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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La vertu de ce genre d'oeuvre est de faire lâcher prise. Comment s'accrocher au texte pour tenter d'en comprendre le sens ? C'est un maelström, une tempête qui fait feu de tout, mélange, emporte. Il y a de la synesthésie, des associations de sens et d'idées inédites qui mettent l'esprit sens dessus dessous. La sensation est rafraîchissante. Ça ameublit le cerveau comme on bêche pour ameublir la terre. C'est nouveau, c'est baroque, c'est fulgurant.

Et probablement que l'on passe à côté de cette oeuvre si l'on essaie d'y comprendre quelque chose. Il me semble que c'est surtout pour son effet de sidération qu'elle charme. M'envoûte-t-elle ? Non. Mais elle produit assurément un effet de relâchement très puissant. Les figures, les images glissent de manière tantôt suave et tantôt piquante sur ce toboggan de mots.

J'entre dans un palais aux miroirs, prodigieux labyrinthe où la fantaisie apparaît plus utile que la raison. le texte semble me dire : « Laisse-toi emporter dans le vertige. » Était-ce un voyant ? Il garde encore aujourd'hui le bénéfice du doute. Il faut rappeler que cette rédaction suit un traumatisme (deux coups de revolver dans le bras). Qui sait dans quel état pareille épreuve pourrait jeter le plus cartésien des hommes, quelles affres il endurerait ? Faut-il être hypersensible pour percevoir et ressentir dans sa totalité l'émotion qui engendra ce texte ? Je l'ignore. Mais je crois que la distorsion extrême de cette oeuvre embrouille trop le canevas pour que je puisse y broder des motifs bien définis et y trouver ma propre résonance.

Ici se déverse le langage sibyllin d'un être dont la sensibilité est excitée à l'extrême : les mots sont à fleur de peau : il les goûte, il les respire, il les étreint. Seule une expérience extrême permet un tel vertige. Et le récit d'une expérience transcendante ne pouvait être qu'énigmatique, et probablement pas entièrement intelligible pour son auteur même. Car c'est son subconscient qui parle et la langue qu'il emploie peine à porter un tel message. C'est comme un rêve, un délire : incongru, bizarre, abscons et dérangeant car fortement condensé. Dans une expérience traumatique, pendant un dixième de seconde élastique on voit défiler un tas d'images, ce qu'on résume par l'expression « voir sa vie défiler ».

L'aspect décousu donne une liberté immense à l'interprétation. Un mot peut chatoyer ou piquer, apaiser ou exciter. On peut même se détacher des images pour sentir uniquement la musique des mots et le souffle qui les embrase. Dans ce tourbillon, ce flux de pensée frénétique, Rimbaud semble mêler sous la dictée d'une voix intérieure d'oracle des symboles (ou des morceaux de symboles) très personnels et en assembler une fresque composite, un patchwork qui serait une mosaïque dynamique et qui ne se laisserait pas fixer par une interprétation définitive.

C'est néanmoins un lâcher-prise qui fait du bien, une sorte de fonte et de refondation de la notion de sérieux, un grand remue-ménage. La grande contribution de Rimbaud, c'est peut-être cette part d'insouciance retrouvée. Cette lecture m'a fait perdre la notion du temps et l'espace lui-même a pris une autre dimension. C'est le puissant effet hypnotique dû aux ellipses. Tous les repèrent fondent, s'évanouissent puis à la fin se refaçonnent. C'est un drôle de voyage.
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"Une saison en enfer" est un long poème aux accents d'oraison funèbre, au mysticisme halluciné et aux saveurs soufrées. Rimbaud, le "poète maudit" de la Bohème, exprime ici une profonde désespérance en la société tout en renouvelant sa foi en la nature.

Si je reconnais la beauté de la langue et le souffle de l'inspiration qui ont fait naître dans mon esprit de terribles scènes de damnation, j'avoue plus de goût pour une poésie moins lugubre. Aussi n'ai-je pas complètement pénétré les délires opiacés du poète, sans doute parce que mon amour pour la vie m'empêche de pleinement me projeter dans les limbes de l'Enfer !

Je ne commenterai pas davantage ni ne développerai plus avant mon ressenti ; la poésie - même si elle est universelle comme c'est le cas ici - appelle une approche individuelle qui éveillera ou non de vibrants échos dans le coeur et l'âme de chaque lecteur.


