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Parution le 9 septembre 2015.

Nous sommes dans un village d’Allemagne, ancienne RDA, dans les derniers jours de vrai beau temps avant l’automne. Sans le dire, le village se sait condamné, voué à la nécrose. « Ils sont plus nombreux à s’en aller morts qu’à naître. Nous entendons les anciens s’esseuler. Nous regardons les jeunes forger leur manque de projet. Ou leur projet de départ. » (p. 15) Les traditions disparaissent et pourtant, on prépare la fête de Sainte-Anne qui se tiendra demain. Il y a des multitudes de petites vies qui s’agitent la veille de la fête. Le passeur est mort : qui désormais fera traverser les lacs ? Une renarde cherche des œufs pour ses petits. Monsieur Schramm ne sait pas encore s’il va acheter des cigarettes ou se faire sauter la cervelle. Anna sera brûlée demain pendant la fête et un cochon sera gracié. Mme Kranz part peindre un de ses fameux tableaux, au bord du lac, la nuit. Johann prépare son examen pratique de carillonneur.

Et il y a des multitudes d’histoires qui s’ajoutent au texte : les histoires des habitants du village, des souvenirs et des récits des siècles passées. Dans la Maison du Patrimoine, il y a des textes et des jugements qui, dans une langue un peu passée, parlent de cochon à tête d’homme, de sorcière, d’empoisonneur ou de pommier sans propriétaire. « Qui écrit les histoires anciennes ? » (p. 258) Le texte se répond quelques pages plus loin. « Quelqu’un. Quelqu’un écrit. Quelqu’un a toujours survécu pour le faire. » (p. 263) Toutes ces histoires juxtaposées, superposées, qui se font écho et répétitions composent une tapisserie précieuse qui fait la chronique du village. Le lecteur attentif remarque que certains motifs se répètent au fil des années. Et, à y regarder de plus près, la nuit qui précède la fête est longue comme les siècles déjà écoulés.

Il est un personnage qui m’a particulièrement émue : la renarde aussi prépare une fête, elle qui veut offrir à ses petits des œufs frais, comme un dernier cadeau avant de les laisser vivre, adultes et indépendants. Prête à tous les risques et à toutes les audaces, elle est une mère courage d’un genre nouveau et son drame final n’en est que plus poignant, plus injuste et plus révoltant.

La grande musicalité du style, très certainement rendue audible grâce au talent de la traductrice (Françoise Toraille), confère des accents de conte à ce roman original, beau comme une légende
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Pour raconter la vie d'un village, il faut multiplier les angles d'attaque ; dans le présent, mais aussi dans le passé. Et comme se maintiennent des événements dans l'atmosphère, comme y flottent des croyances anciennes, il est tout aussi nécessaire de la rapporter. Quelle cacophonie au final que la vie d'un village ! Pour un peu, on s'y perdrait...
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Nous sommes dans un village de l'ex-RDA, blotti entre deux lacs. Un village qui se délite : les vieux meurent, les jeunes traînent ou s'en vont, les enfants ne naissent plus.
Cependant la tradition se perpétue et s'il n'y a plus de passeur, il y a toujours un carillonneur, et une Maison du Patrimoine dont les archives renferment les légendes et les actes du passé.
Dans la nuit qui précède la fête de Sainte Anne, (où s'organise une vente aux enchères là où autrefois on brûlait les sorcières), chacun vaque à des occupations qui n'ont de sens que pour lui-même, y compris la renarde, qui attaque le poulailler.

C'est un amalgame de vies et de temps épars qui s'entrecroisent dans une poésie un peu étrange.
Il y a du Kusturica là-dedans, mais sans la folie ni la musique klezmer. On se dit qu'un recueil de nouvelles aurait été particulièrement réussi.

(Et une fois de plus on ne s'explique pas du tout la photo de couverture...)

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Conte moderne avec de multiples héros....
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L'idée de départ était intéressante. Dépeindre un village de l'ex-RDA à travers la vie de ses habitants (vivants et morts) en mêlant le folklore et les traditions. Oui mais là où ça coince, c'est le style de l'écriture. Pour tout dire, il n'y en a pas. Des phrases courtes et simplistes qui ne permettent pas de se passionner pour ce texte qui devient rapidement ennuyeux. Hélas !

Olivier (Meulan et Bouafle)
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Fürstenfelde, deux lacs, un passé, ses légendes; un village un peu perdu mais qui ne veux pas se perdre. Ca bouillonne de vies et de symboles.
Une fête, la fête... se prépare et pendant tout ce temps chacun de Madame Kranz à la Renarde fait son maximum pour la prérennité du lieu, pour que quelque chose demeure de tout ce monde et de ceux qui sont passés avant.
C'est quand bien touffu et foisonnant, j'avouerai même difficile à suivre avec toute cette vie dans un lieu qui semblait n'en avoir plus. Mais bon tout cela c'est peut être normal c'était la première fois que je me rendais à Fürstendele....
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