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3,78

sur 3833 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sans doute l'un des chefs-d'oeuvre du roman au XIXème siècle. C'est le roman du sublime, de la grandeur et de l'achèvement (au niveau artistique) qui illustre cette chasse au bonheur ; conception stendhalienne. Et comme dans son premier roman Stendhal choisit un héros singulier qu'on suit depuis son très jeune âge. L'auteur dédie son ouvrage improvisé en cinquante-deux jours au « Happy few », à ceux qui savent jouir, aimer et agissent avec liberté, bref ceux qui sauront déguster son roman. Et tout lecteur est ravi d'en faire partie.

Fabrice del Dongo (un nom à ne pas oublier) passe une enfance médiocre et fastidieuse entre des occupations infructueuses et des jeux triviaux (pas comme celle de Pantagruel en tout cas) mais amusants pour l'enfant qu'il était. Ensuite, il cherche la gloire dans l'action militaire et vit la fameuse bataille de Waterloo que Stendhal, avec art, nous décrit à travers le regard candide (d'ailleurs, on pense à Candide à la guerre) de son jeune héros. Il y rencontre une vivandière sympathique, et blessé, il est reçu cordialement par une famille étrangère. de retour, il sera calomnié par son frère mais sa tante et son amant l'aident et le protègent. Il mène ensuite, plusieurs amourettes jusqu'au jour où il rencontre une comédienne dont l'amant, jaloux, le défie ; cette rixe finira par la mort de ce dernier. Ainsi, il est emprisonné à la tour Farnèse. Là, il rencontre celle qui deviendra son grand amour, Clélia, fille du gouverneur de la citadelle. Son ultime objectif dans sa prison sera de voir sa Clélia et de discuter avec elle. Leur amour grandissant se trouve condamné après l'évasion ingénieuse de Fabrice à cause du voeu fait à la Madone. Clélia se marie, forcée, et Fabrice devient archevêque… je m'arrête là. le livre est une suite de péripéties aussi captivantes les unes que les autres. L'appétit d'écrire augmentait pour Stendhal au fur et à mesure (d'ailleurs son style devient plus majestueux), ainsi que la lecture.

Le réalisme se mêle au romantisme dans ce roman. Voilà justement pourquoi je préfère Stendhal à Balzac et à Musset romancier. On trouve de très belles pages d'un lyrisme suave où s'accumulent beaux paysages, fantaisies, sentiments de joie profonde et intérieure (le bonheur peut se trouver là où l'on s'y attend le moins), promenades solitaires, en plus des fameux passages où Fabrice, en prison, goûte le bonheur extrême et l'amour tendre. le roman a gardé une place pour la politique et l'Histoire, et des personnages comme Rassi et Mosca sont les types du politicien scrupuleux et machiavélique. de même, le roman fait revivre le temps où Bossuet émerveillait par son éloquence ; Fabrice prêchait dans des églises pleines.

Pour finir, on trouve certaines ressemblances entre Fabrice et Julien : les deux sont ambitieux, pris en aversion par leurs pères et frères, aimés par une femme âgée et une jeune vierge, cherchant le bonheur, attirés par la gloire militaire et férus de la légende napoléonienne, or Fabrice vit d'action et d'émotion plus que de réflexion, il est plus indécis.

Un roman à ne pas rater.
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Comment j'ai choisi ce roman : je ne l'ai pas choisi... Bien au contraire je ne voulais pas le lire ! Comme il me semble l'avoir déjà dit, moins je lis de classique mieux je me porte. du coup je n'en ai pas lu beaucoup... Mais je me soigne :)

Résumé : L'enfance de Fabrice (Fabrizio) se déroule à une époque où Napoléon est au sommet de son empire et règne en maitre sur une grande partie de l'Europe. Fabrice est un fervent admirateur de l'empereur alors quand le pouvoir de celui-ci décline, il décide de s'engager à ses côtés. Mais Fabrice n'est pas un soldat très doué et lorsqu'après la bataille de Waterloo, il rentre en Italie, il est bien entendu refoulé d'une carrière militaire et décide alors de s'engager dans les ordres. Mais bien vite, son amour des femmes va le mettre bien mal à l'aise dans sa profession. Fabrice tombe très facilement amoureux et n'hésite pas à dépasser les limites des lois et à se battre pour ses belles. Surtout pour la plus belle de toute, Clélia. Ses amours le mèneront d'un bout à l'autre de l'Italie, en cavale, puis en prison. C'est d'ailleurs en ce lieu peu romantique qu'il tombera amoureux de celle qui inconsciemment va guider sa conduite et ses actions.

