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3,74

sur 1228 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Eric-Emmanuel Schmitt est une valeur sûre pour moi.
Pourtant, j'appréhendais d'entamer ce livre car je réalise de plus en plus que les nouvelles en général ne me transportent pas. En effet, à peine entrée dans une histoire, elle se termine me laissant sur ma faim.
Eh bien, une fois n'est pas coutume.
Concerto à la mémoire d'un ange est l'exception qui confirme la règle.
Les quatre nouvelles qui composent ce recueil sont très variées, se passent dans des contextes très différents, pour un dépaysement parfait. Toutes parlent de l'humain dans toute sa beauté ou dans sa cruauté la plus sauvage. Toutes racontent l'Homme dans son côté terrestre et dans sa quête vers le ciel. Toutes parlent de rencontres décapantes qui chamboulent le quotidien et la vie toute entière.
L'empoisonneuse raconte l'histoire de Marie qui s'attache au jeune prêtre qui débarque dans son village et qui, petit à petit, aspire toute son énergie, sa sève, sa substance spirituelle.
Le retour est une réflexion sur la paternité, sur le sens de la famille, de la descendance, les préférences dans une fratrie. C'est une réflexion sur la vie et la mort et sur les priorités d'une existence.
Concerto à la mémoire d'un ange est une partition de musique sur laquelle se rencontrent et s'affrontent Axel et Chris que la musique à unis, qu'un drame a désunis.
Enfin, Un amour à l'Elysée, révèle le lien du couple présidentiel que la politique a lentement séparés, que Cupidon a passionnément rassemblés.

Une belle lecture pour clore ces vacances estivales avant de reprendre la route du travail, les lectures professionnelles et le pas de course quotidien.
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Quatre nouvelles très différentes par leur thème, mais reliées entre elles par la présence de Sainte Rita. Des histoires sombres, des personnages pas toujours très reluisants, voire même antipathiques. Un bon travail psychologique. J'ai apprécié ce livre, quand même déprimant, même si je n'ai pas été vraiment emballée par la dernière nouvelle : "Un amour à l'Elysée".
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Une vie est-elle toute tracée ou peut-on en choisir la direction ? Peut on changer de voie en cours de route ou la ligne est-elle droite ? Les 4 nouvelles de ce recueil nous montre les choix de plusieurs personnages. Après des actes parfois peu avouable, chacun décide ou non de se racheter. Mais même dans ce cas là, le fait-on pour soi ou pour l'autre ? 4 univers différents, 4 histoires dont seule l'ombre de Sainte Rita noue les liens...
Je connais l'écriture d'Eric Emmanuel Schmitt, et j'ai beaucoup apprécié ces courts récits. La nouvelle du marin m'a particulièrement émue... Une lecture très agréable...
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Eric-Emmanuel Schmitt est un auteur que j'admire particulièrement. Il a le pouvoir de se réinventer en permanence, jonglant allègrement entre contes poétiques, romans chorales ou philosophiques, puis recueils de nouvelles, afin de nous offrir des histoires inspirantes, qui nous transportent et nous font réfléchir.

Concerto à la mémoire d'un ange, c'est quatre histoires distinctes, qui contiennent néanmoins maintes similitudes. La première nous présente Marie, soupçonnée d'avoir empoisonnée ses maris puis finalement acquittée, elle se repent à l'église du village. Jusqu'au jour où elle s'éprend du nouveau jeune prêtre, à qui elle rend visite quotidiennement afin de se confesser sur ses crimes odieux. Deux opposés qui se lient : l'odieuse criminelle fricote avec le pieux curé.

La seconde nouvelle nous présente un matelot, Greg, mari et père de quatre filles, qui vit éloigné de sa famille en raison de sa situation professionnelle. Lorsqu'en pleine mer, il reçoit un télégramme lui annonçant la mort d'une de ses filles, Greg se met à imaginer laquelle est décédée. C'est lorsque survient les moments les plus noirs que l'on prend conscience de certaines choses.

