AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 147 notes
5
20 avis
4
18 avis
3
3 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1888, dans un coin perdu du Finistère, un petit patelin du nom de Pont Aven devint en l'espace de quelques mois the place to be. Artistes et aspirants-artistes en tout genre, du plus esseulé des manants au peintre-bourgeois, Français, Belges comme Américains, se sont bousculés dans les ruelles atypiques de ce bourru (mais non moins charmant) village de pêcheurs bretons. On a vu s'y côtoyer rustres paysans aux mains caleuses, charmantes bigoudènes, enfants joufflus en goguette et peintres venus se repaître de la saine et simple beauté offerte par mère nature. Les auberges et pensions ne désemplissaient jamais, fières d'accueillir ce salmigondis d'artistes farfelus venus quêter l'instant de beauté suprême.

Parmi cette faune si peu locale, il en fut un qui marqua les esprits : électron libre, gouailleur, grande gueule, roublard comme pas deux, ami fidèle tant que son intérêt est préservé, Casanova ripailleur, amant insatiable, artiste inspiré et généreux mû par un instinct sans faille, le seul, l'unique Paul Gauguin. C'est auprès de lui qu'Hugo Boch, fils de bonne famille ayant décidé de quitter le confort d'une vie bien établie, fera ses armes et découvrira sa véritable vocation : il sera photographe, l'oeil aux aguets, témoin immuable de cette clique d'artistes naturalistes menée par la figure charismatique de Gauguin.

C'est au travers d'une correspondance riche et passionnante, truffée d'anecdotes tantôt espiègles et délicieuses, tantôt graves et profondes, entre Hugo Boch, sa cousine Hazel, esprit libre et rebelle derrière ce petit bout de femme peintre, et le meilleur ami d'Hugo, Tobias, artiste tourmenté et génial, qu'Anne Percin nous conte l'effervescence intellectuelle et sociale de ces quelques années marquantes et charnières de la peinture européenne. Querelles stylistiques, camouflets en tout genre, aspiration vers une peinture décomplexée et dédogmatisée, réflexion sur la place et les conditions de vie de l'artiste, autant de thèmes abordés avec talent et qui m'ont réjouie et laissée repue intellectuellement comme émotionnellement. Anne Percin est une conteuse formidable qui m'a embarquée à la fin du XIXe, auprès de Gauguin, Serusier, Van Gogh et les autres, arpentant avec eux le pays de Pont Aven, mon pinceau à la main et mon chevalet jamais loin.

Les singuliers est un roman d'une rare érudition, passionnant et incarné, un vrai bijou de lecture, une plume magistrale qui a su faire revivre une époque formidable et en restituer toute la saveur.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
Commenter  J’apprécie          280
Pont Aven 1888. Ce petit village du bord de mer à quelques kilomètres de Quimperlé(Finistère Sud) est en quelques années devenu le lieu de rencontre de très nombreux artistes peintres .Les peintres de plein air s'y donnent rendez-vous..
Hugo Boch, jeune artiste belge, fils d'une grande famille industrielle alliée aux Villeroy, y débarque à son tour ..Il y arrive avec malle , chevalet et appareil photographique. Très bon dessinateur, la peinture semble s'éloigner de lui , son regard acéré, sa faculté d'observation hors du commun , le porte naturellement vers ce nouveau mode d'expression qu'est la photographie encore à ses tous débuts.
Il se pose donc pension Gloanec , y rencontre un trio atypique , un certain Paul Gauguin et ses acolytes Charles Laval et Emile Bernard tous les trois peintres. Bien vite il fera partie de la bande à Gauguin comme il ne sort ni de chez Julian ni des Beaux-Arts il est fréquentable !!
Mais si Hugo Boch en quittant Paris y a laissé sa chère cousine Hazel et s'est éloigné de Tobias son ami d'enfance resté à Bruxelles il ne reste pas sans leur donner des nouvelles .Commence alors entre Pont-Aven Paris et Bruxelles un échange de lettres qui permet à nos 3 amis de rester en contact et de se tenir au courant des évènements du monde de l'art , de la peinture ,et des évènements marquants de cette époque de pleine effervescence artistique.
Anne Percin signe ici un roman épistolaire très vif , fourmillant d'anecdotes connues ou non. Je me suis régalée à lire ces lettres , je me suis même retrouvée à "enquêter" sur les uns et les autres et à passer un certain temps devant l'ordinateur....
Un grand merci à Babelio et aux éditions La Brune au Rouergue pour cette fort jolie lecture et félicitations à Anne Percin pour cette réussite
Commenter  J’apprécie          240
Ce roman épistolaire d'Anne Percin nous emmène dans le milieu très fermé des peintres de la fin du 19e siècle. C'est une époque de changements, dans la société et dans les arts et le quotidien foisonne d'innovations de toutes sortes. Eifel construit sa tour à Paris, la photographie fait ses premiers pas, les Beaux-Arts à Bruxelles ouvrent leurs portes aux femmes...
En peinture, on assiste à des querelles entre ceux qui défendent l'académisme et ceux qui veulent s'en affranchir pour expérimenter de nouvelles techniques. C'est l'époque des Van Gogh, Gauguin, Toulouse-Lautrec, Ensor... ces jeunes explorateurs, audacieux, libres et sincères se battraient presque pour défendre leur art et leurs idées.

