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Antoine Sanchez (Autre)
EAN : 9782956166023
108 pages
L'Atteinte (24/11/2020)
4.12/5   17 notes
Résumé :
« Au Pégase, il y a ceux qui sont là depuis toujours.
Le zinc, la bête et ce verre que l’on brandit en guise
de prière, entre soif de joute et d’immobile. »
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Au comptoir du Pégase, se retrouvent les âmes perdues,
Les oubliés de la vie, fantômes déchus de la société,
Les moins-nantis, ceux qui n'ont pour eux que la rue,
A peine un sou à dépenser, pour une bière, pour un café…

Ceux qui viennent se poser, ouvrir leur coeur,
Taper la carte, pousser la dame, refaire le monde...
Accoudés au zinc, y rechercher un peu de chaleur
Dans les vapeurs d'alcool et les fumées blondes.

Au comptoir du Pégase, se sentir pousser des ailes,
Pour une heure, pour un verre. Se sentir vivant.
Parce que dehors, la vie, elle est moins belle.
Et que dedans, les tracas ne sont plus présents.

Juste un bar ordinaire, un petit bar de quartier
Juste quelques âmes solitaires qui se recueillent.
Juste un instant, l'envie d'exister. Et plus si affinité...
Et tant pis si demain elle est de bois, la gueule...


▪️▪️▪️


Sur les conseils de mon ami Willy Lefèvre, revu avec grand plaisir au salon du livre de Mons, je me suis acheté le Pégase, d'Antoine Sanchez, publié par la Maison d'édition L'Atteinte (Metz). Ce livre y a concouru pour le prix Mon's Livre, terminant à une bien belle (et méritée) troisième place.

Avec un format agréable en main (un peu plus large qu'un livre de poche), une impression de haute qualité, réalisée chez un imprimeur éco-responsable sur un papier de couverture Freelike Kendo white 250 g/m² (composé de fibres recyclées et de chanvre) et un papier intérieur Oikos extra white 100 g/m², rehaussé d'une typographie originale et élégante, cette Maison d'édition a tout pour plaire.

Et à travers les voix de ces âmes errantes à la recherche d'un peu de réconfort, d'écoute et d'amitié au rebord d'un comptoir, Antoine Sanchez nous livre un recueil inspirant et émouvant.

Je vous le conseille !
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« Au Pégase il y ceux qui sont là depuis toujours.
Le zinc, la bête et ce verre que l'on brandit, en guise de prière, entre soif de joute et d'immobilité. »
« le Pégase » est le microcosme d'un monde en miniature. Un bar, port d'attache, ancre et résistance. L'idiosyncrasie d'un lieu pavlovien. Des rencontres fortuites, des retrouvailles journalières, furtives délicatesses, regards croisés, petites mesquineries. « le Pégase » est le génie d'un village universel. L'écriture d'Antoine Sanchez est un palais d'honneur. Un double langage poétique, essentialiste.
« le patron s'écoute radoter, une manière de rester en bonne santé.Le radotage, c'est l'oubli qui parle, la rumeur des tombes. »
Ce kaléidoscope, jour après jour est agissant. On a l'impression d'être au coeur même de cet endroit où les philosophies s'étirent d'aise. Les rancoeurs sont noyées dans les verres de vin. Chacun (e) connaît l'autre, l'heure du changement de cap. le journal abaissé pour mieux observer derrière la vitre celui ou celle qui passe et regarde dans même tempo l'assoiffé de tendresse. L'hospitalité est la pierre angulaire de la fraternité, le regain, l'entrechoc des tasses dans l'évier qui n'ont pas dit leur dernier mot.
« Mais le destin ne se soucie guère de nos petites espérances personnelles. Cercle atemporel, intangible, irréfragable, il trace, il broie, il favorise, il atomise, il règne. »
Antoine Sanchez donne la vie aux hôtes du Pégase. le bar est leur arche, l'île et « il y aura toujours des sanctuaires, des chemins de traverse habités par les ombres, à jamais glorieuses, affaiblies par la perte et pourtant ravivées par le sentiment d'être encore là, à l'arrière de la scène, priant, combattant, se rassemblant : à jamais survivants. »
Matrice où le lien devient liant, les habitudes des convoitises : cadeaux de noël. L'habitacle, contre-feux, l'abri qui résiste aux mauvais coups et aux vents contraires.
« On peut bien renaître ailleurs dans l'hypothèse de ce qui nous précède, devenir nous-même une hypothèse, un personnage parmi d'autres personnages.
« le Pégase » est une fierté de lecture. le deuxième né d'une ligne éditoriale qui a tout compris.
« Les godets sont nos chandelles, la tête de cheval notre guide.
Je reste assise au Pégase, sève et bienveillance, connivence et concorde.
« La tête de cheval est là pour veiller sur nous. »
Ne pas bouger.Le soir ferme les rideaux et assiste au ballet nocturne de Raymond et Odile les maîtres des lieux. Qu'importe ! Demain il fera jour et tout recommencera. A la vôtre ! En lice pour le prix Hors-Concours 2021. Publié par les majeures Éditions L'atteinte.

