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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Des fois, il ne faut pas grand chose pour se décider à lire un roman plutôt qu'un autre. Une superbe couverture, un titre accrocheur, un résumé qui capte l'attention ou qui intrigue, et puis on se lance en espérant tenir dans ses mains une petite pépite.
*
Evie attend avec inquiétude le retour de son fiancé Liam, parti en mer alors qu'une tempête s'est levée. Comme un mauvais présage, la houle a ramené le corps d'une baleine en décomposition dans la baie. L'incipit donne le ton, l'odeur de la mort nous submerge, comme une immense vague. Elle charrie avec elle des sentiments d'inquiétude, de solitude. A cela s'ajoute la réapparition de sa mère venue pour son mariage qui va cristalliser les tensions et les rancoeurs.
Tout le roman s'articule autour de cette attente.
*
A partir de là, ses souvenirs se mélangent, son attrait pour l'océan, l'attirance pour cette île malgré sa rudesse, sa famille, sa vie de couple. Evie revient sur son enfance à Winter Island où elle a grandi dans la solitude, entre deux parents défaillants et irresponsables. Une mère frivole, absente, incapable de l'aimer. Un père négligent, irresponsable et totalement immature. Evie souffre en silence et éprouve pour eux des sentiments contradictoires et coupables, entre amour, rancoeur et haine.
Malgré ses nombreux défauts, son père est bien intentionné et aimant. Mais est-ce suffisant pour créer un environnement sûr et propice au bon développent de son enfant ? Est-ce suffisant pour voir son enfant s'épanouir, grandir et devenir un adulte équilibré et épanoui ?
*
A cette intrigue très intimiste, l'auteure crée un cadre mystérieux, oppressant où l'île ajoute au sentiment d'isolement et où l'océan, sa faune et ses tempêtes prennent une large place, comme des protagonistes à part entière.
L'océan et ses habitants, ligne directrice qui amène, comme le sac et le ressac, des souvenirs, bons et mauvais. Nous voguons entre désirs, blessures, attentes, silences, rancoeurs et chagrins.
*
La couverture est magnifique. Elle représente une reproduction d'une planche du biologiste allemand Ernst Haeckel (1904) montrant plusieurs variétés d'anémones de mer.
Je me suis interrogée sur la pertinence de ce choix de couverture, car l'histoire se passe sur l'île de Winter Island au large de Los Angeles, et non sous l'océan. Je pense que ce sont dans les particularités de ces animaux marins qu'il faut y trouver une réponse à ce choix.
Les anémones de mer, le plus souvent fixés à la roche, ont des cellules urticantes et des capacités étonnantes de régénération.
L'autrice joue beaucoup avec les métaphores marines lorsqu'il s'agit de décrire les sentiments humains. Les personnages de ce roman sont comme ces animaux marins qui vivent sur une île dont ils n'arrivent pas à se détacher, comme s'ils ne pouvaient pas vivre en dehors de leur biotope.
Malgré les privations, les trahisons et les nombreuses blessures, Evie apprend à se relever à chaque coup dur, un peu comme l'anémone qui peut se reconstituer à partir d'une cellule souche.
*
Le récit, totalement déstructuré, les nombreuses métaphores marines peuvent perturber au départ.
Cette lecture a été déconcertante pour moi car elle n'emprunte pas de repères temporels chronologiques. La construction du roman amène une tension au récit qui se met en place pièce par pièce, comme un puzzle.
En effet, « Créatures » fait des sauts dans le temps, naviguant dans le passé d'Evie, mais aussi en explorant des morceaux de vie se déroulant dans son futur, après son mariage avec Liam.
A cela s'ajoute une alternance avec des chapitres sur les animaux marins permettant à l'auteure de faire le parallèle entre Evie et le monde marin, miroir de ses sentiments.
*
Un premier roman ambitieux et réussi sur les fractures familiales où l'océan, en perpétuel mouvement, sonde la complexité, la contradiction des sentiments et révèle les désirs, les fragilités, la solitude et le besoin de recevoir de la tendresse et de l'amour.
Avec cette question qui résume le roman : peut-on rattraper tous ces moments que l'on ne vit pas, toutes ces relations que l'on ne crée pas ?
Si ce roman dissèque les complexités des sentiments d'abandon, d'amour trahi, de culpabilité, il est aussi un roman de résilience. Une belle surprise.
Un grand merci à Babelio et aux éditions « La Croisée » pour m'avoir proposé cette lecture.
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La tentation d'une île…

