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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
D'Afrique, d'Amérique, d'Europe, tous les personnages de ce roman, d'âge et de condition différente, rêvent d'ailleurs .
Litzy, salvadorienne clandestine, a un fils né aux Etats-Unis mais se languit de son pays.
En Amérique du Sud, Marta, a deux fils Luis et Fabio qui n'ont qu'un seul souhait : partir. Tout comme Angie, qui de Somalie, aspire à venir en Europe...
Mais la route est longue pour atteindre l'eldorado et les sacrifices nombreux pour ceux qui partent, pour ceux qui restent et pour ceux qui arrivent (quand ils arrivent car parfois d'autres hommes se dressent sur leurs chemins...)
Récit choral, là d'où je viens a disparu est un très beau texte à la construction atypique, qui mélange lieux, époques, personnages. Tout en relatant le sort et la détresse des migrants, Guillaume Poix questionne également habilement les notions de filiation et de transmission.
Inspiré de faits réels, un roman politique, poignant, profondément humain.
Un ❤️ lu dans le cadre du prix Fnac.
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"Là d'où je viens a disparu" de Guillaume Poix, éditions Verticales, est, à mon sens, l'un des meilleurs romans, avec "L'anomalie d'Hervé le Tellier et "Avant les Diamants" de Dominique Maisons, de la rentrée de l'automne 2020.


En 2017, Samuel, jeune congolais âgé de six ans, et sa mère Véronique se noient à la suite du naufrage du bateau chargé de leur faire traverser la Méditerranée au départ de l'Espagne à destination du Maroc. Quelles douleurs se cachent-elles dans ce roman ?


"On pourrait déployer toute une fiction autour des faits sèchement énoncés, imaginer les voyages et les péripéties, tracer les destins, combler les trous..." (P.188). Hélène, personnage du roman, est la démonstration profonde de la quintessence de l'oeuvre essentielle de Guillaume Poix. Les textes de Poix, romans, pièces..., sont toujours un terrain propice à une remise en cause Politique et inconfortable de notre monde inquiétant et menaçant et son propos s'accorde systématiquement et intelligemment à l'évidence.

Bonne lecture.

Michel
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Il y a trois ans avec" les fils conducteurs," Guillaume Poix, pour son premier roman, frappait fort, touchant le lecteur au coeur avec ce texte incisif, qui nous fait parfaitement retranscrire l'apreté et la chaleur de cette terre africaine à la fois hostile et fertile aux rêves les plus fous.

Il confirme largement l'essai et sa faculté à prendre le bras de corps des sujets sociétaux et internationaux et les transformer en beux objets littéraireavec un très beau roman choral autour des migrants qui convoque tout à la fois les familles restées au pays, les candidats à l'exil, ceux parvenus à destination et qui doivent s'inventer une nouvelle existence loin des leurs .

De Salvador aux USA, de la France à la Somalie, Litzy, Marta, Sarah, Angie, Luis, Hélène, Jérémy racontent l'exil, du déracinement, de la clandestinité, de l'immigration.

Tous ces personnages, des plus aimants aux plus haineux- notamment ce Jérémy refusant l'arrivée des migrants en France et se réfugiant dans le parti identitaire qu'on arrive jamais vraiment à détester completement- nous accompagne au cours de cette belle et profonde réflexion sur le déracinement et l'intégration.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La principale caractéristique de ce récit est la force de l'émotion qu'il dégage. L'auteur réussit à éviter le pathos pour présenter dans un style assez brut l'histoire de ce qu'on ne veut pas voir, l'histoire qui est avec un "h" minuscule lorsqu'on la raconte car l'on préfère regarder ailleurs.
L'auteur ne nous laisse pas le choix, il faut regarder et assumer l'exigence d'un regard enfin humaniste. Roman choral si l'on peut dire, la vérité des psychologies et des personnages qui possèdent des parcours intéressants et bien construits permet un dynamisme et une construction narrative très intéressante.

