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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une merveille d'écrivain, clair, simple, passionnant, maître de son expression, en un mot un classique, à la fois élégant et expressionniste (les scènes tunisiennes).
Comme il le reconnaît lui-même, cet acharnement à raconter des histoires haletantes dans un style lumineux, avec l'intention coupable de combler ses lecteurs, est un triple péché mortel en France, depuis 60 ans, et n'a pas dû lui faciliter l'intégration dans la République des lettres.
L'auteur aime tellement ses lecteurs qu'il va jusqu'à leur confier des secrets plus ou moins bien gardés : la dureté de l'hôpital, du moins pour les plus faibles – malades et étudiants -, l'oisiveté forcée de certains cabinets ministériels et des diplomates, le brouillon agressif et toxique des humanitaires.
Il a la dent dure, décrivant dans une langue exquise les pires villennies. Il faut le lire, absolument, pour les clés qu'il nous donne sur la médecine : un jour ou l'autre, hélas, nous en serons les dociles « patients ».


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Un peu « gênée » qu'il figure en bonne place dans ma bibliothèque sans avoir encore osé franchir le pas, c'est de manière un peu détournée que j'y viendrai, en lisant ces chroniques d'un médecin nomade, comme indiqué en sous-titre ; pas tout à fait par hasard …j'aime bien découvrir pourquoi l'on rentre dans le milieu, pourquoi ce métier et pas un autre. Une question, à laquelle certains ou certaines ont les plus grandes peines du monde à répondre( dont la rédactrice de ces lignes).
Jean-Christophe Rufin le sait. La médecine était pour lui une évidence.
« Je suis né en médecine, comme d'autre voient le jour au bord de la mer, au flanc d'une montagne ou dans les champs. » C'est un grand-père pratiquant la médecine à l'ancienne, une médecine plus humaniste que scientifique qui construira sa vocation médicale
Il est l'écrivain que l'on sait, un touche à tout, médecin dans l'âme, mais profondément mal à l'aise dans le milieu hospitalier, et surtout avec l'évolution de la médecine.
Il aura beaucoup de mal à trouver sa voix, multiplie les expériences, participe au début de la médecine humanitaire avec plus ou moins de succès, touchera à la coopération, et allant jusqu'à accepter un poste d'ambassadeur au Sénégal.
Ses errances professionnelles seront à l'origine de ses romans. Long sera son cheminement vers l'écriture. Quelques ouvrages techniques seront un début, pour que se produise en lui le déclic le menant à la fiction.
J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt ce parcours, souvent interpellée par nombre de remarques, réflexions que l'on se pose toutes et tous lorsque l'on travaille dans le milieu.
« Nous vivions les derniers moments d'une époque : une sagesse venue du fond des âges était encore transmise et exprimable sans susciter l'indignation. Comme le faisait avec naturel mon vieux collègue, elle nous disait simplement qu'il fallait respecter la mort. Une des noblesses du médecin était d'évaluer les combats perdus et de ne pas les livrer. »
Au risque d'en indigner certains ou certaines, il serait temps de renouer avec cette sagesse. Car souvent……
« Portant peu d'intérêt à la technique et aux aspects scientifiques de la médecine, j'ai souvent traqué, dans mon expérience d'interne, toutes les occasions de rencontrer la vie véritable, d'assister des êtres dans leur confrontation à la douleur, le danger, l'inéluctable. »
Nombreux sont les passages où l'humanité prend la place de la technicité, où le médecin ne fait pas secret de ses faiblesses d'homme démuni face à la détresse, l'injustice de la maladie.
Certains (mauvais) esprits verront dans ce récit une auto promotion, un étalage de carrière… une vision unilatérale des personnalités, bien connues, qui ont accompagnées l'auteur dans ses aventures humanitaires….En ce qui me concerne cela m'a permis de mieux cerner l'écrivain, et surtout de réparer, au plus vite une injustice, et de vite me tourner vers son oeuvre romanesque.
Petit clin d'oeil pour une petite phrase qui m'a beaucoup amusée….
« Les infirmières ont une puissance redoutable. Il faut les amadouer afin qu'elles ne fassent pas un usage trop rude des armes dont elles disposent. »
Vous êtes donc prévenus !!!



Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Dès le départ, JC Rufin annonce  la couleur à la fin de sa "préface " en écrivant :
" La médecine est le véritable sujet de ce livre. Qu'on  veuille bien me pardonner d'y parler beaucoup de moi ; c'est le seul moyen que j'aie trouvé pour parler d'elle ".

Et il est exact qu'il parle beaucoup de lui dans ce livre, mais également   beaucoup de l'amour, et aussi parfois du désamour qu'il voue à la  médecine et de ce qu'elle devient trop souvent quand on lui ôte son humanisme.

JC Ruffin reconnaît avoir été parfois "pénétré de (son) importance".
Même si cela se ressent, notamment lors de ses pérégrinations auprès de certaines associations humanitaires et de ses dédales politico-ministérielles, c'est toujours, pour moi, un immense plaisir de le lire et de découvrir ce qu'il a bien voulu nous dévoiler de son parcours professionnel et de ses aspirations intectuelles et humaines.

Son appel vers l'humain,  son intérêt pour le siècle et la diversité du monde éclaboussent de leurs lumières chaque partie de cette autobiographie.

Comme toujours avec Rufin, c'est avec une langue très belle, emplie de métaphores souvent subtiles, qu'il nous colle au récit de sa vie, devenu en quelques pages, presqu'aussi addictif qu'un polar. 

Ce qu'il décrit à certains moment dans son livre sur les "mandarins" médecins, nous sommes hélas nombreux à l'avoir ressenti lors de consultation ou soins médicaux.
 Et dire qu'il en a également fait partie...



Lien : http://justelire.fr/un-leopa..
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Monsieur Jean Christophe Rufin, je vous ai découvert dans une boite à livres. J'y ai chiné…« le parfum d'Adam », puis, emballé, j'ai découvert « Katiba », « Rouge Brésil », « Globalia »,…autant de bons moments passés à vous lire. Vous avez obtenu le Goncourt, les Goncourt puisque celui du 1er roman vous a également été remis. Vous avez été ambassadeur de France et avez participé à la naissance de Médecins sans frontières…..vous êtes devenu médecin…pour pouvoir souffler à votre grand père : « moi aussi, je suis médecin ».
Votre trajet de vie, vous l'avez partagé avec vos lecteurs dans ce livre bouleversant.
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Décidément, à chaque lecture d'un roman de Jean-Christophe Rufin, je suis de plus en plus attaché à cet auteur. Je suis à chaque fois impressionnée de la manière dont il parvient à se renouveler, roman après roman : pas de comparaison possible entre Rouge Brésil, L'Abyssin, Immortelle randonnée (où il raconte le périple de Compostelle, qu'il a fait seul), même si à chaque fois j'ai apprécié ses connaissances historiques, son sens du romanesque et son humour ! Dans Un léopard sur le garrot, j'ai découvert ce qui l'a poussé à écrire chacun de ses textes, j'ai découvert l'homme derrière les mots, et j'en suis restée admirative.

« La volonté d'engagement, l'humanisme en acte, l'ancrage littéraire, tous ces idéaux étaient pour moi au principe de l'activité mystérieuse dont je suis témoin depuis l'enfance et qu'on appelle la médecine. »

Il fut d'abord et avant tout médecin, à la suite de son grand-père qui lui a donné le goût de comprendre et soigner l'âme humaine. Mais très vite, il ne parvient pas à s'intégrer dans ce monde : il ne veut pas être généraliste, et le milieu hospitalier lui pèse trop. Pour supporter tout ça, il se tourne en parallèle vers l'humanitaire : il rejoint Médecins sans frontières, que Bernard Kouchner vient de créer, et mène de multiples missions. Par la suite, il quittera l'association, pour mieux y revenir. Il y décrit les problèmes qui s'y pose, les conflits politiques. Il y découvre les dangers de l'humanitaire, dont il tirera un livre, « le piège humanitaire », qui fut un flop.

