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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
(lu en version originale)

J'aurais pu ne mettre qu'une étoile que je n'en aurais pas plus mal dormi. Remarquez qu'une quatrième n'aurait pas été un scandale non plus. J'ai fait l'erreur de me renseigner sur ce livre avant de le lire. Avant même de l'ouvrir, je savais que le récit de Yeonmi Park avait été mis en doute par plusieurs experts, appuyés par les témoignages d'autres réfugiés ; le contenu des débats est encore facilement trouvable sur internet, par exemple ( https://thediplomat.com/2014/12/the-strange-tale-of-yeonmi-park/ ) pour ceux que ça intéresserait. Elle avait d'ailleurs répondu à ses détracteurs d'une façon claire et concise qui m'avait convaincu, sans entrer dans les détails. Et j'ai ouvert le livre. Quand on connaît la teneur des débats, on se rend compte que l'auteure passe son temps à se justifier. Des phrases qui peuvent paraître anodines me font l'effet d'une enfant qui se débat de la noyade. Plus elle s'en explique, et plus son récit bat de l'aile. Plus elle se défend, plus je doute des faits tels qu'ils sont présentés. Sur certains paragraphes, j'accorderais plus de crédibilité à un gamin essayant de mentir aux policiers dans les émissions caméra au poing de M6 alors qu'on vient de le filmer en flagrant délit. Il est évident qu'elle a pris son temps pour contre-attaquer point par point tout ce qui lui était reproché, et l'ensemble prend une allure, une forme, une odeur, un goût des plus incohérents. D'autant que ces contre-attaques annihilent l'immersion, nous font sortir du récit et nous rappellent au contraire en quoi ce point-ci ou ce point-là sont douteux ; le résultat parfaitement inverse de l'effet recherché. Sans parler de son séjour en Chine, improbable à l'ultime degré, bourré de rebondissements et de routes qui se séparent et se croisent au détour d'une rue selon les bons besoins d'un récit rythmé, cette histoire d'une enfant qui, sans vouloir paraître monstrueux ou faire du syndrome de Stockholm ma doctrine, est, dans son malheur, quand même tombée sur le maquereau le plus généreux du monde, de l'univers et de la galaxie (ce qui n'atténue en rien le côté affreux de la situation, entendons-nous). Ca, et le livre est bourré d'un million de photos sans rapport avec le récit ni avec les débats qu'ils a suscité, comme pour l'étayer par défaut. Je ne sais et ne suis convaincu de rien, sinon que je doute. Fortement.

J'ai aussi beaucoup de mal avec l'américanisme extraordinairement bien absorbé qui transpire de page en page, l'auteure me fait l'effet d'une éponge plutôt que d'une conscience. D'un produit plutôt que d'une personne. Sur les dernières feuilles, des remerciements longs comme l'équipe de lancement d'une fusée Ariane correctement téléguidée, bourrées à raz bord de membres d'associations diverses embrassés plus chaleureusement que des frères, plus nombreux qu'un esprit humain peut retenir de visages (j'exagère). Il est évident que ce genre de témoignages est important, nécessaire. Peut-être le sont-ils même trop pour rester parfaitement honnêtes et ne pas être travaillés en amont de la publication, pour des raisons pas forcément aussi malveillantes que ce que l'on pourrait craindre. A ce sujet, quelle étrangeté d'avoir écrit le texte en anglais plutôt qu'en coréen ?! Qu'est-ce qui l'empêchait de l'écrire plutôt en coréen, de le faire traduire plus tard ou de le traduire elle-même ? C'est un délire.

J'y viens donc : l'écriture. C'est mauvais, et le fait que ce soit rédigé dans une langue apprise sur le tard n'y est forcément pas étranger. Ce n'est pas l'intérêt premier du livre, évidemment, mais le style est au moins aussi pauvre et affamé, et du coup affamant, que les villages les plus reculés de Corée du Nord. Difficile de s'immerger dans un texte particulièrement austère qui décrit des conditions de vie qui le sont tout autant. Des témoignages sur doctissimo ne sont pas moins palpitants à parcourir.

