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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Guillaume a quinze ans et n'est pas comme les autres. Il aime les garçons et ne déteste pas s'habiller en fille. Il accuse son père d'attouchements sexuels lorsqu'il était plus jeune, mais la frontière paraît mince au juge pour enfants entre ces attouchements et la toilette normale d'un petit enfant sous la douche. ● le livre commence sur des chapeaux de roue mais ne tient pas toutes ses promesses. ● Lorsque Guillaume se retrouve en hôpital psychiatrique, on a l'impression de lire des choses déjà lues cent fois, dans des livres qu'il cite pour certains, comme A la demande d'un tiers (2019) de Mathilde Forget, le Fumoir (2020) de Marius Jauffret ou encore A la folie (2021) de Joy Sorman. ● Quelques formules bien trouvées cependant : « Moi aussi vous me direz j'avais des choses en tête mais je voulais compenser par le sexe, c'était un dérivatif, ça dépend des gens ça soit t'en as envie pour oublier soit t'attends d'oublier pour en avoir envie. » ● « Ce principe de la chambre d'isolement c'est un truc de schizophrène : à l'extérieur, quand on est fou, pénalement on n'est pas jugé responsable de ses actes, mais chez les fous quand on fait une connerie on est puni. » ● « Quand on fait des gosses on se dit qu'ils seront une version améliorée de nous-mêmes, on ne prévoit pas qu'ils puissent être moins bien et pourtant ça arrive. » ● La société « hétéronormée » en prend pour son grade : « [D]u fait que le mot gay soit inapproprié – les homos sont dépressifs, n'importe qui le serait à moins avec tout ce qu'on se prend dans la gueule, les moins chanceux deviennent alcooliques ou tombent dans le chemsex mais c'est une autre histoire –, comment ne pas rejeter un monde qui n'est pas le nôtre ? en vouloir à la Terre entière à commencer par ses parents, se sentir inadapté, à côté de la plaque, un peu là surtout ailleurs. Les enfants hétéros sont attendus, le monde les attend : on espère rencontrer la première copine du petit garçon, on veut qu'il en ait une dès la maternelle d'ailleurs, vous avez remarqué le nombre de parents qui demandent à leur fils de trois ans Alors Malo, comment elle s'appelle ta copine ? Alors Benjamin, c'est qui ta chérie à l'école, c'est Chloé ou Mélanie ? On apprend aux enfants à tomber amoureux, on est impatient de les marier qu'ils en aient à leur tour, on espère laisser à travers eux une part de nous-mêmes. » ● Malheureusement le récit, pourtant bref, manque de dynamisme, s'enlise ; il fait tourner le lecteur en rond. C'est dommage car le début du roman était prometteur et le livre avait, a priori, tout pour me plaire !
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Guillaume a toujours aimé se déguiser. S'il tombe amoureux, c'est de Jordan ou de Mathis. Sa mère semble jouer le jeu. Pourtant, et on ne sait pas quel faisceau de circonstances, il se retrouve interné dans un service de soins psychiatrique, et traité par électrothérapie. L'environnement et la prise en charge sont synonymes de souffrance, mais il se lie d'amitié avec un autre patient, qui lui apporte un peu de lumière dans ce monde de ténèbres.

Le thème est porteur bien que souvent traité. Mais j'ai l'impression de ne pas avoir tout compris :

pourquoi Guillaume se retrouve t-il enfermé. Rien dans ses agissements ensemble relever de la psychiatrie ? le récit en semble pas dater des années avant guerre où l'homosexualité était considérée comme une pathologie.
C'est d'autant plus étonnant que dans l'histoire, on aurait plutôt envie de s'attaquer au cas du père, dont l'attitude semble plus que douteuse
Enfin la mère, la seule à avoir un comportement plutôt adapté, ne semble pas avoir son mot à dire.

Le récit perd ainsi de sa crédibilité et l'empathie qu'aurait dû inspirer le personnage est plus difficile à concevoir.

En ce qui concerne l'écriture, je ne vois aucun obstacle à utiliser un style oral avec un affranchissement des règles de bases, mais dans ce cas, il faut le tenir. Trouver dans la même page un « moins pire » puis « les bois naissant d'un chevrillard à l'orée de la forêt » offre un contraste difficile à comprendre.

Avis mitigé pour ce premier roman, qui manque d'une structure plus consistante.


