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Critique de aa67


Le bureau d'éclaircissement des destins
Touchante Irène qui dénoue le fil unissant les trajectoires individuelles à la mémoire collective de l'Europe.

Nous sommes en 2016 à Arolsen, petite ville de la région de Hesse en Allemagne, aux côtés d'Irène, mère de Hanna son fils de 20 ans. Cette jeune française est arrivée en 1990 après son mariage avec un allemand dont elle a divorcé depuis.
En 1990 elle a dit oui à un job proposé par l'International Tracing Service. D'emblée elle a été intriguée par l'activité de ce centre de documentation très particulier. Mais en 2016 tout s'accélère lorsqu'on lui donne pour mission de restituer des milliers d'objets récoltés depuis la libération des camps et qui reviennent de droit aux propriétaires ou aux familles des disparus.
Et c'est partie ! Elle est prise dans cette spirale psychologique que sont les relations humaines. Ces rencontres qui vous percutent, vous transpercent parfois jusqu'à la moelle, l'épicentre des blessures et failles de notre propre vie.
Tous s'entremêle, s'entrechoque : les destins et les secrets des disparus, la vanité camouflée et les ombres qui planent sur le centre, jusqu'à son passé à elle. Irène se démène au milieu de ces enquêtes de manière bouleversante et avec des moyens d'investigation plutôt modestes. Elle en délaisse même son fils.
L'autrice a été courageuse d'aborder ce thème si décrié durant tant de décennies. Sa documentation fouillée donne cette touche de réalisme qui explique certainement notre grande émotion à la lecture de ce roman qui coule, limpide et facile. Non, facile n'est pas le terme qui convient puisqu'il nous tire la larme.

Cela m'a fait repenser au discours de Jacques Chirac le 16 juillet 1995 qui commémorait la rafle du Vel' d'Hiv' du 16 juillet 1942, au rapport public de la CIVS (commission pour l'indemnisation des victimes de spoliations) en 2017 concernant les victimes de spoliation, au discours de réparation et de mémoire d'Emmanuel Macron. Des points que l'autrice n'a pas abordés, probablement trop épineux à intégrer dans un joli roman.
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