Avant de passer mes vacances (littéraire) à Zéphyr dans l'Alabama, ce merveilleux voyage acté pour le mois d'août, mon Amie Mariejo (alias Srafina), m'a confié un sérieux défi. Je mets cap vers l'Alabama en 1963 où l'homme blanc continue d'asservir les noirs, bien qu'un siècle plus tôt, les États-Unis d'Amérique mirent fin officiellement à l'esclavagisme.
Durant ce périple romancier, j'ai rencontré trois femmes remarquables. J'ai adoré leurs compagnies et de suivre leur histoire, bien que pour l'une d'entre elles, je me suis un peu ennuyé. Trois récits qui se chevauchent, s'entrecroisent, avec un dénominateur commun, la dénonciation de la condition humaine sur les gens de couleur. J'ai adoré les personnes de Minny, une fine cuisinière qui est la bonne d'une fainéante Miss Célia, ainsi que Abileen, une nourrice qui tisse des liens maternels avec une jeune enfant de trois ans. En revanche, à part le repas chez le sénateur, je me suis bien ennuyé en la présence de Miss Skeeter, qui rêve de devenir romancière.
Avec ces trois personnages principaux, nous rencontrerons Miss Célia, une paresseuse femme qui passe son temps au lit, sans rêve et sans volonté, ainsi que Miss Hilly, une sorte de Harriet Oleson de la série « La petite maison dans la prairie », une peste bucolique et prétentieuse.
Les événements marquants de l'histoire américaine durant cette année-là ne sont justes qu'effleurées, tout comme la ségrégation. J'aurais aimé apprendre davantage de choses sur cette communauté persécutée.
Kathryn Stockett nous dresse une Amérique archaïque où les femmes restent au foyer, soumises. J'ai dû mal à croire que cette décennie 60, ce pays soit aussi peu élevé socialement. Ceci dit, en cette année 2022, avec la nouvelle loi anti-avortement votée, où des phallocrates séniles qui se permettent d'avoir le contrôle sur le corps des femmes, cette puissance mondiale à fait un bon en arrière dans l'évolution humaine.
Si dans l'ensemble, à part les cent dernières pages, j'ai bien aimé, pourquoi lui mets-je 3 étoiles et non 4 ? Tout simplement, pour la faiblesse de l'écriture. J'ignore si c'est dû à la traduction ou à la patte de l'autrice, mais qu'est-ce c'est mal écrit !
Kathryn Stockett a choisi d'écrire son roman entièrement (à part un passage) à la première personne avec ses trois personnages ou chacune d'entre elles se croise.
Jugez par vous-même avec ce passage :
“Vous venez ici depuis combien de temps, Minny ?
– Pas longtemps, je dis, et je fais non de la tête.
– Combien de temps ?
– Quelques… semaines, je dis, en me mordant la lèvre. Trois mois…”
Maintenant, c'est lui qui secoue la tête. “Allons ! Je sais qu'il y a plus longtemps!”
Même si les situations tragiques sont comiques.
!!! Attention Spoil alerte !!! Ne lisez-pas ceci si vous souhaiter lire le livre et passez directement au dernier paragraphe.
Voici le contexte ; Miss Célia vient de perdre son nouveau-né dans la cuvette des toilettes. C'est tragique et pourtant :
– C'est bon, ça va aller mieux”, je dis et ça semble bien calme et bien rassurant à entendre mais en dedans j'ai le coeur qui bat. C'est sûr, le Dr Tate va soigner Miss Célia, mais la chose dans la cuvette ? Qu'est-ce que je dois en faire ? Tirer la chasse ? Et si ça reste coincé dans les tuyaux ? Faudra que ça passe. Oh, Dieu, comment je pourrais me forcer à faire une chose pareil ?
Sacré défi que tu m'as lancé, Mariejo. Bon, tu me rends l'appareil, puisque je t'ai fait lire du fantastique. Bien que je sois passé par mal d'émotions (du rire, de la tristesse...), je préfère laisser la littérature blanche loin de moi, même si je ne cracherais pas sur un de temps en temps.