Le Chant des déesses, tome 2 : Le Palais d'Ulysse

C'est drôle de voir comme on blâme les idiots pour tout ce que font les forts.

Péisénor, comme tant d'autres guerriers, n'a jamais osé aimer, de peur que cela ne lui donne une raison irréfutable de vivre, et c'est ainsi qu'il s'est retrouvé à avoir peur de mourir.

Pénélope est à l'âge charnière de la vie où une femme a soit trouvé cette estime de soi qui rend toute créature radieuse et belle, en fait une splendeur pour le cœur et l'œil, soit, dans sa quête malhabile d'identité, reculé à une époque où elle était plus jeune, plus agitée, et se peint le visage à la cire et au plomb, se frotte les cheveux au henné dans l'espoir de gagner un peu plus de temps pour apprendre à aimer le visage quelle voit changer dans le reflet de l'étang.

Il y a une certaine satisfaction dans sa voix, une certaine joie de comploter à nouveau, de conspirer, qui lui rappelle sa jeune (Ah ! C'était le bon vieux temps !)

Bonté divine, c'est tout simplement l'une des choses les plus sexy que j'aie jamais vues, cette confiance tout en calme, la tranquilité de son ton, la façon dont sa voix porte néanmoins.

Mon mari a fait le serment d'aller au bout du monde pour l'époux d'Hélène, en conséquence de quoi j'ai vécu ces vingt années sans lui. Je ne prêterai aucun serment, Électre. Ni à vous, ni à quiconque. Mais, pour ce que cela vaut, je suis aussi désireuse que vous de voir Oreste, plutôt que son oncle, sur le trône de Mycènes. Pour mon île et pour mon peuple, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir afin de le protéger de mon mieux. Mais je ne prêterai pas de serment.

Sur la côte occidentale de cette terre de Grèce, il est une île comme une goutte dans la mer, dernier reliquat d'une rencontre insatisfaisante avec un amant précoce.