Mais vraiment pourquoi n'ai-je pas accroché plus que ça à l'époque, je me demande, car vraiment je me régale désormais de chaque nouvelle aventure de notre chasseur de mushi. C'est si poétique !
Je regrette presque de ne pas avoir découvert la série plus tôt pour la soutenir à sa sortie et encourager les éditeurs sur cette voie car je me régale ! Mais comme le sous-entendent ces derniers mots, je suis aussi ravie du plaisir que je prends à la découvrir maintenant avec peut-être une sensibilité plus grande de ma part à tout ce qui touche l'ésotérisme, le passé du Japon, son folklore et sa nature.
Mushishi est en effet une très belle incursion dans cette campagne japonaise d'autrefois où les liens avec la nature sont très forts. C'est plein d'émotion et de poésie, avec des missions à chaque fois terribles confiées à notre héros qui se déplace de village en village et lieu-dit en lieu-dit, auprès de gens que les esprits mettent en difficulté et que notre Ginko va aider.
Cette plongée dans le folklore japonais est des plus touchants et immersifs. Chaque histoire a beau être différente, il y a le même ton, la même ambiance, la même poésie. C'est doux-amer et bienveillant à la fin, douloureux mais nécessaire. J'ai aimé chacune des nouvelles histoires composant ce tome, que ce soit celle de ce Mushi gardien de montagne qui souhaite prendre sa retraite sans obliger personne à prendre le relais ; ou celle de la gardien des écrits des Mushi qui est d'une grâce folle quand elle la met en scène en pleine action en train d'écrire ; sans oublier la douce fresque de cette fausse divinité empoisonnée par son père mais qui n'arrive pas à lui en vouloir ; ou même celle de ce fils prodigue cherchant un arc-en-ciel pour son père pour se racheter ; ou pour finir celle de cette famille qui a perdu un enfant et qui se fait empoisonner la vie par un champignon prenant son apparence en multiples exemplaires…
Souvent les histoires sont poignantes ou glacent un peu le sang. Elles en disent long également sur les rapports humains des protagonistes, sur le rapport à l'ermite, à la femme qui a perdu son enfant, ou encore à la figure du père. Elles bouleversent aussi quand on voit le sacrifice de plusieurs d'entre eux, leur amour de leur prochain ou de la fonction qu'on leur a attribué. C'est assez triste mais c'est justement ce qui nous touche.
J'ai donc à nouveau été emportée par ces petites histoires qui ne paient pas de mine et qui peignent le portrait d'un ancien Japon très porté sur les esprits et la façon dont ils perturbaient leur quotidien. Amoureux d'ésotérisme, de folklore et de Miyazaki, ce titre est fait pour vous ! Sans oublier les planches enchanteresses de
Urushibara pour dépeindre cette campagne. ❤
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