Terres émergées à l'attirance absolue ; écosystèmes naturels qui favorisent l'exubérance ; microcosmes sociétaux où tous les possibles semblent tolérés. À mi-chemin entre Sacramento et Frisco dans la baie de Suisun, Winter Islands ne fait pas exception à ces particularités insulaires. Elle a connu ses heures de gloire il y a quelques années, quand les Californiens huppés venaient s'y encanailler et fumer l'herbe légendaire cultivée sur place.

Evangeline/Evie y est née et ne l'a jamais quitté. Enfin si, pour quelques heures de soupape libératoire, quelques jours de vacances ou quelques mois d'études. Mais comme souvent dans les îles, leur attirance est trop forte et Evie y est toujours revenue. Élevée à la mode bohème par une mère absente et voyageuse et un père souvent trop présent et embarrassant, Evie est désormais fixée et s'apprête dans trois jours à se marier à Liam.

Trois jours avant ce mariage, Liam n'est toujours pas rentré au port et, un malheur n'arrivant jamais seul, la mère d'Evie débarque et s'invite dans les préparatifs et l'attente. L'occasion pour Evie de repasser sa vie en revue au coeur de cette famille atypique, de ces parents destructeurs pour leur entourage et de cette île dont le roc a été son point d'appui.

Créatures de Crissy van Meter – traduit par Mathilde Bach – est un très joli roman d'ambiance dont l'île et ses créatures sont le héros. C'est une histoire de construction, de résilience, d'espoirs qui meurent rapidement et renaissent très lentement. C'est une histoire d'absences : celle des parents, des repères, de l'amie fidèle qui s'enfuit régulièrement et de confiance en soi qui s'érode. Avec Evie, on explore et interroge la filiation, l'amour, la fidélité, le pardon.

Avec élégance et poésie, Crissy van Meter nous fait une place au coeur de cette île peuplée de créatures naturelles et marines, où la vie gagne finalement toujours même lorsque la mort tente de s'y échouer. Une ambiance délicieuse et attachante qui réussit à faire oublier le petit coup de mou dans le rythme en milieu de livre. Une île dont il est nécessaire de s'enfuir régulièrement pour se ressourcer et mieux y revenir. Une île comme une tentation réitérée d'abri pour un temps, ou pour une vie.
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La quatrième de couverture annonce sur un ton assez léger que nous allons à la rencontre de Evie qui, à la veille de son mariage, doit affronter une baleine morte échouée non loin de sa maison, l'absence de son fiancé parti sur un bateau de pêche en haute-mer qui tarde à rentrer au port, et l'arrivée inopinée de sa mère qu'elle n'a pas vue depuis des années. Au croisement de ces trois faits Elvie va se replonger dans son histoire familiale, entre un père bohème et une mère en fuite. le roman de Crissy van Meter (premier roman) est en fait bien plus profond que ce qu'il y parait.

Nous sommes sur Winter Island, île fictive placée par l'auteure en Californie, au large de Los Angeles. C'est là qu'Evie est née et a grandi. Point de départ des bateaux de pêche c'est aussi une destination touristique pour les continentaux. En 4 grandes parties, qui se présentent comme les 4 jours précédents le mariage d'Evie et de Liam, l'auteure conjugue l'histoire de la jeune femme à tous les temps : passé, présent, futur.