Je recommande pourtant ce livre. Malgré les doutes qui pèsent sur la véracité des faits. Malgré ses incohérences. Même si ce témoignage est le bébé d'associations des droits de l'homme plutôt que le journal honnête d'une rescapée. Même s'il est mal, très mal écrit, comme une rédaction d'un étudiant erasmus fraîchement débarqué passée à bonpatron pour éviter les fautes de français. Déjà, il y a un périple. Trafiqué ou pas, maquillé ou non, arrangé pour le rendre plus larmoyant ou en faire un témoignage plus fort et moins banal, et donc attirer l'attention sur une cause essentielle, ou simplement par appât du gain, le fait est que l'histoire de cette enfant est basée sur des faits réels. Elle est vraiment née en Corée du Nord, y a vraiment grandi, et a vraiment traversé ; cela n'est pas remis en doute. Elle nous en apprend beaucoup sur les conditions de vie de ceux qui sont nés dans la mauvaise moitié de la Corée, et si certains détails sont sujets à caution, l'atmosphère et le quotidien coïncident avec les témoignages d'autres évadés ; au mieux, c'est un récit véridique, au pire c'est une fiction très bien documentée, qui grossit généreusement les traits. Yeonmi Park nous invite à remonter avec elle le chemin pris par énormément de réfugiés pour retrouver la liberté, on y apprend ainsi l'existence des réseaux, des trafics qui n'attendent que d'attraper les naïfs et les inconscients, surtout on s'arrête aux points de passage, on remonte les trajectoires permettant de traverser les frontières. Romancée ou non, chacune de ces traversées, d'abord vers la Chine, puis à travers le désert de Ghobi, est palpitante. Arrivés en Corée du Sud, on découvre les centres de rééducation pour préparer les nord-coréens à la vie "à l'occidentale". Tout ce passage est passionnant. C'est plus qu'il n'en faut pour se lancer dans la lecture d'un livre essentiel malgré ses failles béantes.
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En 2017, je visionnais inopinément le discours de Yeonmi Park prononcé lors du sommet One Young World de Dublin en 2014 dans lequel cette jeune dissidente revenait sur sa vie en Corée du Nord et la façon dont elle a réussi à s'en y échapper en 2007 à l'âge de treize ans.
Dans la foulée, je découvrais, qu'une fois adulte, cette dernière avait pris la plume pour raconter ce périple dans un livre intitulé « Je voulais juste vivre », publié aux éditions Kero le 25 février 2016. Intéressée par le synopsis qui m'était offert, je m'empressai de le photographier dans le secret espoir de l'acquérir un jours prochain.
Vingt-quatre mois plus tard environ, je vous retrouve avec plaisir pour chroniquer cette oeuvre qui n'est malheureusement pas une fiction mais bel et bien la retranscription sur papier d'un vécu abominable et douloureux.
"Une lecture poignante, passionnante, empreinte d'optimisme, qui se lit d'une traite !" d'après le blog Chaise longue et bouquins. « Percutant », « Une femme courageuse » selon Amazon. Sur la Fnac, une internaute écrit « Témoignage vivant et éclairant ». Comme vous pouvez le constater en lisant ces commentaires, ce récit autobiographique est tellement auréolé d'une jolie réputation et d'avis extrêmement positifs, voir dithyrambiques que je ne pouvais être que motivée à l'idée de me plonger dans cette lecture des plus personnelles. Quelques heures difficiles mais paradoxalement belles d'évasion se profilaient.
Malheureusement, dès les premières pages avalées, j'ai su que ce témoignage, attractif sur le plan documentaire, n'allait pas m'enthousiasmer au niveau humain. D'emblée, j'étais étonnée. Je m'attendais à mieux. Il était quasi certain qu'une désillusion s'annonçait. Finissant toujours un livre entamé, je persévérais néanmoins.
L'ayant définitivement posé, je confirme ma primo-impression. J'en ressors avec un sentiment mitigé et finalement il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Mon avis étant subjectif et en aucun cas le seul à prendre en compte, je m'adresse à l'auteure en lui disant que je suis vraiment désolée d'avoir un tel jugement sur son travail mais je me dois d'être honnête envers celles ou ceux qui me suivent.