160 pages L'observatoire 24 Août 2022

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Guillaume est différent, il aime se déguiser et embrasser ses petits amis. Mais il a des crises d'anxiété et est interné dans un hôpital psychiatrique, où il se fait un ami...
J'avais apprécié l'image de la couverture où on voit un petit garçon à la fenêtre mais finalement, j'ai eu du mal avec l'écriture : le narrateur enchaine des phrases qui expriment brutalement ses pensées.
La chronologie n'est pas clairement établie, on navigue entre présent et passé, sans but précis. Pourtant, j'ai apprécié les passages où il parle de sa relation forte avec sa mère ou celle avec son père qui reste dans un brouillard imprécis...
Au final, j'ai une impression un peu floue d'une personnalité particulière dans une sombre famille sans avoir vraiment réussi à comprendre ce roman.
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Guillaume Perilhou raconte l'histoire d'un adolescent, placé en foyer par une juge pour enfants qui veut l'éloigner de la mauvaise influence de sa mère. Ennuie, humiliation, Guillaume aime les garçons, aime s'habiller en fille. Malheureusement, il est atteint de graves crises d'anxiété, ce qui va l'emmener à être interné en psychiatrie, où il va se faire un ami..

Guillaume tombe amoureux de Clément, lui aussi interné, une relation débute qui va lui accaparer tout son esprit, toutes ses pensées, tout son temps, tout son âme.

Un premier roman rythmé, à la plume précise, sans concessions, dense, sans vraiment de ponctuation. C'est touchant, car c'est le récit d'une soif de liberté, le récit d'une fureur de vivre, de casser les codes d'une société bien trop étriquée.

Les thématiques sont vastes et denses pour un si petit livre, voilà peut-être le seul petit bémol que je peux faire de ce premier roman : l'homosexualité, l'inceste, la dysphonie des genres, la folie, l'internement, la mythomanie..

Malgré ce dernier petit point, ce premier roman reste à lire en particulier pour sa liberté, sa tolérance, son audace, son espoir et son authenticité ;-)
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Histoire catastrophique du fils unique d'un père toucheur et d'une mère absente, elle-même abusée par son père. Dysphorie de genre — qui se limite à l'apparence, jeux, vêtements, parure — mais qui attire insultes et harcèlement, adolescence tragique à la découverte du désir homosexuel et des gestes sans amour. Puis une hospitalisation en long séjour psychiatrique dont on ne saisit pas l'indication mais où la situation s'aggrave : électrochocs, fugues, hallucinations. L'amant, compagnon d'infortune, lui-même hospitalisé pour phobie scolaire, retourne dans sa famille avec une anorexie mentale suicidaire. L'épilogue est juridique. Pour les coups aux infirmiers à la deuxième fugue ? La logique médicale est illisible mais le style est superbe, court, précis, rageur, témoin probable d'une expérience personnelle, bien que le livre se présente comme un roman. le titre vient d'une chanson de Lou Reed, largement citée mais non référencée.
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Ce récit est un peu flou. Autant que l'est l'esprit de Guillaume qui a 15 ans se retrouve en hôpital psychiatrique pour avoir entamé une grève de la faim après qu'il a accusé son père d'attouchements, qu'on ne l'a pas vraiment cru et qu'il comprend qu'il ne faudra plus porter les jupes et les talons hauts dont il aime pourtant se parer quand il se laisse être Raffaella.
C'est un texte dont jaillissent quelques réflexions intéressantes et essentielles sur la quête d'identité, la différence, la liberté, la famille, l'amour de soi et des autres.
J'ai bien aimé la fin aussi qui laisse place à l'interprétation, sans savoir si c'était une intention de l'auteur ou une maladresse d'ailleurs.
En somme, c'est un texte qui se perd un peu dans ses intentions. Un texte ambitieux mais au sujet et à la forme devenus banals et il n'est pas très agréable pour le lecteur d'avoir un sentiment de “déjà lu” face à cette histoire forcément si singulière pour la personne qui l'a vécue.
Un roman qui laisse alors sur sa faim, faute de réussir à trouver la bonne distance ou le bon angle peut-être. Il se lit d'une traite et s'oublie presque aussitôt.
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J'ai une faiblesse pour les personnages qualifiés de fou, de différent, de hors norme, et avec ce roman, on est en plein dans le sujet. J'ai vu passer moult commentaires positifs, et très enthousiastes, que je n'ai pas lus pour m'éviter le spoil. Merci aux Éditions de l'Observatoire pour cette lecture troublante, d'autant que le narrateur porte le même prénom que son auteur. Un auteur qui a le bon goût de mettre une épitaphe de Nicolas Gogol tirée de Le journal d'un fou, "Il n'y a pas de place dans ce monde ! On le pourchasse ! Maman !" La folie sous tous ses états a toujours été un moteur puissant de la création littéraire. 