Les récits d'une adolescence chaotique et écorchée vive ne manquent pas dans la littérature de tous les pays. Crissy van Meter réussi, avec son écriture sensible, poétique, chargée de métaphores marines (parfois un peu trop), à présenter le genre sous un angle original.

Très vite on s'attache à chaque membre de cette famille pas banale. Entre présent, flashback et flashforward on suit les questionnements existentiels d'Evie : comment grandir lorsqu'on est élevée par un père aimant mais instable, qui ballote sa fille de situations professionnelles et familiales bancales en habitations temporaires, et qui tire ses revenus de la vente de la "Winter Wonderland", la marijuana locale que lui seul produit et de petits boulots aléatoires ? Comment se construire avec l'image d'une mère en pointillés, évanescente, débordant de séduction et d'énergie mais longtemps dépourvue d'amour maternel ? Comment trouver ses repères quand sa meilleure amie multiplie les excès (drogue, sexe et alcool) pour noyer son immense solitude ? Comment aimer et être aimée lorsqu'il semble impossible de parler de ses sentiments, d'exprimer ses colères, de vivre une histoire d'amour sereine avec l'homme de sa vie.

Depuis l'enfance Evie se pose des questions existentielles, appelant souvent l'univers marin au secours quand le terrien ne lui apporte pas les réponses attendues. Et il n'est pas surprenant qu'elle ait choisi d'étudier le comportement des baleines, un mammifère marin qui n'abandonne pas ses enfants.

Mention particulière pour la très belle couverture, reproduction d'une planche d'Ernst Haeckel, biologiste allemand (1824-1919), qui représente d'étranges créatures aquatiques. Variées, présentant des similitudes tout en étant très différentes, elles sont aussi étonnantes et colorées que les personnages qui peuplent ce roman.

Traduit de l'anglais par Mathilde Bach, « Créatures » est une très belle histoire d'amour filial, une histoire de résilience pleine d'espoir et de vie, un hymne à la liberté.

Merci à Babelio et aux Editions La Croisée (ex Delcourt Littérature) pour cette belle découverte dans le cadre d'un Masse Critique Privilège.
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Si vous aimez les romans d'ambiance, ceux qui savent vous plonger dans une atmosphère particulière et si comme moi vous avez un faible pour les histoires de familles dysfonctionnelles, « Créatures », premier roman de Crissy van Meter, mérite votre attention.

Evie a grandi sur une île au large de la Californie. Sa mère, ne supportant pas de vivre sur ce bout de terre, a passé son temps à apparaitre et disparaitre dans le vie d'Evie. Elle a donc été élevée par son père. Un père aimant, magnétique mais défaillant au plus haut point : jamais d'emploi stable, porté sur la bouteille et connu pour produire une herbe de qualité premium (au point de devenir mythique auprès de tous les fumeurs). Une enfance singulière, bohème, chaotique, marquée par l'absence d'une mère, les errements d'un père et la vie insulaire.
Nous la rencontrons à quelques jours de son mariage. Et si les préparatifs sont stressants pour toutes les mariées, pour Evie on est bien au-delà de ça. Son futur époux est porté disparu en mer, une baleine s'est échouée dans le port empuantissant l'air, cerise sur le gâteau, sa mère choisit de pointer le bout de son nez.

« Créatures » fait des sauts dans le temps, alternant des chapitres sur l'enfance d'Evie, ceux qui se déroulent avant et après son mariage. Cette technique n'a rien de nouveau mais fonctionne ici plutôt très bien. En rejetant un scénario strictement linéaire,  en subvertissant les attentes narratives, en faisant de longues et fréquentes digressions loin du présent, l'autrice souligne bien que la vie ne se déroule pas en ligne droite, que nous sommes tous un agglomérat de passé et de présent, que nous n'échappons jamais vraiment à ce qui nous est arrivé il y a des années. le roman contient aussi des chapitres interstitiels, écrits à la deuxième personne sous forme de questions-réponses sur la vie marine, qui viennent aider à plonger en profondeur dans la psyché d'Evie.