Mon avis : Je sais, on n'a pas forcément le temps de lire dans cette vie de fou qu'on mène… alors quand on a un peu de temps, on lit plus facilement l'interview principal du dernier GQ, le courrier des lecteurs de Cosmo ou un bon Tintin ! Alors les classiques, ca sera pour un jour, dans 10, 20 ou 30 ans, voire quand on sera à la retraite ! (mais bon ca ce n'est pas pour tout de suite !)

Mais peut être qu'on peut faire une exception… pour Fabrizio et Clélia, les deux héros italiens de ce roman dont l'intrigue se situe en Italie au XIXème siècle. Si vous avez déjà lu (ou juste essayé de lire) le Rouge et le Noir du même auteur, eh bien ca n'a rien à voir. Autant le Rouge et le Noir, est lent, autant ici l'action est très rapide ! En effet, celle-ci va à la vitesse de la réflexion de l'auteur qui a écrit les 600 pages en quelques 70 jours ! (zut j'aurais peut être pas dû vous dire qu'il faisait 600 pages, je sens que vous êtes découragés là…) Attention je ne veux pas vous forcer, après tout Balzac a fortement dénigrée cette oeuvre qui a rendu célèbre le Grenoblois ! Mais vous n'êtes pas Balzac et Stendhal nous livre ici un roman d'aventure, de découverte, de cape et d'épée, de pouvoir, et bien sûr d'amour impossible dont vous ne pourrez plus vous détacher !

La Chartreuse de Parme est un roman de formation où on assiste à toutes les étapes de la vie de Fabrice jusqu'à la fin de sa vie. On le voit franchir des obstacles, réussir certains combats qui le font grandir mais aussi faire face à des échecs – qui eux aussi lui apporteront beaucoup.

Alors vous qui passez plusieurs heures par jour dans les transports en commun, plutôt que de jouer avec votre Iphone, Ipad et tout le reste de la gamme Apple, profitez que vous possédez tous les jouets dernières technologies pour … lire ! Oui, oui, lire un classique ! Je ne vous demande même pas d'aller acheter la Chartreuse de Parme ! Il existe en livre numérique (ebook), et étant une oeuvre tombée dans le domaine public, il est gratuit ! Quant à ceux qui préfèrent les bons vieux livres papiers, vous le trouverez n'importe où pour quelques euros (je serais vous j'irais fouillez au grenier, il y est sûrement !)

Bonne lecture à tous !
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Roman en deux parties rédigé en 7 semaines (nov-déc. 1838). Enorme plaisir de lecture et grand moment de divertissement avec ces tribulations du jeune noble milanais, Fabrice del Dongo, au début du XIXe siècle dans la principauté de Parme. La première partie est exubérante à souhait. Elle prend racine au moment de la chute de l'empire napoléonien et conte les années de jeunesse du héros rêvant de gloire et courant après l'amour. On y découvre le trio très réussi formé de Fabrice, la Sanseverina (Gina) sa tante et le comte Mosca amant de cette dernière, autour desquels gravitent de nombreux autres personnages non moins intéressants (Ernest IV et sa cour) ; la deuxième partie est tout aussi mouvementée mais le tempo en est parfois plus mélancolique : Fabrice, dont les aventures prennent un tour plus grave, a atteint la maturité. Il a achevé son apprentissage amoureux et la tutelle de la Sanseverina et du comte Mosca se fait plus discrète, les manoeuvres en tout genre se poursuivent à la cour de Parme. La fin du livre, aux accents nettement mélodramatiques, peut déconcerter, peut-être, mais l'ensemble est quand même tout à fait réjouissant. Dans la Chartreuse, le rythme fait le style, ou peut-être l'inverse, et la postérité, après quelques hoquets, a heureusement assuré la fortune de l'oeuvre.