Puis, sa réputation se fait, et on lui confie l'ambassade du Sénégal, autre étape de sa vie.

Et parallèlement à tout ça, il écrit. Ses missions en Ethiopie et au Brésil lui permettront par exemple d'écrire Rouge Brésil et L'Abyssin.

« Ainsi la médecine m'a conduit à l'écriture. Mais ce fut par un long détour de l'engagement humanitaire, des voyages et de l'action politique. […] Je me suis gardé de mettre en scène ma pratique. le roman a toujours été pour moi un espace d'évasion. Dans les cours de la Salpêtrière, j'imaginais des mousquetaires à cheval … ils m'aidaient à supporter un quotidien qui m'apportait trop de frustrations et de souffrances. »

Homme au parcours tellement riche, homme d'engagement, il m'impressionne par les risques qu'il a sans cesse pris pour vivre selon ses valeurs.

« Pourquoi avoir pris cette charge lourde (l'ambassade) sinon parce que c'est une tache difficile, à un moment crucial des relations entre l'Afrique et la France ? Je suis plus que jamais posté sur cette frontière invisible entre les mondes. […] On est bien aise de disserter sur les flux migratoires, les sans-papiers ou la lutte contre l'immigration clandestine lorsque l'on est assis tranquillement dans un salon à Paris. Je subis, moi, l'inconfort d'être au front, sur le lieu où s'exercent directement les forces contraires, où se jouent les drames, où ils prennent une forme humaine […] Je vis ici trop d'émotions, je vois trop de paysages et de portraits, pour que n'en sortent pas un jour, par le détour du temps et de l'oubli, de nouveaux livres et de nouveaux rêves. »

Ce texte est fascinant, porté par une magnifique plume, et va devenir un de mes livres de chevet, pour me rappeler qu'on se doit d'être ouvert, d'avoir une vie bien remplie, au service des autres, et qu'il y a tant de causes à défendre !
Lien : https://missbouquinaix.com/2..
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C'est une autobiographie très courte. On ne s'ennuit pas et les pages sont lues assez facilement.
Lien : http://lolobouquine.canalblo..
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J.C. Rufin nous livre son auto-biographie relatée comme une épopée à travers différentes époques, différentes contrées, et différentes aspirations. RUfin, tantôt médecin, tantôt humanitaire, tantôt homme politique, reste malgré la diversité de ses missions, dans une optique profondément humaniste.
Et cet humanisme, on ne la constate pas uniquement en raison de ces missions, mais aussi et surtout dans la sincérité qu'il nous transmet par le style de son écriture.
J'ai pris un énorme plaisir à découvrir la vie de cet homme que je ne connaissais pas et dont le style d'écriture m'a enchantée. Il en ressort de la douceur, de la profondeur et une grande beauté d'âme auxquels j'ai été très sensible.
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Je voulais lire ce livre car j'avais beaucoup aimé Globalia et parce que j'aime beaucoup voyager. En effet, dans ce livre, l'auteur nous parle de ses voyages en tant que médecin humanitaire. La première partie du livre est assez technique car il emploie un vocabulaire scientifique. Intéressant mais compliqué car moi et les sciences ça fait deux. La deuxième partie, quant à elle, est sublime car il nous parle de son retour en France, de son envie d'écrire, de sa passion pour la lecture, son addiction à l'écriture mais aussi de ses inspiration tel que Flaubert et de ses amis comme Philip Roth. Une de ses citation est très porteuse de sens «l'humanitaire poursuit la diplomatie par d'autres moyens que la guerre ». Plus tard dans ma lecture, j'ai pu lire «j'ai découvert le monde littéraire avec autant de curiosité qu'un navigateur découvrant une île inconnue ». Un livre vraiment sublime.
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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