le meilleur ouvrage de Vareille. Néanmoins, la sauce est bonne. La surprise est là. le sujet prend aux tripes. Comment ne pas développer d'empathie lorsque les mots « enfant » et « violence » font partie d'une même phrase ?
Vareille excelle toujours dans la construction de son récit. Elle sait nous mener à un endroit pour nous dévoiler ensuite que ce chemin n'était pas le bon.
Une lecture grave par son sujet mais toujours rafraichissante par son style. A l'année prochaine Marie.