Guillaume, c'est un jeune garçon qui grandit dans une famille monoparentale, avec une mère perturbée et instable, si absente à elle-même et son enfant que les services sociaux finissent d'ailleurs par les lui enlever, un père absent dès le départ, en bref, un couple qui l'a été juste le temps de concevoir Guillaume. Qui grandit et se découvre attirer par les robes, et le maquillage, et par les garçons. Qui devient le bouc émissaire à l'école comme souvent les enfants qui affichent leurs différences, qui portent des pantalons un peu trop colorés. Guillaume est un enfant sans repère, sans personne pour les lui donner, qui finit en foyer après des accusations de maltraitance de son père.

Le récit est court, mais intense. Il est fractionné en une multitude de courts chapitres, qui tirent au maximum jusqu'à la demi-dizaine de pages. Le flux narratif est lui-même très peu limité par une ponctuation régulière. Il tente visiblement de rétablir le fil de la réflexion, souvent distendue et irrégulière de l'adolescent, assommé par benzodiazépines et antipsychotiques, au sein de l'établissement psychiatrique. La narration en elle-même est le premier indice de l'esprit troublé de Guillaume. Si c'est sa transformation intempestive en Raffaella qui est l'une des sources de son internement, un changement de sexe occasionnel, une transformation en une version féminine de lui-même, on assiste à la lente dérive de l'esprit de Guillaume. Ou la façon de caser les enfants dont les différences ne sont pas autrement assimilables que par la case maladie. 

Si la vie en institut psychiatrique n'est pas un havre de paix, et si le but est de soigner, le séjour de Guillaume pose question, il en ressort plus malade que lorsqu'il y est entré, une machine à broyer les gens, aussi bien du côté judiciaire que médical. Un récit acide, à vif, de la vie gâchée de Guillaume, celui qui ne rentrera jamais dans les standards sociaux, et de ceux qui évoluent autour de lui, aussi malmenés par cette standardisation élevée au rang de loi inique, inscrite dans le code de la morale, qui n'a pas eu besoin d'être publiée au JO. Et l'hôpital psychiatrique comme un huis-clôt ou les souffrances rebondissent indéfiniment les unes contre les autres, les individus fonctionnant comme des miroirs reflétant cette matière insaisissable. 

C'est un récit dérangeant, car il perturbe tous nos repères, car il nous plonge dans un milieu que l'on se refuse à voir, les hôpitaux psychiatriques sont bien souvent dotés de jolis parc, pratiques pour dissimuler la souffrance, la déraison et tout ce que l'on ne veut pas montrer. Guillaume Perilhou nous plonge directement au milieu de ceux et celles que l'on tente à tout prix à faire rentrer dans des cases, et si ce n'est pas dans celles de la normalité, ce sera dans celles de l'anormalité, car le monde est binaire et manichéen, c'est peut-être plus facile de le catégoriser pour palier ses angoisses et anxiétés diverses et variées. L'auteur a su cerner les mal-être des individus, qui ne font que se bousculer à côté de la figure de Guillaume : un grand-père au passé tellement lourd qu'il l'en a dissous la chaire, et rongé jusqu'à l'os, une mère qui porte également le sien et qui l'empêche de jouer son rôle, un père irresponsable, un ami qui a perdu l'appétit. Et ce n'est pas forcément le plus évident à lire, encore moins à écrire, j'imagine, car on se passerait bien de jeter le regard sur les faiblesses de nos vies, mais cette capacité à pointer si exactement, avec les mots justes plaqués dessus, donne à cette lecture un aspect plus purificateur, inscrit le lecteur dans une démarche presque cathartique.

