Au cours des cinq conflits qui marquèrent la fin du XVIIe et le XVIIIe siècle, tandis qu’un réseau d’hôpitaux militaires s’édifiait le long des frontières du royaume, les praticiens des armées se trouvèrent confrontés à plusieurs défis : soigner un grand nombre d’hommes – pour beaucoup jusqu’à leur fin –, leur assurer un enterrement chrétien sans négliger l’opportunité scientifique que leurs dépouilles représentaient pour les missions de recherche et d’enseignement qui leur avaient été confiées. Ils ont ainsi été amenés à définir des procédures qui, tout en respectant les préceptes religieux, facilitaient une « gestion » décente des restes des soldats .
Le dix mars 1776, répondant au « désir » des magistrats de son Royaume d’avoir « une loi capable de concilier […] la salubrité de l’air et ce que les règles ecclésiastiques peuvent permettre », Louis XVI déclarait que, désormais, « nulle personne ecclésiastique ou laïque, de quelque qualité, état et dignité qu’elle puisse être, à l’exception des archevêques, évêques, curés, patrons des églises et hauts-justiciers et fondateurs des chapelles, ne pourra être enterré dans les églises, même dans les chapelles publiques ou particulières, oratoires et généralement tous les lieux clos et fermés où les fidèles se réunissent pour la prière et célébration des saints mystères ; et ce pour quelque prétexte que ce soit.