Crissy van Meter a un sens aigu de la dynamique familiale, capturant l'amour et le ressentiment qui coexistent côte à côte dans une même cellule. Alors parfois tout ça piétine un peu, ça lambine, ça ressasse, et on se dirait presque qu'il y a des pages de trop dans ce premier roman. Sauf qu'il y a l'atmosphère…. L'autrice tient le lecteur dans ses filets avec cette ambiance faite d'embruns, de marée, de météo marine. C'est tantôt poisseux, brumeux, tantôt aveuglant de soleil et l'île dans toute sa beauté sauvage se dessine comme un membre à part entière de cette famille et de leur histoire.

« Creatures » sonde les complexités des sentiments et porte un regard lucide sur la façon dont nous tentons de naviguer sur la douleur et le chagrin. Il y est question d'abandon, de culpabilité, de trahison, de pardon et de la façon dont notre capacité à aimer peut être menacée si nous ne sommes pas assez courageux pour conquérir le passé. Un roman cathartique qui bien que non exempt de défauts, exerce sur le lecteur une attraction fascinante comme les vagues que l'on regarde aller et venir dans un mouvement perpétuel.

Traduit par Mathilde Bach

Une lecture que je dois à l'irremplaçable et inimitable Picabo River Book Club
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J'avoue avoir vu plusieurs avis sur ce roman qui m'ont intrigué et je suis ravie d'avoir pu le découvrir d'autant que l'objet est sublime, un papier de qualité et une couverture cartonnée colorée et envoutante m'ont charmé! 

Evie est comme son père une véritable insulaire contrairement à sa mère qui elle avait fuit Winter Island en laissant sa fille et son époux. Elle faisait ensuite que peu d'apparitions et la jeune femme ne l'attendait pas pour son mariage, pourtant sa mère en a décidé autrement et compte bien assister à l'évènement. Evie va devoir composer avec sa présence d'autant qu'elle a d'autres préoccupations comme les relents de décomposition d'une baleine échouée dans le port que le mer ne veut reprendre et surtout un fiancé toujours pas rentré de sa dernière campagne de pêche à cause d'une tempête. Malgré cela elle continue de préparer le mariage finalement aidé par sa mère. 

Evie a grandit entouré de son père instable et vagabond espérant trouver une stabilité qu'ils n'ont pas, sa seule amie ne pourra pas lui apporter cet équilibre bien au contraire. Enfance balloté au gré des évènements, adolescence instable et finalement sa mère si peu présente lui donnera l'occasion de réaliser son rêve, se rapprocher des créatures marines puis Liam ce marin fera chavirer son coeur et Evie va pouvoir se créer ce cocoon qui lui ressemble. Malgré ce manque de repères, son attachement à son île et à ses proches sera pour elle l'ancre qui la rattache à la réalité et lui permettra de trouver son équilibre. Les sentiments de la jeune femme sont au coeur de cette histoire, son amour pour ses parents, puis son amitié avec Rook et cette amour si évident pour Liam. Abordés de manière poétique et captivante toujours en relation avec son île ou les créatures qui la fascine. 

Les quatre jours vont se dérouler autour de cette organisation et en parallèle au gré de la météo, des souvenirs passés vont nous être contés mais aussi le futur nous sera offert. Comme les vagues qui nous ballotent nous passons d'une époque à une autre sans trop savoir précisément où nous sommes. Ajoutez à cela des passages faisant le parallèle avec les animaux marins qui fascinent tant Evangeline et permettent d'aborder les sentiments et interrogations de la jeune femme, fidélité, rancune, mort... Tant de sujets abordés sous forme d'essai qui viennent parsemer notre lecture. Ce roman est envoûtant et perturbant. 