Je vais tenter, à présent, de vous exposer les raisons qui font que j'en suis arrivée à cette conclusion.
Avant de continuer, je dois avouer qu'avant de me précipiter dans cette aventure, je ne connaissais quasiment rien (comme beaucoup d'entre nous je pense) de ce régime communiste, hormis le fait qu'il fonctionne en vase clos selon une logique totalitaire et dans lequel les droits de l'homme sont les moins respectés au monde.
Lorsque nous ouvrons ce bouquin, nous faisons la connaissance d'une enfant de treize ans dont la courte existence est déjà frappée du sceau du désespoir. Pourquoi tant de désolation ? Parce qu'après des années de privations et de harcèlement, cette pré-adolescente, prénommée Yeonmi, n'a qu'une solution : fuir son pays, la Corée du Nord. Elle ne se doute pas que le chemin vers la liberté va l'entraîner en enfer. Par une nuit glaciale, elle réussit, accompagnée de sa mère, à traverser le fleuve Yalu qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Chine. Elles laissent derrière elles leur pays natal et ses horreurs : la faim, la délation constante et surtout une répression impitoyable et le risque permanent d'être exécutées pour la moindre infraction. Mais leur joie n'est que de courte durée. Rien ne les a préparées à ce qui les attend entre les mains des passeurs. Après plus d'une décennie d'épreuves inhumaines et un périple à travers la Chine et la Mongolie, Yeonmi atteint finalement la République de Corée.
De quoi sa vie était-elle exactement faite en République Populaire Démocratique de Corée ? Vénérait-elle la famille Kim et plus particulièrement Kim Jong-il et Kim Jong-un ? Comment s'est-elle construite sous le joug de l'oppression et de la tyrannie ? Comment a-t-elle enduré la misère et le malheur pendant tant d'années ? Quels ont été véritablement les éléments déclencheurs à son évasion ? Quel échappatoire a-t-elle trouvé pour sortir de son pays natal ? Comment s'est déroulé ce long et dangereux voyage vers la liberté ? A quoi a-t-elle été confrontée ? A-elle été aidée ? Manipulée ? Soumise ? Quelles ont été ses premières impressions, ses premières sensations arrivée à destination ? l'intégration, l'adaptation à sa nouvelle patrie a-t-elle été aisée ? Comment se sont composées et se composent maintenant ses journées ? En clair, est-elle heureuse ? Ne regrette-elle rien ?
Ces questions non exhaustives vous tenaillent ? plongez à votre tour dans l'histoire de ce transfuge nord-coréen et vous saurez. Vous serez au fait de nombreux aspects invraisemblables et ahurissants de cet Etat qui couvre la partie nord de la péninsule coréenne.
Texte divisé en trois parties : « La Corée du Nord », « La Chine », « La Corée du Sud » dans lesquelles la jeune femme nous donne un aperçu d'un chemin de vie que, nous occidentaux, ne pouvons concevoir. C'est un révélateur sur une facette du monde où se côtoient les pires horreurs, la souffrance et l'ignominie en tout genre. C'est une confession qui pousse à la réflexion, qui met les choses en perspective, qui nous interroge sur l'importance de nos soucis existentiels.
La force essentielle du premier tiers réside dans le fait qu'il nous permet de comprendre les us et coutumes de ce royaume despotique. Rien n'est caché ou édulcoré. La vraie nature de cette dictature est montrée. La faim, le froid, la peur, l'endoctrinement, le statut social érigé selon un système de castes, la délation, les menaces gouvernementales deviennent ainsi nos compagnons de lecture. Notre réfugiée dépeint avec force et détails ses conditions de vie. Elle n'hésite pas à dénoncer, à dire ce qu'elle aime mais aussi ce qu'elle déteste de la R.P.D.C.
Cette partie didactique m'a beaucoup plu. C'est instructif, nous ouvre les yeux et surtout nous autorise à nous satisfaire pleinement de notre situation.
Le second tiers qui parle du passage et de la réalité du quotidien en Chine revient sur une période emplie de désillusions, d'humiliations, de sacrifices, de débrouillardises et de non-renoncement. C'est encore abject et torturant à parcourir.