L'enfance de Fabrice del Dongo est longuement détaillée aux premiers chapitres. Il naît vers 1798 d'un père probablement français que l'occupation des troupes napoléoniennes, dans la demeure familiale de Grianta au-dessus du Lac de Côme, rend tout à fait possible. Ce qui est sûr c'est que son père officiel le déteste ouvertement. Fabrice passe ses premières années au château de Grianta et dans un collège de jésuites à Milan. le curé de Grianta, l'abbé Blanès, est chargé de parfaire son éducation. C'est un fou d'astrologie qui passe son temps en haut de son clocher à scruter le ciel et trouve le latin bien inutile. (Julien Sorel, lui, parle latin couramment grâce à l'abbé Chélan). Mais Blanès, comme Chélan, sont deux membres atypiques du clergé de l'époque, loin des grandes villes, Besançon pour Chélan, et Milan ou Côme pour Blanès. Vérrières et Grianta ont bien d'autres vertus à leurs yeux. Elève médiocre, donc, et peu curieux d'apprendre, ce Fabrice inspire tout de même de la sympathie. Sa tante s'attache fortement à lui : « elle le trouva singulier, spirituel, fort sérieux, mais joli garçon, et ne déparant point trop le salon d'une femme à la mode ». Aux yeux du lecteur, il a surtout les compétences de base essentielles : chasser, rêver et parcourir le lac sur une barque. Quant à la nature des sentiments de sa tante pour lui, il y verra plus clair à la fin du roman, rien de scabreux à l'horizon, d'abord folâtrer.

Dans un contexte historique fortement connoté, les Cent jours, Fabrice (admirateur, lui aussi, de Napoléon) annonce à sa mère et à sa tante son désir de partir rejoindre l'empereur qui vient de débarquer au golfe Juan. Avec leur aide, il se retrouve donc à dix sept ans sous les feux de Waterloo (chapitre 3 et 4), ignorant à peu près tout du désastre qui s'y joue, mais sa carrière aventureuse est lancée, c'est l'important : départ sous une fausse identité, tôt soupçonné d'être un espion, emprisonné et s'échappant déjà, brave entre les braves. Il a tout juste appris à manier le sabre et à monter à cheval que La belle Gina, ex-Pietranera, tremble déjà pour ce neveu adoré qu'elle va aider sans cesse à fuir alors qu'elle ne souhaite que le retenir auprès d'elle, à Parme. Car cet emballement de jeunesse qui l'a conduit à combattre aux côtés de l'ennemi français lui ferme dorénavant toutes les portes d'une carrière militaire. L'affaire est délicate tant cette foucade napoléonienne de Fabrice l'a rendu suspect à Parme. Une seule solution pour effacer ce passé douteux, se faire oublier : Fabrice doit se plier aux voeux de sa tante et partir étudier la théologie trois ans à Naples, avant de pouvoir briguer une charge ecclésiastique qui le ramène à Parme. le mouvement de yo-yo régulier entre la tante et son neveu est l'un des ressort de cette narration agitée mais décidément tonique.

Les intrigues italiennes de la cour de Parme se fondent dans cette trame historique. Petite société fermée régenté par le potentat Ernest IV, et théâtre d'une double comédie, de moeurs et du pouvoir ; décor parfaitement approprié aux manoeuvres des ultras et des libéraux qui se superposent aux péripéties liées au récit. L'Italie, d'une manière plus générale, est évoquée dans les fuites successives de Fabrice qui l'emmènent de Ferrare à Bologne en passant par Milan ou Florence. Duplicité des courtisans, hypocrisie des prélats (chapître V : visite de la Sanseverina au chanoine Borda), satire mordante d'un absolutisme dépassé, chronique de la bouffonnerie, des ruses et des complots ordinaires ourdis par des courtisans médiocres ou envieux (épatante Raversi). Tous ces registres sont exploités à merveille par Stendhal qui se fend même parfois de commentaires sur le déroulement des péripéties qu'il ordonne. Drôlerie, sarcasmes, tout y est : impossible de s'ennuyer quand la plume se fait aussi alerte pour rattraper ce que l'imagination suggère.