Cette lecture vous fera sans aucun doute sortir de votre zone de confort, écartez les repères temporels vous voyagerez au gré des vagues pour découvrir qui est Evie. Un premier roman surprenant, un brin ensorcelant porté par une plume poétique qui ne vous laissera pas de marbre.  Je remercie Léa du Picabo River Book Club et Les Éditions La croisée pour la découverte de ce roman qui m'intriguait beaucoup!
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Voilà un récit qui m'a capturé dans son filet pour me libérer sur la plage au milieu de créatures terrestres et marines en tout genre pour une aventure hors du commun.

Vague après vague, les souvenirs d'Evie se révèlent dans un ordre assez particulier. Parfois de manière chaotique comme un jour de tempête, sa vie n'étant pas de tout repos auprès de ce père quelque peu irresponsable et parfois de manière plus apaisante nous laissant le temps d'admirer le paysage et d'en prendre plein la vue. Car derrière ses mots et parfois ses maux on sent l'attachement qu'elle a pour les deux, son père et son île, qu'elle ne peut se résoudre à quitter.

“ Je ne pouvais m'empêcher de songer à tous les moments où nous nous étions perdus ensemble, combien il sera plus facile au fond d'être sans lui si je voulais vraiment trouver mon chemin. ”

En grandissant contre vent et marée, entourée de cette mer Pacifique loin de sa mère légitime, auprès de ce père abîmé par certains abus, il n'est pas toujours facile de faire face à certaines douleurs liées à l'absence et il n'est pas toujours aisé de pardonner, l'être humain est ainsi fait, il doit composer, s'adapter pour survivre et se libérer pour vivre à son tour.

Quelle soit humaine ou maritime, les créatures qui voguent à travers cette histoire m'ont touchées, me laissant au bord du rivage avec une folle envie d'y poser mes valises pour retrouver Evie et visiter son île, et fumer pourquoi pas un peu de Winter Wonderland et accéder au Paradis avec une vue spectaculaire sur cet endroit où la magie opère même dans les situations difficiles pour remettre un peu d'ordre dans le chaos, tel un éclairci après un orage.

Un premier roman qui ne manque ni d'humour, ni d'émotion, où les vies s'entrechoquent, et les éléments se déchaînent, laissant derrière eux toute une vie à poursuivre…

Les éditions Delcourt deviennent La croisée, accueillant d'entrée ces belles CRÉATURES littéraires où la magnifique couverture vous plongera direct vers vingt mille lieux sur une île que vous ne voudrez plus quitter.

Chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress via le lien ci-dessous :

Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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Un livre très intéressant.

A la veille de son mariage, Evie voit sa mère débarquer après des années de silence, son futur mari est disparu en mer et une baleine s'est échoué sur la plage de l'ile où elle vit. Au fil des pages, au gré des vents marins, nous retraçons l'histoire de cette jeune femme depuis son enfance avec les démons qu'elle doit affronter au quotidien.

L'auteure nous embarque avec elle dans une histoire à la fois passionnante et douloureuse. Drogue, alcool et abandon seront malheureusement au rendez-vous.

Je me suis laissé dérivé dans cette histoire de famille. La plume de l'auteure donne l'impression d'être sur l'île avec eux. J'ai adoré.
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J'ai choisi la lecture de ce roman exclusivement grâce à la couverture. Et quelle surprise !
Ce livre nous conte l'itinéraire d'une jeune femme Evie livrée à elle même par l'absence de sa mère et l'abandon de son père. Esseulée sur une île ou le vent, le sel excellent par leurs violences, Evie va tout de même tout faire pour se construire. Mais paradoxalement Evie est aimantée par cette île qui provoque en elle un magnétisme redoutable.
Un roman "créature" qui est loin de nous laisser indifférent et n'est ce pas ce que l'on cherche dans l'art et la littérature ?
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Une magnifique couverture et un pitch qui promet, avec le retour inattendu d'une mère et la disparition d'un fiancé la veille d'un mariage
Le lieu : une île - choix toujours efficace - Winter Island, au large de Los Angeles, et son port où une baleine morte s'est échouée et répand ses pestilences.
Les personnages : la narratrice, fille unique de parents séparés, négligents et imprévisibles, mais aimants. Et les créatures : baleines, orques, et tous le peuple marin !

