AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean Le Cam (Autre)
EAN : 9782746526792
164 pages
Le Pommier (07/06/2023)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Larguer les amarres, voir disparaître la côte, n'être plus que sens du vent et gestes assurés : cette expérience est d'un genre à part. Les Grecs anciens ne s'y trompaient pas, pour qui « il y a les vivants, il y a les morts, et il y a ceux qui vont sur les mers ». Naviguer au large ? S'aventurer en haute mer ? Plus qu'un loisir, plus qu'un plaisir, plus même qu'une performance sportive : une authentique expérience philosophique. Là, le marin ne peut compter que sur... >Voir plus
Que lire après Petite philosophie du grand largeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Homme libre, toujours tu chériras la mer", écrivait Charles Baudelaire. A sa façon, Claude Obadia fait sien ce message, en nous montrant que la navigation hauturière est une école de la vie. On s'y prépare avec certaines qualités ; on en revient en en ayant acquis d'autres, car il a fallu entretemps faire face à l'imprévu, surmonter les difficultés, et finalement s'adapter à la réalité. Ainsi, "la navigation au large constitue, par la force des choses, une pratique qui revient à agir sur soi par le fait même d'accepter ce qui est" (page 32). Et donc, paradoxalement, "naviguer c'est entrer à l'école de la sérénité" (page 32). Il y a en effet les choses qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous : ne suspendons donc pas notre bonheur aux secondes, nous conseille l'auteur.
Naviguer au large, c'est aussi l'école de l'action, et le cas échéant, celle de la solidarité. A fortiori lorsqu'on navigue en solitaire. Il faut alors faire face à la solitude et se débrouiller avec ses propres forces et ses propres ressources ...
Claude Obadia illustre les vertus de la navigation hauturière à l'aide d'exemples tirés de ses propres navigations et des incidents, voire accidents, survenus lors du Vendée Globe, cette mythique course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Nous revivons le sauvetage de Philippe Poupon par Loïck Peyron (décembre 1989), le chavirage et le naufrage du bateau de Raphaël Dinelli (décembre 1996), l'avarie du bateau d'Yves Parlier (décembre 2000) et son ingéniosité pour la réparer et terminer la course sans assistance (mars 2001), la blessure de Yann Eliès (décembre 2008), et aussi la disparition d'Eric Tabarly (juin 1998). Claude Obadia analyse ces situations et en tire la substantifique moëlle d'une philosophie de la vie accessible à tous, terriens compris. Dissertant sur ce qu'est l'aventure, le livre se lit avec intérêt et nous rappelle que "vivre n'est en vérité que courir le risque de mourir" (page 40).
Commenter  J’apprécie          40
Ce petit livre bleu m'aura suivi tout au long été, et même encore aujourd'hui, il m'inspire beaucoup à un moment justement où il me faut entreprendre différemment…
J'aurais donc pu corner chacune de ses pages car tout me semblait si important… Je ne l'ai pas fait uniquement car je suis trop maniaque avec les livres pour les triturer de la sorte !
Observer l'océan c'est déjà en soi être dans un état d'esprit contemplatif, propice à la réflexion sur le monde qui nous entoure (j'en fais l'expérience là où je vis, au bord de cet océan Atlantique si imprévisible).

Mais prendre la mer, c'est encore une autre paire de manches, qui demande d'abord une certaine dose de courage et d'abnégation, tout le monde n'a pas l'étoffe d'un Éric Tabarly, d'une Isabelle Autissier ou d'une Florence Arthaud (à ce propos, un film sur "la petite fiancée de l'Atlantique" sort bientôt au cinéma…).
Car nous ne sommes rien face à l'océan, et aucune préparation ne pourra jamais nous permettre d'anticiper le bon choix, l'action parfaite, une fois bringuebalé comme une coquille de noix par les vagues scélérates aussi soudaines que vertigineuses.

Être seul en pleine mer est une aventure unique de liberté (et d'humilité), c'est se retrouver vraiment face à soi-même, être dans une sorte d'incertitude latente face aux éléments, devoir s'adapter et ne faire que cela pour faire corps avec son bateau et les flots (si tant est qu'on puisse s'y adapter… aucune certitude).
Pour notre auteur Claude Obadia c'est même plus qu'une expérience solitaire, humaine : naviguer c'est vivre philosophiquement !
Même s'ils ont l'air de tout maîtriser, nos grands navigateurs ne maîtrisent, dans les faits, que leurs propres choix : ils ne font que répondre, à la manière d'un stimulus et ces choix peuvent tour à tour (pour une même expérience) se révéler formidables et dans la seconde qui suit mortifères… Et pourtant ils sont prêts à tout pour réitérer cette épreuve inlassablement, au bout du monde, au bout d'eux-mêmes…

Ce livre est une manière de les approcher, de voir le monde autrement, depuis le large, une invitation à faire un nouveau voyage intérieur…
Lien : https://www.xn--rdactrice-b4..
Commenter  J’apprécie          20
Parce que la mer n'est pas notre élément et que la transat en équipage ou en solitaire nous laisse sans autre artifice que nos propres ressources, Claude Obadia nous invite à expérimenter la navigation hauturière comme une expérience philosophique. Tout au long de sa démonstration, il file la métaphore, invoquant tour à tour des philosophes de l'Antiquité ou de l'âge moderne, et des épisodes épiques des grandes courses au large.

Familier ou pas du raisonnement philosophique, mousse en herbe au pied marin ou terrassé par le mal de mer, ce petit ouvrage à la portée de tous invite à la réflexion et au voyage intérieur. Alors, n'hésitez plus, enfilez votre ciré, larguez les amarres et imprégnez-vous de l'air iodé ! Et pour ceux qui hésitent encore, vous enrichirez votre vocabulaire marin, l'échelle de Beaufort n'aura plus de secret pour vous, comme le noeud de chaise ou de cabestan…
Lien : https://www.mediathequeouest..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Seul le fou veut que les choses se passent comme il le désire. Car le sage, lui, sait bien que ce n'est pas possible. Que le hasard et la fatalité ne nous sont pas toujours favorables. Epictète nous recommande ainsi de désirer que les choses se passent comme elles se passent, de nous contenter de ce que nous avons, de ce qui est, et cela afin d'accéder à la liberté et au bonheur. En effet, celui qui attend que les choses se passent comme il le désire est pour ainsi dire esclave de tout ce qui ne dépend pas de lui. Le hasard le prive de la possibilité de voir l'un de ses souhaits exaucé ? Le voilà plongé dans la tristesse. Parce qu'il suspend son bonheur à ce qui ne dépend pas de lui. Le sage, à l'inverse, se libère de ce à quoi le fou est attaché. Il peut, pour ainsi dire, vivre tel un dieu parmi les hommes. Rien ne peut l'atteindre. Non qu'il soit insensible. Mais simplement parce qu'il veut ce qui est. Et comme il veut ce qui est, il ne peut être déçu ni amer. Il vit forcément et durablement heureux (chapitre premier - page 31).
Commenter  J’apprécie          10
"il y a les vivants, il y a les morts, et il y a ceux qui vont sur les mers"
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}