Une jolie réussite.
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Avant d'abandonner ce livre, j'ai consulté les avis sur Babelio et du coup j'ai continué et bien m'en a pris car ce puzzle a pris sens .Mais j'avoue ne pas aimer cette construction.
Cela va de 2015 à 2019 mais c'est toujours l'exil, ses raisons et l'espoir d'une vie meilleure ailleurs; au Sénégal, je discutais souvent avec ceux qui rêvaient de partir, surtout pour échapper au chômage: je détruisais leur rêve: ils seraient mal reçus, toujours au chômage, clandestins et découvriraient que" la misère est moins pénible au soleil".
Cela fait plusieurs années que je participe au prix "des racines et des mots": littérature de l'exil et quête identitaire. une vingtaine de livres à lire chaque année donc je sature un peu.
Je relis calmement et cette fois les liens apparaissent.
Litzy a un fils Zacharie dit Zach et on apprend à la toute fin quand elle rentre au pays que Rafael est le père. Celui-ci est l'ami de Luis, menacés tous deux par les MS-13 (?) qui règnent par la violence et les tatouages. Luis, fils de Martha dont le fils aîné est déjà parti, décide de fuir avec femme et enfant: le père et l'enfant meurent noyés dans le Rio Grande, fleuve frontière tandis qu'Eva est désespérée.
Une autre histoire: celle d'Angie qui passe pour un garçon et fuit la Somalie, elle veut entrer en France mais l'affreux Jérémy et sa compagne la refoule , elle est aux mains de la police. Ce Jérémy s'est formé à la lutte contre les migrants, son père Pascal est effaré, Hélène, la mère, est documentaliste dans une boite privée et fait l'inventaire des migrants morts; certains se sont noyés comme Giant dans un pneumatique peu fiable; d'autres se sont suicidés, certains ont été victimes d'accident de la route...
Hélas, rien de nouveau...
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Ils s'appellent Luis, Eva ou Angie, viennent de Mogadiscio, du Salvador ou de Libye, et vont chercher dans les pays du Nord une vie meilleure - au risque de perdre la leur.
Ils s'appellent Hélène, Litzy ou Pascal et, face aux flux d'informations sur les parcours des migrants qui viennent dans leurs pays, le doute les étreint : comment ne pas se sentir coupable face à tant de douleur ?
Il s'appelle Jérémy et il croit avoir la solution : pour que tout redevienne comme avant, il suffit d'arrêter ces hommes et ces femmes qui traversent les frontières.

Roman choral ambitieux mais refusant les grands effets narratifs mélodramatiques, Là d'où je viens a disparu juxtapose cette petite collection d'histoires et analyse l'effet sur les esprits des discours politiques et médiatiques. Entre tous ces héros ordinaires, insidieusement, s'ouvre peu à peu une ligne de faille à mesure que les consciences se replient sur elles-mêmes et que la haine gagne du terrain. Disant avec la même justesse la souffrance de ceux qui empruntent des chemins semés de mort que le désarroi et la peur de ceux qui ne sont que spectateurs, Guillaume Poix remet l'humanité pure au centre de ce roman-monde. En nous incitant à une compréhension globale, Là d'où je viens a disparu s'offre ainsi comme une entreprise de réparation aussi humble qu'émouvante.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Habituellement, je développe toujours un peu le même schéma plutôt classique lorsque je rédige une chronique. Après une petite phrase d'accroche, j'essaye de résumer très brièvement l'intrigue et puis j'expose mon point de vue personnel sur le roman. Je vais avoir un peu de mal à garder ce schéma ici pour la simple et bonne raison que cela bloque dès le résumé.

Il est très difficile de résumer ce livre puisque je l'ai trouvé assez étrange dans sa construction. C'est un roman choral, l'auteur vient donc multiplier les points de vue. On identifie bien dès le début les thèmes développés par l'auteur dans le récit. On parle immigration, déracinement, exil, engagement politique... Par contre, ça part un peu dans tous les sens. le roman est très foisonnant, c'est une succession d'instantané et il faut avouer que j'ai parfois eu un peu de mal à recoller les morceaux. L'auteur alimente régulièrement le lecteur avec des nouveaux protagonistes qui parfois apparaissent assez furtivement , j'ai eu l'impression qu'il me manquait des éléments que cela soit des données d'entrée ou des informations sur le devenir des personnages. Cet aspect assez décousu ne m'a pas aidé à m'immerger dans le récit.

Bien que la lecture se fasse sur un rythme un peu erratique, il faut reconnaitre qu'il y a de réelles qualités littéraires à ce récit et j'ai pris un vrai plaisir à lire ce roman. Tout d'abord, le style d'écriture est très agréable et il y a une vraie voix, singulière, engagée et cela se ressent lors de la lecture. Les thèmes traités sont difficiles, clivants, l'auteur arrive à le montrer en multipliant les points de vue et en prenant parfois la bonne hauteur. Il y a une vraie justesse dans le choix des mots et dans la manière générale de traiter ce sujet.

Mon avis est donc plutôt positif. C'est un roman fort, c'est riche en émotion, c'est engagé pour autant, et vous l'avez compris à la lecture de cette chronique, il m'a manqué ce fil rouge. Disons que l'on est pas obligé de faire toujours des histoires linéaires (et heureusement), mais là je n'ai clairement pas pu m'immerger dans une histoire, m'attacher à des personnages, ce qui ne m'a toutefois pas empêché de ressentir différentes émotions tout au long de la lecture, de m'interroger sur certaines situations...

En conclusion, un bon roman de cette rentrée littéraire qui évoque un thème fort de l'actualité de manière tout à fait réaliste. Ce thème est traité avec justesse et certains passages marqueront le lecteur, je n'en doute pas. Dommage qu'il manque parfois un peu de liant à tout ça, la multiplicité de personnages, pas tous traités de manière égale, vient un peu nuire à l'immersion dans le récit et force est de constater que ça part un peu dans tous les sens. Ça ne dérangera pas tous les lecteurs et en tout état de cause cela reste un livre très intéressant que je recommande.
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Guillaume Poix nous interroge sur le monde en parcourant de multiples continents à la rencontre de familles plus uniques les unes que les autres. Pour autant, sont-elles si différentes ?