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Découvrez Odile et Raymond, les patrons du bar centenaire « le Pégase », ainsi que tous les habitués et leurs habitudes ! Il y a le vieux Colonel, Jörg l'Allemand et ses tirades, Norbert le musicien, Paul Le professeur dépressif, Joseph le libraire, André le luthier, Gustavo l'accro aux jeux à gratter.
Les journées sont faites de silences et de non-dits. Antoine Sanchez brosse une galerie de personnages par petites touches, avec pudeur. Comment qualifier les clients ? Sortes de bras cassés, de « has-been », en tout cas sous la plume de l'auteur, ils sont très attachants.
Entre rêves et désillusions, ils se consolent souvent dans l'alcool où ils noient leur honte.
Sous le regard d'Odile, les habitués vont et viennent. C'est elle la patronne. Elle est respectée. Avec une certaine autorité et parfois sans rien dire, elle approuve ou désapprouve leur comportement ou paroles.
Pendant ce temps, Raymond astique ses couteaux de collection, boite et ponctue ses phrases de « Crevure » !
Dans ce roman, vous apprendrez comment Odile et Raymond se sont connus et comment ils sont devenus les propriétaires du bar, l'histoire du Pégase, cette tête de cheval accrochée au mur !
Soudain, l'arrivée d'une jeune femme inconnue bouleverse le quotidien morne. Que se passera-t-il ? peut-être la naissance d'une histoire d'amour ? Pour le savoir, lisez ce court roman (98 pages) qui se dévore en un rien de temps !
J'ai tout aimé dans ce livre, y compris sa maquette et sa couverture réalisées par l'atelier AAAAA Marie Sourd et Léopold Roux.
Une belle découverte grâce à la sélection du prix Hors Concours.
Longue vie aux jeunes éditions L'Atteinte !
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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Le Pégase est un bar centenaire.Raymond et Odile le font tourner de main de maître : servir les clients, nettoyer les verres, donner les clés qui permettent d'accéder aux toilettes, sortir le terrasse, écouter les habitués.
Et ils sont nombreux les habitués. Il y a Jörg, l'allemand, qui prend toujours deux cafés avant d'attaquer le blanc, Norbert le chanteur qui se fait piquer sa place dans la rue par un petit jeune, Paul Le professeur dépressif, Gustavo, qui dépense sa paye enjeux à gratter, mais aussi le colonel, Joseph le libraire, André le luthier, l'aristo et la bourgeoise. Il y a même un habitué qui ne l'est plus pour le moment, car il est en prison, Gabriel! Tous forment une belle bande de bras cassés qui noient leur déception dans l'alcool ou les parties de dames.
Puis un jour, une inconnue entre dans le bar et commande un demi... et c'est toutes leurs petites habitudes qui sont bouleversées. Qui est-elle? Va-t-elle revenir?
J'ai beaucoup aimé ce huis-clos original et ses personnages tous attachants, avec leur petites manies et leurs névroses. Ce sont des abîmés de la vie et le Pégase est un lieu dans lequel ils se sentent chez eux. On discute, on lit le journal, on observe les passants dehors, on rit, on se tait aussi, chacun se connaissant à la perfection, il est parfois inutile de parler.L'écriture est belle et poétique et relate à la perfection ces petits moments de vie qui font volontiers sourire et émeuvent, tous posés sur le papier et mis en page à la manière d'un poème, car au final, c'est un peu ça qu'est cette lecture, la poésie du quotidien.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Une galerie de personnages, tous plus ou moins cassés par la vie, défilent au troquet nommé le Pégase, sous l'oeil bienveillant du couple de tenancier. La plume est belle, pudique, on a envie d'en lire des extraits à voix haute. Loin de se moquer de ses piliers de comptoir, l'auteur leur donne une grâce, une dignité empreinte de nostalgie. Un livre assez court qui se lit d'un souffle, un petit blanc à la main.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Incipit :

