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sur 210 notes
C’est l’histoire de la vie de Paul, un sculpteur français. Au début du livre, nous sommes en 1963, presque vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un jeune garçon français, Paul, passe quelque temps dans un village en Allemagne. Bien que le village ait échappé à la destruction de la guerre, on y trouve quand même les conséquences de la guerre parmi les habitants. Paul est un garçon morose et sensible qui a perdu son père quand il avait 12 ans. Son père, un héros de la résistance française, a été assassiné. On n’a jamais pu résoudre ce meurtre. Pendant son séjour en Allemagne, Paul rencontre une jeune fille allemande, Clara. Elle fait une grande impression sur lui. Clara est une fille énigmatique qui pour une quelconque raison intrigue Paul. Après être revenu chez lui en Paris, Paul rencontrera Clara de temps en temps pendant le reste de sa vie.

C’est un livre difficile à critiquer. J’ai aimé le style de l’écriture, les descriptions de la nature, du village allemand, les habitants, toutes ces descriptions sont belles et parfois poétiques. Les thèmes sont aussi intéressants : les conséquences psychologiques de la guerre pour les survivants en général, mais, peut-être, aussi les effets d’une perte d’un parent pour le caractère et pour la vie affective d’un enfant.
Or, je trouve le livre un peu déséquilibré. Le début et le premier tiers du livre sont excellents ; l’ambiance méchante de la nature, les émotions de Paul, elles sont vraiment crédibles. En effet, cette première partie du livre aurait été une très belle nouvelle, je le donnerais cinq étoiles. Cependant, la deuxième partie du livre ne m'a pas plu. C’est la partie sur la vie de Paul après son retour d’Allemagne à Paris jusqu’à son mort en 2037. Il y a quelques rencontres avec Clara et nous découvrons finalement le secret de l’assassinat de son père. Malheureusement, l’histoire ne devient pas vraiment captivante. Les plus importants personnages de sa vie, sa mère, Clara, son épouse Jeanne, elles restent plates, ils sont des figurants sans vrai intérêt. Il y a des événements intéressants, Paul assiste même à « la révolution » de 1968 à Paris, mais l’histoire reste superficielle.

Le livre n’est pas mauvais. La première partie est vraiment promettant, mais la suite est décevante et manque de profondeur et les personnages et les sentiments manquent de la couleur. Le livre a gagné le Prix du roman Fnac en 2005.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Le rire de l'ogre est assurément un roman où rien n'est simple et lumineux ; tout est inquiétant, sombre, voire terrifiant à l'image de cet ogre pas encore affamé qui surprend deux jeunes enfants égarés s'aventurant dans la forêt, et qui fait résonner son rire plein de cruauté tout au long de ce roman …oui, c'est un conte fantastique qui sert de bobine de fil qu'il faut tirer pour dérouler un récit énigmatique.

Au début des années soixante, Paul Marleau, jeune garçon timide et introverti, passe l'été dans un village allemand qui garde enfoui dans sa mémoire un drame terrible lequel va hanter durablement et implicitement la conscience du garçon et de Clara, rencontrée dans ce village bavarois. Ce drame évoque la résurgence des horreurs de la guerre ou comment le massacre d'enfants juifs commis par la Wechrmacht va pénétrer l'esprit et la chair d'un de ses officiers revenu à la vie normale mais qui ne connaîtra pourtant la paix qu'en égorgeant ses propres enfants dans la forêt noire surplombant la vallée de Kehlstein, à la manière d'un ogre affamé.
Bien qu'épargnés par la guerre, Paul et Clara se découvrent inaptes au bonheur une fois adultes, comme si leur âme était imprégnée des mêmes blessures secrètes provoquées par cette guerre qu'ils n'ont connue, comme s'ils étaient eux-mêmes broyés par une guerre invisible.
Unis par un lien puissant et énigmatique, ils vont chacun de leur côté tenter de comprendre tout au long de leur vie ce mystère de l'horreur humaine. Devenus sculpteur et photographe de guerre, ils n'auront d'autres outils que la gradine et l'appareil photo pour exprimer leur vision de la monstruosité dont est capable l'homme.

Avec ce roman, Pierre Péju explore les effets du passé, ces traumatismes qui peuvent se cristalliser même sur ceux qui sont étrangers aux tourments du chaos. La mémoire se révèle alors vivace tellement elle est étouffante, violente tellement elle est sombre, et ce d'autant plus qu'elle affecte des adolescents. A l'âge où le cerveau est perméable à tout ce qui l'entoure, les fantômes du passé ne pouvaient que s'accaparer ces esprits fragiles.
Indubitablement, c'est un passé chevillé au corps qui ne laisse pas indemne ses héros que nous raconte l'auteur.
Toutefois, dans cette ambiance obscure l'écriture de P. Péju apparaît paradoxalement lumineuse et même romantique tant il maîtrise la description des ressorts psychologiques de ses personnages. Il pose un regard clairvoyant, pénétrant sur les évènements et les émotions qui agitent Paul, avec une finesse d'esprit qui sied à un philosophe. Jamais d'excès de sensibilité, mais une écriture raffinée qui parvient à rendre visible ce qui relève de l'imperceptible…une prose qui éclaire une trame constellée d'énigmes et de mystères qui ne font qu'intensifier l'atmosphère inquiétante.

