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Critique de Billie72


Je pense que vous serez d'accord : un texte, c'est le fond et la forme.

Concernant le fond, Les bleus s'effacent toujours aborde un thème sensible, la violence intrafamiliale.

Sa double temporalité nous présente d'abord Marc, 11 ans. Pour Marc la maison familiale n'est pas un refuge mais une zone de danger. Il y vit avec la trouille de la raclée hebdomadaire infligée par son grand frère Enzo. Car il ne s'agit pas de « jouer à la bagarre » ni de petites claques, non. Quand Enzo cogne, il fait très mal. Enzo est lui même battu par leur père, un homme atteint de démence. Et la mère ? La mère, fatiguée par ses journées de travail, se montre indifférente. Complice par sa passivité, elle s'associe parfois au monstre pour les sanctions.

Après une ellipse de vingt-cinq ans nous retrouvons Marc marié à une femme très belle mais toxique, qui par son manque d'humanité peut nous faire penser à sa mère, et père d'un petit Quentin qui est sa raison de vivre.
Avec le temps les bleus se sont effacés, mais la brutalité et la cruauté subies dans l'enfance sont ancrées. La douleur, la frustration et la colère sommeillent, prêtes à éclater.

Voilà. L'histoire en elle-même a déjà tout pour me séduire.
Une histoire magnifiquement servie par la plume de Hervé Pouzoullic. L'utilisation de la première personne génère une profonde empathie pour Marc. Les chapitres courts, la tension liée aux situations, confèrent du rythme au roman (amateurs de page-tuners…). Mais pas seulement. Les mots exsudent une certaine magie, tantôt vénéneuse et tantôt radieuse.

Bref, je suis conquise, et espère vous avoir donné envie de connaître l'histoire de Marc.
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