On ne le dira jamais assez, mais il faut se méfier des apparences!
Pardonne-moi, cher lecteur ou chère lectrice, mais
Maria Pourchet, je ne connaissais pas. J'ai simplement entendu parler de son dernier roman (
Western). du coup, j'ai été voir deux trois trucs sur notre site commun et j'ai été intrigué.
Alors ni une ni deux, je tape son nom sur Google , mode "image" et je vois une femme jeune et jolie, du genre timide , à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession, si vous voyez ce que je veux dire!
Depuis que j'ai achevé son roman "
Feu", inutile de vous dire que je corrige mes propos. On est à des années lumières de la jeune femme "lisse".
C'est toute la magie de la littérature : brouiller les pistes.
Je me suis laissé guider pour entrer dans son monde. Mais attention! Je préviens de suite le futur lecteur "
Feu" n'est pas un roman qui cherche à plaire au plus grand nombre!
Il m'a fallu un certain nombre de pages pour rentrer dedans. En effet, le style, la narration, l'écriture sont assez déroutants. Mais bon, si on s'en donne la peine, on finit par se laisser emporter par ce roman, par cette histoire d'amour toxique.
Ce qui frappe tout d'abord, c'est le style. Si je devais faire une comparaison, ce serait avec Céline. Une écriture que l'on a envie de déclamer à voix haute; des phrases courtes, qui claquent, qui heurtent; un langage cru, brut de décoffrage.
"
Feu" raconte une histoire d'amour qui dure 6 mois, commencée en juin et prenant fin en décembre.
Laura est une femme mariée, la quarantaine, enseignante, mère de deux enfants dont une ado. Elle commence à s'ennuyer, Laura, sa vie de couple ressemble de plus en plus à un encéphalogramme plat. Elle rêve d'amour, elle veut rallumer la flamme.
Clément est banquier d'affaires. Il a la cinquantaine triomphante, se la joue playboy. Rien ne peut lui résister, il peut tout se payer! Et pourtant, sa vie n'a plus aucun sens ni aucun intérêt. Il fait du surplace. de plus, il est dans une mauvaise passe professionnelle : les choses tournent vinaigre.
De très courts chapitres se succèdent où l'on passe d'un personnage à l'autre. Chacun raconte sa version des faits. Par un procédé littéraire d'une grande originalité.
Chez Laura, c'est une sorte de voix intérieure qui s'exprime, qui lui parle en déroulant les faits. Parfois, c'est la mère ou la grand-mère qui interviennent, l'apostrophent, la mettent en garde.
Clément se raconte cette histoire à lui-même, il détaille les faits. Souvent, il s'adresse à son chien, un gros bouvier bernois plus très en forme. Il le prend à témoin. Son chien, finalement, c'est le seul être qui compte dans sa vie.
Soyons clairs : j'ai adoré. J'ai aimé ce style percutant, j'ai aimé être dérouté. Je ne peux que le recommander tout en mettant le lecteur en garde sur une sortie de route.
Maintenant que j'ai déposé mon ressenti, je vais aller voir ce qu'en ont pensé les uns et les autres et je ne serai pas surpris de voir des avis sacrément divergents.