La Décision

Karine Tuil nous décrit la vie d'Alma Revel une juge antiterroriste, dont le mariage part à vau-l'eau, et qui a un coup de foudre dangereux pour sa carrière.
C'est un livre qui se veut efficace pour analyser l'interaction des vies personnelle et professionnelle. Au cas particulier, l'efficacité se fait au détriment de la littérature qui est totalement absente du livre. En le lisant j'ai eu l'impression de voir apparaître la série déjà écrite pour Arte.
Alma suit un dossier dont nous lisons le « verbatim » des interrogatoires et qui concerne un jeune musulman de retour de Syrie qu'il s'agit ou non de remettre en liberté

Pour donner un peu d'humanité à son héroïne, Karine Tuil invente une histoire d'amour improbable, avec un avocat, beau, riche, qui fait bien les pâtes au citron (ah les pâtes au citron des bobos parisiens opposées à la bolognaise des prolos!) mais qui surtout est le défenseur du jeune musulman interrogé par Alma.
Elle n'est pas totalement coupable de cet adultère, c'est un coup de foudre et aussi, c'est la faute de son mari, écrivain raté qui se console dans l'engagement religieux.

Un condensé des enquêtes du Monde sur le terrorisme, (celles de Marion Vanrenterghem en particulier ), un peu de wikipedia pour la procédure, et un peu de roman Harlequin pour la fin à Jerusalem, une fin totalement ratée.

Un roman, (c'est bien là le problème), qui se lit avec intérêt mais sans empathie car Karine Tuil n'échappe au syndrome des riches qui ont bien des malheurs.

Si on fait abstraction du fait que des juges d'instruction vivent une vie bien moins glamour et bien plus angoissante que celle d'Alma Revel, on peut trouver ce livre passionnant. Pour ma part, j'ai eu trop de réserves pour adhérer au projet.

Quelle déception après Les choses humaines ! Où est donc passée cette psychologie fouillée, ces ambivalences, ces complexités qui déchirent les personnages ? le texte semble suivre un schéma d'article de presse sur le terrorisme, ponctué ici et là par une fade histoire d'amour dont on comprend les rouages avant même qu'elle n'aboutisse ! Si le texte se veut ouvertement choc (un effet de mode) avec des détails et un aspect presque grotesque tant il est enflé, on ne lui trouve aucune finesse, aucune approche littéraire.
Un roman qui fera un très grand effet à sa sortie, mais qui ne laissera sans doute pas de traces.

LA DÉCISION de Karine Tuil

Un bon sujet mais une protagoniste énervante, juge d'instruction dénuée de modestie, débordée par les responsabilités professionnelles et familiales, les appels téléphoniques et les messages et qui a le temps d'aller courir deux ou trois soirs par semaine le long des quais de Seine.

Comme si ce n'était pas assez, Tuil a cru bon en rajouter avec un mari qui plonge dans le judaïsme, ce qui aurait pu faire à lui seul l'objet d'un autre roman, la fécondation in vitro, une histoire d'amour, un enfant handicapé. On note une prédilection de l'auteure pour les immeubles haussmanniens et l'expression « dans le même temps. »

L'intérêt du livre réside, selon moi, dans les questions de la juge et les réponses du suspect.

Bizarrerie :
Ali ne semblait voir que ma fille, encellulé dans la phase […]

L'idée est bonne, le sujet casse-gueule et ambitieux. La description de la cellule antiterroriste fouillée et intéressante.
Mais pourquoi alourdir une histoire déjà noire avec des inutiles et surtout des personnages tellement lourds qu'on n'y croit plus du tout ? Un livre qui passe d'ambitieux à prétentieux.

L'héroïne, Alma, 49 ans, est juge antiterroriste à Paris. Elle doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'Etat islamique : faut-il le libérer ? S'ajoute une autre décision à prendre, plus intime : doit-elle quitter son mari ? On plonge dans la réalité des juges antiterroristes et on explore la mécanique du mensonge. On traverse également les affres de la passion amoureuse. Chacun a sa place. Chacun a un rôle à jouer. C'est bien documenté, limite didactique et caricatural. C'est intéressant.
À noter par que page 115, il y a certainement une incohérence. Si la grand-mère est assassinée pendant la guerre d'Algérie, comment a-t-elle pu prévenir les services sociaux pour protéger son petit-fils né en 1966 ?

Mai 2016. La juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s'en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l'avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays...
Lu extrait en vue 007. Impression de lire un article du Monde. Zéro style. le sujet ne m'interesse pas. Désolée mais j'arrête les frais là, càd à zéro..

Je ne comprends pas une seconde comment ce personnage principal feminin peut etre amoureuse de cet avocat (pervers narcissique, arrogant et detestable) c'etait inutile de mettre une histoire d'amour pour "envelopper" une terrible histoire de terrorisme. C'est too much, l'aspect politique/juridique etait largement suffisant! Une histoire d'amour toxique et malsaine mais aucunement dit comme ca dans le livre. Desolee c'est mon cote feministe qui doit ressortir, j'ai envie de dire a cette femme "casse toi, t'as aucunement besoin de lui"!

L'histoire était prometteuse et le début m'a plutôt convaincue mais plus je lisais, plus je pouvais prédire la fin… en ce qui me concerne, c'est rédhibitoire pour un bouquin. Les « rebondissements » ne tiennent pas assez en haleine et les personnages ne m'ont pas assez touchée. J'ai aussi eu un peu de peine avec les descriptions super détaillées du fonctionnement de la justice qui, à mon avis, étaient trop présentes et que j'ai fini par lire en diagonale. Bref, pas assez de travail sur les personnages, histoire un peu bâclée, très dommage.