Au creux de cet hiver morose, alors que commence une 2ème année covid, la possibilité d'un voyage.
J'ai failli rester à quai, puis abandonner en cours de traversée. Mais pas question de couler : je m'étais engagée à écrire une chronique.

La construction m'a donné du fil à retordre. Certes, la découpage en quatre journées, semble proposer une progression claire et implacable. Mais non. Ce cadre se dilue très vite dans les nombreux flash-backs, très rarement situés. A cela, s'ajoute un dédoublement fréquent de l'instance narrative. Un « tu » pose parfois une question sur l'une des créatures maritimes , et déclenche chez la narratrice-personnage une explication, un souvenir de son enfance.
Quelques personnages singuliers émergent difficilement dans cette brume de souvenirs ; une chronologie se rétablit péniblement.

Beaucoup de morceaux épars autour desquels j'ai erré ou louvoyé, souvent égarée.

Et puis, presque à la fin, le charme a opéré. J'ai senti le sel, l'iode, l'humidité, l'odeur du poisson mélangée à celle de la marijuana. J'éprouvais de l'affection pour cette famille un peu barrée et tellement attachante ! Je me disais qu'Eva aurait pu être mon amie.
J'avais réussi à aborder à Winter Island.

Une découverte grâce au partenariat @Picabo River Book Club et les @Editions la Croisée
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4ème de couv':"À la veille de ses noces, Evie fait face à trois problèmes : son fiancé marin-pêcheur est porté disparu en mer, la carcasse puante d'une baleine s'est échouée dans le petit port de Winter Island ; enfin sa mère épisodique a débarqué sans crier gare. Mais Evie en a vu d'autres. Elle a grandi trop vite auprès d'un père magnifique, aimant et négligent. Ensemble, ils ont vécu comme des hobos, des pirates, des explorateurs… et du commerce de la Winter Wonderland, la légendaire marijuana locale. Alors parfois il y avait des tempêtes, parfois des coups de soleil.
Et il y avait toujours juste assez pour ne jamais quitter cette île magnétique, furieuse et solitaire, « comme germée du fond des eaux » au large des côtes californiennes. Au rythme changeant des marées, le récit se conjugue à tous les temps, à mesure qu'Evie évalue les dommages collatéraux de sa drôle d'enfance et les incertitudes inhérentes à sa vie insulaire."

MON AVIS: Avant même d'ouvrir ce livre j'en ai apprécié la couverture, magnifique, ainsi que le grain du cartonnage. Vraiment visuellement un bel ouvrage.
La lecture n'est pas simple car l'auteur fait de nombreuses incursions dans le passé d'Evie. Quand elle était petite, ado, jeune femme et revient à sa vie adulte. Mais ces retour en arrière sont indispensables pour comprendre le mal-être d'Evie, son insécurité, son manque d'amour, d'attention, impossible à combler.
J'y ai vu l'attachement d'une victime à ses "bourreaux" inconscients, cet amour qu'elle veut voir à tout pris dans le moindre geste, la moindre parole, alors que tout n'est peut-être qu'illusion finalement. Mais tout plutôt que d'admettre l'horrible vérité.
Il est difficile de grandir avec des parents défaillants, absents, immatures voire incapables de prendre soin d'eux même. Et pourtant Evie y est arrivée, non sans mal et avec de grosses failles.
Il y a aussi cette forte emprise qu'exerce l'île sur Evie et son père, cette amour/haine de cette terre et cette mer qui libère autant qu'il emprisonne.
C'est une belle histoire, cruelle et émouvante, une histoire d'amour manqué, perdu, bafoué. J'ai beaucoup aimé.

Merci au Picabo River Book Club et aux éditions La croisée pour ce partenariat
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