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3,64

sur 3557 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Ce court roman est bien entendu un pamphlet critiquant les dérives et les excès de la téléréalité : le loft est ici métaphoriquement remplacé par un camp de concentration. Allant jusqu'au bout de son raisonnement, Amélie Nothomb transforme le plateau des émissions de téléréalité en camp de la mort, avec son lot de tortures mentales et physiques, la mise en scène des sévices, la destruction des personnalités et les exécutions de masse organisées au gré des votes du public (tout ceci est quand même un peu excessif, mais c'est le parti pris du livre).
Sont bien sûr dénoncés la dictature de l'audimat, le voyeurisme, les bas instincts des organisateurs et des téléspectateurs, mais les mécanismes décrits ne vont jamais beaucoup plus loin que ces simples constats. La démonstration occulte en particulier le principe du volontariat et le fait que les joueurs, tous volontaires, sont motivés par l'envie d'exister aux yeux du public (de se faire connaître, de se stariser, de se forger a minima une identité médiatique, même si elle frise le ridicule) donc de se construire plutôt que de se détruire.
Les vrais joueurs de la téléréalité sont sans doute impudiques, égocentriques et mégalomanes, et peut-être ne méritent-ils pas leur célébrité, mais ces travers ne sont pas exploités. Les victimes du jeu sont ici tirées au sort, vouées à l'anonymat, condamnées à une mort certaine et supposées se résigner. C'est donc un total contresens.
Par ailleurs, même en acceptant la démonstration, les situations imaginées par Amélie Nothomb ne sont pas exploitées au mieux (comment faire autrement dans un roman aussi court ?) : les petits trafics et arrangements organisés sont invraisemblables sous le regard des caméras, la relation insolite qui se crée entre le bourreau et sa victime se cantonne au niveau d'une aimable discussion de salon.
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J'ai choisi de me lancer dans ce roman pour une double raison: Je voulais tester Amélie Nothomb et ceci grâce à un livre pas trop épais (les avis étaient tellement mitigés!).
En effet, "Acide Sulfurique" n'est pas très épais...dans tous les sens du terme.
L'histoire fantastique est assez originale, mais Amélie Nothomb ne donne pas assez de profondeur à ses personnages, ce qui a pour conséquence de les rendre complètement insipides.
Les protagonistes semblent vivre l'enfer mais le lecteur ne le ressent pas, et devient donc uniquement un voyeur sans la moindre implication.

Lecture facile dénuée de saveur.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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N°848 – Décembre 2014.

Acide sulfuriqueAmélie Nothomb – Albin Michel.(2005)

La télé-réalité est un produit moderne de la télévision, hérité des États-Unis qu'on n'est pas obligé d'aimer. On peut y voir une incursion acceptée dans la vie privée autant qu'une louable tentative de réconcilier des gens qui semblaient séparés à jamais, une exhibition malsaine ou un phénomène de société qui connaît un succès populaire sans précédent. Elle met en oeuvre une compétition qui n'est pas autre chose que celle qu'on peut observer dans la vraie vie, révèle des talents, suscite des rencontres, génère des succès, des déboires, des échecs. Il n'est donc pas extraordinaire qu'un écrivain s'empare de ce concept pour le traiter à sa manière.

Le titre de ce roman évoque un liquide destructeur, le vitriol. La fin en donne toutefois une signification bien différente. Il met en scène, dans un futur lointain, un camp de concentration inspiré par la télé-réalité où des humains qui ont fait l'objet de rafles y mènent une vie déplorable. Non seulement ils y sont mal nourris, insultés et battus par des tortionnaires, les « Kapos », mais tous les jours ces derniers choisissent deux prisonniers qui seront tués devant les caméras. Pannonique, une belle jeune fille, est une de ces prisonnières et Zedna une de ces Kapos qui en est amoureuse. Avec ce rôle, Zedna qui est finalement une ratée, peut enfin se donner de l'importance et pour connaître le véritable nom de la prisonnière qui n'est pour tous qu'un numéro matricule (CKZ 114), mais aussi pour la posséder, elle transgresse la consigne et lui fait passer des barres de chocolat que la prisonnière partage avec ses compagnons d'infortune. Pire, elle n'hésite pas à précipiter dans la mort tous les prisonniers qui sont autour d'elle. En sauvant l'un d'eux, Pannonique prend donc au sein du groupe l'importance d'une véritable divinité qu'elle confirme d'ailleurs quand elle se glisse dans le rôle d'une victime expiatoire.

