Juste pour Dara

Quand Tom Noti se saisit d'une histoire dans l'Histoire ”longtemps demeurée secrète car Gino Bartali, refusait de l'évoquer auprès de qui que soit”, son âme de conteur est touchée et il prend la plume pour donner vie à Dara. Fiction et réalité ne font alors plus qu'un. Porteuse d'un secret étroitement lié à celui de cet homme, Dara ressent le besoin vital de partir à sa recherche. Elle veut retrouver l'homme lumineux, le ”fantôme de son enfance”, pour lui exprimer sa gratitude, découvrir son secret et au-delà, pour se libérer et retrouver la confiance. Cette histoire, qui doit ressembler à beaucoup d'autres, aurait pu se raconter en quelques lignes mais Tom Noti a dû ressentir la nécessité de la magnifier pour qu'on n'oublie pas cette époque trouble de notre Histoire et ces héros de l'ombre qui ont sauvé tant de vies. La plume de Tom Noti opère et le lecteur plonge dans le mystère de ce petit village de Toscane où tout se sait sans pourtant rien savoir. La magie du conteur opère et le lecteur savoure sa poésie, la délicatesse des sentiments, la pudeur des non-dits qui peu à peu se révèlent. L'imagination de l'auteur entre en résonnance, les âmes des personnages se dévoilent, dans une langue épurée et des mots justes, et l'empathie opère.

Tom Noti interroge : ”Les auteurs savent-ils combien l'on attend d'eux parfois, derrière la beauté d'un titre, et combien, parfois aussi, ils nous laissent sur le bord du chemin ? ”. Que Tom Noti se rassure, une fois de plus il touche en plein coeur et sa notoriété se confirme, à l'image de la rupture de stock de Juste pour Dara dès sa parution.

En ces temps à nouveau tragiquement troublés, puissent se lever des hommes de courage à l'image du héros de ce roman dont les mots résonnent plus que jamais : ”Le courage n'est pas le bon mot. Il s'agissait davantage d'un devoir, d'une mission. J'ai tenté de faire quelque chose pour des hommes et des enfants, pas pour des juifs ou des chrétiens ou toute autre religion. J'ai fait mon devoir pour aider des humains à échapper à l'inhumanité et la barbarie aveugle. C'est tout ce que j'ai fait”.