... Les humains ne sont pas sur Terre pour faire un concours de dignité ! Les peines de chacun ne sont pas quantifiables. Nos coeurs ne résonnent que de nos propres battements et on fait avec ce bruit sourd dans nos veines. On fait avec ...
Je m’appelle Dara.
Ce matin, je suis arrivée ici, dans cette petite ville maussade, presque endormie. J’ai pris le train hier, puis l’autobus. Seule. Ma valise n’était pas trop remplie, à peine quelques vêtements. Elle pesait pourtant au bout de mon bras comme si j’avançais dans le monde chargé de ses malheurs. Et je ne suis pas bien costaude.
Je dois retrouver quelqu’un.
Une sorte de partie d'échecs courtoise, mais aux pièces taillées dans l'esquive s'était instaurée entre elle deux. Et chaque silence comme une case blanche.
Un héros ? Mais c'est un terme de fiction ça ! Dans la vraie vie, il n'y a pas de héros, il n'y a que des gens qui font leur possible.
Les auteurs savent-ils combien l'on attend d'eux parfois, derrière la beauté d'un titre, et combien parfois aussi, ils nous laissent sur le bord de leur chemin ?
L'amour peut aussi émerger sans bruit des crépitements d'un brasier et s'envoler et grandir sans le tapage des mots prononcés.
- Le courage n'est pas le bon mot. Il s'agissait davantage d'un devoir, d'une mission. J'ai tenté de faire quelque chose pour des hommes, pour des femmes et des enfants, pas pour des Juifs ou des chrétiens ou toute autre religion. J'ai fait mon devoir pour aider des humains à échapper à l'inhumanité et la barbarie aveugle. C'est tout ce que j'ai fait.
Elle raconte qu'elle a quitté l'île parce qu'on l'avait surprise tenant la main d'un jeune homme. C'était l'été, c'était avant la guerre, c'était un temps où tenir une main équivalait à se dévêtir et faire l'amour en public.
Elle était naïve elle, la petite îlienne.
J'ai besoin de temps, de temps et de courage. Alors je profite encore de cette rafraîchissante solitude, là au fond de cette église, avec ces vitraux sombres de poussière, ces statues d'une mère qui chérit son enfant. Tout ce qui m'a détruite et m'a sauvée.
Je tente de calmer ma respiration devenue un peu anarchique, les souvenirs sournois tapent à l'huis de ma mémoire cadenassée.
Je m'appelle Dara.
Ce matin, je suis arrivée ici, dans cette petite ville maussade, presque endormie. J'ai pris le train hier puis l'autobus. Seule. Ma valise n'était pas trop remplie, à peine quelques vêtements. Elle pesait pourtant au bout de mon bras comme si j'avançais dans le monde chargée de ses malheurs. Et je ne suis pas bien costaude.
Je dois retrouver quelqu'un.
C'est pour cela que j'ai fait le voyage jusqu'ici.
Retrouver quelqu'un.