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Aki Shimazaki est unique dans la littérature contemporaine. Elle arrive à écrire des magnifiques petites histoires , courtes, très simples comme prose, qui se passent toujours au Japon, et sont composées en séries, pourtant on peut les lire indépendamment. C'est intelligent, profond, pleine de sensibilité, et pour qui s'intéresse au Japon, à chaque livre on apprend quelque chose de nouveau. Et le plus important, c'est un grand plaisir de lecture, du moins pour moi. Voilà , je ne les compte plus, je ne sais plus au combientième je suis, les ayant tous lus, et dire que j'ai acheté mon premier vraiment par hasard dans une librairie sans en avoir aucune idée.
Donc Suzuran est le dernier publié et le premier d'une nouvelle série.
Shimazaki y aborde l'histoire de deux soeurs, dont je ne vais rien vous raconter.
Comme toujours chez elle on y retrouve l'attachement aux symboles, aux signes, à la destinée. Ici Suzuran est une fleure, le muguet, aussi le nom du dernier vase réalisé par la soeur artiste-potière , qui est la narratrice. Les détails de paysage, de la cuisine japonaise, des objets ( Ici les poteries dont les couleurs naturelles sont crées en brûlant du bois ), la signification des mots selon le mode d'écriture ( katakana, hiragana ou kanji, ) qui me donne chaque fois une envie folle d'apprendre ces écritures, bref tout, mais tout m'a plue, comme toujours, j'ai beaucoup aimé.

«  Tu m'appelles sans voix, comme une clochette sans battant......»
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J'annonce le menu : salade, riz, soupe de miso aux champignons, sukiyaki. Un mochi pour finir le saké. Maladroit, je renverse le pot de cure-dents en fermant mon bouquin où il fait bon vivre au pied du mont Daisen. Je suis loin de l'effervescence des grandes villes, je veux du calme, je veux du ciel bleu avec sa lune et des vagues qui lèchent lentement le bord de la plage. Zen. Je me complais dans ce silence qui entoure ce triste moment où le verre se vide, où la dernière page se tourne, où je respire ce parfum de jasmin une dernière fois… Je reprends mes esprits, c'est du muguet, la fleur du mois de mai, joli mois de mai, le mois où les couples se font, se défont et se fondent sous le son de ces clochettes au parfum aussi entêtant que celui de l'amour.

Anzu est une jeune femme qui élève seul son fils et qui consacre sa vie à son art, celui de la poterie. Autour d'elle, ses parents, sa soeur, son ex… Je me déchausse respectueusement, m'allonge sur le futon de ce ryokan pour lire, découvrir, vivre l'intimité simple d'une vie à la campagne, les mains dans l'argile, autour d'une fraîche Hitachino, histoire de capter l'atmosphère du mont Daisen. Simple mais avec l'élégance des bons sentiments, avec la sensibilité du silence et de l'amour, je parcours ainsi la beauté de cette lande littéraire et solitaire.