Challenge 19ème siècle 2015
Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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"Une saison en enfer" m'a beaucoup déçu !... Et dire que j'étais persuadé que j'allais beaucoup aimé lire, adoré lire même, cette oeuvre de Rimbaud !... Et quelle surprise, quelle mauvaise surprise en l'occurrence que cette déception !...
Pourtant, j'aime bien Rimbaud, je n'ai rien contre la poésie en prose, de façon générale, du moins ; n'ai-je pas beaucoup aimé lire des recueils de poèmes en prose de Baudelaire ou de Saint-John Perse ?... Non !... Ici, cela concerne spécialement la poésie en prose de Rimbaud, ou du moins ce texte de Rimbaud, appartenant au genre de la poésie en prose. Je n'ai pas perçue, il faut bien l'admettre la moindre portée poétique à ce texte, ou plutôt, si, j'ai perçu une portée poétique, mais dans la thématique !... Dans la thématique, dans le sujet, dans le thème, oui, il y a de la poésie !... Oui, c'est poétique, ces thématiques !... Mais toutefois, cela ne suffit pas ; une thématique en elle-même n'est rien, rien si elle n'est pas heureusement développée. Et, hélas… le développement n'y est pas vraiment. le développement, c'est la manière de tourner l'idée, la manière de la compléter, bref… La manière de la développer, de faire de l'idée brute quelque chose de valable !...
Mais il y a pis encore : la langue, le style de Rimbaud, auquel je n'ai vraiment, vraiment pas accroché. Mais qu'est-ce que ce style, bon sang ?!… Que ce style banal, que ce tissu de phrases que rien, du point de vue du style littéraire, du moins, ne caractérise particulièrement ?... C'est d'une platitude, pire en matière de phrasé banal que Flaubert lorsqu'il écrit "Madame Bovary" ( et c'est beaucoup dire !... ) !... Comment appeler ce ramassis de phrases sans rythme, sans vocabulaire particulièrement truculent ou soutenu, sans verve, sans lyrisme, bref : sans rien !...
Bref, je ne m'attarde pas plus dessus, c'est là un bien mauvais texte à mes yeux, en tout cas.
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Pourquoi la fascination Rimbaud? Avouons un étonnement. Qu'ai-je lu? le parcours mystérieux d'un esprit qui s'égare. Mon esprit ne s'y retrouve pas. C'est comme si je ne l'avais pas lu (l'avais-je déjà lu auparavant? je n'en sais rien). Les mots apparaissent, puis ils s'effacent. La poésie de Rimbaud est illumination, mais l'aveuglement noircit le génie. Je n'y ai rien compris.
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Mlaheureusement, je n'ai pas réussi à accrocher au style d'écriture de l'auteur.
Déjà, d'emblée, je trouve que cette oeuvre commence mal : aucun préambule, pas d'explication, on dirait qu'on a sauté des pages et commencé à lire au hasard.

Je préfère largement de cet auteur la poésie en vers, que je trouve infiniment plus artistique, plus poétique, dont la mélodie et le rythme des vers me touche. Dans la prose, je n'arrive pas à saisir le sens, et même, la noirceur liée à une dépression me lassent vite, je n'ai pas de plaisir à continuer ma lecture et lire des plaintes et des métaphores très négatives à mon goût.

Je pourrai réessayer plus tard. Aujourd'hui en tout cas, ca ne m'a pas plu ;)
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Rimbaud, Rimbaud, Rimbaud... je ne voulais pas mourir bête, je me suis plongée dedans, parce que je ne connaissais de lui qu'une partie de sa courte vie.

Et bien voilà, j'ai lu Rimbaud, et je me sens bête. Bête parce que je ne l'ai certainement pas compris. Les mots s'enchaînent mais ils ne résonnent pas à mes oreilles.
La poésie, c'est comme la peinture, c'est très subjectif. On ressent quelque chose ou on ne ressent rien. N'étant pas une grande amatrice du genre, je me laisse vraiment guider par mes émotions.
Et en l'occurrence, l'hypersensible que je suis n'a absolument rien ressenti à la lecture de cette prose.
Ses lettres personnelles, son style oral et sa manie d'inventer des mots m'ont fait réagir. Malheureusement pas sa poésie.
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