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Critique de JLBlecteur


Mamie Luger m'avait mis au parfum alors je suis au jus (de chaussettes) pour ce qui est de là où j'engage mes arpions avec le bouquin cabossé que je tourne les pages de mes pinces délicates.

Je suis rencardé !

Je vais donc arpenter quelques plombes avec le gars qu'est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, celui qu'avait fait la grasse mat et qui s'était pointé à la méga-bourre le jour où étaient distribués les neurones alors qu'y en navet déjà pas pour tout le monde.
Pas de bol, côté cervelle, c'est plus minitel que 5G, l'a pas la fibre…cérébrale.

C'est comme ça. J'ai choisi.

Coté photomaton, je sais itou qu'on risque pas de le gourer avec Brad Pitt ou what else, notre zéro. Avec lui, Hollywood, c'est que chewing-gum.
Il est pas canon, le couteau à beure, plutôt chair à canon, et après usage même, mais bâti comme un Leclerc, pas Michel-Edouard, mais le char du même nom qui connaît (et a connu) tous les champs de bataille que la terre elle compte (et a compté) de ce jour.

Sa bataille à lui, celle qui compte pour sa compotée de pomme de tarbouif, c'est la boxe. Et il en fout des gros gnons, le grognon, même quand il y met des gants.

Et sur un ring, c'est pas un bleu, Roy (Roy, c'est son blase au taurillon qu'est né à Clermont il y a 42 piges). Quand il marque un point, Le Roy, c'est pas « England one point' » comme à l'Eurovision mais un poing dans la tronche à qui lui a cherché des noises, et même sans faire de bruit (parce que noise égal bruit en rosbif)

Pourtant il a aussi un coeur qui tape, le big costaud, un coeur qui turbine dur dans son grand buffet stylé ‘fort des halles', surtout quand, sans ses deux poings, il ouvre sa Guillemette qu'est menue comme un moineau affamé mais jamais avare en assauts passionnels que ses hormones exacerbent quand elle voit son hercule qu'avance vers elle dard-dard, tout canon dehors, comme le char d'assaut qu'est pas un caddy Leclerc (Michel-Edouard cette fois-ci, pas l'engin de combat homologué ministère des armées, faut suivre)

Comme Guillemette, le décor est planté, on donne pas dans la dentelle de calais si appréciée des bourgeois du même nom.
Maintenant, on est rendu à Paname, pas en Bretagne non plus, il sort pas avec Nolwenn, Le Roy, mais avec Guillemette donc, belle comme un coeur, un coeur comme jamais il aurait cru avoir droit d'en avoir un, la vie, elle est bien foutue, finalement.

Pas dans la dentelle, donc, ici c'est plus rustre, plus rêche, on pète pas dans la soie, mais on pète plutôt des gueules autour de soi, surtout celle du cave qui se dit être le régulier à la Guillemette, qui veut se la récupérer pour la torgnoler dans son deux pièces cuisine alors qu'elle, elle parle du divorce en instance.
Du coup, ça ping, ça pong, ça gicle, ça pisse le sang et ça étale la sauce blanche dans le caniveau (comprendre cervelle) un soir de pleine lune!

Alors il faut prendre la tangente, mettre les bouts, la poudre d'escampette et se faire oublier grave.

Ça va pas être crème ! Préparez le café.

On vient de passer de Roméo et Juliette (version X quand même) à Bonnie and Clyde ou Thelma et Louise (version mixte).

Ça va défourailler dur, alors jartez vos miches, Le Roy est dans la place !

Et que dire aussi des ‘seconds rôles' bien hauts en couleurs qui piquent les yeux:
- de la fiancée, belle comme une fleur de printemps mais…aveugle et cancéreuse,
-de la vieille et grosse pute déniaiseuse au coeur de beurre qui fond à la chaleur de sa vielle camionnette poisseuse,
-de la famille tuyau de poêle qui s'auto-trucide à qui mieux-mieux (du rififi à Clermont),
-du mari tortionnaire qui a l'intelligence moindre que celle d'un bulot sans sa mayonnaise,
-du rade miteux tenanciéré par une Ginette qui git net au passage des fuyards,
-de Mamie Luger qui, étant passée par là, repasse sans trépasser par ici,
-des truands pas tubulaires encore moins neuronés que Le Roy (c'est dire)
-et de la petite Lili, putienne de station service d'autoroute, sans torts mais au travers de la route des fugueurs comme un rayon de soleil coquin entre les deux pare-soleil du pare-brise dégueulsse de leur tire.

Alors bien sûr, soyons honnête, c'est un style particulier (euphémisme au carré).
Si les mots bite, couille, cul et baise vous révulsent, passer votre chemin, le lisez pas au plumard ce bouquin, c'est pas pour, vous risqueriez le haut le coeur voir le vomito à quasiment toutes les pages (j'exagère juste un peu) donc l'insomnie et la nuit blanche, paradoxal  pour un roman noir !

C'est fleuri, très fleuri même, comme une carte postale de Hollande (le pays, pas l'ex taulier du château).
Et c'est sombre, très sombre même, un peu comme du Zola mais réécrit par Frédéric Dard et dialogué par Audiard corrigé par Baffi, c'est dire.
Il y a du Blier aussi, celui des valseuses qui mettait également en scène une cavale qui déglingue à toute berzingue, mais à trois tètes (de gland décontracté), celle-là.

Autant dire que ça décoiffe et que Schwarzkopf n'y pourra rien pour vos bigoudis. C'est la tempête Ciaran de la littérature, des troncs vont tomber en pagaille. Vous êtes prévenus, venez pas me jouer les pucelles façon la Jeanne.

Mais si ces derniers points intégrés l'aventure vous tente quand même et que, comme moi, vous considérez ce style comme de la pure poésie de bitume (rassurez vous, ce langage n'est pas mon quotidien), alors vous allez passer un excellent moment de lecture au risque, tout de même, de vous faire un claquage, mais des zygomatiques uniquement,  tant nombreuses sont les occasions qui font le larron.
Le lardon c'est à coups de bastons (qui sont nombreux) qu'il est détaillé même si notre héros ne fait pas, lui, dans le détail mais plutôt dans le gros et directement à la sortie des abattoirs !

Une note positive, pour chlore ce résumé à désinfecter à la javel tant il a répendu de fluides, je vous jure qu'il y a de l'amour, qu'il y a de la tendresse, pas que du sang et de la barbaque !!

C'était ma première chronique de l'année que je vous souhaite excellente (l'année, pas la chronique), l'ai-je bien torchée (la chronique, pas l'année) ?
Bonne Année à tous !!
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