La Sanseverina règne sur cette fresque trépidante de toute l'impétuosité de son tempérament entier et passionné. Altière et fantasque c'est une femme complexe dotée d'un grand pouvoir de séduction. Elle est loin d'être totalement désintéressée, ce qu'elle a montré en devenant duchesse de Sanseverina, complice en cela du Comte Mosca devenu son amant. Pour sauver son neveu, qu'elle aime par-dessus tout, elle s'attache les faveurs du prince régnant Ernest IV, et exerce son emprise avec pas mal d'habileté sans pour autant adopter les travers d'une vulgaire courtisane. L'élégance et le recul de la maturité sont réservés au Comte Mosca, son amant, ministre remarquable par son équilibrisme politique face à un prince cruel et fourbe. Il prend tôt la mesure de l'attrait de sa maîtresse pour Fabrice et en montre même de la jalousie, à juste titre. Très Perspicace, il a décelé rapidement en Fabrice le penchant irrépressible pour l'aventure amoureuse (Marietta, la Fausta), qui va le mettre relativement à l'abri d'une relation de rivalité avec le jeune homme dont il devient plutôt le mentor, lui transmettant son goût pour l'archéologie. Il tente par ailleurs, avec plus ou moins de bonheur, de contenir ou réguler les ardeurs de son amante. Superbes portraits.

Fabrice c'est la fougue de la jeunesse en même temps qu'une bonne dose de naïveté. Mais s'il consent à entrer dans les ordres pour faire plaisir à sa tante (et à Stendhal surtout), ce n'est pas pour renoncer aux plaisirs qu'il escompte bien tirer de la vie. A Naples l'amour fait partie intégrante de sa formation théologique, c'est ce qui rend pour moi le roman De Stendhal si savoureux (même chose d'ailleurs pour "le petit abbé", Julien, dans le Rouge et le Noir). Fabrice éprouve un grand attachement pour sa tante, quasi filial est-il précisé, il lui est reconnaissant de l'immense protection qu'elle lui assure. Ceci posé, il n'a que dix sept ans, au début, âge où l'amour reste à découvrir. Il ne veut s'interdire aucune aventure, aucun coup de foudre à venir, ce qui le protège de toute passion, de toute "folie sublime", voire de l'inclination extravagante que lui voue sa tante et qu'il n'ignore pas. Ici, les conquêtes amoureuses ne peuvent connaître aucune entrave. Bientôt sous le charme d'une jeune comédienne, Marietta, il tue rapidement son rival Giletti, contrariant une fois de plus son destin. Cette impulsivité nourrit les audacieux rebondissements du récit, car c'est par cette composante de sa psychologie que Stendhal ménage évidemment tous ses effets. On peut estimer certaines ficelles un peu grossières par endroit mais elles sont tirées avec infiniment d'esprit, l'ironie jamais très loin. le style enlevé, cavalier presque, donne du piquant aux situations, ajoute un peu plus au plaisir de la lecture.

La deuxième partie déploie autant de fastes d'imagination que la première mais le tempo en est sans doute plus mélancolique car plus axé sur l'évolution sentimentale de Fabrice découvrant l'amour. Ses retrouvailles avec la jeune Clélia Conti, rencontrée fortuitement au début de cette histoire, vont sceller la fin de son vagabondage amoureux. On le retrouve en fuite, poursuivi et en butte à une condamnation par contumace pour le meurtre qu'il a commis (Giletti). Sa tante menace de quitter Parme s'il est condamné et obtient sa grâce à l'arraché (scène d'anthologie du chapitre 14 : l'audience princière mettant face à face la Sanseverina, le comte Mosca et Ernest IV). Mais, par une ultime fourberie du prince, le sort de Fabrice va de nouveau être contrarié. Nouvelle machination exploitée par les ennemis de la Sanseverina, qui à travers elle, tentent de déstabiliser politiquement le comte Mosca.

C'est à la tour Farnèse que Fabrice tombe définitivement sous le charme de Clélia Conti où, à la grande surprise du lecteur, il découvre enfin le bonheur, sous les verrous. Mais la Sanseverina n'a pas dit son dernier mot, elle organise l'évasion proprement "rocambolesque" de son neveu avec la complicité de Clélia dont la délicatesse juvénile s'allie, contre toute attente, aux stratagèmes de la Sanseverina dans un même élan salvateur en direction de Fabrice. Ce dernier, évadé, accompagne ensuite sa tante sur les bords du lac Majeur où, loin de Clélia, il sombre dans la plus grande tristesse tandis que sa tante connaît maintenant les affres de la jalousie. Après en avoir autant dit il ne me reste qu'à suggérer que tout est loin d'être fini pour vous convaincre d'aller vers ce roman qui, malgré son dénouement quelque peu expédié aux dires même de son auteur, procure un plaisir de lecture presque intact jusqu'à la fin. Certains ont jugé le style deStendhal relâché, j'aime pour ma part la désinvolture stendhalienne, liberté de ton et de style font partie intégrante de son immense talent artistique.