A travers la correspondance d'Hugo et ses proches, on s'immisce dans les écoles de peinture qui pullulent à l'époque et les différents courants qui s'y mobilisent (impressionnisme, pointillisme, nabis...) Mêlant harmonieusement personnages de fiction et peintres célèbres, Anne Percin nous dévoile les dessous des choses et le prix à payer pour garder sa personnalité tout en rêvant de reconnaissance, même pas de célébrité. L'art n'est pas que bonheur et félicité. Il est souvent le fruit de grandes souffrances et de ruptures. Un chemin de croix incontournable ? On pourrait le penser rien qu'à voir ce que fut la vie de van Gogh.

Un pari osé que ce mélange fiction-réalité et une forme épistolaire qui allège ce long roman riche en informations sur la société de l'époque, les mentalités, les bouleversements qui annoncent le 20e siècle. Anne Percin nous fait voyager dans un triangle qui va de Bruxelles à Paris et à Pont Aven avec quelques escapades à La Louvière et Ostende. J'ai aimé retrouver les descriptions des toiles que je connais, leur genèse, les conditions de création... et découvrir un peu de l'atmosphère de cette période.
Un roman vif et bouillonnant, à lire si l'époque et la peinture vous intéressent.

Lien : http://argali.eklablog.fr/le..
Commenter  J’apprécie          150
En passant quelques heures à lire « Les singuliers » on vit avec les peintres avant-gardistes de la fin du 19° siècle qui ont fui Paris ou Bruxelles pour le village breton de Pont Aven.
Anne PERCIN, l'auteur, mêle des personnages fictifs aux personnages réels pour mieux nous immerger dans l'esprit vif et rebelle qui règne à une période où les peintres veulent voir et peindre autrement c'est-à-dire en sortant des ateliers et de l'académisme des jurys.
Beaucoup d'échanges sur les techniques et les moeurs comme sur les différentes conditions sociales, la construction de la Tour Eiffel et l'installation de l'Exposition Universelle, la préparation aux expositions et concours aux Académies de Paris et Bruxelles par les hommes comme les femmes artistes peintres, nous sont brossés avec précision et beaucoup d'humour. Jamais plus vous ne regarderez un tableau de Gauguin, Van Gogh, Toulouse-Lautrec et les autres de la même façon.
Un vrai moment de bonheur pour les amateurs d'Art ou d'Histoire de cette période.

Commenter  J’apprécie          110
Quel bonheur de se plonger dans ce roman épistolaire à notre époque où mail et SMS ponctuent notre quotidien. Cela a un petit côté suranné bien agréable, d'autant plus que nous sommes en 1888.
J'ai dévoré les 400 pages en 2 jours, avec juste un tout petit moment de lassitude.
Après..Les 3 personnages qui correspondent sont fictifs, et on aimerait qu'ils aient existé tant ils semblent vivants.
Ensuite, c'est une immersion totale dans le pont-Aven frémissant avec tous ces peintres en devenir, dont on parle mais qui n'ont pas encore une grande notoriété. Avec quelques escapades à Paris.
Et puis des faits, des conversations, des disputes, des projets. On apprend beaucoup dans ce roman. Passionnant.
le tournant qu'a pris Hugo dans son métier de photographe est assez dérangeant. Je n'ai que moyennement aimé cette partie.
Un roman singulier, comme cette époque. Jolis croquis d'Anne Percin.

Commenter  J’apprécie          100
Au milieu du sérieux de cette rentrée littéraire de septembre 2014, ce roman est un agréable bol d'air, voyage au pays des artistes à la fin du XIX ème siècle, à la croisée des chemins entre académisme, impressionnisme, naturalisme et courant des nabis, de Pont Aven à Bruxelles en passant par Paris. A travers la correspondance de trois amis, trois jeunes artistes en quête de leur "singularité", c'est toute une époque qui renaît et avec elle, un Paris en pleine transformation, les querelles des milieux artistiques ou encore la petite communauté des peintres de Pont Aven, bien décidés à imposer leur vision de la peinture en plein air.