La troisième nouvelle, qui a donné son nom à l'ouvrage, met en scène Axel et Chris, deux virtuoses du piano et du violon. Mais leurs caractères sont divergents : l'un est généreux, sympathique et souriant, tandis que l'autre est mesquin, jaloux et compétitif. Lorsqu'un grave accident se produit, Axel frôle la mort à cause de Chris et se retrouve handicapé à vie. Un épisode douloureux, qui changera à jamais nos deux protagonistes.

Enfin, la quatrième et dernière nouvelle se passe à l'Élysée. La femme du président se rend compte qu'elle exècre son mari, infidèle, déloyal, ne reculant devant rien pour assouvir ses désirs de pouvoir. le couple se déchire, jusqu'à ce que la dame tombe gravement malade. le dénouement est alors inattendu.

La construction des nouvelles est quasiment identiques : un événement inattendu se déroule en début d'histoire, puis un second retournement de situation survient lors du dénouement final. On retrouve également plusieurs thématiques qui se recoupent dans chacune : le bien et le mal, la folie et la raison, le drôle et le triste se côtoient et parfois s'entremêlent puis s'échangent. L'amour fraternel, passionnel ou familial est lui aussi questionné, mis en péril, sous-entendu, mais il triomphe toujours. La religion est aussi fortement présente, avec la référence constante à Sainte Rita, reconnue comme la sainte de l'impossible et des cas désespérés, ce que semblent être l'ensemble de nos personnages. À travers Sainte Rita, se pose enfin la question du changement et de la rédemption : pouvons-nous changer notre façon d'être, de réfléchir et d'agir, se racheter pour les crimes odieux, les actes irréfléchis et les vulgaires paroles émises ? Chacun des personnages va se retrouver face à ce choix cornélien, chacun à sa manière, ils vont amorcer un changement dans leur quotidien, pour le meilleur ou pour le pire.

Peu adepte des nouvelles, je dois l'avouer, j'ai pourtant grandement appréciée celle-ci. Il faut dire qu'il y a plusieurs fils conducteurs, que l'on retrouve d'une nouvelle à l'autre. Après avoir compris comment l'auteur structurait ses histoires, on se prend même à imaginer quel dénouement il nous réserve pour les prochaines… mais impossible d'égaler la créativité d'Eric-Emmanuel Schmitt, qui nous offre des retournements de situation grandioses, totalement inattendus et surprenants.

Enfin, Eric-Emmanuel Schmitt nous propose dans une dernière partie d'ouvrage un petit « journal d'écriture », dans lequel il a consigné toutes ses réflexions durant l'élaboration de Concerto à la mémoire d'un ange. On en apprend plus sur ce qui l'a inspiré, ce qu'il a voulu exprimer, la raison pour laquelle il a choisi la nouvelle pour ces histoires. Des pages intéressantes, qui nous font entrer dans l'intimité de l'auteur et mieux comprendre la structure de son livre.

Quatre nouvelles étonnantes, bien construites, avec des thématiques concordantes, qui amènent à la réflexion. Eric-Emmanuel Schmitt est un auteur surprenant, que je ne peux que vous conseiller.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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"Concerto à la mémoire d'un ange" est un recueil de quatre nouvelles sur le thème de la rédemption et du destin, thème que j'affectionne beaucoup. Pour nous pauvres pécheurs, existe-t-il une possibilité de rachat? de s'amender de ses erreurs et des souffrances involontaires infligées à nos proches? Question ô combien captivante et enrichissante à celui qui prend la peine de creuser...
Une vieille femme avoue au nouveau curé qu'elle a empoisonné ses maris.
Un marin reçoit une lettre l'informant que l'une de ses quatre filles est morte, sans plus de précision. Jusqu'à son arrivée au port, il se demande quelle est celle qu'il préférerait voir morte. ( Cette nouvelle me fait penser au terrible roman de William Styron).
Quant à Chris, un musicien jaloux et orgueilleux, est confronté au difficile choix de remporter un rallye ou sauver Axel, un pianiste plus talentueux que lui.
La première dame s'ennuie; elle n'aime plus son mari mais pour se venger, elle décide de rester à ses côtés et de lui rendre la vie infernale. Elle décède d'un cancer et alors son mari se rend compte qu'il l'aime plus que tout et fait une découverte étonnante.
Ahhh !! Que j'aime la plume et l'imagination vagabonde d'Eric-Emmanuel Schmitt !!
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Eric Emmanuel Schmitt, excellent dans l'art de la nouvelle, a obtenu pour "Concerto à la mémoire d'un ange", édité en 2010, le Goncourt de la nouvelle. Toujours le thème de la mort, de l'amour comme dans "La rêveuse d'Ostende", mais ici en particulier, c'est celui de la rédemption et de la transformation qui relie ces quatres textes.Une écriture concise, une émotion à fleur de mots, un auteur toujours agréable à lire.