Au Pégase, il y a ceux qui sont là depuis toujours. L’Allemand, qui remue des pièces dans sa poche pour dire qu’il est bien là, Le professeur a sa table juste au centre ; il fait des ronds sur le bord du verre.
Le colonel marmonne dans sa barbe, vautré sur sa chaise. Le musicien se tient debout au comptoir. Le derrière du libraire déborde du tabouret.
Quand l’aristo passe, c’est jour de fête, tout le monde se sent plus important.
Le matin, les patrons sortent la terrasse sur un coin de trottoir en bord de route. On y échoue généralement faute de trouve mieux ailleurs.
Une grande baie vitrée donne sur la rue. De l’extérieur on voit les vieilles banquettes en cuir, dont certaines sont déchirées, et une tête de cheval empaillée sur le mur du fond.
Pour aller aux toilettes, il faut demander au patron. Raymond. C’est lui le gardien de la clef. Plongeant la main dans un pantalon en velours marron à grosses côtes qu’il porte quelle que soit la saison, il vous la tend, le regard fier, presque halluciné.
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Le radotage, c’est l’oubli qui parle, la rumeur des tombes.
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Le patron propose du vin à son épouse en touchant la bouteille du doigt. Elle fait « non » de la bouche. Lorsqu’il a terminé, elle fait un signe de tête vers le haut pour lui demander s’il a encore faim. Il lui répond à l’aide d’une moue qui veut dire « C’est bon ».
Vivre ensemble pendant tant d’années, c’est creuser sans cesse plus en profondeur à l’intérieur de l’autre ; c’est chercher le silence le plus noble, le plus commode ; celui qui viendra s’échouer sur les corps inanimés.
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Odile sert les derniers fumeurs.
Une journée de plus s’envole. La pluie cesse. Raymond rentre la terrasse sous le regard du nouveau propriétaire d’en face, dont l’affaire cartonne. Il a trouvé un bon concept. Il a l’air si fier ; si certain d’avoir fait le coup du siècle. Il doit se regarder matin et soir dans la glace. Raymond lui collerait bien son poing dans la figure, il aurait quelque chose de plus intéressant à y regarder.
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Le patron n’a pas l’air dans son assiette et la patronne a du mal à l’encaisser. On ne sait pas quoi faire. On demeure interdit dès qu’il s’agit de parler de choses graves.
On continue de vivre comme si de rien n’était.
C’est la plus belle forme de soutien qu’on puisse lui offrir.
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Videos de Antoine Sanchez (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antoine Sanchez
A l'occasion du "Livre sur la Place" 2021 à Nancy, Antoine Sanchez vous présente son ouvrage "Le Pégase" aux éditions L'Atteinte.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2498982/antoine-sanchez-le-pegase
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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