En 1888, Gauguin rêve de tropiques et s'impatiente de voir enfin sa cote s'envoler et ses toiles se vendre ; Vincent van Gogh est dans le sud de la France, déjà bien affaibli par les crises qui l'ont conduit à l'hôpital ; la Tour Eiffel est en construction, Montmartre n'est qu'une vaste friche aux logis insalubres, celui qu'on appellera plus tard "Jack l'éventreur" sévit dans les rues de Londres... Hugo Boch, un jeune belge issu d'une grande famille de fabricants de faïence préfère rejoindre Pont Aven plutôt que de poursuivre son cursus aux Beaux Arts. Il se cherche, doute de son talent, tente de trouver sa voie. Il prend ainsi de la distance avec ses parents et la pression qu'ils exercent sur lui afin de le voir rejoindre l'entreprise familiale. Hugo fait part de ses doutes et de ses nouvelles expérimentations - la photographie, elle aussi en pleine mutation grâce à l'invention de la pellicule - à travers une correspondance riche et fournie, entretenue avec Hazel, sa cousine, apprenti peintre elle-aussi à Paris et avec Tobias Hendrike, son ami d'enfance, un artiste tourmenté et handicapé par de terribles crises de migraines.
Au fil de leurs échanges, c'est toute la difficulté de s'affirmer en tant qu'homme, en tant que femme (la figure de Hazel est à ce titre extrêmement émouvante, petite bonne femme bien décidée à suivre sa voie dans un univers encore masculin et misogyne), en tant qu'artiste mais également en tant que fils qui transparaît. L'auteur dessine des portraits attachants de personnages que l'on a envie de voir réussir. Des personnages fictifs qui se fondent dans l'univers artistique de l'époque pour mieux le faire découvrir au lecteur. Précarité, humiliation de la critique... Il n'est pas facile de vouloir affirmer son univers face au conservatisme des Académies officielles, que ce soit en Belgique ou en France. Aux côtés d'Hazel, d'Hugo et de Tobias, on croise Toulouse-Lautrec, Emile Bernard ou Odilon Redon, on les accompagne aux obsèques de van Gogh à Auvers sur Oise, Van Gogh dont une seule toile fut vendue de son vivant, achetée par Anna Boch, cousine d'Hugo. Et l'on suit avec intérêt et empathie le chemin de chacun vers sa vérité.

Anne Percin mêle avec talent personnages réels et inventés pour faire de ce roman épistolaire un bel hommage aux artistes et à leur courage face aux obstacles qu'ils doivent surmonter. Elle rend ainsi leur oeuvre plus vivante. Ce roman dont on parle peu parmi les centaines de parutions de ce mois mérite de trouver un vrai public. "Les singuliers" a droit à un succès pluriel.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          91
Vrai coup de coeur pour ce roman !
L'auteur nous invite avec talent dans un univers artistique et culturel foisonnant, où se mêlent impressionnisme, photographie, exposition universelle,…
Les personnages sont intelligents et attachants, leurs lettres pleines d'esprit et riches en anecdotes de l'époque, j'ai passé un très bon moment plongée dans ce récit vibrant et réjouissant.
Commenter  J’apprécie          80
excellent moment que nous partageons avec les
peintres impressionnistes que j'apprécie tant ett que,
ils me pardonneront, je copie
Commenter  J’apprécie          40
Les cousins Boch (de l'industrie de porcelaine) veulent se frayer un chemin dans le monde artistique de la fin du XIX° siècle. A travers leur correspondance et celle de l'ami Tobias, le Paris de l'Expo universelle, la Bruxelles du salon des Vingt ou le Pont-Aven des peintres se mettent à vibrer.

Sérusier, Gauguin ou le fuyant Van Gogh prennent vie grâce aux lettres des trois personnages principaux. Mêlant fiction et faits réels, ce roman épistolaire permet de rendre plus vivants et proches ces phares de la peinture moderne. le mélange d'éléments humoristiques à certains plus dramatiques rend l'ensemble vivant et on est touché par le destin des protagonistes : Hazel, la femme peintre qui doit aller au-delà de la condition féminine, Hugo, le fils de famille qui décide de donner sa vie à la photographie et leur ami Tobias, peintre malade et sombre qui ne cesse de se débattre au milieu des affres de la création et du quotidien.
Une belle ode à cette époque et aux Arts qui s'émancipent. Un beau moment à passer en compagnie de tous ces personnages.
Commenter  J’apprécie          30
Libraire, j'ai la chance de lire quelques livres en avant-première... J'étais curieuse de découvrir ce livre d'une auteur à succès de romans "jeunesse". Je n'ai pas été déçue.
un très bon moment de lecture
Les singuliers ce sont 3 artistes qui, soudés par une solide amitié , créent, explorent de nouvelles voies (dont la photographie), dérangent ....
De Montmartre à Pont-aven en passant par la Belgique, Anne Perçin nous narre avec légèreté et sensibilité ce foisonnement artistique du début du 20ème siècle
Commenter  J’apprécie          31




Lecteurs (300) Voir plus




{* *}