L'empoisonneuse.
"Attention voici l'empoisonneuse!" "C'est la tueuse!"
Marie Maurestier a été blanchie, mais des rumeurs courent sur son compte: suite aux meurtres de ses maris successifs, elle a dilapidé son héritage pour un "amerloque", un Johnny ou un Rudy, on sait plus, trucidé lui aussi!
Marie, vieillissante, se prend d'amitié pour Gabriel, un jeune prêtre beau comme un Dieu, "plus attirant que le Christ en croix". Elle se confesse.A t elle pêché? Jalouse d'Yvette et de "sa paire de cuisses" qui tourniboulent l'abbé, elle avoue.Un confident est il un complice? Machiavélique la Marie?

Le retour
Greg, marin au long cours a quatre filles, dont l'une apprend il par télex vient de mourir.Laquelle? Il l'ignore.Nous suivons tour à tour les affres et les interrogations dans lesquelles est plongé ce père de famille, qui se culpabilise de ses préférences.Et s'il devenait enfin un bon père?

Concerto à la mémoire d'un ange
Axel joue du violon, sa musique est "une voix qui s'alanguit, hésite,se reprend,se tend", "il vit le morceau" et le porte aux nues.Chris, séduit et admiratif, envie ce rival dont il n'atteindra jamais le niveau.
Un rallye à vélo, une plongée près de la barrière de corail. de quoi est on capable pour affronter la victoire, de quoi est capable l'autre pour se venger? Les remords sont ils de mise?

Un amour à l'Elysée
Les couples élyséens, font parfois contre mauvaise fortune bon gré et sourient aux flahs pour augmenter l'audimat.Que reste t il de cet amour dans les coulisses du pouvoir?Lui, a des maitresses.Elle les jalouse.Il essaye de lui nuire.Elle est machiavélique.Et un jour, la maladie l'emporte, elle. Et lorsque son journal intime voit le jour la transformation se fait. Sous le signe du pardon, le remords émerge.

Eric Emmanuel Schmitt joint un carnet de bord pour étayer et expliquer le livre en cours. Un auteur, à lire, qui nous entraine sur les pistes inextricables de la psychologie des êtres qui sont parfois là où on ne les attend pas!
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Un bon recueil de quatre nouvelles : quatre histoires complètement différentes mais qui ont un trait commun, juste un petit fil rouge, subtil.

L'écriture est simple, efficace. J'aime quand elle est plus riche, sensible, profonde, un peu plus raffinée, poétique.

Les histoires m'ont plu, certaines plus que d'autres : j'ai préféré : "un amour à l'Elysée".

J'ai lu ce livre pour deux raisons qui finalement ne représentent pas du tout la globalité de ce livre, chose assez rigolote :

--> j'avais lu qu'il avait dédié sa nouvelle "concerto à la mémoire d'un ange", qui porte aussi le nom du recueil, à sa mère, en hommage. Néanmoins, l'histoire ne parle aucunement de maman, ou d'une relation maternelle.
Un peu surprise et déroutée, j'avais choisi expréssément de lire ce livre à une date précise en clin d'oeil à ma propre mère.

