Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 1

« J'ai trop lu !... Je n'aurais pas dû reprendre du Reuzé, c'est un peu lourd » trouve-t-on dans la dernière case de la dernière planche de cette drôle de BD… Lourd, sans doute, mais dans le sens de «  C'est du lourd » ! Emmanuel Reuzé et Nicolas Rouhaud s'en donnent à coeur joie dans cet album. Ils épinglent les bonnes intentions qui se transforment en imbécillités, les simplifications qui tournent mal, l'effacement sans état d'âme de ce qui nous gêne, bref, il y en a pour tous les goûts. de l'autopsie pratiquée avant la mort (Comme ça ce sera fait !) jusqu'au distributeur de diplômes en passant par la maison plus intelligente que ses occupants sans oublier l'intéressante manière de rendre une ville inaccessible aux migrants et les suicides des kamikazes, les deux auteurs nous offrent une jolie galerie des horreurs pleine d'humour, de dérision et d'une bonne dose de cynisme absurde. Oui, le cynisme absurde, ça existe. La preuve dans Faut pas prendre les cons pour des gens. Passez un bon moment !

De l'humour, même noir, ça fait du bien par les temps qui courent ! Les 2 auteurs ont élaboré des sketchs sous forme de planche de BD. Tout y passe si l'on peut dire : les politiciens prêts à virer tous les profs et à instaurer des distributeurs de diplômes, les Noirs et les Arabes qu'il faut renvoyer dans leur pays car responsables de tous les maux de la société, le monde du travail avec les patrons-voyous et aussi les banquiers-voyous qui font de la concurrence déloyale aux braqueurs qui n'arrivent plus à piquer du fric à personne et qui se mettent à manifester cagoulés, le prêtre pédophile, le péage pour emprunter le trottoir…
Bref, c'est déjanté et c'est pas de la grande littérature mais je crois que je vais quand même me laisser tenter par le tome 2.

Cette BD à l'humour corrosif, verse dans l'absurde pour mieux critiquer le racisme ordinaire ou l'exclusion sociale. Faut pas prendre les cons pour des gens peut déstabiliser ou amuser… c'est selon…
Personnellement j'ai totalement adhéré à cet humour noir, très noir, qui titille les maux de notre société. Il y a là une liberté de ton, une impertinence, qu'on ne trouve plus guère ailleurs.

C'est acide, caustique comme la soude du même nom utilisée pour déboucher nos canalisations mentales et souvent très drôle.
L'absurdité tant relevée ici n'est plus dans le trait forcé, inversé, surnoirci mais dans nos existences et nos vies déjantées, régies par des lois stupides, dominées par le profit et le parasitisme.
Une mise en perspective au gout très amer.

On vit dans un monde de cons et il y en a de plus en plus chaque année d'après une source sûre si bien que l'on peut avoir l'impression que ceux de 2023 sont déjà là ! J'avais lu la psychologie de la connerie de Jean-François Marmion en 2021 et dans la foulée, ce titre m'a interpellé, poursuivant ma quête pour mieux comprendre la bêtise humaine dans la perspective, certes illusoire, de mieux la combattre.
Cette bande dessinée est tout à la fois cynique, amusante, caricaturale, absurde, délirante et corrosive à souhait. On y découvrira des péages de trottoirs, des distributeurs automatiques de diplômes, la police de la route en télétravail, des malades qui aident les soignants dans les hôpitaux, des licenciements de kamikazes ou des braquages de banquiers sur les clients. Tout y passe : l'exclusion, la pédophilie dans l'église, les migrants, la censure, la justice, la santé ou l'éducation.
Ces feignasses de dessinateur et de scénariste ont recyclé de 2 à 5 fois le même dessin sur chaque planche en changeant uniquement le texte, c'est à se demander s'ils ne nous prennent pas pour des cons !
Très original et, l'air de rien, une BD qui fait réfléchir sur les dérives de notre société.

Challenge Multi-Défis 2022.

Challenge Riquiqui 2022.

Bd de fluide glacial, quand on a dit ça on a presque tout dit; dérisoire, humour noir, second degré voir énième degré mais si drôle.

Racisme, immigration, personnes sans domicile fixe, bullshit commercial et politique… Tous ces sujets font la joie des discussions dans les cafés entourés d'amis qu'on ne revoie qu'une fois par an, ou lors des dîners de famille obligatoires.

Si vous êtes de bonne humeur ou débordant d'optimisme, n'hésitez pas à vous offrir un bon bol d'humour noir : rien de tel que de voir des profs remplacés par des distributeurs automatiques de diplôme (pourvu qu'on puisse y mettre le prix demandé), ou un salon de la construction qui met en valeur les cartons les plus spacieux, pour commencer la semaine du mauvais pied.

Avec Fluide Glacial, on sait à quoi s'attendre : c'est noir à souhait, mais c'est aussi terriblement bien croqué, tout juste assez exagéré pour percevoir la réalité qui n'est pas si éloignée que ça derrière les planches.

Un peu comme dans Zaïzaïzaïzaï de Fabcaro, cet album passe à la moulinette de la caricature poussée à l'extrême notre société de con...sommation. Absurde ? Si peu ! C'est notre monde qui est absurde, déshumanisé et débile. Alors tout y passe ; la robotisation et la mercantilisation de tout et n'importe quoi, les S.D.F., les sectes et les terroristes, le suicide au travail, la novlangue qui appauvrit nos esprits, le vide de l'art con...temporain et le néant de nos vies connectées. Les gags de cet album mettent le curseur juste un cran au-dessus de cette réalité. Alors plutôt que d'en pleurer et en attendant « le monde d'après » résistons joyeusement et rigolons zun peu avec cet irremplaçable esprit Fluide Glacial****. Allez, salut.

Fluide glacial, pur jus!!
Et que de parallèle ces temsp-ci!
Nous ne sommes pas devant de l'humour noir, mais devant du trash sans obscénité : tout y est permis, même ce à quoi vous n'auriez jamais pensé...
A lire à petite dose pour les lecteurs de BD au premier, deuxième et troisième degré :)

Voilà de l'humour comme j'aime !

Notre société vire déjà pas mal à l'absurde, et finalement les auteurs ne font que forcer juste un peu le trait, ce qui est fort jouissif.
Pas mal de sujets y sont abordés : la gestion de l'immigration, des SDF, du chômage, le monde du travail, le délitement de la fonction publique (enseignement, système hospitalier), le terrorisme, l'ultracrépidarianisme, le système judiciaire, la modernité à tout prix, le capitalisme... et j'en passe !

C'est donc une belle critique de notre société, avec un humour corrosif qui fera sans doute grincer quelques dents, et c'est tant mieux !