Cependant, la césure du roman entre l'adolescence et l'âge adulte de Paul m'a laissée perplexe. Cette césure révèle deux univers différents qui m'ont laissé suggérer qu'il y avait peut être deux romans tant la tonalité est dissemblable. La première partie déborde de tristesse, de brume et même de malaise.... avec un index particulièrement appuyé sur une inquiétude trop mystérieuse, l'atmosphère est parfois pesante. La narration s'en trouve affectée. le désespoir apparaît démesuré et les coeurs en ruine tant l'auteur s'attache à marquer le drame au burin…Heureusement la seconde partie n'obéit pas aux mêmes codes. Peut être parce qu'avec le temps, Paul a pu accéder à une certaine sérénité et qu'il n'est plus l'adolescent ombrageux au regard grave et intransigeant.
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1- le style est surprenant : j'ai mis un peu de temps à rentrer dans le livre mais peu à peu, la beauté des mots, le charme éthéré des phrases, la musicalité des émotions, la peinture des lieux m'ont séduite.
2- l'histoire qui "décrit" toute une vie, celle de Paul de son adolescence à sa mort, entrecoupée de ses rencontres, notamment celles, existentielles, de Clara et de Jeanne, est elle aussi surprenante. Certaines de ses "quêtes" resteront à jamais mystérieuses (l'origine du drame de la forêt de Bavière) tandis que d'autres trouveront leur résolution (la mort de son père). Mais elles le poursuivront toute sa vie, l'habiteront jusqu'à lui faire perdre la raison, jusqu'à gouverner sa vie.

ou comment un "évènement" de son enfance, qui n'est absolument pas "traumatique" dans les faits, peut laisser sa trace, s'insinuer de façon durable et profonde dans le paysage futur d'un être.

je ne connaissais pas l'auteur, mais j'ai très envie de le découvrir!
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La guerre est finie, oui, mais le mal, lui, est toujours présent. Après l'horreur, les peuples sont pressés de passer à autre chose, les "trente glorieuses", et à passer sous silence ou à oublier ce passé. Mais comment vivre ou survivre avec ces traumatismes si intimes? Si certains brillent par leur facilité à exister, à jouir, en toute insouciance, d'autres sont marqués à jamais par ce mal. Les personnages principaux de ce roman, deux adolescents, un Français et une Allemande, sont enserrés par leurs angoisses. Ils passeront leurs vies à se chercher, à purger cette douleur. Pour d'autres, la résilience, la culpabilité, la folie, le suicide...

