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Critique de Judithbou


Un livre intensément poétique. En effet, pour moi, le charme de ce roman de fantasy fantasque réside d'abord dans l'inventivité du style de l'auteur. J'ai été scotchée par la richesse des phrases et la créativité des descriptions. Féérie est un monde très coloré et sensitif… Les dialogues sont totalement surréalistes, baigné de philosophie et de références littéraires, folkloriques et mythologique. On pense bien sûr à Alice aux Pays des Merveilles dont Septembre, l'héroïne est la très digne héritière, à Narnia, au mythe de Perséphone et Déméter, aux légendes de la Vouivre et du Golem…
Ce roman ne peut se lire que lentement, ce n'est absolument pas un page-turner car l'histoire est parfois difficile à suivre tant les aventures de Septembre sont déroutantes et les répliques sibyllines. Comme dans chaque chapitre (introduit de manière délicieusement désuète par une phrase de résumé), Septembre rencontre un personnage plus étrange que le précédent, on pourrait presque dire que chaque section propose alors une nouvelle histoire. Personnellement, j'ai eu un petit coup de coeur pour le chapitre V de « la maison sans prévenir » dans lequel Septembre voit son courage « récuré ». Oui car j'ai appris grâce à ce livre qu'on pouvait nettoyer sa propre audace.
Explication :
"L'eau de la baignoire en bronze luisait d'un éclat vert glacial rappelant la menthe et les nuits en forêt et les gâteaux sucrés, le thé chaud et les étoiles très froides.
« Ceci va laver tes espoirs, Septembre », expliqua Lessive en cassant un autre de ses doigts dans un claquement épais. « Car les espoirs de notre ancienne vie dépérissent et se racornissent comme de vieilles feuilles s'ils ne sont pas remplacés par de nouveaux espoirs à mesure que le monde change. Et le monde change sans cesse. Les espoirs deviennent visqueux, et leurs couleurs s'effacent, et bientôt ils ne sont plus que boue, et plus des espoirs, mais des regrets."

Ce roman est vraiment un drôle de bateau ! Embarqué avec Septembre vers les terres hyper fertiles de l'imagination de Catherynne M. Valente, on accepte de ne pas tout comprendre. On est triste souvent car sous couvert d'onirisme et de fantaisie, l'auteur aborde des sujets graves comme la maltraitance, la guerre, l'abandon. On rit aussi des interventions intempestives et malicieuses de l'auteur qui interroge avec justesse les ressorts du roman.
Bref, ce roman est un long et magnifique poème que je vous recommande - pour peu que vous aimiez les très jolis mots.
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