Comme il s'agit d'une émission de télévision à large audience, les caméras espionnent en permanence les kapos et surtout les prisonniers. Cela commence à dériver dans le sens du sordide et certains médias s'en indignent de sorte que de plus en plus de gens souhaitent la regarder. Non seulement personne ne réagit devant l'horreur mais, en quelque sorte, on ne redemande et les producteurs proposent au public de désigner lui-même les prisonniers qui seront mis à mort. Cela n'a pour effet que de faire exploser le sacro-saint audimat ! Je ne dévoilerai évidemment pas l'épilogue que je trouve surprenant, inattendu et même décevant, mais il se peut qu'une nouvelle fois je n'ai rien compris.

Ce roman est une fiction, certes, mais qui rappelle par bien des côtés les véritables camps nazis qui eux étaient une triste réalité. Certes la mise en scène qui nous est offerte ici est poussée à l'excès mais, toutes choses égales par ailleurs, j'y ai vu quelques ressemblances avec notre société actuelle qui, dans le monde du travail notamment (mais pas seulement) ne fait de cadeaux à personne. Notre société se caractérise bien plus souvent par la volonté de détruire son prochain que par celle de faire montre de la charité ou de la solidarité. L'auteure, qui reste maître du jeu et de son roman, donne à Pannonique un rôle de plus en plus important dans ce camp et par rapport aux autres membres du groupe à cause de l'amour qu'elle inspire à Zedna, ce qui fait de ce triste personnage du début quelqu'un qui, au fil des pages s'amende et devient plus humain. Les téléspectateurs eux-mêmes changent dès lors que cette série s'interrompt. J'espère qu'elle ne se trompe pas, mais franchement je n'en suis pas aussi sûr qu'elle, tant le voyeurisme, l'instinct grégaire, le caporalisme, l'abus d'autorité qui sont les composantes ordinaires de toute société et qui sont ici mis en évidence ne sauraient être regardés comme une simple vue de l'esprit.

Ce roman a d'ailleurs fait l'objet d'une polémique et rappelle dans une certaine mesure les expériences de Stranford et de Milgram qui mettent en évidence les pulsions sadiques et meurtrières qui caractérisent l'espèce humaine. Je n'ai pas beaucoup d'attirance pour les écrits d'Amélie Nothomb comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans cette chronique, je les trouve inégaux. Je dois préciser cependant que ce livre contient des pistes de réflexions intéressantes sur la culpabilité par exemple. J'ai apprécié les développements que fait l'auteur sur ce concept du divin même si ce costume est, à l'évidence, trop grand pour Pannonique malgré le contexte du camp qui est un véritable enfer. J'ai également goûté les développements que fait l'auteur sur le rôle que les hommes peuvent donner à Dieu, le tenant pour responsable des malheurs de ce monde et se donnant ainsi le droit de l'insulter. le phénomène de l'émergence d'un chef par rapport au groupe (à travers le personnage de ZH 911)est également bien observé. La mise en évidence des capacités de résistance que l'être humain possède en lui (notamment la faculté de rire de tout ou d'opposer la beauté de la musique à la barbarie) est bienvenue. Quant au voyeurisme d'un public avide de sensations fortes, la preuve n'est plus à faire ! Elle a même esquissé une réflexion sur les relations qui peuvent exister entre l'écrivain et ses lecteurs. Malheureusement ces thèmes sont restés, à mon avis, quelque peu en friche. C'est peut-être dommage !

A l'évidence, l'auteure veut faire passer un message et pour cela use d'un style simple, sans fioriture, logique et même emprunt d'une certaine froideur mais néanmoins facile à lire. J'ai été quelque peu surpris par ce roman mais, celui-ci refermé, j'avoue avoir été interpellé par le sujet traité. Il est d'actualité à cause du concept de la télé-réalité mais surtout parce qu'il met en lumière des facettes détestable de l'espèce humaine qui ne demande qu'à se révéler.