L'auteur utilise le registre du conte avec talent. Un seul regret : les deux parties peuvent sembler inégales.
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L'histoire de Paul Marleau qui rencontre Clara lors d'un séjour chez un correspondant en Allemagne l'été 1963. Lui devient sculpteur, elle photographe de guerre, leurs chemins se croisent de temps à autre. Tout deux tentent à leur façon d'appréhender le passé qui les habite. Dans le bourg de Clara, un homme, ami de son père, acteur et témoin du génocide, a, quelques années après son retour de guerre, étranglé ses 2 enfants. le père de Paul, ancien résistant, est assassiné à Paris au moment de la guerre d'Algérie, alors que son fils a 12 ans.
Le secret, les non-dits, sont le fil rouge de ce roman, dont les personnages principaux, sensibles et pleins d'interrogations, attirent l'attention du lecteur.
Prix du roman FNAC 2005 (lu en 2007)
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Livre très honnête, bien rédigé et intéressant. Un bon roman.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Mais quel roman ! Je pense qu'il est d'une richesse sans fin, Péju a trouvé son fil et ses fils et pourrait tirer dessus encore et encore. Mais, comme le sculpteur et sa sculpture qui n'advient qu'en enlevant les couches, qu'en ôtant un superflu pour ne laisser apparaître que la forme et l'idée voulues, Péju a probablement beaucoup élagué dans tout ce qu'il a écrit pour se limiter à moins de 400 pages, me laissant persuadé qu'il a dû en écrire 2000.
C'est là où j'aurais bien aimé avoir été là lors de la conception, lors des discussions avec l'éditeur, avec les primo-lecteurs de Péju, et avoir été dans la tête de l'auteur.
De l'amour, ombre et lumière, de la guerre et de la mort, de la violence et de la cruauté, de l'art à en pleuvoir, des contrastes permanents, une écriture qui pour moi est sans faille, infaillible et pourtant pas tout à fait conventionnelle... Un découpage temporel qui me semble un peu (trop) cinématographique... (Ce livre ferait un brillant film, à l'aide d'un brillant réalisateur.)
Je ne sais pas quoi dire de plus, parce qu'en fait, tout est bien, tout est troublant, tout est beau, tout est affreux... Comme les contes qui sont de sublimes horreurs, on peut entendre l'ogre rire et rire de l'ogre. (Tiens, ce livre n'a aucun humour, et en général ça me dérange profondément, mais ce n'est pas le cas ici.)
Ce livre est le fruit d'un grand travail à coup sûr, et bien sûr jamais l'auteur ne sera suffisamment payé pour ce travail. Qui pourtant montre cette humanité du 20e siècle et tout début du 21e comme elle est. Décadente, simplissime, heureuse, désastreuse, machiavélique, pure, dégueulasse, noire, chienne, lointaine, disparue.
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La relation entre Paul Merleau et Clara Lafontaine commence d'une façon plutôt banale. le jeune français de 16 ans part passer ses vacances d'été chez son correspondant allemand qui réside dans la petite cité bavaroise de Kehlstein, et où il fait la connaissance de Clara. Ce sont les années 60, une époque où ce type d'échanges était courant et encouragé, et où des idylles romantiques naissaient au sein de la jeunesse franco-allemande, mais restaient souvent éphémères.
Les deux adolescents qu'évoque ici Pierre Péju sont peu ordinaires; solitaires, ils ont tous deux une passion, le jeune français pour le dessin, la jeune allemande pour la photographie. Ils ont surtout tous deux un lourd passé familial.
Cette relation , née dans l'éphémère sur les bords d'un lac de Bavière pendant l'été 1963, le restera , mais pas dans le sens où ce terme s'entend généralement..... Car si Paul et Clara ne vivront jamais ensemble, n'essaieront même pas d'approfondir leur lien, ils vont rester toute leur vie sur une étrange fascination.
On pourrait aussi beaucoup écrire sur les thèmes évoqués dans ce roman, l'amour et la haine, la guerre et la paix, l'art, la solitude,; et puis aussi sur ce titre évocateur d'un conte tragique qui, en quelque sorte enserre le récit comme pour lui donner un contour, une cohésion
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Pierre Péju nous raconte l'histoire de Paul, à travers ses rencontres avec Clara, sur une période de 70 ans. Il est Français, venu en Allemagne pour s'ouvrir à ce pays. Elle est Allemande, et traîne son charme désinvolte et un passé familial aussi férocement que sa caméra, dont elle se sert pour tout capter.

Le passé familial de Clara est -bien sûr- en rapport avec le nazisme. Celui de Paul est lié à la collaboration. Ces deux maux, ces "ogres", dont l'Europe n'a jamais voulu réellement faire le deuil vont réguler leurs relations jusqu'à leur mort. L'ogre, c'est le mal absolu. Il est multiforme, pluriel. Paul et Clara passeront aussi par Mai 68, et par les guerres autour du monde... mais ces épisodes sont beaucoup moins approfondis, moins denses, que la question de la collaboration et des crimes de guerre.

Le résultat est prenant par moment, mais aussi assez décousu vu que Pierre Péju saute de nombreuses années sans vraiment nous expliquer ce qui peut bien se passer pendant ces années. On a donc des petits flashes de Paul, lorsqu'il rentre en contact avec Clara, mais sans que cela ait un rapport avec leurs passés respectifs. Décousu, certes, mais l'écriture de Pierre Péju arrive à donner du punch, de la puissance à ces moments de vie.

Le roman pose beaucoup de question, sur le passé, la transmission, les erreurs de jeunesse, la culpabilité, le passage à l'âge adulte, etc. Mais j'ai eu à plusieurs reprises la sensation de regarder des protagonistes ayant tout pour être heureux et se cherchant allègrement des poux. Dès lors, leur destin m'a été souvent indifférent.
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Paul, un jeune parisien de 14 ans se rend chez son correspondant allemand à Kehlstein en 1963. Là-bas, il rencontre Clara, une jeune fille à la fois mystérieuse et envoûtante. L'attraction entre les deux adolescents est évidente en cette période d'après guerre où chacun continue à payer de lourds tribus. Clara prend des photos et Paul dessine beaucoup, chacun se cherche. le voyage de Paul terminé, ils se quittent mais se reverront à plusieurs reprises tout au long de leur vie.
J'ai beaucoup aimé ce livre même car je l'ai trouvé très intense, frôlant même le dérangeant. L'époque choisie est passionnante. le style est exceptionnel sans être pompeux. Je le conseille vivement.
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