Le dernier tiers met l'accent sur cette odyssée vers La Corée du Sud, via La Mongolie. Enfin sur place et en sécurité, la jeune adulte entame une deuxième vie. Une aventure faite de rencontres, de découvertes impensables jusqu'à présent. Elle nous fait part de son ressenti quant à son acclimatation. Elle évoque le processus d'installation, sa scolarisation, sa socialisation. Son Intégration en quelque sorte. Trame intéressante, synonyme d'espoir qui nous montre que la route vers la liberté est néanmoins complexe car semée d'embûches.
Le point négatif, quant à lui, concerne la manière dont l'histoire est racontée. Yeonmi utilise un langage simple et détaché. C'est livré sans fioritures, sans pathos. Je la félicite mais cela induit un manque d'émotion, d'humanité. J'ai eu du mal à rentrer et à m'impliquer dans ce récit trop factuel à mon goût. Je saisis ce besoin de distance, de froideur. Cependant, cette écriture m'a considérablement gênée. J'ai eu quelquefois la sensation d'avoir entre les mains un papier journalistique plutôt qu'une autobiographie.
Yeomni est très mature pour son âge. Elle s'est indéniablement endurcie devant l'adversité. Son opiniâtreté n'a que la mort pour limite.
Malgré le portrait élogieux que je viens d'en faire, je n'ai eu que peu d'empathie pour cette jeune personne. Vous m'en voyez désolée.
En résumé, j'ai terminé une lecture, qui bien qu'informative, ne m'a pas emportée. Je vous confirme que cet opus est effectivement intéressant à découvrir, bouleversant par les épreuves endurées par notre protagoniste mais il ne m'a pas impressionnée ou émue comme ce à quoi je m'attendais.
N'y voyez aucune condescendance ou manque de respect de ma part. La magie n'a pas opéré tout simplement. Je ne regrette toutefois pas bien que je n'en garderai pas un excellent souvenir. Je voulais le lire. Je l'ai lu.
Vous avez, néanmoins, ma plus grande considération Madame Park ! J'ai admiré votre ténacité, votre force de caractère, votre courage. Tous mes voeux vous accompagnent. Je ne peux imaginer, même si j'essayais, ce que ce peut être de vivre dans un tel endroit. Moi, citoyenne française, profitant de nombreuses libertés, droits, bénédictions et joies qui ne seront probablement jamais menacées ni enlevées à moi. Qu'il fait bon vivre dans une démocratie !
A entreprendre ? : Avis circonspect. J'aimerais vous répondre avec conviction et assurance mais je ne peux me prononcer véritablement.
- Si vous êtes un adepte du genre, je ne recommande pas forcément. D'autres ouvrages axés sur ce thème sont plus attirants.
- Si vous débutez dans cette catégorie « histoires vraies », lancez-vous. Pour un premier essai, ce livre-témoignage facilement accessible est à lire. S'il ne restera pas dans mes annales littéraires, il n'en n'est pas moins important.


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Autobiographie de Yeonmi Park, Nord Coréenne qui décide de fuir son pays natal à l'âge de 13 ans.

Ouvrage qui décrit parfaitement l'horreur vécu par les Nord Coréens. On ne peut rester qu'admiratif devant le témoignage de Yeonmi, exemple de persévérance et de combativité.

Je recommande ce livre, si on veut découvrir le système de la Corée du Nord, et surtout l'endoctrinement de la dynastie Kim.

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Oeuvre vraiment touchante et captivante, qui nous apprend à réaliser la chance que nous avons de vivre dans une société aussi libre que la nôtre.Suivre les tragiques et révoltantes aventures de Yeonmi à travers ce récit nous pousse à nous demander comment il peut encore exister a notre époque un tel contrôle, une telle emprise sur une population.
Oeuvre à ne pas louper si vous êtes curieux de découvrir les horreurs qu'inflige la Corée du Nord a son peuple
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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J'ai eu du mal à me mettre dedans car beaucoup de description sur la Corée du Nord au début, sur son histoire.
Mais lorsqu'elle décrit sa fuite et toutes les étapes d'après, c'est plutôt passionnant.
J'ai fini par bien aimé, mais seulement à partir de la 150eme page.
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