©Hervé GAUTIER – Décembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Un livre sur le phénomène de la téléréalité. Une histoire courte qui ne m'a pas captivé. L'idée est peut-être intéressante mais son élaboration manque de profondeur. Tous les personnages, inclusivement « le héros » de l'histoire, restent plats et sans personnalité. Ils ne sont pas des caractères attrayants ou sympathiques. Les sentiments et les émotions ne sont pas vraiment réalistes. Je trouve la fin de l'histoire trop simple et même un peu enfantine.

Alors, je comprends que le récit est un persiflage. Je sais qu'on ne devrait pas prendre ce livre trop au sérieux. Bon, mais ça ne change pas que je le trouve un peu ennuyeux et décevant, quand même.


Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Acide sulfurique est pour moi le premier roman d'Amélie Nothomb que je lis. Je ne savais pas vraiment quoi en attendre car je ne connais que très peu cette autrice, outre la couverture médiatique de ses nouveaux romans. J'étais cependant très curieuse même si Amélie Nothomb ne m'a jamais vraiment intéressée, seul Acide sulfurique m'a attiré, je ne sais pour quelle raison.

Ce (petit) roman se passe donc dans un futur ou un présent dystopique, où nous suivons une téléréalité très choquante et affligeante : des prisonniers (enlevés au hasard en pleine rue) se retrouvent enfermés dans une re-création fidèle d'un camp de concentration nazi. Cette téléréalité sobrement nommée "Concentration" se prend d'affinité pour Pannonique, ou CKZ 114 comme elle a été renommée, si belle qu'elle en devient un martyr... tout comme Zdena, geôlière (qui, elle, contrairement aux prisonniers, a accepté ce "métier" et est payée pour), qui est complètement obsédée avec CKZ 114.

Ce roman aurait pu être très intéressant, autant d'un point de vue philosophique que psychologique, une critique de notre société voyeuriste de plus en plus avide de contenu à sensations. Cependant, l'histoire manque cruellement de profondeur. On ne fait qu'effleurer la surface du problème et on ne rentre jamais dans les détails, le style d'écriture est d'autant plus plat que nous n'arrivons même pas à ressentir de l'empathie pour les personnages de cette histoire. C'est une très, très grande déception car je m'attendais que ce roman me fasse réfléchir, me mette mal à l'aise, me fasse remettre en question ma vision des choses ; mais il n'a fait que m'ennuyer et me décevoir.

Les personnages sont creux et superficiels, il n'est jamais expliqué l'obsession de Zdena pour Pannonique, d'ailleurs Zdena est un personnage que j'ai trouvé particulièrement illogique, comme pas mal de points de ce roman en fait. Beaucoup de moments m'ont fait soupirer, je n'ai ressenti aucune empathie pour Pannonique et je l'ai même trouvé incroyablement hautaine. Et je trouve ça très fort pour un livre de ne pas réussir à me faire ressentir de l'empathie pour des personnages qui se battent pour leur survie dans un camp de concentration !

D'ailleurs on ne se sent pas plus dans un camp de concentration que dans une stricte prison américaine... comme si l'autrice n'avait pas vraiment fait de recherches sur les camps en question. Comme pour tout le reste de son livre, on n'effleure que la surface et l'on est à peine conscient que les prisonniers risquent réellement leur vie. C'est encore plus dommage.

Le seul point positif, c'est que pour un livre d'environ 200 pages, les caractères sont gros et les interlignes fortement espacés, ce qui fait que non seulement il se lit vite, mais ce livre pourrait tout aussi bien fait 100 pages... bref, j'ai été fortement déçue d'Acide sulfurique, et je trouve ça très dommage car ça aurait pu être un livre très profond mais l'autrice n'en a pas fait l'effort...
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Je n'ai pas été convaincue par ce livre d'Amélie Nothomb alors certes cela se lit rapidement sans doute liée à la taille du livre mais l'idée de départ n'est pas pour moi exploitée au mieux. Cela a eu pour moi un aspect dérangeant appelé les gens par des matricules et non par des noms ect... Roman a classé dans les livre rapidement lu et qui sera très vite oublié pour ma part.
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Bon... et ben c'est pas son meilleur!
Désolé mais alors là! Autant le résumé avait attiré mon attention, mais la lecture n'a pas tenue ses promesses.
Une émission de téléréalité reprend la thématique des camps nazis. Certains ont été "kidnappés" pour être prisonniers et subir tout ce que les déportés ont pu vivre en camp, jusqu'à la mort et d'autres ont été recrutés pour être Kapo et jouir de leur pouvoir.
J'ai trouvé le tout mal amené (de trop lourdes références aux camps nazis, on avait compris le concept, nul n'était besoin d'insister autant sur la référence!), les personnages creux et antipathiques, l'histoire de la Kapo tombant amoureuse d'une prisonnière grotesque. Si le sujet était de dire que regarder des horreurs sans agir nous rend tous coupables, il y avait bien des moyens de le faire avec plus de finesse et de profondeur.
Ici tout tombe à plat...


