Elle dépasse, puis laisse derrière elle la rue du Chat-qui-Pêche. « Qui pêche quoi, d’ailleurs ? » La question vient de surgir au centre de ses pensées et tente de s’y accrocher. Comme pour la distraire. Mais elle ne veut pas être distraite. Pas maintenant, pas avec ce qu’elle doit faire. Le ciel pèse sur la ville ; anthracite, presque noir, il est chargé d’eau. Dans l’éclairage blême des réverbères qui viennent de s’allumer, le macadam et les immeubles paraissent plus tristes que jamais. C’est l’une de ces heures où se jouent ces mélodies visuelles tout en gris, idéales pour accompagner les mouvements douloureux d’une âme en peine, trop fatiguée pour lutter encore. Même un peu.