Un de plus dans ma bibliothèque… Un de plus pour étoffer ma collection… Et encore une fois, et comme à chaque fois j'ai envie de dire, je ne suis pas déçue.
C'est vrai, je lis énormément sur la Seconde Guerre Mondiale, mais que voulez-vous, une passion est une passion, je ne peux pas faire autrement. C'est plus fort que moi, j'ai besoin de lire sur cette période sinistre de notre Histoire, j'ai besoin d'en savoir encore plus à chaque fois. Et chaque fois, je ne suis pas déçue car chaque témoignage est différent. Bien sûr, dans le fond, cela se ressemble, mais le point de vue est différent, le ressenti également. Donc pour moi, lectrice, mes sentiments ne sont pas identiques non plus…
Paulette Sarcey est née à Paris, de parents Polonais. Elle est jeune lorsqu'elle s'engage dans la Résistance pour « faire quelque chose » comme elle le dit, pour son pays. Elle mènera toutes les opérations possibles jusqu'à son arrestation. Malgré la torture, elle ne parlera jamais. le 23 juin 1943, elle sera déportée avec de nombreux amis résistants, cette seconde famille, direction Pitchipoï. Elle arrivera à Auschwitz-Birkenau deux jours plus tard, perdra son identité sous le matricule 46650. L'enfer continue. Tous ensemble, ils se feront une promesse : celui ou celle qui sortira vivant de cet enfer se devra de raconter.
Ce témoignage est vraiment poignant. Je n'ai pu m'empêcher de tourner les pages sans m'arrêter. Je voulais savoir ce que chaque personnage allait devenir, même si au fond, on connait bien le destin de chacun pendant cette période si atroce.
Paulette Sarcey ne s'est jamais tue. Elle n'a pas eu peur. Elle raconte, sans faille, avec
Karen Taïeb, responsable du Mémorial de la Shoah, tout ce dont elle se souvient.
Paulette Sarcey a tout d'une Grande Dame. Elle revient sur ses souvenirs, tous plus durs les uns que les autres, pour nous, mais aussi et beaucoup pour EUX, ses ami(e)s. Elle a tenu sa promesse.
Elle nous raconte ici la Résistance, l'arrestation, la torture, la déportation, Pitchipoï, la libération. Elle nous livre ici, sans retenue aucune, la plus grande partie de sa vie.
Elle nous confie la Solidarité, celle sans laquelle elle n'aurait pu s'en sortir. Celle dont aujourd'hui, je ne suis pas certaine que l'on retrouverait pour une situation similaire, dans ce monde où, bien souvent, c'est « marche ou crève » alors qu'elle-même a vécu cette marche de la mort…
Elle qui, dès les premières nuits de son retour à parler, parler, parler, à ses parents dans un premier temps, sans avoir peur de ce qu'ils pourraient penser. Elle qui n'a jamais pu se taire…
Je ne ressors pas indemne de cette lecture. Bien au contraire. J'ai toujours en moi ce besoin de savoir, d'en connaître toujours plus sur cette Seconde Guerre Mondiale et surtout de partager avec vous, lecteurs ou lectrices, pour que jamais nous oublions… Nous nous devons de faire perdurer le Devoir de Mémoire…