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J'ai commencé ma lecture hier soir pour la finir ce matin… et ce titre ne changera pas mon point de vue sur l'auteur. J'en suis à chaque fois désolée car j'ai pourtant eu l'occasion de beaucoup aimer ce qu'elle faisait. C'était le cas pour Ni d'Eve ni d'Adam, que j'avais adoré, mais aussi pour Stupeur et tremblements. Mais depuis… c'est le calme plat. Et Acide sulfurique n'y changera rien.

L'idée était pourtant bonne : une émission de téléréalité pousse le thème du confinement à son paroxysme puisque les téléspectateurs assistent à la vraie vie d'un camp de concentration. Avec de vrais Kapos et des vrais morts. Extrême sans doute, mais en même temps, au train où vont les choses, on y arrivera peut-être un jour. Quoi qu'il en soit, je trouvais ce point de départ intéressant. le problème, c'est que cette idée n'est que le prétexte à une lecture superficielle de notre société du tout médiatique, entre les journalistes qui passent leur temps à remplir des émissions avec du vide (cf cette triste période de confinement qui révèle la vacuité du journalisme contemporain), toutes ses voix qui mettent des évènements ou comportements anecdotiques et méprisables sur le devant de la scène à force d'en parler à longueur de journée, les téléspectateurs qui critiquent les émissions devant lesquelles ils s'abrutissent des soirées entières, jusqu'à ceux qui n'ont pas de télé et se précipitent chez leurs voisins pour regarder la désignation des derniers condamnés à mort. Plus on s'offusque et plus les audiences explosent. On se croirait aux jeux du cirque.
Tout cela est très juste, mais on le sait déjà. Et qu'apporte ce livre ? Pas grand chose de mon point de vue. L'auteure reste trop à la superficie des évènements.
…/…
Comme souvent avec Amélie Nothomb, je regrette qu'elle ne prenne pas plus de temps pour écrire ses livres : sortir un tous les deux ou trois ans lui permettrait peut-être d'aller au bout de ses idées, d'approfondir chaque scène, d'y mettre de l'émotion et pas uniquement des mots.
Ce n'est pas encore ce livre qui me réconciliera avec l'auteur.
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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J'étais plutôt impatiente et de curieuse de voir de quelle façon Amélie Nothomb aborderait le sujet de la téléréalité... Je m'étais dit que sous sa plume, il y aurait forcément des passages délectables, des réflexions inattendues, des moments percutants.
En fait, non. Je n'ai jamais trouvé aussi peu de Nothomb dans un Nothomb. Pour moi c'est du réchauffé d'un sujet déjà tant de fois débattu (bon, avec de vrais morts, certes, mais au final cela fait-il vraiment une différence? je ne crois pas...).
Et, même si je n'ai pas apprécié tous ses romans, il y avait toujours quelques instants pleins de mordant pour susciter l'intérêt. Là, je n'en n'ai pas trouvé.
Déçue donc, de ce roman qui pour moi n'apporte rien de bien nouveau.
Lien : http://readviewed.skyrock.co..
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Nouvelle lecture "acide sulfurique" d'amélie Nothomb.

On est dans une télé réalité poussée à l'excès où le spectateur à le vote de vie ou de mort sur la vie du candidat qui n'est qu'un prisonnier.
Tout se déroule, une histoire bourreau victime cherche a se développer.. des conflits entre candidats (se qui animent une télé-réalité ), une envie de liberté ...
Lors de mon achat le titre et la quatrième de couverture m'ont interpellé car j'aime bien tout ce qui ressemble à un jeu.
Personnellement je n'ai pas du tout aimé ... l'idée était bonne mais j'ai trouver ça plat .. alors ça se lit car le livre est court 210 pages.

Avez vous lu cet écrivain ? Ce livre ou bien un autre ?
Car pour ma part je n'ai eu envie d'en découvrir un autre.
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