La plume d'Aki Shimazaki me captive toujours. Elle parfume ses romans de fleurs et de douceur. Des odeurs entêtantes, je respire ces petits moments d'une vie quotidienne presque banale. Presque, parce que faire naître de la terre un aussi beau vase qui porte le nom de Suzuran, comme la fleur à laquelle il est destiné, n'est pas si banal que ça. Dans l'art de l'Ikebana, le contenant étant aussi important que le contenu, une question d'harmonie et de confiance, l'un ne va pas sans l'autre, le vase et la fleur, une évidence, comme pour les couples et les amourettes. Je respire, je ferme les yeux, mois de mai, mois du muguet, et j'observe ce silence qui coule sombrement en moi, comme un roman d'Aki Shimazaki.
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Envie d'un peu de douceur dans ce monde de brutes ? C'est le moment de découvrir l'écrivaine Aki Shimazaki. Dernier achat en librairie avant le confinement (j'ai eu le nez fin), j'ai découvert une histoire (et une plume) douce, paisible, bienveillante.
Suzuran est le premier tome d'un nouveau cycle. L'autrice est déjà à l'origine de 3 autres séries, dont les titres peuvent se lire indépendamment et que je vais m'empresser de dévorer : le poids des secrets (5 tomes), Au coeur du Yamato et L'ombre du chardon (une pentalogie aussi).
Dans ce dernier roman, l'héroïne est Anzu. Céramiste (la poterie a une belle part dans l'ouvrage), divorcée, elle vit seule avec son fils, à proximité de ses parents vieillissants.
Deux événements vont bouleverser son quotidien : le retour d'un ancien amour et l'annonce du mariage de sa soeur, la belle et ambitieuse Kyoko...
Ce long poème contemplatif en prose, court récit intelligent et d'une belle sérénité, m'a totalement conquise.
Un moment reposant. Délicieux. J'en redemande !
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En me rendant chez mes camarades-libraires [« Caractères » / Issy ] pour commander deux anciens textes de Celia Levi [ « Les Insoumises » et « dix yuans un kg de concombre » ], je n'ai pu résister de fouiner, et grand bien m'a pris, car je suis tombée sur le dernier opus d'Aki Shimazaki [ auteure de l'Empire Levant dont j'avais adoré la série « le Poids des secrets » ], traduit et édité en septembre 2019 , que j'ai manqué… Toujours le plaisir infini de la poésie, finesse psychologique de cette Dame des lettres japonaises…

Cette fois, nous faisons connaissance avec Anzu, jeune femme habitée par son art : la poterie ! art que lui a transmis son grand-père… Cette jeune artiste, divorcée, élève seule son fils unique. Peu gâtée dans sa vie amoureuse [ Premier amour parti pour une autre, et son ex-mari, père de son fils, infidèle, à son tour ]. Toutefois, elle ne semble pas en recherche d'un nouveau compagnon : sa boutique et son atelier de poterie, ainsi que son jeune fils sont le centre de sa vie. L'art de la poterie, la création de beaux objets du quotidien, la console de tout !

« J'avais réussi à être heureuse en créant mon propre monde artistique. » (p. 123)

« La poterie est indispensable à ma vie. En pétrissant de l'argile avec mes mains puis en façonnant une pièce, j'oublie tout ce qui se passe autour de moi. (...) "Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie", a dit Confucius. Il avait tout à fait
raison. “(p. 9)

En dehors de son art, elle a des parents bienveillants, aimants, respectant son art, et l'aidant au besoin…Une soeur aînée, très belle, apparemment plus brillante, plus extravertie, qui, contrairement à sa cadette, est une « dévoreuse d'hommes », aimant les séduire tout en s'en désintéressant très vite. A l'opposé de sa jeune soeur, elle n'est habitée par aucune passion…
Deux soeurs, qui, croit-on, sont très complices, solidaires, même si nous ressentons d'emblée que l'aînée a un ascendant certain sur Anzu.
Comme Aki Shimazaki le fait chaque fois, elle choisit pour ce récit un symbole à travers le choix d'une fleur ; nom d'une fleur délicate, au parfum entêtant, « Suzuran » : le « Muguet » qui est à double sens.. ;Délicatesse, raffinement, discrétion, force mais aussi fleur –poison, avec en français, une autre appellation : « Amourette »...

Deux soeurs aux personnalités diamétralement opposées. Découvrant tardivement que sa soeur, incorrigible séductrice, lui avait pris tour à tour son premier amour, puis son ex-mari.. ;A 37 ans, amoureuse d'un homme différent , elle viendra le présenter à sa soeur et ses parents, décidée, cette fois, à se marier et à fonder une famille…Toutefois, la vie en décidera tout autrement ; un complet retournement de situation changera le rôle et l'existence de chaque soeur…

Poésie, tragédie, sagesse…suspens. Un cocktail réussi, d'une épure absolue , intensifiant l'émotion ressentie. Lu cette nuit, d'une traite, totalement capturée par l'atmosphère à la fois pudique et passionnée ! J'attends avec impatience la suite de ce nouveau cycle.
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Anzu est une artiste qui fait de la poterie . Son mari est parti et la garde de son fils Toru l'éloigne de ses désillusions sentimentales . Ses parents envisagent une maison de repos tandis que sa soeur, à la collection masculine impressionnante annonce à la surprise générale son mariage.