--> concerto : le titre m'évoquait mon amour pour la musique. Finalement, juste la nouvelle "concerto à la mémoire d'un ange" évoque une situation musicale au début mais la musique n'est pas vraiment le thème principal, juste un décor, un contexte.

Ce fut plaisant de découvrir ces quatre histoires, d'y voir une morale commune à chacune d'entre elles et des thèmes réccurents : le pardon, la rédemption, les changements dans la vie, le regard sur le monde...

Une lecture sympathique, mignonne, douce, réconfortante, bien choisie (et pour le coup pas fait exprès) pour l'automne.
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La rédemption, ou l'action de ramener quelqu'un au bien, est l'axe principal qui unit les quatre nouvelles de ce recueil.

Chacun des personnages trouve une occasion de se racheter, de racheter une conduite passée, désormais cachée, tue, enfouie dans la conscience.

Avec l'empoisonneuse, c'est la possibilité d'enfin payer pour les crimes passés.

Avec le retour, comment l'annonce de la mort d'une de ses filles va permettre à un marin de revisiter sa vie et cette introspection va radicalement le changer.

Avec le concerto, on touche au sublime. Deux amis musiciens aux caractères opposés vont connaître un destin tragique façon Caïn et Abel.

Avec la femme de l'Elysée, la femme du président cherche à se venger de son mari manipulateur.

Avec Sainte-Rita en toile de fond, chacun va voir sa carapace se fissurer. La lumière va poindre dans les interstices laissées par la fissure, et le changement va se produire. Sans révéler les issues, on entre, par ces contes philosophiques, dans le profond de l'âme humaine, dans sa noirceur.

Tout à fait abordables et très bien écrits, ce qui ne gâche rien, ces textes procurent un très bon moment de lecture.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Un recueil de nouvelles que j'ai fort apprécié tant dans le fond que dans la forme. Magistral dans l'utilisation des mots, Eric Emmanuel SCHMITT a parfaitement saisi l'art difficile de l'écriture de ce style d'ouvrage où il convient de transporter le lecteur, de l'accompagner dans l'appréhension de l'objectif de l'auteur sans le noyer dans le détail. L'art de la juste mesure pour parer le discours de ses plus beaux atours.

Dans ce magnifique ouvrage, il met merveilleusement en mots la difficile voie de la conscience individuelle, de l'exercice de la liberté. Entre rédemption et damnation. Partant de la voie de la facilité dans la première nouvelle pour atteindre graduellement le sublime dans la dernière. En mettant parfaitement en valeur l'importance du rôle de l'individu dans la transformation du Soi. Conscient du fait que la rédemption intervient souvent trop tard car le mal est accompli et que s'amender n'efface rien de ce qui a été commis. En posant la question essentielle qui consiste à s'interroger quant à savoir "Quand et comment devenons-nous celui ou celle que nous devons être ?".

A l'instar de mon ressenti à la lecture des ouvrages de cet auteur, une fois de plus je ne puis ce "concerto" qui a effectivement largement mérité le Goncourt de la nouvelle.
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Ce livre porte le nom d'un chef d'oeuvre du 20ème siècle, le concerto pour violon d'Alban Berg. Il s'en montre digne.
Les cinq nouvelles de ce recueil ont en commun de mettre la vie intérieure des protagonistes au centre des histoires : la femme de la première nouvelle s'éprend du nouveau prêtre et se lance dans une coupable confession pour le garder sous son emprise, le marin de la deuxième nouvelle apprend en mer la mort de sa fille, sans plus de précisions, or il a quatre filles... dans la 3ème nouvelle éponyme un musicien rongé de jalousie devant le talent d'un autre va laisser se produire l'irréparable avant de connaître une incroyable rédemption, enfin dans la dernière nouvelle la première dame de France n'aime plus son président de mari et devient cynique, avant que l'arrivée de la maladie rebatte les cartes
Leurs émotions et états d'âme prennent beaucoup de place et donnent une teinte très passionnée à l'ensemble, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Comme la plume d'Éric-Emmanuel Schmitt se fait précise et discrète, se mettant parfaitement à leur service, c'est un très bon moment.
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