Une belle découverte au sein de l'école belge du fantastique d'un auteur oublié : Gérard Prévot mérite pourtant sa place auprès de
Jean Ray,
Thomas Owen et
Jean Muno, comme le suggère la quatrième de couverture de cette sélection de nouvelles. A Bruges, à Ostende, en Allemagne ou en Ecosse, le fantastiqueur convoque tous les thèmes du genre avec aisance et dans un style élégant : spectres dérangés, automates vengeurs, doubles malfaisants, démons farceurs, figures échappées de la mythologie nordique dans les décors si familiers de la Flandre brumeuse. Malgré cet apparent classicisme, Prévot joue une petite "musique qui vient d'ailleurs ", bien à lui. Les narrateurs ou narratrices ne cessent de tromper leur lecteur. Les enfants ne frémissent pas quand ils rencontrent des fantômes ou la mort personnifiée. D'autre part, le temps n'est pas linéaire chez Prévot. Il forme des boucles infernales ou des paradoxes étonnants. On devine enfin un auteur caustique, qui tourne en dérision de vieilles traditions folkloriques ou dénonce les travers historiques. Avis aux amateurs !