C'est un premier roman que les poncifs qualifieraient volontiers de coup-de-poing, je penserais de mon côté davantage à une métaphore utilisant un objet coupant et pointu. Et on le referme avec une sensation de malaise encore plus diffuse, Guillaume est un adolescent attachant, la figure même de l'enfant auquel on se lie fatalement, au-delà de tout sentiment d'empathie ou de compassion. Le constat, quant à lui, que la sensibilité et les différences sont peut-être pathologiques aux yeux de ce qui constitue nos cadres sociaux, est relativement inquiétant. 
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Avoir quinze ans, on le sait, c'est souvent compliqué.
Quand on est un garçon, qu'on aime porter des robes, danser et devenir parfois Raffaela, alors les tourments deviennent étouffants.
Guillaume a à peine quinze ans quand la justice s'en mêle et décide de la séparer de sa mère pour l'aider « à devenir un homme ». le foyer puis l'hôpital psychiatrique, parce que les écorchures de l'enfance ne semblent pas suffire pour le punir. On veut le soigner de ses déviances- médicaments, électrochocs, pratiques barbares asphyxiantes pour mieux exterminer le « mal » qui le domine.
Mais à quoi bon.
Car heureusement quand on a quinze ans, comme Guillaume, on a surtout une envie folle de vivre et d'aimer comme les autres. La tentative d'abrutissement par des traitements drastiques et répétés n'y fera rien.
Guillaume c'est la fougue, c'est l'amour, c'est l'intensité, c'est un coeur qui bat très fort, plus vite que les autres pour exister tout simplement. C'est une voix exaltée et pressée qui n'a pas le temps de ponctuer ses mots, qui se libère des contraintes, qui respire pour vivre vite et sans limites.
Il rêve de fuites romanesques, d'Italie et de vivre à l'air libre son amour pour Clément. Une histoire d'amour et de liberté.
Alors, même si je n'ai pas été entièrement rassasiée par l'intensité initiale du texte, qu'il m'a semblé que sa force ne parvenait pas à prendre véritablement son envol et que j'ai eu parfois l'impression d'une histoire déjà lue ou vue… malgré tout le texte de Guillaume Périlhou est fort, percutant et nécessaire. J'ai aimé la sensibilité de Guillaume, son exaltation sans limites, sa folie douce à vivre la vie qu'il a décidé de vivre. J'ai eu mal face à cette société asphyxiante et capable du pire face à un garçon simplement amoureux de la vie et désireux d'être libre.
Une histoire qui m'a rappelé par certains aspects le film Boy Erased de Joël Edgerton dans lequel il est question de ces communautés et ces centres aux Etats Unis imposant une thérapie de réorientation sexuelle aux adolescents gays. Mais le texte de Guillaume Périlhou est plus intimiste et porte en lui un souffle de vie irrésistible.
Alors même si je lui ai trouvé quelques faiblesses, il reste un texte à lire, comme un incontournable ajoutant sa pierre à l'édifice de la tolérance et de la liberté.
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Un roman pour le moins troublant qui dénonce : maltraitance, homophobie, peur de la différence, sont des thèmes omniprésents dans cette oeuvre.
Les chapitres sont courts, percutants, et mettent parfois mal à l'aise, comme si l'auteur cherchait à embarquer le lecteur dans la folie de ses personnages.
On souffre avec Guillaume, on souffre avec Clément, prisonnier d'un monde dans lequel ils ne se retrouvent pas, et qui ne parviennent pas à en sortir.
C'est un livre au thème difficile : traiter de l'univers psychiatrique peut être périlleux, mais Guillaume Perilhou s'en sort avec un certain panache.
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ILS VONT TUER VOS FILS de Guillaume Perilhou
Guillaume est adolescent lorsqu'il se retrouve devant le Juge pour enfants. Il va relater des faits incestueux de la part de son père. Il est aussi différent des autres garçons de son âge; il est attiré par les garçons et aime se travestir dans sa chambre, devient alors Raffaella.
Son entourage et la société lui font connaitre leur désapprobation et la honte. Il sera envoyé en foyer puis bientôt interné en service de psychiatrie, car il convient de juguler ses troubles du comportement. Il est à la recherche de son identité sexuelle et oscille ainsi entre une pulsion de vie et celle de se détruire pour échapper à ce monde qui le fait tant souffrir.
Un roman court, foisonnant, à l'écriture originale, un peu étrange, où parfois le lecteur se perd un peu, car le récit est un peu fouillis Une critique en filigrane du système, qui exige de ses sujets d'être dans les normes avec dénonciation de l'homophobie.
Un premier roman, où l'auteur s'est impliqué, sur un sujet intéressant, qui a cependant laissé la lectrice que je suis sur sa faim.
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