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J'ai enfin découvert le second chef-d'oeuvre de Stendhal avec plaisir ! J'avais déjà beaucoup aimé "Le Rouge et le Noir" et encore une fois, je ne suis pas déçue !

Stendhal nous place dans l'Italie de la fin du XVIIIème siècle/ début XIXème siècle, de Milan à Parme avec l'histoire de Fabrice del Dongo, renié par son père et son frère aîné, qui va côtoyer les plus grands personnages comme le maréchal Ney ou Napoléon, puis qui va s'installer à Parme avec sa tante adorée, une duchesse admirée de tous. Ici le destin de Fabrice va l'emmener à commettre un crime qui le changera à jamais...

Quelles jolies descriptions des paysages - du lac de Côme aux Alpes - des personnages, avec leurs caractères particuliers : je dois avouer que j'ai beaucoup aimé Fabrice, la duchesse, le comte Mostra, Ludovic, Clélia et la princesse, et l'ambiance dépeinte, le contexte historique (la guerre de Waterloo par exemple), les usages de l'époque comme le principe des passeports et l'exil utilisé couramment ; tous ces éléments m'ont véritablement passionnés.

Lorsque j'ai dû refermer ce livre, j'ai ressenti un brin de tristesse, après avoir suivi la vie de tous ces personnages auquels je me suis attachée, en quittant des lieux qui me sont devenus chers et tout le merveilleux de ce livre que j'aimerai toujours.

A lire absolument !!
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Après le Rouge et le Noir lu durant le 1er confinement, j'ai eu envie de lire La Chartreuse de Parme. J'ai craint, dans un 1er temps, que ça ne me plaise pas, mais dès les premières pages, j'ai été conquise. C'est un roman très agréable à lire, on entre très vite dans l'histoire qui est contée de la première à la dernière page, sans temps morts, sans descriptions.
Une histoire très riche en évènements et en rebondissements.
J'ai apprécié le style De Stendhal, mais aussi cette façon de parler au lecteur, comme lorsqu'il écrit « Ici, nous demandons la permission de passer, sans dire un seul mot, sur un espace de trois années. », ou encore «le lecteur trouve bien longs, sans doute, les récits de toutes ces démarches (…)». J'ai aussi trouvé que ces courts décrochages dans le récit pour évoquer une histoire parallèle, toujours utile à l'intrigue, avec un retour toujours rapide et souvent inattendu au récit principal, maintenaient habilement le suspens.
Quand on ouvre La Chartreuse de Parme, difficile de le fermer, même si l'on ne peut pas lire plus de 650 pages d'affilée !
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Que dire de plus, après les 62 critiques déjà publiées ? Juste mon impression personnelle : Stendhal a fait plus que raconter des histoires et inventer des personnages, il a inventé une Italie qui n'est qu'à lui, pays semi-imaginaire, semi-réel (la proportion varie selon les textes et les époques), pays que l'on visite uniquement en lisant ses livres, car il n'existe pas. Quand on tombe amoureux de cette Italie, ou si l'on préfère, de cette Stendhalie, on aime à la visiter dans 'La Chartreuse de Parme", mais aussi dans les "Chroniques Italiennes", dans la 'Vie de Rossini" et autres "Promenades dans Rome". On ne peut qu'aimer ce romancier qui est l'auteur d'une géographie romanesque, plus que d'une histoire (ce sera le domaine De Balzac).
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Le roman De Stendhal "La Chartreuse de Parme" est un ouvrage dicté par l'auteur mais rédigé de manière moderne et très enlevée. Point de sentimentalisme qui semblerait superflu ou dépassé; le langage est léger et les remarques et digressions sont invariablement saillantes.