Aki Shimazaki et ses romans occupent, au moins pour moi , une place singulière dans la littérature. C'est une auteure que je lis ...entre deux livres.
Ces romans courts se lisent en effet d'un trait et s'ils appartiennent à une série , ils se lisent aisément indépendamment les uns des autres .

Pour ce cycle , Suzuran est le premier volet. Bon , j'ai lu les tomes 2 et 3 en amont mais cela n'a aucune importance , la chronologie n'étant pas le mantra de l'auteur.

Ce livre est très fort, peut être le meilleur que j'ai lu, avec Semi , sa suite.
Comme à l'accoutumé , l'écriture est précise et sobre , faite de phrase courte allant à l'essentiel.
Comme à l'accoutumé , l'intrigue est très bien posée , pleine de rebondissement,laissant le lecteur pantois et l'interdisant de lâcher le livre.
Parsemé de mots japonais plongeant encore plus le lecteur dans cette ambiance si particulière. ce roman est un petit bijou d'émotions.
Respect.

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Quand j'ouvre un livre d'Aki Shimazaki, le temps ralentit, les contrastes violents des couleurs s'estompent et le monde environnant se décline en bruns et en ocres, tout en camaïeu.
De temps à autre, soudainement, au fil de pages, une fulgurance de couleur, comme un coup de pinceau, un trait lumineux d'un bleu intense ou d'un vert brillant.
Et le phénomène se reproduit à chaque lecture, c'est comme si lire un livre de cette écrivaine faisait habiter, pour un instant, en dehors du temps, en dehors de toute perception extérieure pour mieux s'ouvrir à celles du récit.

Anzu est une jeune femme divorcée qui vit avec son fils. Tout près, vivent ses parents dans la maison de l'enfance, bientôt ils partiront pour une structure où ils seront davantage pris en charge et la maison sera louée.
Son frère et sa soeur vivent plus éloignés, une soeur dans l'ombre de laquelle Anzu a vécu pendant ses jeunes années, une soeur libre, et séductrice… Désormais les rapports sont plus équilibrés, et la stabilité épanouie de Anzu apparaît comme le reflet de la vie exubérante de sa soeur.

Anzu est céramiste, elle crée des poteries, son art est la charpente de sa vie d'aujourd'hui. Ses poteries sont comme la vie : elles sont façonnées avec attention et même amour, Anzu les dépose délicatement dans le four à bois et elle les découvre transformées, révélées quand elles sont cuites. Un art à l'image de l'existence qui recèle bien des surprises, bien des "accidents" et dont on ne sait jamais où elle mènera...
Et la vie d'Anzu va être bouleversée… Une "poterie" délicate et fragile… auréolée de la présence de ces brins de "Suzuran", clochettes tintinnabulantes pour ceux qui les perçoivent, un blanc intense qui retient la lumière et le regard, enfouies dans les folioles vert profond, tout en contraste, qui survivront aux frêles fleurs.



Dans l'écriture d'Aki Shimazaki, je suis toujours frappée de la précision : dans une phrase courte, autant les faits que les perceptions – couleurs et sentiments, musique de l'environnement – sont contenus. En peu de mots et dans un style tout en subtilité, tout est dit et l'évocation est aussi parfaite que légère et raffinée. Les mots se déploient pour entraîner le lecteur dans une atmosphère tout en sérénité, calme et discrétion même si parfois le récit se fait bouleversant.