Litzy, salvadorienne clandestine, reconnaît chaque jour, la chance donnée à son fils, Zach, d'être né sur le sol américain. En France, Pascal et Hélène, ont choyé leur enfant en lui transmettant leurs valeurs et en l'aidant à construire son avenir. Pourtant, Jérémy va choisir une route impensable en s'associant à un mouvement identitaire.

À Salvador, Marta, a élevé ses deux fils, Luis et Fabio. Désormais, ils n'ont plus qu'une seule idée en tête : fuir. Fabio a déjà pris la route vers les Etats-Unis, c'est au tour de Luis, jeune père de famille, de tenter l'impossible pour construire un avenir à ses proches. Portée par une force inouïe, Angie, elle aussi, tente de partir. Son parcours d'exil sera semé d'embuches de la Somalie à la France…

Le roman tisse sa toile à travers ces familles disséminées d'un continent à l'autre et nous pose finalement une question centrale : Qu'est-ce-que les parents transmettent à leurs enfants ? La force et l'importance de ce lien unique semblent tout bouleverser. Pourtant si la transmission existe, elle se confronte à la dureté de la vie.

Au-delà de révéler la force des rapports filiaux, Guillaume Poix nous dresse un témoignage fort du parcours d'exil des réfugiés.

Un roman puissant avec une écriture presque viscérale qui plonge le lecteur dans une émotion brute et intense. Guillaume Poix, pour cette rentrée littéraire, porte une voix forte dans l'éveil des consciences !

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour l'envoi de ce livre
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Là d'où je viens a disparu est un roman choral qui dit la mondialisation et l'exil. le récit se déroule de 2015 à 2019. L'auteur nous dévoile par petites touches, avec pudeur, l'histoire de ceux qui partent. Luis et Eva s'exilent avec Angéla leur petite fille pour fuir le harcèlement des gangs du Salvador, Litzy souhaite que son enfant naisse aux Etats-Unis, il aura une vie meilleure qu'au Salvador, Sahra, Somalienne, s'invente une vie aux Etats-Unis, Angie pleine de rêves, tente d'entrer en Europe. L'auteur donne aussi la voix à ceux qui restent, en proie à leurs questionnements et à leur imagination. Cette crise migratoire réveille des engagements opposés non exempts de motivations narcissiques. Jérémy, mal dans sa peau, milite dans une association d'extrême droite, agit dans les Alpes contre l'immigration clandestine alors qu'il fait par ailleurs des maraudes pour venir en aide aux sans-abris ; sa mère, Hélène, le coeur à gauche, documentaliste dans l'enseignement catholique, veut sensibiliser sur les disparitions de migrants et partant, retrouver ce fils qui s'est tant éloigné d'elle. Les drames de la séparation revêtent diverses formes dans le roman.
Le livre dit aussi la force de la connexion et de la médiatisation dans le monde globalisé. Les personnages ont des liens entre eux. Litzy, exilée aux Etats-Unis, est très touchée par la mort d'un enfant syrien de 3 ans dont le corps est retrouvé sur la côte turque. A la fin du livre, Marta, déplore l'usage fait de la photo du drame, cela fait naître une émotion abominable et inutile pense-t-elle, alors que ce qui est essentiel ce sont les questions qu'elle se pose sur ce drame, questions auxquelles l'image n'apporte pas de réponse.
Le lecteur à travers ces récits de vie inspirés du réel s'empare de personnages dont l'identité et l'histoire dépassent largement la fugacité de l'image que les médias nous livrent.
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Ils s'appellent Rafael, Litzie, Pascal ou Angie, ils viennent de France, de Lybie, du Salvador.
Tous ont un point commun, ils rêvent d'un monde meilleur ; ils recherchent la sécurité pour leurs enfants et eux. Ils veulent un avenir.

J'ai tout d'abord été saisie par la puissance du texte, la très belle écriture de Guillaume Poix, ciselée, intense. Il orchestre ses mots et ses phrases à la perfection. Il m'est arrivé de relire plusieurs fois la même phrase pour savourer l'emplacement du sujet, la proposition subordonnée, un plaisir.
Son texte sonne juste, qu'il prête sa voix à un homme ou à une femme, à un adolescent ou à une grand-mère.

Dans ce récit choral, j'ai été touchée par la détresse des personnages, leur souffrance mais également la volonté qu'ils ont de changer leur destin.
Certains fuient, pour échapper à la misère, à la violence, pour vivre un rêve d'ailleurs ; d'autres protègent.

Malgré les nombreux discours, je n'ai pas été perdue parmi toutes ces voix, tous ces personnages, ils forment un tout, reliés les uns aux autres dans une ronde implacable.
C'est un roman poignant sans être lourd qui nous fait réfléchir à notre rapport à l'autre ainsi qu'à notre terre.
Une belle découverte grâce au prix Landerneau.
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