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Citations sur La sève et le givre (30)

Dorcha, qui est toujours aussi loin ou aussi près qu'on le désire. Dorcha gisait là, derrière l'éblouissement et le vertige, et ce fut avec ses yeux mi-clos qu'Angharad la vit pour la première fois. Pour Shimrod le paysage du fleuve noir, le fleuve de l'Est, aux rives semées de roseaux blêmes et de joncs d'ébène, avait le charme poignant de la terre natale. Pour Angharad, déjà, sous ce ciel d'ecchymose, il avait le visage bouleversant d'un amant.
Ils passèrent les prairies d'herbe vert de gris aux âmes de rasoir et entrèrent dans l'obscurité immense des bois. Pour parvenir à la cité obscure au sein du crépuscule, Irshem, celle dont le nom signifie Fleur-du-Venin, il fallait traverser cette ombre, ces futaies gigantesques dans lesquelles le bruit du vent incantait le roulement sans fin des vagues (p. 59).
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On dit que les gens du village trouvèrent la petite orpheline dans la forêt du printemps, en allant ramasser du bois pour faire des fagots en prévision des rites d'Imbolc. Ils la trouvèrent vêtue seulement de ses longs cheveux et lorsqu'elle s'éveilla aux bruits qu'ils firent, elle ouvrit sur eux des yeux étranges, reflétant la lumière comme ceux d'un chat, passant instantanément de la nacre à la couleur des feuilles. Son premier son fut un rire qui ressemblait à un chant, et à ce son des dizaines de fleurs naquirent autour de son berceau de mousse. Les paysans tombèrent à genoux et se signèrent.
" C'est un enfant des fées, pour sûr, dit l'un d'entre eux.
- Le Bon Peuple pourrait s'offenser si nous ne nous en occupions pas bien, fit un autre en hésitant, et s'offenser aussi si nous le prenons.
Une matrone s'avança d'un air décidé:
- Les Belles Gens m'ont volé mon fils il y a dix ans, celle-là sera mon dédommagement."
Elle ramassa la petite fille et l'emporta jusqu'au village , où elle l'éleva de manière bonne mais rude, ne comprenant jamais vraiment cette enfant qui ne songeait qu'à rire et à chanter, et qui pleurait lorsqu'on coupait les arbres. Et parce qu'elle était blanche comme la neige et portait sur l'épaule une marque qui ressemblait à un flocon, elle l'appela Eirlys.
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Angharad aimait donc Shimrod, et aimait Finstern. Elle les aimait l'un et l'autre à ne plus en aimer la vie.
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Car ainsi sommes-nous, êtres de papier et d’étoffe, devant les coeurs de glace et les coeurs de nuits. Incorrigiblement épris, incertains, pleurant, amoureux des brûlures inendurables de leurs étreintes, et inféodés à leurs enchantements. Cherchant toujours, dans nos rêves aveugles d’enfants des mi-teintes et du jour, l’écho de quelque chose qui soit forgé à l’image d’élèvements indicibles ou d’effroyables chutes.
A l’image de l’Hiver, à l’image de la Nuit
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Il est des projets qui lorsqu'ils prennent forme vous déchirent les entrailles plus sûrement qu'une épée. Et l'épée est d'autant plus mortelle, dit-on, si on la forge soi-même.
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La haine donne de la patience, et la douleur des ruses efficaces.
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A certains stades de notre vie, nous devons habiter des prisons. Les lieux sans portes sont périlleux.
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Se retourner, c'est abjurer, c'est redescendre en enfer ; tout acte de foi se fait le dos tourné, et elle le savait par cœur, quoique la leçon fût toujours amère.
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Entre les Mondes, entre les Cours, il y a des voiles; des résistances intangibles, des ajustements. Pour passer, le corps pousse, et l'esprit peut-être. Quelque chose en nous change. L'étreinte du temps se déplace, et comme les yeux qui nous liront là ne verront pas ce que voient les prunelles amoindries de la mortalité, d'autres facettes se révèlent. Pour passer ce voile, comme pour traverser vers un air liquide, il faut un instant. Il dure mille ans.
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Nous étions vraiment assortis, toi et moi. Le même fiel, la rage vaine... de cela tu m'as guéri, puisque n'ayant plus rien à garder, je n'ai plus à porter les chaînes qui en sont la contre-partie. Mais toi, Chagrin, ma chute te guérit-elle?
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