J'ai refermé le livre en "écoutant le silence", presque recueillie de cet endroit éloigné où il m'avait entraînée, seul le pépiement des mésanges m'y était parvenu comme un écho des mots couchés sur le papier.
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Ce livre est le premier du cycle romanesque, "Une clochette sans battant", d'Aki Shimazaki. Il y a quelques semaines j'avais lu le second de ce cycle, sans savoir avant qu'un premier opus le précédait. Mais ce n'est pas gênant de les lire dans le désordre. C'est un cycle sur la famille niré qui vit au Japon. le second roman "Semi" était sur les parents d'Anzu, notre héroïne trentenaire de ce premier opus.
J'espère que mes explications ne sont pas trop confuses...
Donc dans "Suzuran", ce premier opus, il est question d'Anzu, qui est céramiste. Elle habite seule avec son fils. Elle s'épanouit au calme et semble sereine avec son fils et son art. On parle également de sa grande soeur Kyoko qui a une vie opposée à la sienne. Cette dernière aime vivre dans des grandes villes, a de multiples amours et aiment vivre à cent à l'heure. Mais une grande nouvelle s'annonce Kyoko vient de se fiancer et annonce qu'elle viendra présenter l'heureux élu à Anzu et ses parents.
Ce roman m'a beaucoup plu, autant que le second. L'ambiance, les personnages, les relations familiales, la tradition japonaise. Une ambiance sereine et légère s'en dégage malgré des thèmes forts.
Un seul regret avoir terminé ce récit. le troisième opus sera certainement prévu au printemps 2023...J'ai hâte de le lire.
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Suzuran, c'est le muguet, la discrète fleur printanière.

Suzuran, c'est une magnifique poterie, l'oeuvre d'Anzu, la potière qui vit pour son art en élevant son petit garçon. Mais la vie n'a pas toujours été facile avec sa grande soeur, brillante et croqueuse d'hommes.

Le suzuran, malgré sa beauté, est aussi une plante toxique, comme le bonheur dont les racines sont le malheur d'une autre.

Suzuran, c'est un roman d'amours et de femmes japonaises, un court texte avec la grâce d'un ikebana.
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Un livre merveilleux , doux , discret ,pétri d'émotions , habité par des passions sous le symbole des fleurs et de la nature , poétique, inspiré, discret et efficace à l'image d'une amie chère qui m'avait incitée à le lire en octobre 2020 !!

Elle se reconnaîtra sûrement !

De minuscules histoires contées avec une délicatesse sans pareille !

À l'image de cette auteure à part qui nous donne à nous lecteurs tant de bonheur même lorsque l'on est déprimé et anxieux !
Merci à toi, mon amie !
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Ravie de lire le premier tome d'une nouvelle pentalogie de l'auteure. Ravie de replonger dans les histoires familiales complexes qu'elle sait si bien imaginer.

Dans un style épuré et vibrant d'émotion contenue qui la caractérise, Aki Shimazaki place cette fois encore ce court roman sous le signe des plantes. Ici, suzuran, le muguet, signifiant" orchidée des clochettes" en chinois mais pouvant aussi symboliser une " amourette"... Amour sincère et aventures sans lendemain s'opposent en effet , de même que les ambivalences des caractères, les jalousies sous-jacentes.

Anzu, le personnage principal, est très émouvante. Timide, solitaire, ayant connu deux déceptions sentimentales, elle élève seule son garçon, depuis son divorce. Sa personnalité profonde s'exprime dans la poterie, dont elle a fait son métier et sa passion.

Et l'amour viendra, de manière inattendue, un amour contrarié par des circonstances dramatiques...

Toujours aussi sensible au talent de l'auteure, qui, en touches subtiles, nous fait entrer doucement dans l'intimité de ses personnages. Je me demande déjà qui sera au centre du deuxième tome...J'ai hâte de le découvrir!
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