La manière tellement subtile avec laquelle Stendhal dépeint l'essence du caractère des protagonistes de son roman nous pousse, au fil de sa lecture, vers une certaine empathie à leur égard. le Comte Mosca dont j'ai admiré le caractère entier et dont je comprends les actes est à mon sens l'un des personnages des plus passionnants du livre. Cependant, c'est par son dénouement comme j'aime à le croire, consciente de plusieurs critiques émises à l'époque, que se situe la grandeur du récit. Car une fois l'échéance annoncée, l'auteur ironique à souhait, réussit néanmoins à faire prendre conscience au lecteur de ses propres sentiments profonds et quelques fois contradictoires. J'en ai été pour ma part profondément bouleversée.
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Au risque de décevoir l'amie MH17, Les 60 pages de Fabrice del Longo à Waterloo sont sublimes. Que serait-ce la dimension universelle De Stendhal si on le privait de cette guerre perdue ? Personne ne souhaite la guerre, mais combien de pays belliqueux la font, parce que c'est au fond des hommes, le chef guerrier étant là juste pour envoyer une pichenette dans L Histoire ; et ce serait bien dommage qu'on ne mêle pas à ça notre fin lettré qui en fait des pages anthologiques.
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S'il me fallait donner un adjectif, un seul et unique adjectif à ce roman, ce serait sublime. Vous l'aurez donc compris, j'ai beaucoup aimé, que dis-je, j'ai adoré, j'ai énormément aimé ce livre hors du commun. La langue de Stendhal et puis les faits et gestes de ces personnages, y insuffle un esprit qui est un esprit artiste.
En outre, comme Balzac l'a bien compris, c'est un grand roman politique. Dans La Chartreuse de Parme, en effet, les grandes conspirations, permette une analyse des rapports entre l'individu et le collectif, dans le cadre des événements de la vie politique... Rien que ça !
Mais on ne peut réduire La Chartreuse de Parme à un roman politique. C'est aussi, et fondamentalement, un roman d'amour. Attention ! Pas un roman d'amour tout simple, non : une histoire paradoxale, étonnante, et surtout... Sublime, comme l'ensemble de ce livre !
Donc, vous l'avez compris, j'ai adoré ce roman. Je mettrais peut-être un petit bémol sur la fin ; mais comment, comment prétendre que le reste de ce livre ne compense pas ce petit défaut ? Et, d'ailleurs, Stendhal n'est pas parfait, seul Balzac est ( presque ) parfait.
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Un livre beaucoup plus palpitant et enivrant à lire que le Rouge et le noir, on trouve ici un Stendhal assez différent. Il garde toujours la psychologie fort développée qui a fait son succès mais avec de l'action en plus ici, des péripéties captivantes et rocambolesques et surtout un personnage central si attachant: Fabrice del Dongo. Candide, ambitieux, d'une passion qui ne sait se contenir, fougueux et insouciant et surtout rempli de cette âme napoléonienne si démodée dans cette restauration à l'ordre monarchique.

L'intrigue a lieu dans une Italie post-napoleonienne, la haine des lumière et le poids des conventions sociales règnent en maitre, ce qui va de pair avec l'hypocrisie. Composée d'une myriade de petites principautés et de cours, de manoeuvres entre ultra et libéraux, entre courtisans et prélats, cette Italie fantasmée est un véritable nid de vipère peint de manière satirique. Dans les cours d'Italie, on y trouve un absolutisme dépassé et risible, des petites fourberies mesquines entre courtisans médiocres et une religion mourante d'une bouffonnerie mordante.

C'est dans ce contexte que Fabrice va faire ses premier pas dans la vie, poursuivi pour avoir "participé" aux Cent Jours, puis, faisant face à une altercation pour rivalité amoureuse qui tourne mal et enfin, tombant amoureux de la vertueuse Clélia Conti. de péripétie en péripétie, on voit une galerie de personnages graviter autour de lui. La Sansevieria, remarquable duchesse qui fait tout pour sauver son neveu face à une cour friande de ce genre d'erreur. le Comte Mosca, habile ministre qui fait tout pour garder les faveurs du prince, un peu cynique par moment, il est le triste amant de la Sanseverina. Ernest IV, prince vindicatif, mesquin, légèrement burlesque et caricature de l'absolutisme, son successeur Ernest V est encore plus ubuesque.

A cette galerie de personnages, d'autres s'ajoutent, le Comte Rassi, machiavélique et sans scrupule, le gouverneur Conti et sa fille, l'abbé Blanès, fou d'astrologie et religieux atypique et bien d'autres encore... A la fin, c'est un dénouement mélodramatique qui vient sceller la fin de ce vagabondage amoureux, une fin un peu lapidaire mais tout de même satisfaisante d'après moi. Quel délice que cette savante alchimie stendhalienne...
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